Texte intégral
Madame la Ministre, Chère Christine Lagarde,
Madame la Sous-Directrice générale de l'Unesco, Chère Françoise Rivière,
Monsieur le Ministre, Monsieur le Maire, Cher Antoine Rufenacht,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec une grande émotion que je partage avec vous tous ce moment exceptionnel, que je n'hésite pas à qualifier d'historique.
Lorsque je suis venu l'an dernier, le 11 mars 2005 exactement, inaugurer l'exceptionnelle donation de Madame Hélène Senn-Foulds, au musée Malraux, avant les travaux qui permettent désormais sa présentation dans de nouveaux espaces réaménagés, je vous avais dit que le Gouvernement était déterminé à relayer l'enthousiasme et l'énergie des Havrais pour obtenir l'inscription de votre ville sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité tenue par l'Unesco. Et je vous avais promis d'y veiller personnellement, avec votre soutien et votre regard aussi amical qu'attentif, cher Antoine Rufenacht. Et c'est en juillet 2005 que le comité du patrimoine mondial a inscrit la ville reconstruite par Auguste Perret sur cette liste, ô combien prestigieuse.
C'est une grande victoire et une grande reconnaissance, pour Le Havre, que nous avons obtenues, que vous avez obtenues, avec l'ensemble des équipes, des acteurs et de la population de votre ville et vous l'avez fort bien exposé, Monsieur le Maire. J'y reviendrai dans un instant. C'est aussi une victoire pour la France, la première que nous ayons remportée l'an dernier à l'Unesco, avant celle de l'adoption, à la quasi unanimité de la communauté internationale, de la convention sur la diversité culturelle.
Je suis heureux de souligner cette victoire, alors que le projet de loi de ratification, adopté par l'Assemblée nationale, sera soumis dans quelques jours, mardi prochain, au vote du Sénat. Nous espérons tous qu'il permettra à la France de ratifier très prochainement cette convention, d'autant que le Sénat examinera le même jour, le projet de loi de ratification de la convention sur le patrimoine immatériel, ce patrimoine qui inclut les expressions culturelles, artistiques et linguistiques, qui fondent l'égale dignité des peuples et des cultures, magnifiquement illustrée par le musée du Quai Branly, qui ouvre aujourd'hui même au public, après son inauguration par le Président de la République.
Je sais, chère Françoise Rivière, toute la part que vous avez prise à l'élaboration de ces deux conventions, qui sont au coeur de la mission essentielle de l'Unesco dans le monde d'aujourd'hui, et je suis heureux que vous représentiez ici l'organisation internationale, qui veille sur la liste du patrimoine mondial.
Oui, c'est une belle victoire que vous avez remportée. Ne nous y trompons pas : la compétition fut rude, internationale, exigeante, de très haut niveau. Selon les termes mêmes de la convention de 1972, qui définit le patrimoine mondial : ne sont concernés que les éléments de ce patrimoine « d'une valeur universelle exceptionnelle ». A titre d'exemple, le premier monument français inscrit sur cette liste en 1979, fut la cathédrale de Chartres. Et en 2001, la dernière inscription à distinguer notre pays avant la vôtre fut celle de Provins, ville médiévale, aucune candidature n'ayant été présentée par la France entre 2002 et 2004.
La convention précise en effet que son but n'est pas de protéger tous les éléments de patrimoine de grande valeur ou de grand intérêt , « mais seulement un certain nombre des plus exceptionnels d'entre eux dans une perspective internationale ». Bref, c'est en quelque sorte la coupe du monde de la culture que vous avez remportée, et je tiens à vous en féliciter...
