Texte intégral
Q - Ma question s'adresse à Monsieur le Premier Ministre. Le 9 mai est la fête de l'Europe. A l'UDF, nous souhaiterions, avec l'ensemble des Français, fêter l'Europe. Malheureusement, nous avons l'impression depuis le 29 mai d'être dans une impasse, faute du plan B évoqué par certains, faute d'une véritable volonté, nous semble-t-il, du gouvernement.
Monsieur le Premier ministre, le gouvernement français a-t-il une politique européenne ? A-t-il, comme vous aimez le dire, une vision européenne ? Que proposez-vous pour sortir de l'impasse, expliquez-nous votre projet européen ?
En effet, si nous avons la chance de vivre en paix depuis 60 ans, c'est en grande partie grâce à l'Europe. Et si nous avons pu éviter des manipulations monétaires, c'est à l'euro que nous le devons. Face aux Etats continents que sont les Etats-Unis, la Chine l'Inde, nous avons besoin d'un réel pouvoir économique, d'une politique sociale commune.
Monsieur le Premier ministre, je vous demande donc, au nom de l'UDF, quelles initiatives comptez-vous prendre pour relancer l'Europe, pour avoir demain un vrai pouvoir politique, définissant une politique économique et sociale commune permettant ainsi de nous imposer face aux Etats continents ?
Monsieur le Premier ministre, donnez-nous un peu d'espoir.
R - Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Il est vrai que, contrairement à ce que certains prétendaient pendant la campagne référendaire, le non français, suivi du "non" néerlandais, n'a pas arrangé les choses et que l'Europe ne s'en porte pas mieux. D'ailleurs, le silence depuis un an de ceux qui promettaient monts et merveilles aux Français et qui promettaient un soi-disant plan B est assourdissant. On le comprend.
Dans une telle situation, Monsieur le député, il y avait deux attitudes possibles : ne rien faire ou au contraire essayer de reconstruire. C'est cette seconde option qu'a choisie le gouvernement de Dominique de Villepin.
Quelle Europe voulons-nous ? C'est d'abord une Europe ambitieuse, forte et solidaire, pour laquelle nous nous sommes battus - et avec succès - lors des négociations sur le budget 2007-2013 :
- 55 milliards d'euros de plus par rapport à la période précédente, ce n'est pas rien ;
- un budget de la recherche en augmentation de près de 40%, c'est bien ;
- des bourses supplémentaires pour les étudiants européens, c'est bien.
L'Europe que nous voulons, c'est également une Europe proche des citoyens, ce que nous appelons une Europe des projets. Le gouvernement a ainsi fait des propositions dans le domaine de l'énergie en janvier dernier qui ont permis d'obtenir de premiers résultats lors du Conseil européen du mois de mars : les 25 ont en effet décidé de mettre en place une politique intégrée de l'énergie.
La France a également su peser sur les grands dossiers législatifs, tels la proposition de directive services, où nous avons réussi en un an à renverser la situation.
Et puis au-delà, la France fait des propositions pour que l'Union européenne aborde les questions qui concernent son avenir. Elle a ainsi obtenu qu'il y ait un débat sur cet enjeu en juin 2006 ; parce que nous sommes convaincus, comme l'écrasante majorité des Français, que ce débat est essentiel. Il pose notamment la question de l'identité européenne, et ce n'est pas seulement une question de géographie.
Et enfin sur les institutions, nous avons fait, pour contribuer à la réflexion, des propositions.
Vous le voyez, Monsieur le Député, la France est en initiative sur des sujets majeurs qui intéressent l'avenir de la France et des Français. Depuis qu'il est en place, le gouvernement a une conviction : la meilleure réponse au doute, c'est l'action. Nous le faisons et nous continuerons à le faire.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 mai 2006