Conférence de presse conjointe de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, et M. Sébastien Alegrett, Secrétaire général de la communauté andine des nations, sur les relations et la coopération entre la France, l'Union européenne et les pays andins, Lima, Pérou, le 30 janvier 2001.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Voyage de M. Charles Josselin, ministre délégué à la coopération et à la francophonie, à Lima, Pérou, le 30 janvier 2001

Texte intégral

Tout d'abord, je souhaite dire combien je suis heureux de me trouver pour la première fois au Pérou ; heureux surtout que les conditions politiques observées au Pérou en ce moment permettent ce voyage. La France suit avec beaucoup d'attention et d'intérêt les efforts engagés pour restaurer l'état de droit au Pérou, et nous ne doutons pas que les élections qui auront lieu dans quelques mois permettront au Pérou de renouer définitivement avec la démocratie. J'aurai l'occasion de m'en entretenir avec le président, mais aussi avec M. Pérez de Cuellar ainsi d'ailleurs qu'avec deux des candidats annoncés, M. Toledo et Mme Lourdes Flores.
Mais ce matin c'est avec la Communauté andine des Nations que nous avons en quelques sorte rendez-vous. J'ai eu plaisir à retrouver M. Sebastian Alegrett, que j'ai eu l'occasion de rencontrer à diverses reprises. Nous en faisions ce matin l'inventaire : Caracas, Bogota, Paris, Vilamoura, lors de cette importante rencontre qui a marqué l'an dernier en quelque sorte la volonté partagée de l'Europe et de l'Amérique latine de renouer un peu avec leur propre histoire.
La France est convaincue que l'intégration régionale est un moyen indispensable pour atteindre à la fois la paix, le développement et la démocratie, et nous sommes désireux d'aider, en partenariat bien sûr avec nos voisins européens, l'intégration de la Communauté andine des Nations. Nous avons pu, au cours de la rencontre de ce matin, évoquer les progrès accomplis en matière commerciale, qui sont incontestables, les efforts entrepris en faveur de l'harmonisation des politiques sociales et fiscales et, plus généralement, les progrès accomplis en ce qui concerne le dialogue politique. Nous savons que les pays concernés ont connu des moments difficiles, que la situation peut apparaître à certains égards comme encore fragile. Mais cette fragilité semble être un argument de plus en faveur de l'intégration.
Parmi les dossiers spécifiques qui sont au cur de la relation entre l'Europe et la Communauté andine des Nations, il y a la question de la drogue. Le concept désormais accepté de responsabilité partagée est devenu l'axe de coopération entre nos deux régions, et j'aurai l'occasion d'évoquer l'appui que la France se propose d'apporter plus particulièrement au Pérou pour accompagner les efforts accomplis en matière de lutte contre la production et le commerce de la drogue.
Enfin je veux souligner l'importance que nous voulons attacher à la coopération culturelle, convaincu que c'est une des composantes des politiques de développement.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais dire avant de répondre aux questions que vous souhaitez peut-être me poser et auxquelles nous répondrons.
Q - Pouvez-nous nous donner une idée de l'aide apportée par la France à la Communauté andine des Nations ?
()
R - Vous avez compris que la part de la France dans le budget de la Communauté est à cet égard de 18 %.
Q - Quelle est votre position au sujet de Yanacocha ? Va-t-il y avoir de la part de votre pays une réclamation après ce que l'on a vu sur l'une des dernières vidéos rendues publiques ?
R - Les informations récentes portées à notre connaissance confirment les dysfonctionnements de la justice péruvienne au cours de la dernière période. Dans un contexte difficile, un arrangement avait pu être trouvé, qui nous paraissait représenter en quelque sorte un point d'équilibre entre ce que nous aurions souhaité et ce que la partie adverse était susceptible d'accepter. Il appartient bien sûr à la justice péruvienne de tirer les conséquences de ces informations
Dans le cadre de la restauration de l'Etat de droit entreprise par les nouvelles autorités péruviennes nous savons que la justice est, elle aussi, en train de se réorganiser. Nous entendons lui faire confiance.
Q - Vous voulez dire que vous espérez que notre pays fasse appel contre les décisions antérieures ?
R - Nous n'avons pas dit cela, nous n'avons rien dit n'y suggéré. Je rencontrerai demain matin le ministre de la Justice. Il n'est pas impossible que cette question soit à l'ordre du jour, même si ce n'est pas le thème de la réunion.
Merci beaucoup d'être venus à ce rendez-vous.

(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 février 2001)