Texte intégral
Je suis heureux de vous retrouver aujourd'hui pour cette nouvelle conférence de presse.
Je commencerai par évoquer la situation internationale et la crise du Liban. La France a condamné hier le drame de Cana, acte injustifiable qui a bouleversé tous nos compatriotes. Après la mort de quatre soldats de la Finul, après les tirs de roquette répétés contre Israël, c'est une nouvelle preuve de la radicalisation du conflit. Cet engrenage choque profondément chacun d'entre nous : j'en suis convaincu, la violence appelle la violence, elle nourrit le sentiment d'injustice et de haine de toutes les parties. Aujourd'hui, nous avons besoin d'une réponse rapide de la communauté internationale, suivant les étapes proposées par le Président de la République :
Première étape : la cessation immédiate des hostilités pour un cessez-le-feu durable. C'est la condition nécessaire pour alléger les souffrances intolérables des populations civiles. C'est aussi la base d'un règlement politique du conflit. Les Nations unies ont adopté cette nuit une déclaration déplorant les pertes civiles et appelant à l'arrêt des violences. Israël a annoncé un arrêt des bombardements aériens durant 48 heures. C'est, pour la France, un premier pas, mais un pas insuffisant au regard des enjeux actuels. Nous devons tous ensemble redoubler d'efforts pour parvenir à la cessation immédiate des hostilités demandée par le Président de la République. Elle est attendue par les populations, souhaitée par la grande majorité des Etats et indispensable à la mise en place d'une solution politique durable.
Deuxième étape : un accord politique entre toutes les parties. Il doit permettre de garantir la sécurité d'Israël et de rétablir la souveraineté du Liban sur l'ensemble de son territoire. Les éléments d'une solution sont connus.
Troisième étape : le déploiement d'une force internationale sous mandat des Nations Unies. Comme le Président de la République l'a rappelé, l'envoi de cette force internationale et une éventuelle participation française n'ont de sens qu'après la mise en place d'un accord politique soutenu explicitement par toutes les parties concernées. La France a présenté hier un projet de résolution au Conseil de sécurité qui veut prendre en compte tous les éléments du conflit : à la fois les questions de sécurité, de frontières et de maintien de la paix. Nous souhaitons son adoption le plus rapidement possible. Nous sommes évidemment prêts à nous concerter avec tous nos partenaires, et notamment les Américains, les cinq membres permanents du conseil de sécurité, nos partenaires européens et les pays arabes, pour parvenir à un accord à New York le plus rapidement possible.
J'ai eu l'occasion de présenter la position française à l'ensemble des formations politiques la semaine dernière. Je me réjouis de constater l'unité de vue, le très large consensus qui s'est exprimé à cette occasion. Elle est un atout pour notre pays dans sa volonté de participer pleinement à la définition d'une solution diplomatique à la crise. Je suis naturellement disposé à apporter à ces formations politiques, régulièrement, les éléments d'information nécessaires. Nous avons besoin de cette unité nationale qui renforce la voix et la capacité de la France sur la scène internationale.
Un règlement rapide est d'autant plus nécessaire que, dans l'ensemble du Moyen-Orient, la situation reste instable. Les violences quotidiennes en Irak comme les ambitions nucléaires de l'Iran nous rappellent la nécessité d'un engagement fort de la communauté internationale :
Philippe DOUSTE-BLAZY est aujourd'hui au Liban pour la troisième fois depuis le 12 juillet, afin de marquer notre solidarité avec le peuple libanais et continuer à avancer vers la recherche d'une solution politique.
Nous continuons à travailler activement avec les autres pays européens, la Russie, la Chine et les Etats-Unis à une solution politique à la crise iranienne : une résolution a été adoptée ce matin au Conseil de sécurité des Nations Unies.
S'agissant des ressortissants français au Liban, le gouvernement reste pleinement mobilisé pour évacuer ceux qui le souhaitent. Je tiens à saluer les militaires français et les agents de l'Etat, les bénévoles et les associations, qui travaillent sans relâche dans des conditions difficiles et souvent dangereuses.
Je veux revenir maintenant au sens de notre déplacement aujourd'hui à Mantes-la-Jolie avec Jean-Louis BORLOO, Thierry BRETON, Azouz BEGAG et Catherine VAUTRIN : l'emploi et l'égalité des chances. Dans ce domaine, nous devons continuer à marquer des points dans les mois à venir.
Depuis plusieurs semaines j'ai voulu vérifier sur le terrain la mise en oeuvre de la politique du gouvernement, que ce soit à Mantes, ou bien à Evreux où j'étais mardi dernier, ou encore à Garges-lès-Gonesse, où je me suis rendu jeudi. Ce sont des territoires de la République qui font face à des difficultés particulières : difficultés en matière d'emploi, d'intégration, d'éducation ou encore de sécurité. Mais à chacun de mes déplacements j'ai vu aussi l'énergie que nous sommes capables de déployer lorsque nous nous rassemblons : que ce soit à Bobigny dans les locaux de l'entreprise Airness, dans l'Eure où j'ai rencontré l'association "La Source", ce sont des initiatives essentielles, qui redonnent espoir à tous ceux qui ont parfois l'impression qu'ils ne s'en sortiront jamais. Il y a, dans ces quartiers, des réserves d'enthousiasme, de courage, d'imagination qui ne demandent qu'à être employées.
