Texte intégral
Vivre et Travailler au pays , ce slogan scandé par ceux qu'un Larzac en voie de désertification révoltait, a frappé les esprits d'une génération de français. C'était, à la fin des années soixante. Leur quête était celle de la recherche d'une identité fondée sur le travail et l'ancrage à la terre. Elle exprimait la volonté pour les jeunes de rester au pays, près de leurs racines.
Plus de trente ans après, en ce début de millénaire et à l'aire de la globalisation, la question demeure ouverte. Les réponses et les remèdes préconisés ont toutefois changé. En effet, comment dans le cadre d'une économie globalisée enraciner des pôles d'activité locaux et garantir leur compétitivité par rapport à la concurrence mondiale ? Tel est, à mes yeux, un des défis que les systèmes productifs locaux (les SPL) peuvent aider à relever.
Définir un SPL n'est pas chose facile. Concept inconnu au regard des catégories juridiques, il s'agit d'un groupe d'entreprise ou d'un ensemble d'unités productives caractérisé par la proximité territoriale. Entreprises industrielles ou de services, centres de recherche et de formation, l'intensité de la coopération entre les unités de production est variable. Elle dépend des conditions locales. Ces rapports peuvent porter sur des flux commerciaux, des échanges de connaissance, des transferts de technologie. Les SPL regroupent des entreprises dans des domaines d'activités similaires, ou complémentaire. Ils permettent ainsi d'établir entre elles des échanges d'expériences et de méthodes en matière de stratégie et de développement de marché.
Sur un plan politique, si je devais caractériser un SPL, je dirais qu'il repose sur des principes de solidarité et de coopération et qu'il s'inscrit dans le cadre d'une économie de marché ouverte et concurrentielle.
A l'heure du " tout marché " et de la globalisation de l'économie, les SPL sont une illustration locale du phénomène de "l'entreprise réseau ".
Nul mieux que REICH, a décrit "l'entreprise réseau ". Dans l'esprit de cet auteur, celle-ci est une entreprise sans frontières, dont l'assise purement nationale s'érode. Les différents maillons de cette entreprise sont localisés là où l'avantage concurrentiel est le meilleur pour la productivité du groupe pris dans son ensemble. Une part croissante du commerce mondial s'effectue désormais entre ces différents maillons par des échanges transfrontaliers, mais restant à l'intérieur du groupe.
Deux impératifs dictent la stratégie de ces groupes qui évoluent dans le contexte d'une concurrence mondiale accrue: la flexibilité dans les méthodes de production, qui permet une diversification accrue des produits, et l'appropriation de l'espace monde par l'entreprise.
Par rapport à ce schéma d'organisation industrielle, comment se situent les PME ? Ecartons d'emblée l'idée selon laquelle les PME seraient les "victimes " de la mondialisation des échanges et l'ouverture des marchés. Le développement du commerce électronique permet de les relier à faible coût et représente une véritable opportunité au développement de leur activité. Cette forme de commerce abolit la distance. Elle place les PME en concurrence directe sur le marché mondial.
A cet égard, les SPL représentent pour les PME une réponse intéressante au défi de la globalisation des marchés.
Le rapport au territoire est, très certainement, un des défis majeurs qui attend les entreprises à l'aube du nouveau millénaire. L'importance du territoire pour les entreprises, quelle que soit leur taille, est décisive. Aujourd'hui, leurs activités économiques s'organisent, tout à la fois, en réseaux planétaires et en réseaux locaux.
A mes yeux, les SPL représentent une opportunité pour les réseaux locaux de PME, en même temps qu'un instrument de nature à conforter leurs positions concurrentielles dans un environnement d'économie de marché ouverte.
Illustration du concept d'entreprise en réseaux, le SPL vise au développement de synergies locales entre PME, car l'ouverture du " territoire monde " représente un véritable enjeu à relever pour ces entreprises. Celles-ci se doivent tout à la fois d'enraciner leur activité sur un territoire local, reposant ou non sur un savoir faire industriel, et s'ouvrir à la concurrence internationale en innovant.
