Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur la reconstruction économique et démocratique de l'Afghanistan, la participation des femmes afghanes à la vie politique de leur pays et le rôle de la France dans la formation d'élus et de fonctionnaires afghans, au Sénat le 14 juin 2006.

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Texte intégral

Mesdames les parlementaires afghanes,
Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, d'abord, exprimer ma joie, partagée avec mes collègues, de vous accueillir au Sénat de la République française.
Ces lieux chargés d'histoire, qui doivent beaucoup aux femmes et tout particulièrement à une des plus illustres, Marie de Médicis, sont honorés par votre présence.
Vous êtes les représentantes d'un pays qui a parcouru depuis quatre années un chemin significatif.
L'inauguration, le 19 décembre dernier, de votre Parlement a constitué une étape historique de la restauration de la souveraineté afghane et de la modernisation de votre pays.
Cette modernité est d'autant plus évidente que vous avez opté pour le bicamérisme -c'est le progrès !- et pour une forte présence de femmes. Les 25 % de places réservées aux femmes vous permettent même de dépasser le Sénat français qui ne compte encore que 17 % de femmes. C'est certes plus qu'à l'Assemblée nationale, mais ce n'est pas pour autant satisfaisant...
Je suis également heureux de vous recevoir parce que la France et le Sénat ont apporté un soutien constant aux processus électoraux et à la mise en place de vos institutions.
La France a par exemple assuré le commandement de la Force internationale d'assistance à la Sécurité (FIAS) pendant le moment crucial de l'élection présidentielle.
La France reste très engagée en Afghanistan. Sa présence militaire demeure importante et devrait même s'accroître.
La France a également apporté un soutien décisif à l'achèvement de ce que l'on appelle le processus de Bonn, conférence inter-afghane qui s'est tenue de 2001 à 2005. Nous avons en effet accepté le rôle de nation-cadre pour la mise en place du parlement afghan.
Le Sénat est alors intervenu, de manière bilatérale et dans le cadre des Nations Unies, à travers en particulier l'envoi d'experts à Kaboul, l'accueil en stage à Paris de fonctionnaires et des échanges de visites.
Le Sénat, dans une prochaine étape en préparation, apportera également sa contribution à la formation des élus afghans.
Si l'on ajoute la tenue de colloques, comme par exemple celui organisé en mars 2004 par le groupe RDSE du Sénat et la Chambre de commerce franco-afghane sur « la reconstruction de l'Afghanistan », on voit bien combien le Sénat est impliqué aux côtés de votre pays et du parlement afghan.
Ce soutien, je vous l'assure, se poursuivra.
Et je me réjouis, à cet égard, des divers soutiens internationaux, y compris non gouvernementaux, dont vous bénéficiez.
Le programme « MEWA » de « mobilisation pour les femmes élues en Afghanistan » qui a permis d'organiser votre venue à Paris pour une conférence internationale des élues afghanes montre clairement que la reconstruction de l'Afghanistan est l'affaire de tous, partenaires publics ou privés, Etat ou organisations internationales.
Mesdames les parlementaires afghanes,
Les obstacles sur la voie d'une paix et d'un développement durables en Afghanistan restent certes nombreux. Mais la mobilisation internationale qui ne se dément pas avec le temps me rend optimiste.
Pour terminer, je voudrais à nouveau vous exprimer notre joie de vous recevoir et vous inviter à revenir au Sénat où vous serez toujours bienvenues.
Vive l'Afghanistan,
Vive la France,
Vive l'amitié franco-afghaneSource http://www.senat.fr, le 16 juin 2006