Interview de M. Dominique Bussereau, ministre de l'agriculture et de la pêche, à "Europe 1" le 28 juillet 2006, sur la sécheresse et les aides aux agriculteurs pour le fourrage, la mise en place d'un plan vert, les divisions de la majorité sur la fusion GDF-Suez.

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Média : Europe 1

Texte intégral

M. Tronchot - Avant de parler de la sécheresse et de ses conséquences sur votre secteur de responsabilité, l'agriculture, un mot, un sentiment sur l'actualité et ce Tour de France à nouveau sinistré par les soupçons de dopage.
R - Il faut attendre la contre-expertise, je l'ai entendu dire par des coureurs ce matin sur votre antenne. Ceci étant, ce Tour on l'aime, c'est la plus belle manifestation populaire. Donc si c'est vrai, c'est une catastrophe pour tous ceux qui aiment le cyclisme. Mon collègue J.-F. Lamour avait demandé avant le Tour que les Espagnols lèvent le secret de l'instruction, cela avait déjà permis de mettre les choses un peu en ordre. On est tous dans l'attente de la contre-expertise et tristes parce qu'on aime tous le Tour de France qui est le plus beau de nos souvenirs. Quand vous faites les belles heures d'Europe 1, on a en tête les grandes étapes du Tour. Donc on est tristes.
Q - C'est comme certains procédés chimiques - toutes proportions gardées - utilisés dans l'agriculture : tous les moyens sont utilisés pour augmenter les rendements ?
R - Si vous faites allusion aux OGM, les OGM c'est aussi beaucoup pour éviter que les cultures disparaissent à terme par des parasites, c'est aussi pour lutter contre beaucoup de maladies. Alors tous ceux qui s'amusent à les faucher font une très mauvaise action. Je profite de votre antenne pour le dire.
Q - Quel constat faites-vous de la situation dans le pays après quelques semaines de canicule, une sécheresse à nouveau préoccupante ? Comment est-ce qu'il faut juger la situation est-ce que l'on doit parler de niveaux d'alerte ?
R - Le bon terme, c'est celui-là : c'est "préoccupant". Ce n'est pas 2003. Par exemple, les céréales, on s'attendait à une récolte merveilleuse, on aura une récolte correcte mais qui aurait pu être tout à fait historique, on aura moins de maïs parce que les agriculteurs en ont planté moins, devinant la chaleur et la sécheresse. On aura moins de fourrage. Donc la vraie difficulté c'est pour les animaux parce que les animaux consomment... Les animaux ont besoin d'eau et ont besoin de fourrage pour se nourrir. Donc c'est à l'élevage que nous faisons attention et c'est pour l'élevage que nous avons obtenu hier de la Commission européenne l'autorisation de pouvoir pâturer les jachères. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu'il y a une partie des terres qui sont gelées, 1 million 600 000 hectares sur notre territoire, et qu'on avait déjà obtenu pour une partie des départements la possibilité de les utiliser pour avoir de l'herbe pour nourrir les animaux, et que maintenant, l'Union européenne nous a autorisés, depuis hier, à pâturer toutes les jachères sur l'ensemble des territoires français.
Q - C'est une mesure que les agriculteurs souhaitaient, avaient demandée ?
R - Oui, elle est un peu, de vous à moi, un tout petit peu tardive. Je souhaitais que la Commission européenne la prenne plus tôt, parce que l'herbe que l'on va consommer aujourd'hui, elle est un peu jaune, elle est un peu de moins bonne qualité qu'elle n'était au mois de mai et au moi de juin. Mais enfin ne faisons pas mauvaise figure, c'est bien que l'Europe nous ait accordé cette mesure...
Q - C'est bien quand l'Europe s'adapte aux situations, j'allais dire, d'actualité ?
R - C'est bien mais c'est un tout petit peu tard, mais enfin bon. Cela veut dire qu'aujourd'hui, nous sommes en vigilance, nous avons une cellule qui se réunit chaque semaine et qui fait le point avec la profession agricole, le point des dossiers de calamités, le point des besoins d'eau, le point des besoins de fourrage. N. Olin hier a réuni le ministre de l'Ecologie et le Comité sécheresse. Donc nous sommes mobilisés et un petit peu sur le pied de guerre pendant cette période pour aider les agriculteurs à la traverser.
Q - Pas d'inquiétude mais des conséquences à craindre d'ores et déjà, peut-être à anticiper en matière de production par exemple...
R - Si vous faites allusion au maïs...
Q - ... de blé, de production laitière aussi...
