Texte intégral
Monsieur le Député SADDIER, Cher Martial ;
Monsieur le Député GONNOT, Cher François-Michel ;
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les élus ;
Mesdames et Messieurs,
C'est un honneur et un plaisir pour moi d'être invitée à venir
participer à la seconde table ronde de votre colloque, consacrée au
défi environnemental des transports et plus particulièrement du
transport de fret.
Je suis sensible à la place que vous donnez à l'environnement lorsque
vous évoquez la question des transports, qui concerne d'une manière ou
d'une autre tous nos concitoyens.
Depuis le début de l'aire industrielle, la croissance des flux de
transports a toujours accompagné le développement économique.
Source de richesse, l'augmentation de la mobilité a été associée aux
grandes étapes du développement social de notre pays, et à la qualité
de vie de chacun. L'accroissement du volume de fret est un facteur
essentiel de l'économie mondiale, et depuis 1990 la demande de
transport de fret a suivi ou dépassé la croissance du PIB.
Au coeur du développement rapide des transports dans les dernières
décennies, il y a un phénomène fondamental : l'abaissement des coûts de
transport de marchandises.
La baisse de ce coût, qui est une constante historique, a été
spectaculaire au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, et a, à
elle seule, bouleversé le commerce international.
Toutefois, depuis la seconde moitié du 20ème siècle, nous découvrons
que, en même temps qu'il contribue au développement du territoire, à la
mondialisation des échanges et à la liberté de déplacement, le
développement du secteur des transports peut également affecter
négativement notre environnement.
Un développement des transports non maîtrisé est source d'insécurité,
de bruit, de pollution et de consommation d'espace et d'énergie non
renouvelable.
Les conséquences sont supportées en premier lieu par les riverains des
infrastructures : effet de coupure dans les villes, effet de coupure
sur les milieux naturels, encombrements, accidents de la route, bruit
des grandes infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires,
dégradation de la qualité de l'air.
Or, en matière de nuisances, les différents modes ont des nuisances
variables.
Mais, l'évolution économique de la seconde moitié du 20ème siècle a eu
tendance, justement, à favoriser ceux qui constituaient la plus grande
source de nuisance.
Si les tonnages ont stagné voire diminué, les distances se sont
allongées pour des produits plus légers, fabriqués dans des sites de
plus en plus spécialisés.
La logique de flux tendus a conduit à des véhicules routiers circulant
de plus en plus fréquemment, à charge réduite.
Dans ce contexte, et dans une logique de développement durable, notre
réflexion doit porter sur une meilleure efficacité écologique des
transports existants.
La croissance restera le moteur de notre société. Et nous ne devons
tomber dans aucun des deux écueils suivants : ni regretter le
développement économique ou souhaiter le freiner, ni non plus nous
accommoder des inconvénients de celui-ci.
Je conçois, pour ma part, 4 voies principales de progrès :
la réflexion sur le report modal ;
une meilleure tarification ;
le progrès technique ;
et le changement des comportements.
Notre effort portera en tout premier lieu sur le fer.
Très minoritaire sur les distances inférieures à 100 km, le fer est de
plus en plus sollicité au fur et à mesure que la distance est plus
élevée.
Sa part de marché atteint 30% à l'approche des 1000 km, distance
maximale en transport national.
Sur des distances supérieures, qui concernent principalement les
transports internationaux, le fer est pénalisé par les pertes de temps
liées au passage d'une frontière, causées par le manque d'inter-
opérabilité des matériels, ou les incompatibilités réglementaires.
La question de la tarification des transports se posera également.
En effet, nous savons que tous les modes de transports ne couvrent pas
leurs coûts écologiques. Il nous faudra donc progressivement intégrer
ceux-ci, en prenant naturellement en considération les équilibres
économiques qu'il ne faudra pas rompre brutalement.
Ensuite, le progrès technique devra être encouragé.
Au travers de la recherche publique et privée, domaine où la France s'
est particulièrement illustrée et est représentée par de grandes
entreprises performantes. Au travers des politiques réglementaires
également, qui devront étendre le champ du possible en matière de
combustible alternatif, de transport propre et de développement des
modes alternatifs.
Et le changement des comportements, pour finir, sera essentiel, tant de
la part des entreprises que des citoyens qui devront prendre conscience
de l'effet de leurs modes de consommation sur l'environnement et qui
choisiront, alors, en connaissance de cause, des modes de consommation
plus respectueux de l'environnement.
Face au défi de l'après-pétrole, devant nos engagements internationaux
et en particulier la diminution par 4 des émissions de gaz à effet de
serre d'ici à 2050, notre responsabilité est grande.
Avec la Charte de l'Environnement et la stratégie nationale de
développement durable, nous avons les outils pour faire face aux défis
environnementaux du transport de fret.
Je connais, Mesdames et Messieurs les élus, votre volonté de faire
progresser notre pays dans cette voie, et je sais pouvoir compter sur
vous.
