Texte intégral
Vous êtes ici dans le cadre de notre journée spéciale OGM. On va commencer par là, avant la politique. Quelle est l'implication de votre ministère dans la recherche sur les OGM, parce qu'on a un peu l'impression que le ministère de l'Environnement, leader sur cette affaire, freine dans un sens pendant que vous, vous poussez le développement de la recherche sur les OGM ?
- "Non, je ne dirais pas cela. Je ne suis ni le défenseur ni le procureur des OGM. La recherche agit comme une sorte de juge d'instruction qui instruirait à la fois à charge et à décharge, pour rétablir la vérité des faits. Il est important d'éviter deux situations en matière d'OGM. La première serait l'aventurisme qui autoriserait les OGM sans connaître exactement leur impact sur l'environnement et la santé. Nous, nous maintenons un moratoire sur les mises en cultures nouvelles ou les mises sur le marché nouvelles. Il faut aussi éviter l'obscurantisme qui refuserait le droit de savoir. Il faut connaître exactement les avantages - s'ils existent réellement - et les risques pour la santé et pour l'environnement."
Le juriste que vous êtes dit "ni à charge ni à décharge." Mais on a quand même le sentiment que le ministère de la Recherche marche plutôt main dans la main avec les semenciers, les industriels, les biotechnologies, puisqu'il y a un certain nombre de financements croisés. Je pense par exemple à Génoplantes, financé aux deux-tiers par l'Etat et à un tiers par le privé.
- "Le système Génoplantes ne vise pas à effectuer la mise au point d'OGM nouveaux. Si l'on prend le budget total de l'Inra, il y a 99,5 % de fonds publics et pour le reste, 0,5 % de fonds privés. Pour prendre une comparaison agricole peanuts. Donc, il n'y a pas cette vision avec les semenciers qui seraient derrière la recherche. Au contraire, nous ne sommes pas avec eux. La recherche publique, parce qu'elle est faite par des hommes et des femmes qui n'obéissent pas du tout à la logique du profit, est le meilleur contrepoids aux multinationales privées. Je me méfie, comme tout le monde de Monsanto ou de Dupont. Mais je fais tout à fait confiance à la recherche publique parce qu'elle n'est pas animée par la logique du profit, parce qu'elle cherche à établir la vérité dans un but d'intérêt général."
L'argent consacré aux OGM se divise en deux parties inégales : une partie pour la recherche sur l'impact sur l'environnement et une autre pour la recherche sur les OGM proprement dits - ce qu'on peut fabriquer de bénéfique voire de maléfique... Tout à l'heure, S. Bescherelle parlait d'un rapport de 1 à 100 en faveur du développement. 1 % seulement pour la recherche de l'impact environnemental, c'est ridicule !
- "Oui, ce serait ridicule si c'était exact mais ça ne l'est pas. Par exemple, l'Inra dépense chaque année 30 millions de francs pour l'évaluation des risques, pour apprécier s'il y a ou non des risques pour la santé et pour l'environnement. Il peut y en avoir, hélas, avec les problèmes de flux de pollen, d'hybridations qui ne seraient pas souhaitées. Donc, nous sommes au contraire très vigilants. Et puis, il y a des comités d'éthique au sein des organismes publics de recherche. Ce serait absurde d'imaginer les chercheurs publics, des hommes et des femmes très rationalistes, très responsables, comme des sortes de docteur Frankenstein. C'est le contraire de la réalité. Ils veulent connaître la vérité des faits. On ne peut pas refuser la connaissance. Ce ne serait pas une attitude progressiste."
Est-ce que le manque de transparence ne justifie pas la méfiance des consommateurs et la popularité d'un J. Bové, malgré ses méthodes entre guillemets "musclées" .