R - On va regarder les productions. Sur le blé, on aura, malgré tout sauf catastrophe au moins d'août, une année correcte, ce sera un peu moins bon sur les pois, un peu moins bon sur les orges ; le foin et le fourrage, c'est là où nous aurons des difficultés. Le maïs, quand il n'a pas besoin d'être irrigué ça va, quand il a besoin d'être irrigué, c'est plus compliqué puisque dans plus de 43 départements, les préfets ont pris des arrêtés restreignant les possibilités d'irrigation. Donc naturellement les maïs ne sont pas à la hauteur habituelle et n'auront pas la qualité habituelle.
Q - Précisément, est-ce que l'on irrigue trop les terres en France comme semble le dire l'association de défense des consommateurs, l'UFC-Que Choisir ?
R - Cela fait deux ans qu'UFC-Que Choisir essaie d'occuper l'actualité estivale avec ce type de prise de position qui est assez...
Q - C'est justifié ?
R - Non, elle n'est pas justifiée. Si vous voulez, c'est clair qu'une plante, un légume a besoin d'eau, on l'a tous appris dès l'école primaire : un animal a besoin de boire. Donc quand il fait particulièrement chaud et particulièrement sec, on a plus besoin d'eau pour l'agriculture. Les agriculteurs sont d'ailleurs plus civiques que l'UFC-Que Choisir ne le croit. Je prends l'exemple de ma région, Poitou-Charentes - et ce n'est pas grâce à S. Royal, c'est grâce au civisme des agriculteurs que - l'on a diminué les plantations de maïs au printemps de plus de 20 %. Donc depuis un certain temps, les agriculteurs anticipent, cherchent des productions qui demandent moins d'eau, ont des compteurs volumétriques maintenant et ils s'adaptent naturellement aux besoins. Donc il faut trouver un bon équilibre de l'eau, c'est très important, entre les consommateurs, vous et moi, ceux qui nous écoutent, les agriculteurs et tous les besoins industriels ou autres de l'eau. L'eau est aujourd'hui un enjeu de société, c'est la raison pour laquelle à l'automne, dès la session extraordinaire de septembre, sera rediscuté au Parlement le projet de loi sur l'eau qui est attendu depuis très longtemps.
Q - Une irrigation qui représente 80 % de la consommation nationale d'eau, on est très très au-dessus des taux chez nos voisins non ?
R - On est au-dessus des taux de nos voisins parce que nous sommes la première puissance agricole européenne et la première ou la deuxième mondiale. Je rappelle aussi que tous les emplois, le maïs c'est aussi et ensuite le jambon de Bayonne que l'on consomme, c'est tout ce que l'on consomme dans la vie quotidienne. J'ajoute aussi que grâce à de l'industrie agro-alimentaire, la France est le premier exportateur au monde de produits agro-alimentaires. Et si regarde les emplois - puisqu'on a eu hier de très bonne statistiques du chômage - les industries agro-alimentaires, qui ne sont pas délocalisables parce qu'elles s'appuient sur une production à côté, c'est plus en France que l'industrie mécanique ou plus que l'industrie automobile. Donc on voit bien derrière cela, les enjeux en terme d'emplois et de société et cela mérite que l'on y mette un certain nombre de moyens.
Q - Est-ce que la mise en place d'un plan vert comme il existent d'autres plans, un plan blanc notamment, se justifie comme semble le dire la FNSEA ?
R - La FNSEA a eu raison, J.-M. Le Métayer s'est exprimé sur ce thème de lancer cette idée qui est une bonne idée. C'est la raison pour laquelle, j'ai mis en place cette cellule de vigilance qui se réunit chaque lundi à mon ministère. Elle a une sorte de tableau de bord qui vient de tous les départements - remontant par les organisations syndicales agricoles, les chambres d'agriculture, les Directions Départementales de l'Agriculture - pour voir où on en est et si besoin prendre des mesures. Par exemple avec H. Gaymard en 2003, avait, avec le ministre des Transports G. de Robien et moi-même, nous avions organisé un plan de transport de fourrage par des camions ou par des trains de la SNCF. Donc s'il en était besoin cet été - ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui - nous sommes prêts à tout moment à agir pour répondre à tel ou tel besoin dans tel ou tel département.
Q - Ce n'est pas un non définitif ?
R - Ce n'est pas un non puisque dès le lendemain de cette demande, la cellule de vigilance était installée et cela correspond à l'esprit du plan Vert.
Q - Revenons d'un mot sur l'eau. Il y a des gestes des comportements auxquels il faut appeler les Français. Mme. Ollin votre collègue de l'Environnement ne cesse de le dire. Vous n'avez pas un petit peu l'impression de prêcher parfois dans le vide en appelant les Français au civisme en la matière ?
