Texte intégral
Messieurs les ministres, cher Dominique, cher Jean-François,
Monsieur le Président, cher Michel,
Mesdames, Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs les élus,
Chers amis,
Je me réjouis de me trouver parmi vous aujourd'hui. Il y a 25 ans, la première ligne de TGV était inaugurée par le Président de la République. Depuis, 1 500 kilomètres de voies à grande vitesse ont été mises en service en France et près de 100 millions de voyageurs empruntent le TGV chaque année. Aujourd'hui, la pose du dernier rail du TGV Est constitue une nouvelle étape.
C'est d'abord l'aboutissement de plusieurs années de travaux. L'aboutissement d'un chantier considérable qui a nécessité 5 milliards d'euros d'investissements et qui a mobilisé les financements de l'Etat et d'une vingtaine de collectivités publiques. Un projet qui a sollicité le savoir-faire et l'énergie de 23 groupements d'entreprises sous la direction de Réseau ferré de France et de la SNCF.
En juin prochain, la ligne sera inaugurée. Ce sera un changement essentiel dans la vie de beaucoup de nos concitoyens : Reims sera désormais à 45 minutes de Paris, Nancy et Metz à 1h30, Strasbourg à 2h20. Au total, 37 millions d'Européens bénéficieront de cette nouvelle desserte. J'ai conscience qu'après cette première étape, il est essentiel pour Strasbourg que nous réussissions ensemble à lancer la deuxième phase qui permettra de gagner encore une demi-heure sur le trajet Paris-Strasbourg.
Aujourd'hui, pour nous tous, c'est enfin une grande fierté. Le TGV, c'est l'illustration de l'excellence française et de notre savoir-faire. C'est une réussite à laquelle tous nos concitoyens sont profondément attachés et je voudrais remercier tous ceux qui ont contribué au bon déroulement de ce chantier qui symbolise notre capacité à rassembler nos forces autour de grands projets.
Je voudrais profiter de cette occasion pour vous dire toute l'importance que j'accorde au TGV bien sûr, mais aussi plus largement à l'ensemble des transports publics. Je sais que Dominique PERBEN est particulièrement mobilisé à la tête de son ministère pour développer et améliorer les transports dans notre pays et je le remercie pour son engagement.
1. Les transports publics en effet sont un enjeu essentiel pour la cohésion de notre pays.
D'abord, parce qu'ils contribuent à réduire les inégalités entre les territoires. Cette exigence, elle est au coeur de notre République, elle est un élément fondamental de l'identité française : aucun individu, aucun territoire ne doit être laissé à l'écart.
Le TGV a bien sûr tout son rôle à jouer pour rapprocher les territoires, réduire les distances et renforcer l'unité de notre pays. Nous le voyons ici, sur cette ligne, qui reliera bientôt l'Est et l'Ile de France.
A côté du TGV, nous devons aussi développer le réseau ferroviaire classique, qui contribue pleinement au désenclavement des régions les plus isolées. Les Français y sont très attachés. Ce sont des lignes qu'ils empruntent pour leurs déplacements quotidiens. Ce sont des lignes que nous devons continuer d'améliorer.
C'est pour cela que nous avons lancé en mai dernier un plan de renouvellement de ce réseau doté de 1,8 milliards d'euros qui couvrira les années 2006 à 2010.
Par ailleurs, pour compenser la disparition des trains Corail liée à l'ouverture des nouvelles lignes de TGV, les régions mettront en place de nouveaux services avec l'aide de l'Etat. Dominique PERBEN finalisera les discussions avec les régions concernées d'ici le début de l'année prochaine.
Les transports publics sont également un élément important de la qualité de vie et du pouvoir d'achat des Français.
Face à la hausse des prix de l'essence, ils offrent aux usagers la possibilité de réaliser des économies considérables. Je sais que pour beaucoup de nos concitoyens, leur coût est encore trop important. Je pense en particulier aux déplacements entre le domicile et le travail qui pèsent lourdement sur le budget des ménages. C'est pour alléger cette charge que j'ai décidé de créer un chèque transport.