- "J'ai de la sympathie naturelle pour J. Bové parce que c'est un militant, parce que quand il prend la parole contre les excès des firmes multinationales privées, je crois qu'il a raison. Et je crois qu'il est parfaitement sincère par ailleurs. Simplement, je ne peux pas admettre la violence dans le débat. Nous sommes tout à fait ouverts au débat citoyen. J'ai d'ailleurs proposé, en tant ministre de la Recherche, qu'il y ait des rencontres "science citoyenne", pour parler de ce problème et des autres : la bioéthique, les applications de la génomie, les thérapies cellulaires. Donc, je suis pour le débat, je suis contre le diktat. Je dis d'ailleurs à J. Bové que je serais heureux de m'entretenir avec lui. Qu'il m'appelle au ministère de la Recherche et qu'il vienne me voir ; on parlera très librement, très franchement. Une précision d'ailleurs : ce n'est pas la peine de venir avec une faucille parce que les seules fleurs, les seules plantes qui existent au ministère, ce sont des roses, des roses Marie Curie d'ailleurs, en hommage à la célèbre scientifique."
Le 17 avril, vous le lui direz avec des roses ? Parce qu'il prévoit ce jour-là une journée anti-OGM avec destruction des plants - sans préciser d'ailleurs lesquels.
- "Ce ne sont pas du tout de bonnes méthodes, c'est pour cela que je souhaiterais qu'il y ait un débat citoyen avant. Nous sommes en démocratie. La démocratie, c'est le dialogue. Chacun échange ses arguments. Je n'ai pas de doctrine arrêtée sur les OGM ; je ne suis ni pour ni contre. Je considère simplement que la recherche doit s'effectuer pour évaluer les avantages et les risques de manière très précise, et prendre ensuite des décisions rationnelles. Donc, ouvrons le dialogue, laissons s'exercer le débat. Il ne faut pas confondre débat et diktat. Il ne faut pas imposer sa conviction par la force en démocratie."
Vous nous parliez tout à l'heure du moratoire informel depuis 1998. La semaine dernière, le Parlement européen a adopté définitivement une directive qu'on présente comme la plus stricte du monde, limitant les autorisations à dix ans, obligeant à la tenue de recherches publiques, prévoyant un suivi obligatoire des OGM - une traçabilité, comme on dit. Et en même temps, les semenciers se frottent les mains en disant : "c'est le début de la fin du moratoire." Est-ce que cela veut dire qu'il faudra que ce moratoire saute inéluctablement ?
- "Ce n'est pas inéluctable. Ce que nous disons - six pays européens, dont la France qui est assez leader là-dessus -, c'est que nous ne pouvons pas appliquer en l'état cette directive, parce qu'elle ne comporte pas des mesures pratiques suffisantes garantissant la traçabilité - de la culture jusqu'à l'assiette - et l'étiquetage, pas plus la responsabilité environnementale des semenciers. Donc, il n'est pas question de lever ce moratoire tant qu'il n'y aura pas ces mesures pratiques. Nous sommes très stricts là-dessus."
Alors cela veut dire quelle échéance ?
- "Je ne peux pas dire quelle est l'échéance. Cela dépend de la vitesse à laquelle la Commission prendra ces mesures et du fait de savoir si ces mesures seront réellement efficaces et par conséquent acceptables par la France."
Il y a quand même un problème de démocratie. On voit dans le monde que des grandes américaines affirment qu'elles ne mettent aucun OGM dans les aliments pour bébé, ce n'est pas par hasard. C'est parce qu'il y a une évolution des mentalités. Donc, même si les scientifiques trouvent que c'est très bien, pourquoi obliger les citoyens à en manger ?
- "Il ne faut absolument obliger personne. C'est pour cela que nous voulons l'étiquetage. Il y aura sur les produits comportant des OGM la mention "ce produit comporte des OGM." Donc, il faut absolument qu'il y ait une information des consommateurs s'il y a des OGM dans certains produits. Je suis d'ailleurs pour une science citoyenne, et même pour - si vous permettez l'expression - "repolitiser la science", c'est-à-dire la remettre dans le débat civique et politique, dans les programmes des partis politiques dont elle est sortie. Jaurès, Mendès ou De Gaulle parlaient de la science. Maintenant, elle est largement absente du débat public, et nos concitoyens s'interrogent sur les thérapies géniques et cellulaires, sur la bioéthique, l'effet de serre, etc. Il faut que ce soit au coeur du débat citoyen et les OGM aussi, bien sûr. Parlons-en, échangeons des arguments. Personne n'a de certitudes arrêtées là-dessus."
