Texte intégral
Q - Comment faire pour mieux informer les Français sur les fonds européens ?
R - L'existence de ces fonds en France est méconnue et, parfois, les gens qui bénéficient de programmes soutenus par l'Europe ne le savent pas eux-mêmes ! Pourtant, entre 2000 et 2006, la France aura touché près de 16 milliards d'euros qui ont aidé des milliers de projets. Chacune de mes visites dans une région permet de le rappeler mais ce n'est pas suffisant. C'est pourquoi, avec le ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire, nous travaillons à un projet de circulaire pour améliorer l'information de nos concitoyens, sur le terrain, à partir du 1er janvier prochain. Il faut être fier de ce que l'Europe nous apporte et davantage le montrer.
Q - Quels sont les moyens de communication ''techniques'' pour le faire ?
R - Pour faire savoir que les fonds européens nous aident, il faut d'abord qu'ils soient signalés par des panneaux. Il en existe déjà mais ils ne sont pas si fréquents et visibles que cela ! Aujourd'hui, c'est prévu pour les projets dont le coût total est d'au moins 3 millions d'euros. Notre projet de circulaire aux préfets de région prévoit, en accord avec la Commission européenne, d'abaisser ce seuil à 500 000 euros. Par ailleurs, Internet est un outil essentiel et j'ai lancé le 2 mai dernier le site touteleurope.fr, qui recense un certain nombre de ces projets. D'autres sites nationaux existent également, comme projetsdeurope.gouv.fr. Le texte en préparation prévoit que les préfectures de région dressent une liste des projets sur des sites spécialement dédiés à cela. Dans le même esprit, j'aimerais que le 9 mai, jour de la Fête de l'Europe, tous les projets ayant bénéficié de financements européens soient pavoisés avec le drapeau européen.
Q - Les fonds européens ne sont-ils pas les grands oubliés du Mont-Saint-Michel ?
R - Le site du Mont-Saint-Michel va bénéficier de 21, 5 millions d'euros de fonds européens sur un total de 164 millions d'euros, soit plus de 13 % des opérations qui y sont entreprises. Ces financements permettront de rétablir le caractère maritime du site avec son désensablement et de valoriser l'accueil des 3 millions de visiteurs annuels. Et je peux vous assurer qu'il y aura des panneaux qui mentionneront la contribution européenne, j'y veillerai personnellement !
Q - Pourquoi ne vous a-t-on pas vue avant ?
R - Le Premier ministre est venu en juin et pour ma part je devais d'ailleurs venir il y a un mois déjà, mais Dominique de Villepin m'a demandé de l'accompagner dans un déplacement à Berlin. Outre le Mont-Saint-Michel, je me rendrai aussi à la pépinière d'entreprises du parc Neptune 2 à Saint-Lô co-financée par des fonds européens qui ont permis la création d'une vingtaine d'emplois en un an.
Q - Quelles sont les retombées indirectes des fonds européens sur la région ?
R - Les retombées sont importantes pour le développement économique et social de la Basse-Normandie. Entre 2000 et 2006, la région aura bénéficié de 401 millions d'euros dont 315 pour la reconversion des zones industrielles, urbaines et rurales, et 86 pour la formation et l'emploi. Le département de la Manche reçoit quant à lui 108 millions d'euros. Les projets financés sont très divers et répondent aux préoccupations des habitants et, en particulier, l'emploi. Il y a le parc Neptune 2 dont j'ai parlé ainsi que, par exemple, l'opération "Permis : feu vert" qui a permis à une quarantaine de jeunes de passer leur permis de conduire pour chercher un emploi au-delà de leur commune. Le lycée professionnel Saint-Exupéry et les entreprises de la région ont mis en place un partenariat pour orienter les jeunes dans des secteurs qui embauchent, qui a concerné 835 jeunes.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 octobre 2006