Les efforts que les Français ont accomplis tout au long des derniers mois commencent à porter leurs fruits. Je sais qu'il reste beaucoup de difficultés dans trop de territoires, en particulier dans les quartiers sensibles. Je sais que beaucoup de nos concitoyens s'inquiètent de leur avenir et de celui de leurs enfants. Mais je veux leur dire que le gouvernement poursuivra avec détermination son action tout au long des prochains mois pour que la situation s'améliore partout, pour que tous les Français puissent profiter des résultats obtenus.
1. Depuis mon arrivée à Matignon, j'ai fixé une priorité au gouvernement : faire baisser le chômage.
Beaucoup, dans notre pays, dépend de l'amélioration de la situation de l'emploi : la confiance des jeunes dans l'avenir, l'équilibre des quartiers, l'égalité entre les hommes et les femmes, la place des plus de 50 ans dans notre société, la réalité de nos valeurs républicaines.
Aujourd'hui le chômage continue de baisser, mois après mois :
En juin, le taux de chômage est passé à 9%.
C'est d'abord le résultat des efforts de tous les Français : les salariés, les employeurs, les demandeurs d'emploi, les personnels du service public pour l'emploi, les élus, les associations. Tous sont mobilisés dans la bataille pour l'emploi.
La bataille pour l'emploi, c'est aussi l'activation de tous les leviers publics : une politique économique favorable aux entreprises, les allègements de charges, la formation en alternance, les contrats aidés, le service public de l'emploi, les services à la personne, le Contrat Nouvelles Embauches : plus de 550 000 contrats ont déjà été signés. Je veux saluer la mobilisation du gouvernement autour de cet objectif, tout particulièrement Jean-Louis BORLOO et Gérard LARCHER pour la mise en oeuvre de la politique de l'emploi, mais également Thierry BRETON et Renaud DUTREIL pour la croissance et les petites entreprises.
La bataille pour l'emploi, c'est aussi défendre les emplois menacés et anticiper les mutations économiques. Trop souvent, nos concitoyens ont le sentiment que la mondialisation conduit irrémédiablement à détruire des emplois en France. Il y a effectivement des secteurs et des régions plus touchés que d'autres. Mais il n'y a aucune fatalité.
Nous l'avons vu avec la SOGERMA : le gouvernement a immédiatement réagi. Il a mobilisé l'ensemble des acteurs pour trouver une solution. Notre détermination a payé : aujourd'hui l'avenir industriel du site de Mérignac est préservé. Tous les emplois ont été maintenus, dont 650 emplois sur le site même.
Le rôle de l'Etat, c'est aussi d'accompagner les mutations économiques et d'anticiper les évolutions en faisant des choix stratégiques : c'est pour cela que le gouvernement encourage résolument l'innovation et la recherche, notamment à travers les pôles de compétitivité.
La baisse du chômage, ce n'est pas un hasard de calendrier. Jean-Louis BORLOO l'a rappelé, elle ne résulte pas de l'évolution démographique comme certains le prétendent. Faire croire cela aux Français, c'est irresponsable et c'est refuser de reconnaître les efforts accomplis par nos concitoyens. L'INSEE vient d'ailleurs de confirmer que la population active continue de progresser dans notre pays. La baisse du chômage, c'est le résultat d'une politique pragmatique et volontariste. Il faut maintenant que cette baisse s'amplifie, qu'elle s'installe dans la durée.
Le Président de la République nous a fixé le cap : permettre au pays d'atteindre un taux de chômage de 8% d'ici l'été 2007.
Pour ma part, je fixe comme objectif au gouvernement de passer sous la barre des deux millions de chômeurs au premier trimestre de l'année 2007 : ce sera la première fois depuis plus de vingt ans. C'est une étape essentielle pour la remise en marche de notre pays.
Pour cela, nous devons amplifier les mesures existantes et prendre de nouvelles mesures, en particulier pour les jeunes les moins qualifiés. C'était la raison pour laquelle j'avais proposé le contrat première embauche, qui n'a pas remporté l'adhésion nécessaire. Mais le problème du chômage des jeunes les moins qualifiés reste entier : lorsque le taux de chômage des jeunes d'un quartier atteint 30 ou 40%, j'estime que les promesses de la République ne sont pas tenues.
2. L'emploi, c'est la première marche pour rétablir l'égalité des chances dans notre pays.
Pourquoi ce combat pour l'égalité des chances ?
Parce qu'il y va de notre pacte national. En novembre dernier, la crise des banlieues a profondément marqué notre pays. N'oublions pas les attentes et les aspirations qui se sont exprimées, et que les habitants de La Madeleine ou de Garges m'ont réaffirmées. Le sentiment d'injustice est encore trop fort, les discriminations sont encore trop grandes.
Or l'unité nationale nous concerne tous. Je crois profondément que la société française n'est en accord avec elle-même que lorsqu'elle avance ensemble, lorsque personne n'est laissé au bord du chemin. Il y a, en France, un appétit de réussite individuelle et une aspiration à voir les efforts de chacun récompensés à leur juste valeur. Mais il y a aussi cette conviction que notre nation a besoin d'un projet collectif bâti autour de nos valeurs républicaines.