Puisque vous parlez politique, que pensez-vous du tohu-bohu autour de D. Cohn-Bendit, de la mentalité et des moeurs de 68 ?
- "D. Cohn-Bendit a écrit souvent des choses beaucoup plus intelligentes que ce qu'il a écrit - enfin ce que L'Express retransmet. Je dirais premièrement que la pédophilie est un crime. C'est ce qu'il reconnaît lui-même. Deuxièmement, il a fait preuve - je reprends ses termes - d'une "légèreté insoutenable." Donc, je ne pense pas qu'il y ait intérêt à rappeler cette période. Mais je crois qu'il n'y avait pas non plus intérêt ni nécessité d'écrire des propos de ce type qui ont peut-être dépassé sa pensée. Mais je voudrais dire que le débat politique actuel, c'est aussi les élections municipales qui sont un grand moment du débat démocratique. J'ai le plaisir de recevoir demain à Villeneuve-Saint-Georges L. Jospin qui vient me soutenir, et par conséquent, nous aurons l'occasion de parler directement, au contact direct de nos concitoyens."
Cela semble beaucoup plus important pour vous ?
- "Plus important que quoi ?"
Les municipales ?
- "Plus important, non, pas du tout. Je suis ministre à plein temps ; je suis également candidat à plein temps. Je travaille à peu près, je dirais 16 à 18 heures par jour. Donc, je fais 35 heures en deux jours. Cela laisse du temps pour pas mal d'autres choses."
Si vous avez à choisir entre être maire ou ministre ?
- "Vous savez qu'il y a une évolution là-dessus. Le problème ne se posera donc pas dans ces termes. Mais je crois que les ministres, pour être efficaces, doivent conserver les attaches locales, être au contact direct de leurs concitoyens. Il ne faut pas - ce serait la solution de facilité - rester planqué dans nos ministères en mettant comme dans un hôtel la pancarte "do not disturb." On deviendrait des technocrates aseptisés. Il faut au contraire être au contact direct des préoccupations de nos concitoyens, sinon on n'est pas un bon ministre."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 23 février 2001)
- "Non, je ne dirais pas cela. Je ne suis ni le défenseur ni le procureur des OGM. La recherche agit comme une sorte de juge d'instruction qui instruirait à la fois à charge et à décharge, pour rétablir la vérité des faits. Il est important d'éviter deux situations en matière d'OGM. La première serait l'aventurisme qui autoriserait les OGM sans connaître exactement leur impact sur l'environnement et la santé. Nous, nous maintenons un moratoire sur les mises en cultures nouvelles ou les mises sur le marché nouvelles. Il faut aussi éviter l'obscurantisme qui refuserait le droit de savoir. Il faut connaître exactement les avantages - s'ils existent réellement - et les risques pour la santé et pour l'environnement."
Le juriste que vous êtes dit "ni à charge ni à décharge." Mais on a quand même le sentiment que le ministère de la Recherche marche plutôt main dans la main avec les semenciers, les industriels, les biotechnologies, puisqu'il y a un certain nombre de financements croisés. Je pense par exemple à Génoplantes, financé aux deux-tiers par l'Etat et à un tiers par le privé.
- "Le système Génoplantes ne vise pas à effectuer la mise au point d'OGM nouveaux. Si l'on prend le budget total de l'Inra, il y a 99,5 % de fonds publics et pour le reste, 0,5 % de fonds privés. Pour prendre une comparaison agricole peanuts. Donc, il n'y a pas cette vision avec les semenciers qui seraient derrière la recherche. Au contraire, nous ne sommes pas avec eux. La recherche publique, parce qu'elle est faite par des hommes et des femmes qui n'obéissent pas du tout à la logique du profit, est le meilleur contrepoids aux multinationales privées. Je me méfie, comme tout le monde de Monsanto ou de Dupont. Mais je fais tout à fait confiance à la recherche publique parce qu'elle n'est pas animée par la logique du profit, parce qu'elle cherche à établir la vérité dans un but d'intérêt général."