J'ai voulu qu'il encourage l'utilisation des transports collectifs, en remboursant une partie du prix des tickets ou de l'abonnement.
Mais j'ai aussi voulu qu'il puisse bénéficier à tous nos concitoyens qui n'ont pas accès à ce type de transports.
Je pense naturellement aux habitants des zones rurales et à tous les Français qui vivent dans des régions où il n'y a pas de transports en commun. Le chèque transport leur permettra de rembourser une partie du prix de l'essence pour leur véhicule individuel.
Ce sera également le cas pour les salariés qui travaillent en horaires décalés, qui sortent tard du bureau ou qui partent tôt le matin.
Vous le voyez, pour réduire les inégalités entre les individus et entre les territoires, l'Etat à tout son rôle à jouer.
Au coeur de notre politique des transports, il y a une conception exigeante des services publics. Cette conception, elle a toujours été au coeur de notre identité : dans notre pays, chacun doit pouvoir bénéficier des services essentiels, chacun doit avoir accès à des prestations de qualité, quel que soit le lieu où il habite.
C'est cette vision que nous défendons auprès de nos partenaires européens. Pour garantir la qualité de vie des habitants de l'Union, nous devons promouvoir des services publics à la fois performants et accessibles à tous. C'est vrai dans le domaine des transports. C'est vrai dans le domaine des nouvelles technologies. Avec Christian ESTROSI, nous nous sommes fixé un objectif ambitieux : offrir à toutes les communes de France, sans exception, la possibilité de bénéficier d'ici 2007 de l'accès à l'internet haut débit et à la téléphonie mobile. Nous voulons également qu'à cette date, tous les Français puissent accéder à la télévision numérique terrestre.
La société évolue, il y a de nouveaux besoins auxquels il faut répondre. C'est en adaptant nos services publics, c'est en les modernisant que nous pourrons les rendre les plus efficaces afin de mieux prendre en compte les attentes de nos concitoyens.
2. Les transports publics sont aussi l'illustration de la politique économique que nous menons, avec Thierry BRETON et Jean-François COPE, une politique qui fait de l'investissement le moteur de la croissance.
Si nous avons de bons chiffres de croissance, si nous créons des emplois, ce n'est certes pas un hasard.
En injectant 10 milliards d'euros d'investissement public supplémentaires dans l'économie française depuis un an, nous avons soutenu l'emploi, stimulé les échanges et renforcé notre compétitivité.
Nous l'avons fait en favorisant la recherche et l'innovation. Le TGV est le résultat de notre maîtrise des technologies de pointe. C'est ce savoir-faire que nous devons développer. Nous le faisons avec les pôles de compétitivité, comme i-Trans, le pôle à vocation mondiale du Nord Pas de Calais sur l'innovation dans le transport ferroviaire. Nous devons aussi encourager des projets d'avenir dans des domaines essentiels, comme les biotechnologies ou les énergies renouvelables. Lundi dernier, François LOOS a présenté les 83 technologies clés sur lesquelles nous voulons faire un effort particulier. Vous le voyez, nous sommes déterminés à faire entrer notre pays de plein pied dans l'économie de la connaissance.
Nous avons aussi relancé les grands projets d'infrastructure. Grâce à la mobilisation des recettes des privatisations, nous avons pu accélérer considérablement les projets.
Dominique PERBEN a lancé au début de l'été la nouvelle ligne de TGV Rhin-Rhône. Aujourd'hui, avec le TGV Est et la ligne Perpignan-Figueras, nous avons pour la première fois trois nouvelles lignes à grande vitesse en chantier.
Nous avons lancé cet été l'appel à projets pour le Charles de Gaulle Express, la desserte ferroviaire rapide de l'aéroport de Roissy qui nous permettra de renforcer l'attractivité de Paris par rapport aux autres capitales européennes.
Nous lancerons à l'automne l'appel à projets pour le TGV Sud Europe Atlantique qui mettra Bordeaux à 2 heures 10 de Paris. Le projet est prêt techniquement. J'appelle les régions concernées à se mobiliser pour nous aider à franchir la nouvelle étape.