Je l'ai vu dans les quartiers dans lesquels je me suis rendu au cours des dernières semaines : chaque fois que les équipes municipales, les associations, les services de l'Etat travaillent main dans la main, l'espoir revient. Leur travail constitue, comme ici à Mantes avec le Village des Sports, un exemple de ce que nous voulons réussir sur l'ensemble du territoire : faire en sorte que chacun, quelle que soit son origine, quel que soit le lieu où il habite, le collège ou le lycée qu'il fréquente, quelles que soient les relations dont ils puisse disposer, ait la possibilité de se former en fonction de ses aspirations, de s'installer dans la vie, et de trouver une place dans notre société.
Nous avons désormais une loi sur l'égalité des chances qui, pour la première fois, prend en compte l'ensemble des problèmes et des difficultés. Face à l'urgence de la situation, nous avons voulu, avec Azouz BEGAG, qui est aujourd'hui à mes côtés, que les différentes mesures soient mises en oeuvre le plus rapidement possible :
En matière de lutte contre les discriminations, la HALDE est déjà saisie d'un nombre important de plaintes qui permettront d'apporter des réponses rapides. Par ailleurs, elle a lancé toute une série de testings sur le logement : cela nous permettra de mieux connaître les difficultés et d'adapter les réponses.
En matière d'emploi, plusieurs mesures importantes sont d'ores et déjà opérationnelles :
Les aides versées aux entreprises pour le recrutement des jeunes habitant en ZUS ont été renforcées avec le contrat jeune en entreprise.
L'opération menée par l'ANPE pour les jeunes diplômés des zones urbaines sensibles qui ne trouvent pas d'emplois est en cours : des cabinets de placement accompagnent des centaines de jeunes dans toute la France.
De manière plus générale, l'accès aux stages rémunérés et formateurs doit être facilité. Dès cet été, les stagiaires qui réalisent un stage en entreprise de plus de trois mois seront obligatoirement rémunérés, comme le prévoit la charte des stages signée le 27 avril avec les partenaires sociaux. Pour permettre aux entreprises d'augmenter les rémunérations, une franchise de cotisations sociales est désormais opérationnelle.
En matière éducative, nous avons adopté des mesures importantes pour mieux lutter contre l'échec scolaire. La communauté éducative est mobilisée pour aider les élèves les plus démunis. Avec Gilles de ROBIEN , nous voulons les aider dans leur tâche.
C'est pour cela que nous avons engagé la réforme de l'éducation prioritaire, notamment à travers les 249 collèges "ambition-réussite". Je souhaite que tout soit fait pour que, à la rentrée prochaine, les établissements et les élèves les plus défavorisés bénéficient véritablement d'une aide et d'un accompagnement renforcés. La quasi-totalité des 1 000 professeurs expérimentés supplémentaires ont été recrutés. Ces collèges pourront également compter sur un principal-adjoint et une infirmière scolaire à plein temps par collège.
Avec Jean-Louis BORLOO, pour aider les élèves qui rencontrent le plus de difficultés, le nombre d'équipes de réussites éducatives a été doublé : 400 équipes pluridisciplinaires accompagnent les jeunes enfants pour réussir leur démarrage dans la vie scolaire. Je veux saluer le travail réalisé par les équipes que je viens de rencontrer tout à l'heure et qui, même pendant les vacances, donnent de leur temps pour aider et remettre à niveau les élèves qui rencontrent le plus de difficultés. Une fois de plus Mantes-la-Jolie est un champ d'expériences et d'innovation ; elle montre la voie. Je salue l'engagement de la municipalité, de Pierre BEDIER, ainsi que de toutes les associations.
D'autres initiatives seront concrétisées, qu'il s'agisse de la création de nouveaux internats de réussite ou de l'opération "Ordinateur portable et accès à internet" à 1 euro.
Nous sommes également en train de relancer le dynamisme économique des quartiers sensibles. Dans ces quartiers, il y a de l'énergie, des idées, de la créativité. Ce qui manque, c'est souvent l'expérience, le cadre approprié pour permettre aux talents de s'exprimer. Pour inciter les entreprises à revenir s'installer dans les banlieues, la loi prévoit la création de 15 nouvelles Zones Franches Urbaines ainsi que l'extension du territoire de 30 autres qui existent déjà et la prorogation des exonérations pour toutes les zones franches urbaines jusqu'en 2011. Nous avons reçu un avis favorable de la commission européenne en juin. Les décrets d'application sont en cours.
La crise des banlieues a marqué une prise de conscience pour tous. Je sais que depuis plusieurs mois chacun se mobilise pour répondre aux attentes des habitants et faire en sorte que la République tienne la promesse de l'égalité des chances :
L'Agence nationale pour la coh??sion sociale et l'égalité des chances vient d'être créée et son directeur sera nommé demain. Nous disposerons désormais d'un outil plus cohérent et plus réactif, qui permettra en particulier de simplifier le mode de financement des projets.
Les services de l'Etat sont à pied d'oeuvre, sous l'impulsion des 6 préfets à l'égalité des chances, avec qui j'ai fait le point au mois de juin et que je verrai à nouveau très prochainement.
Les associations font un travail formidable sur le terrain, pour aider les élèves dans leurs devoirs, pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes ou des chômeurs de longue durée, pour soutenir les mères de famille débordées dans leur tâche ou tout simplement pour offrir quelques moments d'évasion aux enfants, trop nombreux, qui ne partent pas en vacances. Le gouvernement a décidé dès l'automne dernier un versement de 100 millions d'euros, afin qu'elles puissent aller plus loin encore dans leur mission. Je veux leur dire combien les Français sont fiers de leur travail et combien nous comptons sur elles.
