Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre déléguée au commerce extérieur, sur les aides à l'exportation des programmes audiovisuels français, Paris le 7 septembre 2006.

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Circonstance : Clôture de la 12ème édition du rendez-vous de l'audiovisuel à Paris le 7 septembre 2006

Texte intégral

Je suis très heureuse d'être parmi vous et de clôturer cette 12ème édition du rendez-vous de l'audiovisuel organisé par TV France International.
Les médias ont pris une place prépondérante alors qu'il y a à peine 40 ans, la télévision était un loisir, un accessoire de la vie quotidienne, agréable mais pas indispensable, courant mais pas universel. Elle est devenue aujourd'hui un outil incontournable pour se tenir informé, se cultiver, s'ouvrir au monde. Lorsque je parle de la télévision, vous avez tout de suite compris que je ne faisais pas allusion au poste de télévision mais bel et bien au contenu qui maintenant se diffuse sur de plus en plus de supports : Internet, téléphone portable, assistants personnels, consoles de jeux vidéos et certainement d'autres supports demain, qui restent à inventer.
Cette évolution des contenus audiovisuels d'une distraction facultative vers une économie industrielle fondée sur la création de valeur ajoutée dans les produits, l'adaptation à la demande des clients et la recherche des marchés notamment à l'international, confère à cette mutation toutes les caractéristiques d'une révolution industrielle et technologique.
Vous en êtes les acteurs et les maîtres d'oeuvre à l'image des tisserands du XIXème siècle ou des ingénieurs de l'aéronautique du XXème siècle : je viens d'ailleurs de les quitter puisque j'étais chez Airbus il y a quelques heures.
La France a des atouts considérables pour tirer parti de cette révolution mondiale. Cet essor de l'audiovisuel s'appuie sur la capacité à donner envie et à faire rêver : ouvrir sur l'autre et l'ailleurs au moyen d'un petit ou d'un grand écran.
Les chiffres de l'exportation des programmes audiovisuels français en 2005 qui ont été publiés ce matin montrent que nos programmes s'exportent, se diffusent à l'international et véhiculent l'image de la France.
Mais quelle image ?
L'image de la France qui crée : lorsque je regarde la diversité et la richesse des programmes qui ont été présentés, discutés, négociés et, je l'espère, vendus lors de ce rendez-vous, je suis frappée de constater la vigueur de la création française et la capacité à toucher tous les publics sur tous les thèmes.
L'animation se taille la part du lion, démontrant ainsi un véritable savoir-faire pour les programmes à destination de la jeunesse. Mais les documentaires et la fiction sont également bien représentés et j'y vois l'héritage d'une tradition française du roman pour la fiction et du récit et de l'essai pour le documentaire.
L'image de la France qui innove : comme toute industrie, la vôtre doit donner la primauté aux besoins du client. C'est peu dire que ces besoins évoluent : l'essor des nouvelles technologies renouvelle les modes de consommation remettant ainsi en cause le cloisonnement d'ores et déjà périmé entre la radio, la télévision, la téléphonie mobile, les jeux vidéos ou la presse écrite.
A la convergence des supports doit correspondre l'élargissement de la palette de votre imagination.
Par ailleurs, habitués à un rythme de vie rapide, les consommateurs apprécient des formats plus cours, plus directs et plus intenses. L'ensemble de l'offre doit être adapté à ces nouveaux besoins et je sais que les professionnels français ont engagé les changements nécessaires y compris lorsqu'il s'agit de la langue utilisée. La défense du français est fondamentale tant auprès des populations francophones qu'auprès d'un public qui, par la découverte du français, peut s'initier à la culture francophone. Mais nous devons aussi être plus souples et pragmatiques et nous adapter aux demandes de nos clients s'ils souhaitent des programmes de création française en langue étrangère.
Une France qui passionne enfin : c'est peu dire que notre patrimoine, notre histoire, les oeuvres de nos artistes passés et présents, nos traditions bien que profondément ancrées dans notre pays, portent une part d'universalité qui les rendent intéressantes et passionnantes pour l'ensemble du monde.
A l'époque des Lumières, les cours d'Europe dévoraient les contes philosophiques de Voltaire ou les romans de l'abbé Prévost. Donnons nous comme ambition que les peuples du monde se passionnent pour vos oeuvres audiovisuelles.
Sachons capitaliser l'image et le statut particuliers que la France a sur notre planète : plus qu'une exception culturelle, c'est un atout compétitif, une richesse dans la mondialisation de l'audiovisuel.
Comme vous pouvez le voir, je suis résolument optimiste sur les capacités de la France à exporter des programmes audiovisuels et je veux vous dire que l'ensemble de mes services est à votre disposition pour vous y aider.
Le 15 juin dernier, un séminaire d'information a été organisé par Ubifrance, l'agence d'appui aux exportateurs, placée sous mon autorité : 50 participants étaient attendus, ils furent plus de 80.
L'ensemble des outils, dispositifs et aides existant a été présenté aux professionnels et je me satisfais que de nombreuses demandes aient déjà été déposées pour bénéficier de ces appuis, en particulier des demandes pour obtenir des volontaires internationaux en entreprise.
Par ailleurs, TV France International a été pleinement intégrée au plan sectoriel d'appui à l'exportation du secteur des technologies de l'information et de la communication préparé sous l'égide de mon ministère par les 9 pôles de compétitivité travaillant sur ces nouvelles technologies. Ceci doit permettre d'aider par des appuis financiers les entreprises de votre secteur à promouvoir leur offre à l'international. D'ores et déjà, la labellisation par l'Etat de votre participation au salon 3 GSM de Barcelone et au Licensing Show de New York est prévue en 2007.
Enfin, l'ensemble du réseau des missions économiques à l'étranger est à votre disposition, en cohérence avec les attachés audiovisuels des ambassades, afin de vous aider à prospecter les marchés, rencontrer les acheteurs, analyser les demandes ou identifier la concurrence. N'hésitez pas à vous appuyer sur eux comme vous ne devez pas hésiter à vous appuyer, dans vos régions, sur les directeurs régionaux du commerce extérieur qui relaient l'action de mon ministère au niveau local.
C'est sur cet appel à nous retrousser les manches et à travailler tous ensembles pour faire de la profession audiovisuelle française une profession qui s'exporte et qui se diffuse dans le monde entier que je souhaite conclure et vous remercier de votre attention.
Source http://www.exporter.gouv.fr, le 11 septembre 2006