Tous ces investissements contribuent pleinement à préparer l'avenir de notre pays.
D'abord, je l'ai dit, parce que nous nous plaçons aux avant-postes sur des secteurs de pointe, qui nous donnent un avantage décisif dans la compétition économique mondiale.
Ensuite, parce que les nouvelles infrastructures de transport ouvrent notre pays sur l'Europe.
Avec les nouveaux TGV, ce sont des frontières que nous effaçons. Stuttgart, Bâle ou Barcelone se rapprochent de nous. La France s'ouvre à la fois sur le Nord, le Sud et l'Est.
Et c'est bien cela, l'Europe des projets : lorsque les distances se réduisent, lorsque les échanges se développent, nous faisons de l'Europe une réalité concrète pour nos concitoyens.
Cette politique ambitieuse des transports, nous devons enfin y intégrer notre objectif de réduction des gaz à effet de serre et de protection de l'environnement.
En investissant dans le transport ferroviaire, nous encourageons une croissance durable, plus économe en énergie et plus respectueuse de l'environnement. Choisir de prendre le TGV plutôt que la voiture ou l'avion, c'est diviser par 50 en moyenne les émissions de gaz à effets de serre. C'est pour cela que nous consacrons la majeure partie des financements publics en matière d'infrastructures de transport aux alternatives à la route.
L'enjeu est particulièrement important dans les grandes villes, où nos concitoyens doivent pouvoir bénéficier d'une qualité de l'air satisfaisante. Nous devons poursuivre nos efforts en faveur des transports collectifs. Ce sera un axe essentiel de la contractualisation au cours des prochaines années avec les régions et les grandes collectivités urbaines.
Cet enjeu est également fondamental en ce qui concerne les marchandises. Alors que depuis vingt ans la route gagne des parts de marché, nous devions impérativement réagir.
Pour inverser cette tendance, l'Etat a choisi d'apporter un soutien important à la SNCF pour redresser son activité de fret. Nous lui avons promis un apport de 800 millions d'euros et nous sommes prêts à examiner avec elle les dispositions à prendre pour consolider son redressement.
Nous nous sommes également engagés dans des actions concrètes pour développer les alternatives à la route.
Je pense au projet d'autoroutes ferroviaires entre le Luxembourg et l'Espagne. Les premiers trains rouleront au printemps 2007. Ce projet doit être suivi d'autres, pour les traverses alpines, ou entre le nord de la France et le pays Basque.
Je pense aussi au projet d'autoroute de la mer sur la façade atlantique. Dominique PERBEN a installé en juillet dernier avec son homologue espagnol la conférence intergouvernementale chargée de préparer l'appel d'offres.
Je pense enfin au projet de gare fret TGV à Roissy qui permettra d'acheminer en train vers les grandes villes européennes les marchandises qui arrivent par avion.
3. Cet effort pour préparer l'avenir de notre pays, nous devons le faire de manière collective, dans le dialogue et la concertation.
Les régions ont naturellement tout leur rôle à jouer.
Vous le savez, j'ai voulu recentrer les nouveaux contrats Etat-régions sur les investissements stratégiques qui favorisent le développement économique et l'emploi. C'est dans cet esprit, et pour tenir compte des conséquences de la décentralisation, que dans le domaine des investissements routiers, nous voulons privilégier les itinéraires d'importance nationale. Pour ces nouvelles opérations, et notamment les plus urgentes en termes de sécurité et de congestion, j'ai prévu qu'au moins 120 millions d'euros seront réservés sur le budget 2007 de l'Agence de financement des infrastructures de transport, en priorité pour la route Centre-Europe Atlantique, la rénovation de l'autoroute Lyon Saint Etienne, la rocade de Bordeaux, le nouveau contournement de Strasbourg ainsi que la voie des Mercureaux à Besançon.
Par ailleurs, j'ai entendu le souhait des régions d'avoir plus de souplesse dans le cadre des négociations en cours sur les contrats de projets Etat-régions.