3. Mon objectif, dans les prochains mois, c'est que chaque Français puisse constater ces améliorations dans sa vie quotidienne.
L'enjeu, c'est que la société française puisse aborder sereinement les échéances politiques de 2007. L'enjeu, c'est que nous ayons commencé à apporter des réponses suffisamment convaincantes aux Français pour éviter tout risque de surenchère ou d'extrémisme. L'enjeu, c'est que nos concitoyens puissent se prononcer en toute connaissance de cause sur la France qu'ils veulent bâtir.
Pour cela, il est indispensable de garder le rythme de notre action au cours des mois à venir. Car je sais que trop de Français ont encore le sentiment que rien ne change concrètement pour eux, que leur situation ne s'améliore pas.
C'est pour cela que j'ai voulu, cet été, vérifier sur le terrain que les mesures que nous avons prises s'appliquent et qu'elles marchent. Et je demande à chacun des ministres de veiller à ce que les choses avancent rapidement et qu'elles produisent des résultats.
Je tiendrai ce soir un séminaire gouvernemental au cours duquel je leur demanderai d'avancer sur trois points :
En matière d'emploi, je veux que nous puissions, dès la rentrée prochaine, renforcer les mesures existantes. Nous travaillerons ensemble avec Jean-Louis BORLOO au cours des prochaines semaines pour arrêter la feuille de route des prochains mois.
En matière économique, je veux que nous encouragions davantage nos PME, qui sont le poumon de notre économie. L'égalité des chances, c'est aussi faire en sorte que chacun puisse réaliser ses projets et créer son entreprise.
Notre majorité a déjà beaucoup fait en faveur des PME, avec des résultats évidents : avec 230 000 entreprises créées cette année, nous avons battu tous les records. Je rappelle d'ailleurs qu'un tiers de ces entreprises ont été créées par des chômeurs : 80.000 d'entre eux ont ainsi retrouvé un emploi.
Avec le plan "croissance PME", nous avons pris des mesures sans précédent pour aider les PME fortement créatrices d'emplois. Je souhaite que ce plan soit mis en oeuvre dans les plus brefs délais.
Mais nous devons réfléchir aux moyens d'encourager encore la croissance de nos PME, pour leur permettre d'affronter la compétition internationale. Je suis notamment favorable à l'instauration, au niveau européen, d'un quota pour l'accès des PME aux marchés publics.
En matière d'égalité des chances, je demande à Azouz BEGAG et à Catherine VAUTRIN de me faire des propositions. Pour ma part, je continuerai à me rendre régulièrement dans les quartiers afin de veiller à la mise en oeuvre des mesures que nous avons prises.
Nous devons aussi être capables, dans les mois à venir, d'avancer sur les grandes questions qui touchent au bon fonctionnement de notre démocratie. Je pense en particulier à la modernisation de notre dialogue social. Comme toutes les grandes démocraties modernes, nous avons besoin d'un dialogue social apaisé et constructif, un dialogue qui permette la participation du plus grand nombre et qui éclaire véritablement la décision publique.
J'avais demandé, dès le mois de décembre dernier, un rapport à Dominique-Jean CHERTIER sur ce sujet.
Le rapport qu'il m'a rendu au printemps dernier a fait l'objet d'une série de réunions de travail que nous avons tenues au cours du mois de juillet avec Jean-Louis BORLOO, Gérard LARCHER et Christian JACOB, et les différents syndicats et organisations professionnelles. Ces réunions ont montré que nous pouvions construire une réforme ambitieuse du dialogue social.
Le Président de la République a indiqué le 14 juillet qu'il souhaitait qu'une loi puisse être votée, afin de franchir une étape importante dans la modernisation du dialogue social. Dès la rentrée, nous mènerons une série de concertations pour élaborer ce projet de loi.
Enfin nous continuerons de répondre aux préoccupations et aux inquiétudes des Français.
La canicule d'abord : depuis la mi-juin, nous avons connu, sur une large partie du territoire, des températures supérieures aux normales saisonnières. Nous avons connu le mois de juillet le plus chaud depuis des décennies. Plus de la moitié des départements ont été placés en vigilance orange. Il faut rester vigilants et poursuivre nos efforts d'information et de prévention, pour le cas où un nouvel épisode de canicule se produirait dans les prochaines semaines.
Nous devons également poursuivre nos efforts pour la sécurité de nos compatriotes :
Nous obtenons de bons résultats en matière de lutte contre la délinquance. Mais nous devons encore progresser dans la lutte contre les violences aux personnes, qui reste un sujet de préoccupation pour tous. C'est un travail difficile, mais essentiel pour la sérénité de notre société.
A la rentrée prochaine, nous commencerons la discussion du projet de loi sur la prévention de la délinquance. Je sais que Nicolas SARKOZY s'est pleinement mobilisé avec les ministres concernés.
Vous le voyez, sur le plan international comme sur le plan national, aucune pause n'est possible. Seul un travail de tous les jours nous permettra de trouver les solutions et d'apporter des résultats.