L'innovation est une composante essentielle de la démarche de coopération inter-firme dans le cadre des SPL. Il s'agit d'une technique de développement local permettant de dynamiser, diversifier ou reconvertir l'économie d'une région ou d'un district. La nature de l'innovation dépend certes des caractéristiques propres du tissu économique où se développe la coopération. Dans les régions à forte tradition industrielle, l'innovation est l'objectif premier de la coopération, alors que dans les régions à faible niveau de dotation de ressource l'innovation se porte sur des aspects plus périphériques (amélioration de la qualité des produits). L'effet d'entraînement sur l'innovation des SPL n'en est pas moins réel, même si les outils statistiques pour en mesurer les gains restent à développer.
Les SPL, par la flexibilité qu'ils introduisent au plan local, permettent très certainement aux entreprises de réagir plus vite qu'elles ne le feraient individuellement. Elles sont donc mieux armées par rapport à la concurrence internationale
Le SPL permet-il de réconcilier le territoire monde et la dimension locale ?
Ces coopérations locales répondent à une question de fond : comment l'enracinement local du tissu économique peut-il contribuer à une meilleure adaptation de l'offre dans le cadre d'une ouverture généralisée des échanges?
Les SPL me semblent apporter un début de réponse à cette problématique. Ce concept n'est certainement pas un archaïsme local qui s'opposerait à la globalisation. Bien au contraire, il renvoie à une forme d'organisation industrielle de l'économie qui s'inscrit dans ce mouvement.
Si, comme nous l'avons vu, le SPL n'est pas un concept complètement stabilisé, il est la traduction de formes de coopération renforcées au plan local entre des entreprises. Ces coopérations, qui sont de "bonnes ententes entre entreprises ", jouent sur des synergies et sur un savoir-faire local, qui dérivent de traditions industrielles anciennes (coutellerie de THIERS, dentelles de CAMBRAIS, métiers de la glisse dans le PAYS BASQUE, décolletage de la vallée de l'ARVE) ou émergentes (nouvelles technologies de l'information dans le quartier du sentier à PARIS).
Les SPL sont-ils une méthode efficiente d'organisation industrielle ?
Comme ceci a été souligné par plusieurs intervenants, les SPL renvoient à une forme d'organisation industrielle reposant sur une meilleure organisation territoriale et une synergie renforcée des petites entreprises localisées dans un même "district ", selon la terminologie transalpine. Dans ce cadre local, les différentes fonctions de R D, d'innovation, d'investissement, de production, voire de distribution s'insèrent dans un tout indissociable.
L'objectif du SPL est, en effet, de mettre en interrelation les différentes fonctions normalement entretenues au sein d'un groupe d'entreprise autour d'un métier ou d'un produit donné. L'union faisant la force, les avantages d'une telle coopération renforcée entre des entreprises locales, résident essentiellement dans les gains de compétitivité inhérents à cette forme d'organisation désexternalisée.
Quand on observe les districts italiens (celui de la laine, de la céramique etc) on note que la flexibilité de l'organisation est une des justifications de ce type d'organisation. Cette flexibilité est celle des citoyens mais aussi celle des structures mises en place : coopérative, syndicat, centre de formation, mutuelle, banque En France cela se retrouve dans la Vallée de l'Arve, à Oyonnax, à Chollet, sans doute à Toulouse et maintenant dans le sentier à Paris...
Quel rôle pour les pouvoirs publics dans les SPL ?
Au travers des SPL, l'objectif des pouvoirs publics et de la DATAR en particulier, est de pallier aux défaillances des marchés locaux.
Il s'agit de susciter la création de telles entités avec l'aide de différents partenaires locaux (Services de l'Etat : DRIRE ; assemblées consulaires notamment) et de la société civile (entreprises, associations, syndicats).
L'accompagnement financier (primes à l'aménagement du territoire) ne saurait être qu'incitatif, au risque d'embarquer des "passagers clandestins " parmi les SPL. Le rôle de l'Etat est celui d'un catalyseur des énergies locales. Un SPL ne se décrète pas, sa réussite dépend avant tout de la mobilisation et de la volonté des différents acteurs locaux, de la société civile. C'est de la base que vient ou non la réussite d'un SPL.