Je veillerai à élargir le champ de la contractualisation en fonction des besoins qui seront identifiés dans chacune des régions. Il pourra s'agir par exemple d'accélérer la reconversion économique d'un territoire, de faciliter les transferts de technologie, ou encore de mieux soutenir des filières agricoles ou des dynamiques touristiques. En matière de grands projets d'infrastructures, de recherche, d'enseignement supérieur, de protection de l'environnement, de nouvelles propositions seront examinées.
Je m'engage dès à présent à accroître l'effort financier de l'Etat qui s'élève d'ores et déjà à 10,5 milliards d'euros pour la période 2007-2013. Les premiers éléments de concertation en cours qui me sont transmis par les préfets de région montrent que certains projets cohérents avec la stratégie nationale nécessiteront en effet des financements complémentaires. J'ai donc décidé avec le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, de procéder en octobre à un examen définitif, région par région, des ajustements financiers nécessaires.
J'appelle chacun des acteurs à faire preuve de responsabilité : les contrats de projets doivent être conclus en fin d'année pour répondre sans retard inutile aux besoins d'investissements identifiés dans nos régions.
Le Fonds national d'aménagement et de développement des territoires est également un élément essentiel de la concertation locale qui contribue à l'égalité des chances entre les territoires et à la cohésion nationale. Je sais que de nombreux projets sont prêts à être engagés. J'annoncerai la semaine prochaine des décisions budgétaires adaptées, afin que ces projets puissent être lancés dans les tout prochains mois.
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Le TGV Est est le symbole de notre savoir-faire. Il est le symbole de la qualité des services publics dans notre pays. Il est aussi l'illustration de notre capacité à travailler ensemble, Etat, administrations, collectivités et entreprises, pour porter ensemble de grands projets.
Cet engagement, cette mobilisation de tous, c'est bien la clé de notre réussite. C'est en rassemblant nos forces, en additionnant nos atouts que nous pourrons renforcer l'attractivité de notre pays, créer des emplois et de l'activité et nous placer aux avant-postes dans la compétition économique mondiale. Vous pouvez compter sur le Gouvernement, vous pouvez compter sur moi, pour poursuivre dans cette voie.
Je vous remercie.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 26 septembre 2006
Monsieur le Président, cher Michel,
Mesdames, Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs les élus,
Chers amis,
Je me réjouis de me trouver parmi vous aujourd'hui. Il y a 25 ans, la première ligne de TGV était inaugurée par le Président de la République. Depuis, 1 500 kilomètres de voies à grande vitesse ont été mises en service en France et près de 100 millions de voyageurs empruntent le TGV chaque année. Aujourd'hui, la pose du dernier rail du TGV Est constitue une nouvelle étape.
C'est d'abord l'aboutissement de plusieurs années de travaux. L'aboutissement d'un chantier considérable qui a nécessité 5 milliards d'euros d'investissements et qui a mobilisé les financements de l'Etat et d'une vingtaine de collectivités publiques. Un projet qui a sollicité le savoir-faire et l'énergie de 23 groupements d'entreprises sous la direction de Réseau ferré de France et de la SNCF.
En juin prochain, la ligne sera inaugurée. Ce sera un changement essentiel dans la vie de beaucoup de nos concitoyens : Reims sera désormais à 45 minutes de Paris, Nancy et Metz à 1h30, Strasbourg à 2h20. Au total, 37 millions d'Européens bénéficieront de cette nouvelle desserte. J'ai conscience qu'après cette première étape, il est essentiel pour Strasbourg que nous réussissions ensemble à lancer la deuxième phase qui permettra de gagner encore une demi-heure sur le trajet Paris-Strasbourg.
Aujourd'hui, pour nous tous, c'est enfin une grande fierté. Le TGV, c'est l'illustration de l'excellence française et de notre savoir-faire. C'est une réussite à laquelle tous nos concitoyens sont profondément attachés et je voudrais remercier tous ceux qui ont contribué au bon déroulement de ce chantier qui symbolise notre capacité à rassembler nos forces autour de grands projets.
Je voudrais profiter de cette occasion pour vous dire toute l'importance que j'accorde au TGV bien sûr, mais aussi plus largement à l'ensemble des transports publics. Je sais que Dominique PERBEN est particulièrement mobilisé à la tête de son ministère pour développer et améliorer les transports dans notre pays et je le remercie pour son engagement.