Comme toute compétition internationale de ce niveau, pareille victoire est d'abord un aboutissement : l'aboutissement d'un long processus de cinq années, entamé avec la décision du gouvernement de placer la ville du Havre sur la liste indicative fournie par notre pays ; l'aboutissement aussi d'un travail intense, de la mobilisation magnifique de votre ville, qui a suscité l'intérêt et le soutien de l'ensemble des historiens et des chercheurs en histoire de l'architecture et de l'urbanisme. C'est ainsi que l'Institut français d'architecture a proposé, dès 2003, une rétrospective complète de l'oeuvre considérable d'Auguste Perret, avec une exposition intitulée "Perret, la poétique du béton", coproduite par les villes du Havre et de Turin, qui a permis de prendre toute la mesure de l'importance de l'oeuvre et de la pensée de l'un des plus grands architectes du XXe siècle, qui fut autant « continuateur », comme le qualifia Le Corbusier, qu'inventeur et créateur, non seulement d'une architecture, mais aussi d'une véritable culture de la ville.
Je suis personnellement fier d'avoir eu l'honneur de déposer auprès des instances de l'UNESCO, en janvier 2004, l'un des meilleurs dossiers français présentés jusqu'alors, tant dans sa dimension historique et descriptive, que pour les dispositifs mis en place pour sa conservation, sa transmission et sa valorisation.
C'est une véritable reconnaissance dont témoigne aujourd'hui la communauté internationale, non seulement de votre ville, mais aussi du patrimoine du XXe siècle, patrimoine récent, patrimoine vivant, patrimoine rayonnant. Car c'est non seulement un aboutissement que nous fêtons aujourd'hui, mais aussi un point de départ, un commencement.
Si plusieurs centres historiques figurent déjà parmi les sites français inscrits sur la liste du patrimoine mondial, Le Havre est en effet le premier exemple d'une architecture moderne, d'un urbanisme conçu pour reconstruire une ville radicalement et dramatiquement martyrisée par les bombardements de la seconde guerre mondiale, en mettant sur le même plan la composition d'ensemble de la ville et la qualité de la vie de ses habitants. Considérée à juste titre comme l'une des réalisations les plus significatives et les plus innovantes du XXe siècle par l'échelle de la zone à reconstruire, par la cohérence de la démarche de l'équipe d'Auguste Perret, par les procédures et les techniques inventées et expérimentées ici, la reconstruction du Havre fut un formidable chantier d'expérimentation. La réalisation, harmonieuse et aérée, d'ensembles architecturaux raffinés, la mise en oeuvre du matériau dont Perret avait dès le début du siècle conçu l'immense usage, ce béton dont il voulait qu'on compare la qualité à celle du marbre attique, le respect de la trame urbaine, ouverte sur le large, minérale mais humaine, s'inscrivaient dans l'histoire. Ce chantier immense était appelé à demeurer un témoignage exceptionnel de l'alliance réussie du savoir et de l'expérience, de l'urbanisme et de l'architecture, mise au service d'une ville et des hommes qui l'habitent.
Il y a déjà quelques années que le Comité du patrimoine mondial recommandait aux Etats fortement représentés sur la liste de l'Unesco, et tel est le cas de la France, d'orienter leurs nouvelles propositions vers des types de patrimoine nouveaux et des périodes peu illustrées. Pour le patrimoine du XXe siècle, les éléments déjà inscrits étaient jusqu'alors surtout des édifices ou des villes qui représentaient des manifestes de l'architecture moderniste, comme la maison de Mies Van der Rohe en République tchèque, la maison-atelier de Barragan au Mexique ou la spectaculaire ville neuve de Brasilia, réalisée par Oscar Niemeyer, l'architecte du Volcan.
Avec Le Havre, bien d'autres dimensions sont prises en compte : la reconstruction urgente de l'après-guerre, l'adaptation brillante des traditions urbanistiques à des technologies nouvelles et à des besoins immenses, qui annonçaient la naissance d'une ère nouvelle, respectueuse de la mémoire des hommes qui l'ont précédée.
Vous le savez, l'architecture et l'urbanisme de votre ville ont été longtemps sous-estimés, sous-évalués, voire incompris. Et c'est d'abord la prise de conscience et la confiance des Havrais eux-mêmes qui ont convaincu cette partie de l'opinion publique mondiale qui pouvait s'étonner que l'Unesco s'intéresse, au même titre qu'à Versailles et Angkor, à l'architecture de votre ville.