Voilà. Nous sommes naturellement prêts à répondre ensemble à toutes vos questions.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 16 août 2006
Je commencerai par évoquer la situation internationale et la crise du Liban. La France a condamné hier le drame de Cana, acte injustifiable qui a bouleversé tous nos compatriotes. Après la mort de quatre soldats de la Finul, après les tirs de roquette répétés contre Israël, c'est une nouvelle preuve de la radicalisation du conflit. Cet engrenage choque profondément chacun d'entre nous : j'en suis convaincu, la violence appelle la violence, elle nourrit le sentiment d'injustice et de haine de toutes les parties. Aujourd'hui, nous avons besoin d'une réponse rapide de la communauté internationale, suivant les étapes proposées par le Président de la République :
Première étape : la cessation immédiate des hostilités pour un cessez-le-feu durable. C'est la condition nécessaire pour alléger les souffrances intolérables des populations civiles. C'est aussi la base d'un règlement politique du conflit. Les Nations unies ont adopté cette nuit une déclaration déplorant les pertes civiles et appelant à l'arrêt des violences. Israël a annoncé un arrêt des bombardements aériens durant 48 heures. C'est, pour la France, un premier pas, mais un pas insuffisant au regard des enjeux actuels. Nous devons tous ensemble redoubler d'efforts pour parvenir à la cessation immédiate des hostilités demandée par le Président de la République. Elle est attendue par les populations, souhaitée par la grande majorité des Etats et indispensable à la mise en place d'une solution politique durable.
Deuxième étape : un accord politique entre toutes les parties. Il doit permettre de garantir la sécurité d'Israël et de rétablir la souveraineté du Liban sur l'ensemble de son territoire. Les éléments d'une solution sont connus.
Troisième étape : le déploiement d'une force internationale sous mandat des Nations Unies. Comme le Président de la République l'a rappelé, l'envoi de cette force internationale et une éventuelle participation française n'ont de sens qu'après la mise en place d'un accord politique soutenu explicitement par toutes les parties concernées. La France a présenté hier un projet de résolution au Conseil de sécurité qui veut prendre en compte tous les éléments du conflit : à la fois les questions de sécurité, de frontières et de maintien de la paix. Nous souhaitons son adoption le plus rapidement possible. Nous sommes évidemment prêts à nous concerter avec tous nos partenaires, et notamment les Américains, les cinq membres permanents du conseil de sécurité, nos partenaires européens et les pays arabes, pour parvenir à un accord à New York le plus rapidement possible.
J'ai eu l'occasion de présenter la position française à l'ensemble des formations politiques la semaine dernière. Je me réjouis de constater l'unité de vue, le très large consensus qui s'est exprimé à cette occasion. Elle est un atout pour notre pays dans sa volonté de participer pleinement à la définition d'une solution diplomatique à la crise. Je suis naturellement disposé à apporter à ces formations politiques, régulièrement, les éléments d'information nécessaires. Nous avons besoin de cette unité nationale qui renforce la voix et la capacité de la France sur la scène internationale.
Un règlement rapide est d'autant plus nécessaire que, dans l'ensemble du Moyen-Orient, la situation reste instable. Les violences quotidiennes en Irak comme les ambitions nucléaires de l'Iran nous rappellent la nécessité d'un engagement fort de la communauté internationale :
Philippe DOUSTE-BLAZY est aujourd'hui au Liban pour la troisième fois depuis le 12 juillet, afin de marquer notre solidarité avec le peuple libanais et continuer à avancer vers la recherche d'une solution politique.
Nous continuons à travailler activement avec les autres pays européens, la Russie, la Chine et les Etats-Unis à une solution politique à la crise iranienne : une résolution a été adoptée ce matin au Conseil de sécurité des Nations Unies.
S'agissant des ressortissants français au Liban, le gouvernement reste pleinement mobilisé pour évacuer ceux qui le souhaitent. Je tiens à saluer les militaires français et les agents de l'Etat, les bénévoles et les associations, qui travaillent sans relâche dans des conditions difficiles et souvent dangereuses.
Je veux revenir maintenant au sens de notre déplacement aujourd'hui à Mantes-la-Jolie avec Jean-Louis BORLOO, Thierry BRETON, Azouz BEGAG et Catherine VAUTRIN : l'emploi et l'égalité des chances. Dans ce domaine, nous devons continuer à marquer des points dans les mois à venir.
Depuis plusieurs semaines j'ai voulu vérifier sur le terrain la mise en oeuvre de la politique du gouvernement, que ce soit à Mantes, ou bien à Evreux où j'étais mardi dernier, ou encore à Garges-lès-Gonesse, où je me suis rendu jeudi. Ce sont des territoires de la République qui font face à des difficultés particulières : difficultés en matière d'emploi, d'intégration, d'éducation ou encore de sécurité. Mais à chacun de mes déplacements j'ai vu aussi l'énergie que nous sommes capables de déployer lorsque nous nous rassemblons : que ce soit à Bobigny dans les locaux de l'entreprise Airness, dans l'Eure où j'ai rencontré l'association "La Source", ce sont des initiatives essentielles, qui redonnent espoir à tous ceux qui ont parfois l'impression qu'ils ne s'en sortiront jamais. Il y a, dans ces quartiers, des réserves d'enthousiasme, de courage, d'imagination qui ne demandent qu'à être employées.