Les mauvaises langues auraient donc tort de dire, qu'à l'aube du troisième millénaire, l'Etat n'est pas à sa place dans un rôle s'apparentant en une forme "colbertisme régional ". Je pense, pour ma part, qu'il s'agit d'un faux procès. L'histoire de notre pays nous démontre tout l'inverse. C'est en effet le colbertisme et ses grandes manufactures qui ont affaibli les formes de district industriel existantes en en laissant subsister que quelques-unes comme la coutellerie de THIERS ou les dentelles de CALAIS.
Un mot encore du financement des SPL, je pense qu'il s'agit d'une question encore insuffisamment explorée. Si l'on devait finalement retenir le slogan de mon propos introductif à propos des SPL, il conviendrait de le décliner en "vivre, travailler et financer au pays ". Comment mieux collecter l'épargne locale, favoriser l'accès au crédit ? Un SPL n'est en effet pas l'expression d'une économie de troc mais d'un espace marchand et non marchand d'échanges organisés et coordonnés.
Cette dimension financière (relation avec les banques, apports personnels des entrepreneurs et des habitants, gestion de la sécurité de l'épargne collectée et réinvestie dans le SPL) devrait, me semble-t-il, être approfondie. Il s'agit par-là d'éviter des demandes opportunistes liées aux aides publiques offertes. Il faut certes aider à l'émergence de cohérences et de projets mais à partir d'une réalité et d'une volonté de terrain.
Un autre écueil à éviter pour les SPL, me semble t il, serait de multiplier les appellations sans tenir compte du sens (et donc d'en limiter la portée) des enseignements tirés de telles expériences. Par exemple, on parle de PFIL, de pays, de territoire, de région, de bassin d'emploi, de zone d'activités, de réseaux, de filière, de pôle de développement etc Comment situer le SPL par rapport à ces autres concepts ? L'intérêt d'un SPL est qu'il est moins un outil d'intervention qu'un résultat ou un objectif de cohésion et de dynamisme économique et social. L'enjeu qui sous-tend alors la dimension du financement (au-delà de l'identification des bonnes pratiques) est de comprendre comment des initiatives privées se coordonnent dans une logique de marché tout en préservant leur pérennité collective.
Voilà, Mesdames Messieurs, les quelques réflexions que m'inspirent les SPL dans le cadre de la politique d'entreprise. Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr, le 30 janvier 2001)
Plus de trente ans après, en ce début de millénaire et à l'aire de la globalisation, la question demeure ouverte. Les réponses et les remèdes préconisés ont toutefois changé. En effet, comment dans le cadre d'une économie globalisée enraciner des pôles d'activité locaux et garantir leur compétitivité par rapport à la concurrence mondiale ? Tel est, à mes yeux, un des défis que les systèmes productifs locaux (les SPL) peuvent aider à relever.
Définir un SPL n'est pas chose facile. Concept inconnu au regard des catégories juridiques, il s'agit d'un groupe d'entreprise ou d'un ensemble d'unités productives caractérisé par la proximité territoriale. Entreprises industrielles ou de services, centres de recherche et de formation, l'intensité de la coopération entre les unités de production est variable. Elle dépend des conditions locales. Ces rapports peuvent porter sur des flux commerciaux, des échanges de connaissance, des transferts de technologie. Les SPL regroupent des entreprises dans des domaines d'activités similaires, ou complémentaire. Ils permettent ainsi d'établir entre elles des échanges d'expériences et de méthodes en matière de stratégie et de développement de marché.
Sur un plan politique, si je devais caractériser un SPL, je dirais qu'il repose sur des principes de solidarité et de coopération et qu'il s'inscrit dans le cadre d'une économie de marché ouverte et concurrentielle.
A l'heure du " tout marché " et de la globalisation de l'économie, les SPL sont une illustration locale du phénomène de "l'entreprise réseau ".
Nul mieux que REICH, a décrit "l'entreprise réseau ". Dans l'esprit de cet auteur, celle-ci est une entreprise sans frontières, dont l'assise purement nationale s'érode. Les différents maillons de cette entreprise sont localisés là où l'avantage concurrentiel est le meilleur pour la productivité du groupe pris dans son ensemble. Une part croissante du commerce mondial s'effectue désormais entre ces différents maillons par des échanges transfrontaliers, mais restant à l'intérieur du groupe.