L'argent consacré aux OGM se divise en deux parties inégales : une partie pour la recherche sur l'impact sur l'environnement et une autre pour la recherche sur les OGM proprement dits - ce qu'on peut fabriquer de bénéfique voire de maléfique... Tout à l'heure, S. Bescherelle parlait d'un rapport de 1 à 100 en faveur du développement. 1 % seulement pour la recherche de l'impact environnemental, c'est ridicule !
- "Oui, ce serait ridicule si c'était exact mais ça ne l'est pas. Par exemple, l'Inra dépense chaque année 30 millions de francs pour l'évaluation des risques, pour apprécier s'il y a ou non des risques pour la santé et pour l'environnement. Il peut y en avoir, hélas, avec les problèmes de flux de pollen, d'hybridations qui ne seraient pas souhaitées. Donc, nous sommes au contraire très vigilants. Et puis, il y a des comités d'éthique au sein des organismes publics de recherche. Ce serait absurde d'imaginer les chercheurs publics, des hommes et des femmes très rationalistes, très responsables, comme des sortes de docteur Frankenstein. C'est le contraire de la réalité. Ils veulent connaître la vérité des faits. On ne peut pas refuser la connaissance. Ce ne serait pas une attitude progressiste."
Est-ce que le manque de transparence ne justifie pas la méfiance des consommateurs et la popularité d'un J. Bové, malgré ses méthodes entre guillemets "musclées" .
- "J'ai de la sympathie naturelle pour J. Bové parce que c'est un militant, parce que quand il prend la parole contre les excès des firmes multinationales privées, je crois qu'il a raison. Et je crois qu'il est parfaitement sincère par ailleurs. Simplement, je ne peux pas admettre la violence dans le débat. Nous sommes tout à fait ouverts au débat citoyen. J'ai d'ailleurs proposé, en tant ministre de la Recherche, qu'il y ait des rencontres "science citoyenne", pour parler de ce problème et des autres : la bioéthique, les applications de la génomie, les thérapies cellulaires. Donc, je suis pour le débat, je suis contre le diktat. Je dis d'ailleurs à J. Bové que je serais heureux de m'entretenir avec lui. Qu'il m'appelle au ministère de la Recherche et qu'il vienne me voir ; on parlera très librement, très franchement. Une précision d'ailleurs : ce n'est pas la peine de venir avec une faucille parce que les seules fleurs, les seules plantes qui existent au ministère, ce sont des roses, des roses Marie Curie d'ailleurs, en hommage à la célèbre scientifique."
Le 17 avril, vous le lui direz avec des roses ? Parce qu'il prévoit ce jour-là une journée anti-OGM avec destruction des plants - sans préciser d'ailleurs lesquels.
- "Ce ne sont pas du tout de bonnes méthodes, c'est pour cela que je souhaiterais qu'il y ait un débat citoyen avant. Nous sommes en démocratie. La démocratie, c'est le dialogue. Chacun échange ses arguments. Je n'ai pas de doctrine arrêtée sur les OGM ; je ne suis ni pour ni contre. Je considère simplement que la recherche doit s'effectuer pour évaluer les avantages et les risques de manière très précise, et prendre ensuite des décisions rationnelles. Donc, ouvrons le dialogue, laissons s'exercer le débat. Il ne faut pas confondre débat et diktat. Il ne faut pas imposer sa conviction par la force en démocratie."
Vous nous parliez tout à l'heure du moratoire informel depuis 1998. La semaine dernière, le Parlement européen a adopté définitivement une directive qu'on présente comme la plus stricte du monde, limitant les autorisations à dix ans, obligeant à la tenue de recherches publiques, prévoyant un suivi obligatoire des OGM - une traçabilité, comme on dit. Et en même temps, les semenciers se frottent les mains en disant : "c'est le début de la fin du moratoire." Est-ce que cela veut dire qu'il faudra que ce moratoire saute inéluctablement ?