R - Vous savez cela a bien fonctionné. J'ai l'exemple d'une ville dans ma région, Niort. En 2003, je me souviens, il y a eu beaucoup de reportages sur votre antenne. A ce moment-là, on entendait les élus de Niort dire : "on ne passera pas l'été, on n'aura plus d'eau pour se nourrir pour prendre un bain". Et puis les Niortais d'eux-mêmes ont réduit de 30 à 40 % leur consommation par rapport à d'habitude en pleine chaleur. Ce qui veut dire que si l'on veut éviter de payer un impôt sécheresse, comme cela avait existé il y a 30 ans, il faut payer un impôt qui est simple à payer et qui est de bon sens, c'est l'impôt civisme. Le civisme, comme N. Olin l'a dit, c'est du gros bon sens : une douche plutôt qu'un bain, éviter de nettoyer la voiture, ne pas arroser en plein jour et par 35 degrés... Enfin, il y a quand même des gestes du quotidien, de bon sens, que les français peuvent faire et qu'ils font.
Q - Les négociations de l'OMC que préside le français P. Lamy, sont au point mort, et comme d'habitude, chacun se renvoie...
R - Elles sont ajournées sine die. Elles peuvent redémarrer mais enfin elles sont ajournées sine die. Sine die c'est des mois, des semaines, des années... On ne sait pas trop.
Q - Est-ce qu'on peut considérer qu'elles sont pour le moment au point mort et chacun se renvoie la responsabilité comme d'habitude. Quelle est en toute honnêteté, la part de responsabilité des Américains par exemple et des Européens ?
R - Il faut rappeler à vos auditeurs que l'OMC gère les 150 grands pays au monde qui participent au commerce international et que nous étions entrés, après les évènements du 11 septembre, dans ce que l'on appelle le "cycle de Doha", c'est-à-dire un cycle pour améliorer les échanges pour permettre aux pays les plus pauvres de vendre. Pour permettre au Mali, au Burkina de vendre mieux du coton ou telle ou telle matière première. Et puis au fil des années, c'est devenu une espèce de grande foire du libéralisme international dans lesquelles les grands pays exportateurs en particulier ceux de l'hémisphère sud faisaient passer...
Q - Le libéralisme vous n'êtes pas contre ?
R - Comment ?
Q - Le libéralisme vous n'êtes pas contre ?
R - Non mais je suis contre le libéralisme effréné quand il n'y a pas de contrôle. Et là c'était "je vais te vendre plus de boeufs brésiliens ou plus de vin australien et on va tout ouvrir". Et donc, finalement, c'était devenu une espèce de négociation entre les grands pays riches, grands exportateurs, dans lesquels les pays pauvres qui étaient au coeur du débat avaient disparu. Le président de la République l'a rappelé à plusieurs reprises, ce n'était pas l'esprit, donc ça a achoppé, 1, parce que M. Lamy a certainement commis des pêchés d'orgueil...
Q - Vous pouvez préciser ?
R - Il a pensé qu'il ferait marcher l'OMC sur l'eau et c'est plus compliqué que ça. Deuxièmement, les Etats-Unis, le Brésil n'ont rien lâché. Et, troisièmement, l'Europe s'est enferrée dans une mauvaise négociation puisque la Commission européenne est allée trop loin, elle a fait des concessions et elle n'avait rien en face. Donc tout ça fait que la négociation, comme je l'ai écrit ce matin dans Le Figaro, s'est un peu dévoyée et qu'aujourd'hui elle est au point mort. Je le regrette parce qu'on a besoin du multilatéralisme mais la France a toujours dit par la voie de son Gouvernement qu'il fallait mieux pas d'accord aujourd'hui qu'un mauvais accord mais ce qui ne veut pas dire que nous ne souhaitons pas un accord demain.
Q - La France qui est quand même aussi le principal bénéficiaire des subventions agricoles européennes. À ce titre, elle a le plus à perdre de certaines négociations, là les Américains n'ont pas complètement tort ?
R - Nous avons accepté en 2002 et 2003 la réforme de la PAC, qui commence à peine, - c'est la première année de mise en oeuvre sur les aides en France - pour justement nous mettre dans le cadre de l'OMC. J'ajoute que vis-à-vis des pays en voie de développement, c'est l'Europe, c'est l'Union européenne qui reçoit le plus de produits des pays du Tiers-monde avec en particulier le "Tout sauf les armes", de produits du reste de l'OCDE. Nous pouvons faire mieux et nous souhaitons que les négociations reprennent. Et, dans des acquis de la négociation, nous pensons que ce qui concerne les pays les plus pauvres doit être maintenu, même si le reste de la négociation tombe.
Q - Quand la représentante américaine au commerce, Madame Schwab, laisse entendre qu'il faudra attendre le résultat des élections en France l'année prochaine pour que les choses avancent, vous lui dites quoi ?
R - Je lui dis que s'il n'y avait pas eu des élections, mais c'est la démocratie, aux Etats-Unis a u mois de novembre, peut-être que les Etats-Unis auraient été de meilleurs partenaires dans la négociation. Donc chacun son élection.