1. Les transports publics en effet sont un enjeu essentiel pour la cohésion de notre pays.
D'abord, parce qu'ils contribuent à réduire les inégalités entre les territoires. Cette exigence, elle est au coeur de notre République, elle est un élément fondamental de l'identité française : aucun individu, aucun territoire ne doit être laissé à l'écart.
Le TGV a bien sûr tout son rôle à jouer pour rapprocher les territoires, réduire les distances et renforcer l'unité de notre pays. Nous le voyons ici, sur cette ligne, qui reliera bientôt l'Est et l'Ile de France.
A côté du TGV, nous devons aussi développer le réseau ferroviaire classique, qui contribue pleinement au désenclavement des régions les plus isolées. Les Français y sont très attachés. Ce sont des lignes qu'ils empruntent pour leurs déplacements quotidiens. Ce sont des lignes que nous devons continuer d'améliorer.
C'est pour cela que nous avons lancé en mai dernier un plan de renouvellement de ce réseau doté de 1,8 milliards d'euros qui couvrira les années 2006 à 2010.
Par ailleurs, pour compenser la disparition des trains Corail liée à l'ouverture des nouvelles lignes de TGV, les régions mettront en place de nouveaux services avec l'aide de l'Etat. Dominique PERBEN finalisera les discussions avec les régions concernées d'ici le début de l'année prochaine.
Les transports publics sont également un élément important de la qualité de vie et du pouvoir d'achat des Français.
Face à la hausse des prix de l'essence, ils offrent aux usagers la possibilité de réaliser des économies considérables. Je sais que pour beaucoup de nos concitoyens, leur coût est encore trop important. Je pense en particulier aux déplacements entre le domicile et le travail qui pèsent lourdement sur le budget des ménages. C'est pour alléger cette charge que j'ai décidé de créer un chèque transport.
J'ai voulu qu'il encourage l'utilisation des transports collectifs, en remboursant une partie du prix des tickets ou de l'abonnement.
Mais j'ai aussi voulu qu'il puisse bénéficier à tous nos concitoyens qui n'ont pas accès à ce type de transports.
Je pense naturellement aux habitants des zones rurales et à tous les Français qui vivent dans des régions où il n'y a pas de transports en commun. Le chèque transport leur permettra de rembourser une partie du prix de l'essence pour leur véhicule individuel.
Ce sera également le cas pour les salariés qui travaillent en horaires décalés, qui sortent tard du bureau ou qui partent tôt le matin.
Vous le voyez, pour réduire les inégalités entre les individus et entre les territoires, l'Etat à tout son rôle à jouer.
Au coeur de notre politique des transports, il y a une conception exigeante des services publics. Cette conception, elle a toujours été au coeur de notre identité : dans notre pays, chacun doit pouvoir bénéficier des services essentiels, chacun doit avoir accès à des prestations de qualité, quel que soit le lieu où il habite.
C'est cette vision que nous défendons auprès de nos partenaires européens. Pour garantir la qualité de vie des habitants de l'Union, nous devons promouvoir des services publics à la fois performants et accessibles à tous. C'est vrai dans le domaine des transports. C'est vrai dans le domaine des nouvelles technologies. Avec Christian ESTROSI, nous nous sommes fixé un objectif ambitieux : offrir à toutes les communes de France, sans exception, la possibilité de bénéficier d'ici 2007 de l'accès à l'internet haut débit et à la téléphonie mobile. Nous voulons également qu'à cette date, tous les Français puissent accéder à la télévision numérique terrestre.
La société évolue, il y a de nouveaux besoins auxquels il faut répondre. C'est en adaptant nos services publics, c'est en les modernisant que nous pourrons les rendre les plus efficaces afin de mieux prendre en compte les attentes de nos concitoyens.
2. Les transports publics sont aussi l'illustration de la politique économique que nous menons, avec Thierry BRETON et Jean-François COPE, une politique qui fait de l'investissement le moteur de la croissance.
