Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur le lancement et les objectifs de l'initiative commune, Facilité Internationale d'Achats de Médicaments (FIAM), appelée également UNITAID, New York le 2 juin 2006.

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Circonstance : Réunion de haut niveau sur le sida de l'Assemblée générale des Nations unies à New York le 2 juin 2006

Texte intégral

Monsieur le Secrétaire général,
Majestés, Altesses Royales,
Messieurs les Chefs d'Etat et de gouvernement,
Messieurs les Premiers Ministres,
Messieurs les Ministres,
Excellence,
Mesdames et Messieurs,

Je voudrais m'exprimer en mon nom propre sur notre initiative commune : la Facilité Internationale d'Achat de Médicaments, appelée également UNITAID. Je voudrais ici résumer très vite le discours qui a été distribué sur vos tables. La Facilité Internationale d'Achat de Médicaments, c'est une quarantaine de pays avec le soutien, aujourd'hui, de l'Organisation mondiale de la Santé et j'ai une pensée particulière pour le docteur Lee. C'est également l'ONUSIDA et Peter Piot va nous retrouver. C'est le Fonds mondial, c'est aussi l'UNICEF et c'est également le support de plusieurs autres fondations comme la Fondation Clinton et je voudrais saluer ici Ira Magaziner.

La première idée c'est que la Facilité Internationale d'Achat de Médicaments, UNITAID, est à la croisée de deux sujets majeurs. Les financements innovants de développement dont vient de parler le Secrétaire général, lancés par le président Chirac, le président Lula, le Secrétaire général et le président Lagos d'une part et, d'autre part, l'impératif de permettre à tous d'accéder aux médicaments pour les plus grandes pandémies : sida, tuberculose et malaria (paludisme).

La deuxième idée c'est de disposer de financements nouveaux qui viennent s'additionner à l'aide au développement, c'est-à-dire des ressources stables, fiables, prévisibles, pérennes. Cette stabilité, cette pérennité, permettra de nous attaquer à trois grands problèmes :

  • premièrement l'accessibilité des médicaments : l'acheminement vers le malade, c'est-à-dire le renforcement des systèmes de santé publique des pays en voie de développement ;
  • deuxièmement le prix des médicaments ; une centrale d'achats permet de présenter à l'industrie pharmaceutique un volume d'achat de médicaments considérable ; ce qui permet de baisser les prix ;
  • troisièmement la création de médicaments qui n'existent pas actuellement ; par exemple les médicaments qui ont des formes pédiatriques. Parce que la maladie touche peu d'enfants dans les pays riches du Nord, l'industrie pharmaceutique ne fabrique pas certaines formes pédiatriques des médicaments. Résultat, les enfants dans les pays du Sud sont soignés avec des médicaments pour adultes avec des effets secondaires terribles. UNITAID pourra donc bénéficier du volume financier nécessaire pour pouvoir régler ce type de problème.

Enfin troisième idée, cette Facilité Internationale d'Achat de Médicaments est complémentaire des actions menées par les organisations internationales ; pas de doublons, pas de nouvelles bureaucraties, pas de nouvelles technocraties. Enfin, je terminerai en disant que la contribution sur les billets d'avion, voulue par le président Lula, le président Chirac, le Secrétaire général des Nations unies et le président Lagos, constitue une première parce que c'est une démarche mondiale citoyenne, c'est-à-dire qu'un citoyen du monde donne pour un autre citoyen du monde.

Je terminerai en disant que l'un des points importants aujourd'hui, c'est de pouvoir mobiliser les opinions publiques pour que tous les citoyens s'approprient ce projet d'intérêt commun dans le monde globalisé d'aujourd'hui.
A ce sujet, je voudrais remercier M. Blatter, président de la FIFA, son vice-président M. Hayatou, M. Georges Weah qui est également avec nous ainsi que M. Champagne qui travaille avec M. Blatter. Tous ont accepté de nous aider à faire connaître cette Facilité Internationale d'Achat de Médicaments, cet UNITAID.
Après ce déjeuner nous signerons, en présence du Secrétaire général des Nations unies, une déclaration commune avec le Brésil, le Chili, la Norvège et la France. Nous ouvrirons notre projet à l'adhésion de tous et, comme le Secrétaire général des Nations unies, je formule le voeu qu'il y ait de plus en plus de pays qui acceptent cette idée et que peut-être, à l'Assemblée générale de septembre, il y ait deux fois plus ou trois fois plus de pays adhérents à cette Facilité Internationale d'Achat de Médicaments/UNITAID. Je vais passer la parole à mon ami Celso Amorim sans lequel tout cela n'aurait pas pu se faire.
Je vous remercie.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 juin 2006