Les efforts que les Français ont accomplis tout au long des derniers mois commencent à porter leurs fruits. Je sais qu'il reste beaucoup de difficultés dans trop de territoires, en particulier dans les quartiers sensibles. Je sais que beaucoup de nos concitoyens s'inquiètent de leur avenir et de celui de leurs enfants. Mais je veux leur dire que le gouvernement poursuivra avec détermination son action tout au long des prochains mois pour que la situation s'améliore partout, pour que tous les Français puissent profiter des résultats obtenus.
1. Depuis mon arrivée à Matignon, j'ai fixé une priorité au gouvernement : faire baisser le chômage.
Beaucoup, dans notre pays, dépend de l'amélioration de la situation de l'emploi : la confiance des jeunes dans l'avenir, l'équilibre des quartiers, l'égalité entre les hommes et les femmes, la place des plus de 50 ans dans notre société, la réalité de nos valeurs républicaines.
Aujourd'hui le chômage continue de baisser, mois après mois :
En juin, le taux de chômage est passé à 9%.
C'est d'abord le résultat des efforts de tous les Français : les salariés, les employeurs, les demandeurs d'emploi, les personnels du service public pour l'emploi, les élus, les associations. Tous sont mobilisés dans la bataille pour l'emploi.
La bataille pour l'emploi, c'est aussi l'activation de tous les leviers publics : une politique économique favorable aux entreprises, les allègements de charges, la formation en alternance, les contrats aidés, le service public de l'emploi, les services à la personne, le Contrat Nouvelles Embauches : plus de 550 000 contrats ont déjà été signés. Je veux saluer la mobilisation du gouvernement autour de cet objectif, tout particulièrement Jean-Louis BORLOO et Gérard LARCHER pour la mise en oeuvre de la politique de l'emploi, mais également Thierry BRETON et Renaud DUTREIL pour la croissance et les petites entreprises.
La bataille pour l'emploi, c'est aussi défendre les emplois menacés et anticiper les mutations économiques. Trop souvent, nos concitoyens ont le sentiment que la mondialisation conduit irrémédiablement à détruire des emplois en France. Il y a effectivement des secteurs et des régions plus touchés que d'autres. Mais il n'y a aucune fatalité.
Nous l'avons vu avec la SOGERMA : le gouvernement a immédiatement réagi. Il a mobilisé l'ensemble des acteurs pour trouver une solution. Notre détermination a payé : aujourd'hui l'avenir industriel du site de Mérignac est préservé. Tous les emplois ont été maintenus, dont 650 emplois sur le site même.
Le rôle de l'Etat, c'est aussi d'accompagner les mutations économiques et d'anticiper les évolutions en faisant des choix stratégiques : c'est pour cela que le gouvernement encourage résolument l'innovation et la recherche, notamment à travers les pôles de compétitivité.
La baisse du chômage, ce n'est pas un hasard de calendrier. Jean-Louis BORLOO l'a rappelé, elle ne résulte pas de l'évolution démographique comme certains le prétendent. Faire croire cela aux Français, c'est irresponsable et c'est refuser de reconnaître les efforts accomplis par nos concitoyens. L'INSEE vient d'ailleurs de confirmer que la population active continue de progresser dans notre pays. La baisse du chômage, c'est le résultat d'une politique pragmatique et volontariste. Il faut maintenant que cette baisse s'amplifie, qu'elle s'installe dans la durée.
Le Président de la République nous a fixé le cap : permettre au pays d'atteindre un taux de chômage de 8% d'ici l'été 2007.
Pour ma part, je fixe comme objectif au gouvernement de passer sous la barre des deux millions de chômeurs au premier trimestre de l'année 2007 : ce sera la première fois depuis plus de vingt ans. C'est une étape essentielle pour la remise en marche de notre pays.
Pour cela, nous devons amplifier les mesures existantes et prendre de nouvelles mesures, en particulier pour les jeunes les moins qualifiés. C'était la raison pour laquelle j'avais proposé le contrat première embauche, qui n'a pas remporté l'adhésion nécessaire. Mais le problème du chômage des jeunes les moins qualifiés reste entier : lorsque le taux de chômage des jeunes d'un quartier atteint 30 ou 40%, j'estime que les promesses de la République ne sont pas tenues.
2. L'emploi, c'est la première marche pour rétablir l'égalité des chances dans notre pays.
Pourquoi ce combat pour l'égalité des chances ?
Parce qu'il y va de notre pacte national. En novembre dernier, la crise des banlieues a profondément marqué notre pays. N'oublions pas les attentes et les aspirations qui se sont exprimées, et que les habitants de La Madeleine ou de Garges m'ont réaffirmées. Le sentiment d'injustice est encore trop fort, les discriminations sont encore trop grandes.
Or l'unité nationale nous concerne tous. Je crois profondément que la société française n'est en accord avec elle-même que lorsqu'elle avance ensemble, lorsque personne n'est laissé au bord du chemin. Il y a, en France, un appétit de réussite individuelle et une aspiration à voir les efforts de chacun récompensés à leur juste valeur. Mais il y a aussi cette conviction que notre nation a besoin d'un projet collectif bâti autour de nos valeurs républicaines.