Je vous remercie.Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 27 juin 2006
Monsieur le Député GONNOT, Cher François-Michel ;
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les élus ;
Mesdames et Messieurs,
C'est un honneur et un plaisir pour moi d'être invitée à venir
participer à la seconde table ronde de votre colloque, consacrée au
défi environnemental des transports et plus particulièrement du
transport de fret.
Je suis sensible à la place que vous donnez à l'environnement lorsque
vous évoquez la question des transports, qui concerne d'une manière ou
d'une autre tous nos concitoyens.
Depuis le début de l'aire industrielle, la croissance des flux de
transports a toujours accompagné le développement économique.
Source de richesse, l'augmentation de la mobilité a été associée aux
grandes étapes du développement social de notre pays, et à la qualité
de vie de chacun. L'accroissement du volume de fret est un facteur
essentiel de l'économie mondiale, et depuis 1990 la demande de
transport de fret a suivi ou dépassé la croissance du PIB.
Au coeur du développement rapide des transports dans les dernières
décennies, il y a un phénomène fondamental : l'abaissement des coûts de
transport de marchandises.
La baisse de ce coût, qui est une constante historique, a été
spectaculaire au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, et a, à
elle seule, bouleversé le commerce international.
Toutefois, depuis la seconde moitié du 20ème siècle, nous découvrons
que, en même temps qu'il contribue au développement du territoire, à la
mondialisation des échanges et à la liberté de déplacement, le
développement du secteur des transports peut également affecter
négativement notre environnement.
Un développement des transports non maîtrisé est source d'insécurité,
de bruit, de pollution et de consommation d'espace et d'énergie non
renouvelable.
Les conséquences sont supportées en premier lieu par les riverains des
infrastructures : effet de coupure dans les villes, effet de coupure
sur les milieux naturels, encombrements, accidents de la route, bruit
des grandes infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires,
dégradation de la qualité de l'air.
Or, en matière de nuisances, les différents modes ont des nuisances
variables.
Mais, l'évolution économique de la seconde moitié du 20ème siècle a eu
tendance, justement, à favoriser ceux qui constituaient la plus grande
source de nuisance.
Si les tonnages ont stagné voire diminué, les distances se sont
allongées pour des produits plus légers, fabriqués dans des sites de
plus en plus spécialisés.
La logique de flux tendus a conduit à des véhicules routiers circulant
de plus en plus fréquemment, à charge réduite.
Dans ce contexte, et dans une logique de développement durable, notre
réflexion doit porter sur une meilleure efficacité écologique des
transports existants.
La croissance restera le moteur de notre société. Et nous ne devons
tomber dans aucun des deux écueils suivants : ni regretter le
développement économique ou souhaiter le freiner, ni non plus nous
accommoder des inconvénients de celui-ci.
Je conçois, pour ma part, 4 voies principales de progrès :
la réflexion sur le report modal ;
une meilleure tarification ;
le progrès technique ;
et le changement des comportements.
Notre effort portera en tout premier lieu sur le fer.
Très minoritaire sur les distances inférieures à 100 km, le fer est de
plus en plus sollicité au fur et à mesure que la distance est plus
élevée.
Sa part de marché atteint 30% à l'approche des 1000 km, distance
maximale en transport national.
Sur des distances supérieures, qui concernent principalement les
transports internationaux, le fer est pénalisé par les pertes de temps
liées au passage d'une frontière, causées par le manque d'inter-
opérabilité des matériels, ou les incompatibilités réglementaires.
La question de la tarification des transports se posera également.
En effet, nous savons que tous les modes de transports ne couvrent pas
leurs coûts écologiques. Il nous faudra donc progressivement intégrer
ceux-ci, en prenant naturellement en considération les équilibres
économiques qu'il ne faudra pas rompre brutalement.
Ensuite, le progrès technique devra être encouragé.
Au travers de la recherche publique et privée, domaine où la France s'
est particulièrement illustrée et est représentée par de grandes
entreprises performantes. Au travers des politiques réglementaires
également, qui devront étendre le champ du possible en matière de
combustible alternatif, de transport propre et de développement des
modes alternatifs.
Et le changement des comportements, pour finir, sera essentiel, tant de
la part des entreprises que des citoyens qui devront prendre conscience
de l'effet de leurs modes de consommation sur l'environnement et qui
choisiront, alors, en connaissance de cause, des modes de consommation
plus respectueux de l'environnement.
Face au défi de l'après-pétrole, devant nos engagements internationaux
et en particulier la diminution par 4 des émissions de gaz à effet de
serre d'ici à 2050, notre responsabilité est grande.
Avec la Charte de l'Environnement et la stratégie nationale de
développement durable, nous avons les outils pour faire face aux défis
environnementaux du transport de fret.
Je connais, Mesdames et Messieurs les élus, votre volonté de faire
progresser notre pays dans cette voie, et je sais pouvoir compter sur
vous.
Je vous remercie.Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 27 juin 2006