Si nous avons de bons chiffres de croissance, si nous créons des emplois, ce n'est certes pas un hasard.
En injectant 10 milliards d'euros d'investissement public supplémentaires dans l'économie française depuis un an, nous avons soutenu l'emploi, stimulé les échanges et renforcé notre compétitivité.
Nous l'avons fait en favorisant la recherche et l'innovation. Le TGV est le résultat de notre maîtrise des technologies de pointe. C'est ce savoir-faire que nous devons développer. Nous le faisons avec les pôles de compétitivité, comme i-Trans, le pôle à vocation mondiale du Nord Pas de Calais sur l'innovation dans le transport ferroviaire. Nous devons aussi encourager des projets d'avenir dans des domaines essentiels, comme les biotechnologies ou les énergies renouvelables. Lundi dernier, François LOOS a présenté les 83 technologies clés sur lesquelles nous voulons faire un effort particulier. Vous le voyez, nous sommes déterminés à faire entrer notre pays de plein pied dans l'économie de la connaissance.
Nous avons aussi relancé les grands projets d'infrastructure. Grâce à la mobilisation des recettes des privatisations, nous avons pu accélérer considérablement les projets.
Dominique PERBEN a lancé au début de l'été la nouvelle ligne de TGV Rhin-Rhône. Aujourd'hui, avec le TGV Est et la ligne Perpignan-Figueras, nous avons pour la première fois trois nouvelles lignes à grande vitesse en chantier.
Nous avons lancé cet été l'appel à projets pour le Charles de Gaulle Express, la desserte ferroviaire rapide de l'aéroport de Roissy qui nous permettra de renforcer l'attractivité de Paris par rapport aux autres capitales européennes.
Nous lancerons à l'automne l'appel à projets pour le TGV Sud Europe Atlantique qui mettra Bordeaux à 2 heures 10 de Paris. Le projet est prêt techniquement. J'appelle les régions concernées à se mobiliser pour nous aider à franchir la nouvelle étape.
Tous ces investissements contribuent pleinement à préparer l'avenir de notre pays.
D'abord, je l'ai dit, parce que nous nous plaçons aux avant-postes sur des secteurs de pointe, qui nous donnent un avantage décisif dans la compétition économique mondiale.
Ensuite, parce que les nouvelles infrastructures de transport ouvrent notre pays sur l'Europe.
Avec les nouveaux TGV, ce sont des frontières que nous effaçons. Stuttgart, Bâle ou Barcelone se rapprochent de nous. La France s'ouvre à la fois sur le Nord, le Sud et l'Est.
Et c'est bien cela, l'Europe des projets : lorsque les distances se réduisent, lorsque les échanges se développent, nous faisons de l'Europe une réalité concrète pour nos concitoyens.
Cette politique ambitieuse des transports, nous devons enfin y intégrer notre objectif de réduction des gaz à effet de serre et de protection de l'environnement.
En investissant dans le transport ferroviaire, nous encourageons une croissance durable, plus économe en énergie et plus respectueuse de l'environnement. Choisir de prendre le TGV plutôt que la voiture ou l'avion, c'est diviser par 50 en moyenne les émissions de gaz à effets de serre. C'est pour cela que nous consacrons la majeure partie des financements publics en matière d'infrastructures de transport aux alternatives à la route.
L'enjeu est particulièrement important dans les grandes villes, où nos concitoyens doivent pouvoir bénéficier d'une qualité de l'air satisfaisante. Nous devons poursuivre nos efforts en faveur des transports collectifs. Ce sera un axe essentiel de la contractualisation au cours des prochaines années avec les régions et les grandes collectivités urbaines.
Cet enjeu est également fondamental en ce qui concerne les marchandises. Alors que depuis vingt ans la route gagne des parts de marché, nous devions impérativement réagir.
Pour inverser cette tendance, l'Etat a choisi d'apporter un soutien important à la SNCF pour redresser son activité de fret. Nous lui avons promis un apport de 800 millions d'euros et nous sommes prêts à examiner avec elle les dispositions à prendre pour consolider son redressement.