Et le monde entier peut constater aujourd'hui, la présence ici de nombreux ambassadeurs en témoigne, combien l'image de votre ville a changé, combien elle a restauré votre fierté, et contribué très fortement, grâce à la valorisation de votre patrimoine, à forger et à affirmer l'identité d'une ville qui a su reconquérir son passé à la lumière du présent.
Oui, vous pouvez être fiers de ce patrimoine, de cet héritage commun, dont vous êtes dépositaires et responsables, et qui confère à votre ville une attractivité nouvelle. Port ouvert sur le monde, carrefour des échanges tout au long de son histoire, Le Havre redevient un lieu de destination.
Et je me félicite, Monsieur le Maire, des projets que vous développez autour de l'héritage prestigieux d'Auguste Perret. La récente ouverture, très réussie, de l'appartement témoin que nous aurons le plaisir de visiter dans un instant, est exemplaire de la politique d'accueil et de valorisation que vous avez déjà engagée depuis votre admission, en 2001, au sein du réseau des villes d'art et d'histoire. Je tiens aussi à rappeler l'intérêt que le Comité du patrimoine mondial porte à la conservation du béton armé et au développement des échanges et des recherches dans ce domaine d'intérêt général. C'est l'un des points forts sur lesquels vous pourrez vous appuyer pour créer des liens fertiles avec d'autres sites du patrimoine mondial.
Cette conception forte et novatrice du patrimoine, cette ouverture aux grands horizons de la modernité, cette fierté retrouvée, après la réouverture du musée Malraux, après la première biennale d'art contemporain que vous avez inaugurée, après le festival de danse organisé le mois dernier, avec le dynamisme du conservatoire Honegger, avec la prochaine ouverture de la maison de l'armateur et la reconquête des friches portuaires et tant d'autres projets, promettent un bel avenir à votre cité rayonnante, à ses habitants et à ses visiteurs.
Je vous remercie.
Le patrimoine, qui a tant compté pour faire connaître l'Unesco, est aussi de nature immatérielle et notre organisation a adopté une convention pour le protéger, je suis heureux de vous annoncer qu'en France le processus de ratification de cet instrument est désormais bien avancé.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 26 juin 2006
Madame la Sous-Directrice générale de l'Unesco, Chère Françoise Rivière,
Monsieur le Ministre, Monsieur le Maire, Cher Antoine Rufenacht,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec une grande émotion que je partage avec vous tous ce moment exceptionnel, que je n'hésite pas à qualifier d'historique.
Lorsque je suis venu l'an dernier, le 11 mars 2005 exactement, inaugurer l'exceptionnelle donation de Madame Hélène Senn-Foulds, au musée Malraux, avant les travaux qui permettent désormais sa présentation dans de nouveaux espaces réaménagés, je vous avais dit que le Gouvernement était déterminé à relayer l'enthousiasme et l'énergie des Havrais pour obtenir l'inscription de votre ville sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité tenue par l'Unesco. Et je vous avais promis d'y veiller personnellement, avec votre soutien et votre regard aussi amical qu'attentif, cher Antoine Rufenacht. Et c'est en juillet 2005 que le comité du patrimoine mondial a inscrit la ville reconstruite par Auguste Perret sur cette liste, ô combien prestigieuse.
C'est une grande victoire et une grande reconnaissance, pour Le Havre, que nous avons obtenues, que vous avez obtenues, avec l'ensemble des équipes, des acteurs et de la population de votre ville et vous l'avez fort bien exposé, Monsieur le Maire. J'y reviendrai dans un instant. C'est aussi une victoire pour la France, la première que nous ayons remportée l'an dernier à l'Unesco, avant celle de l'adoption, à la quasi unanimité de la communauté internationale, de la convention sur la diversité culturelle.
Je suis heureux de souligner cette victoire, alors que le projet de loi de ratification, adopté par l'Assemblée nationale, sera soumis dans quelques jours, mardi prochain, au vote du Sénat. Nous espérons tous qu'il permettra à la France de ratifier très prochainement cette convention, d'autant que le Sénat examinera le même jour, le projet de loi de ratification de la convention sur le patrimoine immatériel, ce patrimoine qui inclut les expressions culturelles, artistiques et linguistiques, qui fondent l'égale dignité des peuples et des cultures, magnifiquement illustrée par le musée du Quai Branly, qui ouvre aujourd'hui même au public, après son inauguration par le Président de la République.