Deux impératifs dictent la stratégie de ces groupes qui évoluent dans le contexte d'une concurrence mondiale accrue: la flexibilité dans les méthodes de production, qui permet une diversification accrue des produits, et l'appropriation de l'espace monde par l'entreprise.
Par rapport à ce schéma d'organisation industrielle, comment se situent les PME ? Ecartons d'emblée l'idée selon laquelle les PME seraient les "victimes " de la mondialisation des échanges et l'ouverture des marchés. Le développement du commerce électronique permet de les relier à faible coût et représente une véritable opportunité au développement de leur activité. Cette forme de commerce abolit la distance. Elle place les PME en concurrence directe sur le marché mondial.
A cet égard, les SPL représentent pour les PME une réponse intéressante au défi de la globalisation des marchés.
Le rapport au territoire est, très certainement, un des défis majeurs qui attend les entreprises à l'aube du nouveau millénaire. L'importance du territoire pour les entreprises, quelle que soit leur taille, est décisive. Aujourd'hui, leurs activités économiques s'organisent, tout à la fois, en réseaux planétaires et en réseaux locaux.
A mes yeux, les SPL représentent une opportunité pour les réseaux locaux de PME, en même temps qu'un instrument de nature à conforter leurs positions concurrentielles dans un environnement d'économie de marché ouverte.
Illustration du concept d'entreprise en réseaux, le SPL vise au développement de synergies locales entre PME, car l'ouverture du " territoire monde " représente un véritable enjeu à relever pour ces entreprises. Celles-ci se doivent tout à la fois d'enraciner leur activité sur un territoire local, reposant ou non sur un savoir faire industriel, et s'ouvrir à la concurrence internationale en innovant.
L'innovation est une composante essentielle de la démarche de coopération inter-firme dans le cadre des SPL. Il s'agit d'une technique de développement local permettant de dynamiser, diversifier ou reconvertir l'économie d'une région ou d'un district. La nature de l'innovation dépend certes des caractéristiques propres du tissu économique où se développe la coopération. Dans les régions à forte tradition industrielle, l'innovation est l'objectif premier de la coopération, alors que dans les régions à faible niveau de dotation de ressource l'innovation se porte sur des aspects plus périphériques (amélioration de la qualité des produits). L'effet d'entraînement sur l'innovation des SPL n'en est pas moins réel, même si les outils statistiques pour en mesurer les gains restent à développer.
Les SPL, par la flexibilité qu'ils introduisent au plan local, permettent très certainement aux entreprises de réagir plus vite qu'elles ne le feraient individuellement. Elles sont donc mieux armées par rapport à la concurrence internationale
Le SPL permet-il de réconcilier le territoire monde et la dimension locale ?
Ces coopérations locales répondent à une question de fond : comment l'enracinement local du tissu économique peut-il contribuer à une meilleure adaptation de l'offre dans le cadre d'une ouverture généralisée des échanges?
Les SPL me semblent apporter un début de réponse à cette problématique. Ce concept n'est certainement pas un archaïsme local qui s'opposerait à la globalisation. Bien au contraire, il renvoie à une forme d'organisation industrielle de l'économie qui s'inscrit dans ce mouvement.
Si, comme nous l'avons vu, le SPL n'est pas un concept complètement stabilisé, il est la traduction de formes de coopération renforcées au plan local entre des entreprises. Ces coopérations, qui sont de "bonnes ententes entre entreprises ", jouent sur des synergies et sur un savoir-faire local, qui dérivent de traditions industrielles anciennes (coutellerie de THIERS, dentelles de CAMBRAIS, métiers de la glisse dans le PAYS BASQUE, décolletage de la vallée de l'ARVE) ou émergentes (nouvelles technologies de l'information dans le quartier du sentier à PARIS).
Les SPL sont-ils une méthode efficiente d'organisation industrielle ?
Comme ceci a été souligné par plusieurs intervenants, les SPL renvoient à une forme d'organisation industrielle reposant sur une meilleure organisation territoriale et une synergie renforcée des petites entreprises localisées dans un même "district ", selon la terminologie transalpine. Dans ce cadre local, les différentes fonctions de R D, d'innovation, d'investissement, de production, voire de distribution s'insèrent dans un tout indissociable.