Je l'ai vu dans les quartiers dans lesquels je me suis rendu au cours des dernières semaines : chaque fois que les équipes municipales, les associations, les services de l'Etat travaillent main dans la main, l'espoir revient. Leur travail constitue, comme ici à Mantes avec le Village des Sports, un exemple de ce que nous voulons réussir sur l'ensemble du territoire : faire en sorte que chacun, quelle que soit son origine, quel que soit le lieu où il habite, le collège ou le lycée qu'il fréquente, quelles que soient les relations dont ils puisse disposer, ait la possibilité de se former en fonction de ses aspirations, de s'installer dans la vie, et de trouver une place dans notre société.
Nous avons désormais une loi sur l'égalité des chances qui, pour la première fois, prend en compte l'ensemble des problèmes et des difficultés. Face à l'urgence de la situation, nous avons voulu, avec Azouz BEGAG, qui est aujourd'hui à mes côtés, que les différentes mesures soient mises en oeuvre le plus rapidement possible :
En matière de lutte contre les discriminations, la HALDE est déjà saisie d'un nombre important de plaintes qui permettront d'apporter des réponses rapides. Par ailleurs, elle a lancé toute une série de testings sur le logement : cela nous permettra de mieux connaître les difficultés et d'adapter les réponses.
En matière d'emploi, plusieurs mesures importantes sont d'ores et déjà opérationnelles :
Les aides versées aux entreprises pour le recrutement des jeunes habitant en ZUS ont été renforcées avec le contrat jeune en entreprise.
L'opération menée par l'ANPE pour les jeunes diplômés des zones urbaines sensibles qui ne trouvent pas d'emplois est en cours : des cabinets de placement accompagnent des centaines de jeunes dans toute la France.
De manière plus générale, l'accès aux stages rémunérés et formateurs doit être facilité. Dès cet été, les stagiaires qui réalisent un stage en entreprise de plus de trois mois seront obligatoirement rémunérés, comme le prévoit la charte des stages signée le 27 avril avec les partenaires sociaux. Pour permettre aux entreprises d'augmenter les rémunérations, une franchise de cotisations sociales est désormais opérationnelle.
En matière éducative, nous avons adopté des mesures importantes pour mieux lutter contre l'échec scolaire. La communauté éducative est mobilisée pour aider les élèves les plus démunis. Avec Gilles de ROBIEN , nous voulons les aider dans leur tâche.
C'est pour cela que nous avons engagé la réforme de l'éducation prioritaire, notamment à travers les 249 collèges "ambition-réussite". Je souhaite que tout soit fait pour que, à la rentrée prochaine, les établissements et les élèves les plus défavorisés bénéficient véritablement d'une aide et d'un accompagnement renforcés. La quasi-totalité des 1 000 professeurs expérimentés supplémentaires ont été recrutés. Ces collèges pourront également compter sur un principal-adjoint et une infirmière scolaire à plein temps par collège.
Avec Jean-Louis BORLOO, pour aider les élèves qui rencontrent le plus de difficultés, le nombre d'équipes de réussites éducatives a été doublé : 400 équipes pluridisciplinaires accompagnent les jeunes enfants pour réussir leur démarrage dans la vie scolaire. Je veux saluer le travail réalisé par les équipes que je viens de rencontrer tout à l'heure et qui, même pendant les vacances, donnent de leur temps pour aider et remettre à niveau les élèves qui rencontrent le plus de difficultés. Une fois de plus Mantes-la-Jolie est un champ d'expériences et d'innovation ; elle montre la voie. Je salue l'engagement de la municipalité, de Pierre BEDIER, ainsi que de toutes les associations.
D'autres initiatives seront concrétisées, qu'il s'agisse de la création de nouveaux internats de réussite ou de l'opération "Ordinateur portable et accès à internet" à 1 euro.
Nous sommes également en train de relancer le dynamisme économique des quartiers sensibles. Dans ces quartiers, il y a de l'énergie, des idées, de la créativité. Ce qui manque, c'est souvent l'expérience, le cadre approprié pour permettre aux talents de s'exprimer. Pour inciter les entreprises à revenir s'installer dans les banlieues, la loi prévoit la création de 15 nouvelles Zones Franches Urbaines ainsi que l'extension du territoire de 30 autres qui existent déjà et la prorogation des exonérations pour toutes les zones franches urbaines jusqu'en 2011. Nous avons reçu un avis favorable de la commission européenne en juin. Les décrets d'application sont en cours.
La crise des banlieues a marqué une prise de conscience pour tous. Je sais que depuis plusieurs mois chacun se mobilise pour répondre aux attentes des habitants et faire en sorte que la République tienne la promesse de l'égalité des chances :
L'Agence nationale pour la coh??sion sociale et l'égalité des chances vient d'être créée et son directeur sera nommé demain. Nous disposerons désormais d'un outil plus cohérent et plus réactif, qui permettra en particulier de simplifier le mode de financement des projets.
Les services de l'Etat sont à pied d'oeuvre, sous l'impulsion des 6 préfets à l'égalité des chances, avec qui j'ai fait le point au mois de juin et que je verrai à nouveau très prochainement.
Les associations font un travail formidable sur le terrain, pour aider les élèves dans leurs devoirs, pour faciliter l'insertion professionnelle des jeunes ou des chômeurs de longue durée, pour soutenir les mères de famille débordées dans leur tâche ou tout simplement pour offrir quelques moments d'évasion aux enfants, trop nombreux, qui ne partent pas en vacances. Le gouvernement a décidé dès l'automne dernier un versement de 100 millions d'euros, afin qu'elles puissent aller plus loin encore dans leur mission. Je veux leur dire combien les Français sont fiers de leur travail et combien nous comptons sur elles.