Je sais, chère Françoise Rivière, toute la part que vous avez prise à l'élaboration de ces deux conventions, qui sont au coeur de la mission essentielle de l'Unesco dans le monde d'aujourd'hui, et je suis heureux que vous représentiez ici l'organisation internationale, qui veille sur la liste du patrimoine mondial.
Oui, c'est une belle victoire que vous avez remportée. Ne nous y trompons pas : la compétition fut rude, internationale, exigeante, de très haut niveau. Selon les termes mêmes de la convention de 1972, qui définit le patrimoine mondial : ne sont concernés que les éléments de ce patrimoine « d'une valeur universelle exceptionnelle ». A titre d'exemple, le premier monument français inscrit sur cette liste en 1979, fut la cathédrale de Chartres. Et en 2001, la dernière inscription à distinguer notre pays avant la vôtre fut celle de Provins, ville médiévale, aucune candidature n'ayant été présentée par la France entre 2002 et 2004.
La convention précise en effet que son but n'est pas de protéger tous les éléments de patrimoine de grande valeur ou de grand intérêt , « mais seulement un certain nombre des plus exceptionnels d'entre eux dans une perspective internationale ». Bref, c'est en quelque sorte la coupe du monde de la culture que vous avez remportée, et je tiens à vous en féliciter...
Comme toute compétition internationale de ce niveau, pareille victoire est d'abord un aboutissement : l'aboutissement d'un long processus de cinq années, entamé avec la décision du gouvernement de placer la ville du Havre sur la liste indicative fournie par notre pays ; l'aboutissement aussi d'un travail intense, de la mobilisation magnifique de votre ville, qui a suscité l'intérêt et le soutien de l'ensemble des historiens et des chercheurs en histoire de l'architecture et de l'urbanisme. C'est ainsi que l'Institut français d'architecture a proposé, dès 2003, une rétrospective complète de l'oeuvre considérable d'Auguste Perret, avec une exposition intitulée "Perret, la poétique du béton", coproduite par les villes du Havre et de Turin, qui a permis de prendre toute la mesure de l'importance de l'oeuvre et de la pensée de l'un des plus grands architectes du XXe siècle, qui fut autant « continuateur », comme le qualifia Le Corbusier, qu'inventeur et créateur, non seulement d'une architecture, mais aussi d'une véritable culture de la ville.
Je suis personnellement fier d'avoir eu l'honneur de déposer auprès des instances de l'UNESCO, en janvier 2004, l'un des meilleurs dossiers français présentés jusqu'alors, tant dans sa dimension historique et descriptive, que pour les dispositifs mis en place pour sa conservation, sa transmission et sa valorisation.
C'est une véritable reconnaissance dont témoigne aujourd'hui la communauté internationale, non seulement de votre ville, mais aussi du patrimoine du XXe siècle, patrimoine récent, patrimoine vivant, patrimoine rayonnant. Car c'est non seulement un aboutissement que nous fêtons aujourd'hui, mais aussi un point de départ, un commencement.
Si plusieurs centres historiques figurent déjà parmi les sites français inscrits sur la liste du patrimoine mondial, Le Havre est en effet le premier exemple d'une architecture moderne, d'un urbanisme conçu pour reconstruire une ville radicalement et dramatiquement martyrisée par les bombardements de la seconde guerre mondiale, en mettant sur le même plan la composition d'ensemble de la ville et la qualité de la vie de ses habitants. Considérée à juste titre comme l'une des réalisations les plus significatives et les plus innovantes du XXe siècle par l'échelle de la zone à reconstruire, par la cohérence de la démarche de l'équipe d'Auguste Perret, par les procédures et les techniques inventées et expérimentées ici, la reconstruction du Havre fut un formidable chantier d'expérimentation. La réalisation, harmonieuse et aérée, d'ensembles architecturaux raffinés, la mise en oeuvre du matériau dont Perret avait dès le début du siècle conçu l'immense usage, ce béton dont il voulait qu'on compare la qualité à celle du marbre attique, le respect de la trame urbaine, ouverte sur le large, minérale mais humaine, s'inscrivaient dans l'histoire. Ce chantier immense était appelé à demeurer un témoignage exceptionnel de l'alliance réussie du savoir et de l'expérience, de l'urbanisme et de l'architecture, mise au service d'une ville et des hommes qui l'habitent.