L'objectif du SPL est, en effet, de mettre en interrelation les différentes fonctions normalement entretenues au sein d'un groupe d'entreprise autour d'un métier ou d'un produit donné. L'union faisant la force, les avantages d'une telle coopération renforcée entre des entreprises locales, résident essentiellement dans les gains de compétitivité inhérents à cette forme d'organisation désexternalisée.
Quand on observe les districts italiens (celui de la laine, de la céramique etc) on note que la flexibilité de l'organisation est une des justifications de ce type d'organisation. Cette flexibilité est celle des citoyens mais aussi celle des structures mises en place : coopérative, syndicat, centre de formation, mutuelle, banque En France cela se retrouve dans la Vallée de l'Arve, à Oyonnax, à Chollet, sans doute à Toulouse et maintenant dans le sentier à Paris...
Quel rôle pour les pouvoirs publics dans les SPL ?
Au travers des SPL, l'objectif des pouvoirs publics et de la DATAR en particulier, est de pallier aux défaillances des marchés locaux.
Il s'agit de susciter la création de telles entités avec l'aide de différents partenaires locaux (Services de l'Etat : DRIRE ; assemblées consulaires notamment) et de la société civile (entreprises, associations, syndicats).
L'accompagnement financier (primes à l'aménagement du territoire) ne saurait être qu'incitatif, au risque d'embarquer des "passagers clandestins " parmi les SPL. Le rôle de l'Etat est celui d'un catalyseur des énergies locales. Un SPL ne se décrète pas, sa réussite dépend avant tout de la mobilisation et de la volonté des différents acteurs locaux, de la société civile. C'est de la base que vient ou non la réussite d'un SPL.
Les mauvaises langues auraient donc tort de dire, qu'à l'aube du troisième millénaire, l'Etat n'est pas à sa place dans un rôle s'apparentant en une forme "colbertisme régional ". Je pense, pour ma part, qu'il s'agit d'un faux procès. L'histoire de notre pays nous démontre tout l'inverse. C'est en effet le colbertisme et ses grandes manufactures qui ont affaibli les formes de district industriel existantes en en laissant subsister que quelques-unes comme la coutellerie de THIERS ou les dentelles de CALAIS.
Un mot encore du financement des SPL, je pense qu'il s'agit d'une question encore insuffisamment explorée. Si l'on devait finalement retenir le slogan de mon propos introductif à propos des SPL, il conviendrait de le décliner en "vivre, travailler et financer au pays ". Comment mieux collecter l'épargne locale, favoriser l'accès au crédit ? Un SPL n'est en effet pas l'expression d'une économie de troc mais d'un espace marchand et non marchand d'échanges organisés et coordonnés.
Cette dimension financière (relation avec les banques, apports personnels des entrepreneurs et des habitants, gestion de la sécurité de l'épargne collectée et réinvestie dans le SPL) devrait, me semble-t-il, être approfondie. Il s'agit par-là d'éviter des demandes opportunistes liées aux aides publiques offertes. Il faut certes aider à l'émergence de cohérences et de projets mais à partir d'une réalité et d'une volonté de terrain.
Un autre écueil à éviter pour les SPL, me semble t il, serait de multiplier les appellations sans tenir compte du sens (et donc d'en limiter la portée) des enseignements tirés de telles expériences. Par exemple, on parle de PFIL, de pays, de territoire, de région, de bassin d'emploi, de zone d'activités, de réseaux, de filière, de pôle de développement etc Comment situer le SPL par rapport à ces autres concepts ? L'intérêt d'un SPL est qu'il est moins un outil d'intervention qu'un résultat ou un objectif de cohésion et de dynamisme économique et social. L'enjeu qui sous-tend alors la dimension du financement (au-delà de l'identification des bonnes pratiques) est de comprendre comment des initiatives privées se coordonnent dans une logique de marché tout en préservant leur pérennité collective.
Voilà, Mesdames Messieurs, les quelques réflexions que m'inspirent les SPL dans le cadre de la politique d'entreprise. Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.pme-commerce-artisanat.gouv.fr, le 30 janvier 2001)