Nous nous sommes également engagés dans des actions concrètes pour développer les alternatives à la route.
Je pense au projet d'autoroutes ferroviaires entre le Luxembourg et l'Espagne. Les premiers trains rouleront au printemps 2007. Ce projet doit être suivi d'autres, pour les traverses alpines, ou entre le nord de la France et le pays Basque.
Je pense aussi au projet d'autoroute de la mer sur la façade atlantique. Dominique PERBEN a installé en juillet dernier avec son homologue espagnol la conférence intergouvernementale chargée de préparer l'appel d'offres.
Je pense enfin au projet de gare fret TGV à Roissy qui permettra d'acheminer en train vers les grandes villes européennes les marchandises qui arrivent par avion.
3. Cet effort pour préparer l'avenir de notre pays, nous devons le faire de manière collective, dans le dialogue et la concertation.
Les régions ont naturellement tout leur rôle à jouer.
Vous le savez, j'ai voulu recentrer les nouveaux contrats Etat-régions sur les investissements stratégiques qui favorisent le développement économique et l'emploi. C'est dans cet esprit, et pour tenir compte des conséquences de la décentralisation, que dans le domaine des investissements routiers, nous voulons privilégier les itinéraires d'importance nationale. Pour ces nouvelles opérations, et notamment les plus urgentes en termes de sécurité et de congestion, j'ai prévu qu'au moins 120 millions d'euros seront réservés sur le budget 2007 de l'Agence de financement des infrastructures de transport, en priorité pour la route Centre-Europe Atlantique, la rénovation de l'autoroute Lyon Saint Etienne, la rocade de Bordeaux, le nouveau contournement de Strasbourg ainsi que la voie des Mercureaux à Besançon.
Par ailleurs, j'ai entendu le souhait des régions d'avoir plus de souplesse dans le cadre des négociations en cours sur les contrats de projets Etat-régions.
Je veillerai à élargir le champ de la contractualisation en fonction des besoins qui seront identifiés dans chacune des régions. Il pourra s'agir par exemple d'accélérer la reconversion économique d'un territoire, de faciliter les transferts de technologie, ou encore de mieux soutenir des filières agricoles ou des dynamiques touristiques. En matière de grands projets d'infrastructures, de recherche, d'enseignement supérieur, de protection de l'environnement, de nouvelles propositions seront examinées.
Je m'engage dès à présent à accroître l'effort financier de l'Etat qui s'élève d'ores et déjà à 10,5 milliards d'euros pour la période 2007-2013. Les premiers éléments de concertation en cours qui me sont transmis par les préfets de région montrent que certains projets cohérents avec la stratégie nationale nécessiteront en effet des financements complémentaires. J'ai donc décidé avec le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, de procéder en octobre à un examen définitif, région par région, des ajustements financiers nécessaires.
J'appelle chacun des acteurs à faire preuve de responsabilité : les contrats de projets doivent être conclus en fin d'année pour répondre sans retard inutile aux besoins d'investissements identifiés dans nos régions.
Le Fonds national d'aménagement et de développement des territoires est également un élément essentiel de la concertation locale qui contribue à l'égalité des chances entre les territoires et à la cohésion nationale. Je sais que de nombreux projets sont prêts à être engagés. J'annoncerai la semaine prochaine des décisions budgétaires adaptées, afin que ces projets puissent être lancés dans les tout prochains mois.
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Le TGV Est est le symbole de notre savoir-faire. Il est le symbole de la qualité des services publics dans notre pays. Il est aussi l'illustration de notre capacité à travailler ensemble, Etat, administrations, collectivités et entreprises, pour porter ensemble de grands projets.
Cet engagement, cette mobilisation de tous, c'est bien la clé de notre réussite. C'est en rassemblant nos forces, en additionnant nos atouts que nous pourrons renforcer l'attractivité de notre pays, créer des emplois et de l'activité et nous placer aux avant-postes dans la compétition économique mondiale. Vous pouvez compter sur le Gouvernement, vous pouvez compter sur moi, pour poursuivre dans cette voie.
Je vous remercie.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 26 septembre 2006