3. Mon objectif, dans les prochains mois, c'est que chaque Français puisse constater ces améliorations dans sa vie quotidienne.
L'enjeu, c'est que la société française puisse aborder sereinement les échéances politiques de 2007. L'enjeu, c'est que nous ayons commencé à apporter des réponses suffisamment convaincantes aux Français pour éviter tout risque de surenchère ou d'extrémisme. L'enjeu, c'est que nos concitoyens puissent se prononcer en toute connaissance de cause sur la France qu'ils veulent bâtir.
Pour cela, il est indispensable de garder le rythme de notre action au cours des mois à venir. Car je sais que trop de Français ont encore le sentiment que rien ne change concrètement pour eux, que leur situation ne s'améliore pas.
C'est pour cela que j'ai voulu, cet été, vérifier sur le terrain que les mesures que nous avons prises s'appliquent et qu'elles marchent. Et je demande à chacun des ministres de veiller à ce que les choses avancent rapidement et qu'elles produisent des résultats.
Je tiendrai ce soir un séminaire gouvernemental au cours duquel je leur demanderai d'avancer sur trois points :
En matière d'emploi, je veux que nous puissions, dès la rentrée prochaine, renforcer les mesures existantes. Nous travaillerons ensemble avec Jean-Louis BORLOO au cours des prochaines semaines pour arrêter la feuille de route des prochains mois.
En matière économique, je veux que nous encouragions davantage nos PME, qui sont le poumon de notre économie. L'égalité des chances, c'est aussi faire en sorte que chacun puisse réaliser ses projets et créer son entreprise.
Notre majorité a déjà beaucoup fait en faveur des PME, avec des résultats évidents : avec 230 000 entreprises créées cette année, nous avons battu tous les records. Je rappelle d'ailleurs qu'un tiers de ces entreprises ont été créées par des chômeurs : 80.000 d'entre eux ont ainsi retrouvé un emploi.
Avec le plan "croissance PME", nous avons pris des mesures sans précédent pour aider les PME fortement créatrices d'emplois. Je souhaite que ce plan soit mis en oeuvre dans les plus brefs délais.
Mais nous devons réfléchir aux moyens d'encourager encore la croissance de nos PME, pour leur permettre d'affronter la compétition internationale. Je suis notamment favorable à l'instauration, au niveau européen, d'un quota pour l'accès des PME aux marchés publics.
En matière d'égalité des chances, je demande à Azouz BEGAG et à Catherine VAUTRIN de me faire des propositions. Pour ma part, je continuerai à me rendre régulièrement dans les quartiers afin de veiller à la mise en oeuvre des mesures que nous avons prises.
Nous devons aussi être capables, dans les mois à venir, d'avancer sur les grandes questions qui touchent au bon fonctionnement de notre démocratie. Je pense en particulier à la modernisation de notre dialogue social. Comme toutes les grandes démocraties modernes, nous avons besoin d'un dialogue social apaisé et constructif, un dialogue qui permette la participation du plus grand nombre et qui éclaire véritablement la décision publique.
J'avais demandé, dès le mois de décembre dernier, un rapport à Dominique-Jean CHERTIER sur ce sujet.
Le rapport qu'il m'a rendu au printemps dernier a fait l'objet d'une série de réunions de travail que nous avons tenues au cours du mois de juillet avec Jean-Louis BORLOO, Gérard LARCHER et Christian JACOB, et les différents syndicats et organisations professionnelles. Ces réunions ont montré que nous pouvions construire une réforme ambitieuse du dialogue social.
Le Président de la République a indiqué le 14 juillet qu'il souhaitait qu'une loi puisse être votée, afin de franchir une étape importante dans la modernisation du dialogue social. Dès la rentrée, nous mènerons une série de concertations pour élaborer ce projet de loi.
Enfin nous continuerons de répondre aux préoccupations et aux inquiétudes des Français.
La canicule d'abord : depuis la mi-juin, nous avons connu, sur une large partie du territoire, des températures supérieures aux normales saisonnières. Nous avons connu le mois de juillet le plus chaud depuis des décennies. Plus de la moitié des départements ont été placés en vigilance orange. Il faut rester vigilants et poursuivre nos efforts d'information et de prévention, pour le cas où un nouvel épisode de canicule se produirait dans les prochaines semaines.
Nous devons également poursuivre nos efforts pour la sécurité de nos compatriotes :
Nous obtenons de bons résultats en matière de lutte contre la délinquance. Mais nous devons encore progresser dans la lutte contre les violences aux personnes, qui reste un sujet de préoccupation pour tous. C'est un travail difficile, mais essentiel pour la sérénité de notre société.
A la rentrée prochaine, nous commencerons la discussion du projet de loi sur la prévention de la délinquance. Je sais que Nicolas SARKOZY s'est pleinement mobilisé avec les ministres concernés.
Vous le voyez, sur le plan international comme sur le plan national, aucune pause n'est possible. Seul un travail de tous les jours nous permettra de trouver les solutions et d'apporter des résultats.
Voilà. Nous sommes naturellement prêts à répondre ensemble à toutes vos questions.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 16 août 2006