Il y a déjà quelques années que le Comité du patrimoine mondial recommandait aux Etats fortement représentés sur la liste de l'Unesco, et tel est le cas de la France, d'orienter leurs nouvelles propositions vers des types de patrimoine nouveaux et des périodes peu illustrées. Pour le patrimoine du XXe siècle, les éléments déjà inscrits étaient jusqu'alors surtout des édifices ou des villes qui représentaient des manifestes de l'architecture moderniste, comme la maison de Mies Van der Rohe en République tchèque, la maison-atelier de Barragan au Mexique ou la spectaculaire ville neuve de Brasilia, réalisée par Oscar Niemeyer, l'architecte du Volcan.
Avec Le Havre, bien d'autres dimensions sont prises en compte : la reconstruction urgente de l'après-guerre, l'adaptation brillante des traditions urbanistiques à des technologies nouvelles et à des besoins immenses, qui annonçaient la naissance d'une ère nouvelle, respectueuse de la mémoire des hommes qui l'ont précédée.
Vous le savez, l'architecture et l'urbanisme de votre ville ont été longtemps sous-estimés, sous-évalués, voire incompris. Et c'est d'abord la prise de conscience et la confiance des Havrais eux-mêmes qui ont convaincu cette partie de l'opinion publique mondiale qui pouvait s'étonner que l'Unesco s'intéresse, au même titre qu'à Versailles et Angkor, à l'architecture de votre ville.
Et le monde entier peut constater aujourd'hui, la présence ici de nombreux ambassadeurs en témoigne, combien l'image de votre ville a changé, combien elle a restauré votre fierté, et contribué très fortement, grâce à la valorisation de votre patrimoine, à forger et à affirmer l'identité d'une ville qui a su reconquérir son passé à la lumière du présent.
Oui, vous pouvez être fiers de ce patrimoine, de cet héritage commun, dont vous êtes dépositaires et responsables, et qui confère à votre ville une attractivité nouvelle. Port ouvert sur le monde, carrefour des échanges tout au long de son histoire, Le Havre redevient un lieu de destination.
Et je me félicite, Monsieur le Maire, des projets que vous développez autour de l'héritage prestigieux d'Auguste Perret. La récente ouverture, très réussie, de l'appartement témoin que nous aurons le plaisir de visiter dans un instant, est exemplaire de la politique d'accueil et de valorisation que vous avez déjà engagée depuis votre admission, en 2001, au sein du réseau des villes d'art et d'histoire. Je tiens aussi à rappeler l'intérêt que le Comité du patrimoine mondial porte à la conservation du béton armé et au développement des échanges et des recherches dans ce domaine d'intérêt général. C'est l'un des points forts sur lesquels vous pourrez vous appuyer pour créer des liens fertiles avec d'autres sites du patrimoine mondial.
Cette conception forte et novatrice du patrimoine, cette ouverture aux grands horizons de la modernité, cette fierté retrouvée, après la réouverture du musée Malraux, après la première biennale d'art contemporain que vous avez inaugurée, après le festival de danse organisé le mois dernier, avec le dynamisme du conservatoire Honegger, avec la prochaine ouverture de la maison de l'armateur et la reconquête des friches portuaires et tant d'autres projets, promettent un bel avenir à votre cité rayonnante, à ses habitants et à ses visiteurs.
Je vous remercie.
Le patrimoine, qui a tant compté pour faire connaître l'Unesco, est aussi de nature immatérielle et notre organisation a adopté une convention pour le protéger, je suis heureux de vous annoncer qu'en France le processus de ratification de cet instrument est désormais bien avancé.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 26 juin 2006