Q - Quelques mots de politique intérieure précisément. La majorité à laquelle vous appartenez ne paraît guère solide, pour ne pas dire... Sur certains dossiers comme la fusion GDF/Suez, elle paraît divisée ou incohérentes. Que lui conseillez-vous ?
R - D'abord, le groupe UMP qu'a réuni cette semaine B. Accoyer, je pense a trouvé l'unité sur ce projet du gaz, qui est compliqué, qui est techniquement parfait, qui politiquement doit être expliqué, ce que fait avec beaucoup de talent T. Breton. Deuxièmement nous avons des échéances devant nous ; mi-novembre, le conseil national de l'UMP, les candidats législatifs désignés et le programme, et puis mi-janvier, le congrès de l'UMP qui désignera le candidat de l'UMP. Et il y aura un seul candidat UMP à l'élection présidentielle. C'est l'engagement de notre famille politique. J'espère, pour le Parti socialiste, qu'il saura mieux gérer ses propres affaires que nous le faisons, nous, pour nous.
Q - GDF, c'est symbolique, vous croyez qu'il est bon pour D. de Villepin de se lancer une nouvelle fois dans une partie de bras de fer avec l'opposition sur un sujet où l'opinion ne lui donnera pas forcément raison ?
R - Franchement, on n'en sait rien. Le projet de fusion tel qu'il est présenté entre GDF et Suez me paraît un projet industriel important, maintenant l'emploi dans notre pays, nous permettant dans ce monde de l'énergie très compliqué, d'accéder à la dimension international. Je pense que c'est un bon projet. Ceci étant, le débat au Parlement sera long et permettra de donner toutes les explications à nos concitoyens qui, souvent, ne comprennent pas très bien les modalités de cette affaire.
Q - Il paraît que vous avez déjeuné, il y a peu de temps, en compagnie de Monsieur Raffarin et de Monsieur Sarkozy. Est-ce vrai ?
R - C'est exact. Avec J.-P. Raffarin, autour de J.-P. Raffarin...
Q - Sans trahir de secret, que s'est-on dit ?
R - Autour de J.-P. Raffarin, nous avons fondé un club qui s'appelle "Dialogue - Initiative", qui est un lieu de réflexion au sein de la majorité et nous avons expliqué à N. Sarkozy, qui l'a d'ailleurs fort entendu, quels étaient les grands thèmes sur lesquels nous souhaitions apporter un plus à la campagne de l'UMP. Nous avons parlé de ces thèmes et de notre engagement au sein de l'UMP pour faire gagner la droite et le centre aux élections, l'an prochain.
Q - Pouvez-vous nous donner un ou deux thèmes ?
R - Ces thèmes, on les connaît bien, c'est un peu les thèmes classiques de notre famille politique qui se situe au centre, une famille libérale et sociale : sur la décentralisation, sur le rôle de l'Etat, sur le rôle des institutions, sur le rôle des territoires. Voilà. Nous avons parlé de tout cela. Et puis, maintenant, nous avons des échéances politiques : vous avez vous-même parlé de la rentrée avec GDF, le budget, et puis la désignation du candidat à l'élection présidentielle en janvier. Voilà la feuille de travail et la feuille de route de l'UMP.
Q - Précisément, vous êtes UDF de par votre famille d'origine, vous êtes un fidèle de J.-P. Raffarin, vous êtes ministre de D. de Villepin. Vous n'êtes pas encore soutien de N. Sarkozy. Cela va venir ?
R - Je suis fidèle à ma famille politique. J'étais avec H. Gaymard et R. Dutreil un des fondateurs de l'UMP, c'était à l'époque l'Union En Mouvement. Nous avons voulu une grande famille de la majorité. Je suis loyal au Premier ministre qui m'a désigné dans son gouvernement, avec lequel j'ai plaisir à travailler. Je suis loyal au président de l'UMP, et chacun sait que je suis un ami depuis plus de trente ans de J.-P. Raffarin, beaucoup plus de trente ans.
Q - Vous n'avez pas répondu à ma question, là.
R - Et que c'est autour de J.-P. Raffarin, le moment venu, que nous annoncerons notre choix, et que nous le ferons connaître, avant le congrès de l'UMP.
Q - Mais avez-vous trouvé dans le libre de N. Sarkozy, peut-être des raisons d'aller plus d'un côté que de l'autre ?
R - La semaine prochaine, c'est le dernier conseil des ministres. On part tous avec des ouvrages de vacances, à lire tranquillement. Et j'aurai l'ouvrage de N. Sarkozy, naturellement, dans mes bagages.
Q - C'est le premier que vous allez lire ?
R - Je finis la biographie de Mao. Je la conseille aux électeurs.
Q - Vous passez de Mao à Sarkozy !
R - Eh oui, absolument. Voyez, tout est possible.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 28 juillet 2006