- "Ce n'est pas inéluctable. Ce que nous disons - six pays européens, dont la France qui est assez leader là-dessus -, c'est que nous ne pouvons pas appliquer en l'état cette directive, parce qu'elle ne comporte pas des mesures pratiques suffisantes garantissant la traçabilité - de la culture jusqu'à l'assiette - et l'étiquetage, pas plus la responsabilité environnementale des semenciers. Donc, il n'est pas question de lever ce moratoire tant qu'il n'y aura pas ces mesures pratiques. Nous sommes très stricts là-dessus."
Alors cela veut dire quelle échéance ?
- "Je ne peux pas dire quelle est l'échéance. Cela dépend de la vitesse à laquelle la Commission prendra ces mesures et du fait de savoir si ces mesures seront réellement efficaces et par conséquent acceptables par la France."
Il y a quand même un problème de démocratie. On voit dans le monde que des grandes américaines affirment qu'elles ne mettent aucun OGM dans les aliments pour bébé, ce n'est pas par hasard. C'est parce qu'il y a une évolution des mentalités. Donc, même si les scientifiques trouvent que c'est très bien, pourquoi obliger les citoyens à en manger ?
- "Il ne faut absolument obliger personne. C'est pour cela que nous voulons l'étiquetage. Il y aura sur les produits comportant des OGM la mention "ce produit comporte des OGM." Donc, il faut absolument qu'il y ait une information des consommateurs s'il y a des OGM dans certains produits. Je suis d'ailleurs pour une science citoyenne, et même pour - si vous permettez l'expression - "repolitiser la science", c'est-à-dire la remettre dans le débat civique et politique, dans les programmes des partis politiques dont elle est sortie. Jaurès, Mendès ou De Gaulle parlaient de la science. Maintenant, elle est largement absente du débat public, et nos concitoyens s'interrogent sur les thérapies géniques et cellulaires, sur la bioéthique, l'effet de serre, etc. Il faut que ce soit au coeur du débat citoyen et les OGM aussi, bien sûr. Parlons-en, échangeons des arguments. Personne n'a de certitudes arrêtées là-dessus."
Puisque vous parlez politique, que pensez-vous du tohu-bohu autour de D. Cohn-Bendit, de la mentalité et des moeurs de 68 ?
- "D. Cohn-Bendit a écrit souvent des choses beaucoup plus intelligentes que ce qu'il a écrit - enfin ce que L'Express retransmet. Je dirais premièrement que la pédophilie est un crime. C'est ce qu'il reconnaît lui-même. Deuxièmement, il a fait preuve - je reprends ses termes - d'une "légèreté insoutenable." Donc, je ne pense pas qu'il y ait intérêt à rappeler cette période. Mais je crois qu'il n'y avait pas non plus intérêt ni nécessité d'écrire des propos de ce type qui ont peut-être dépassé sa pensée. Mais je voudrais dire que le débat politique actuel, c'est aussi les élections municipales qui sont un grand moment du débat démocratique. J'ai le plaisir de recevoir demain à Villeneuve-Saint-Georges L. Jospin qui vient me soutenir, et par conséquent, nous aurons l'occasion de parler directement, au contact direct de nos concitoyens."
Cela semble beaucoup plus important pour vous ?
- "Plus important que quoi ?"
Les municipales ?
- "Plus important, non, pas du tout. Je suis ministre à plein temps ; je suis également candidat à plein temps. Je travaille à peu près, je dirais 16 à 18 heures par jour. Donc, je fais 35 heures en deux jours. Cela laisse du temps pour pas mal d'autres choses."
Si vous avez à choisir entre être maire ou ministre ?
- "Vous savez qu'il y a une évolution là-dessus. Le problème ne se posera donc pas dans ces termes. Mais je crois que les ministres, pour être efficaces, doivent conserver les attaches locales, être au contact direct de leurs concitoyens. Il ne faut pas - ce serait la solution de facilité - rester planqué dans nos ministères en mettant comme dans un hôtel la pancarte "do not disturb." On deviendrait des technocrates aseptisés. Il faut au contraire être au contact direct des préoccupations de nos concitoyens, sinon on n'est pas un bon ministre."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 23 février 2001)