Déclaration de M. Christian Estrosi, ministre délégué à l'aménagement du territoire, sur le lancement de la phase 4 de la TNT, Montpellier le 19 octobre 2006.

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Circonstance : Inauguration de la phase 4 de la TNT (Télévision numérique terrestre), à Montpellier le 19 octobre 2006

Texte intégral

Je salue l'ensemble des élus présents ici pour ce grand moment qu'est l'arrivée de la télévision numérique terrestre, la TNT, dans le midi, et plus particulièrement ici à Montpellier.
Je tiens à remercier tout particulièrement Dominique BAUDIS, le Président du CSA qui a accepté de m'accompagner tout au long de cette journée pour inaugurer la mise en service des nouveaux émetteurs de la TNT.
Je souhaite également remercier TDF, dont je salue le Président Michel COMBES, qui assure, avec ses concurrents, la mise en oeuvre opérationnelle des sites de la TNT pour le compte des chaînes. Je salue à cet égard les représentants de chaînes présents aujourd'hui.
Aujourd'hui, la TNT est devenue un formidable succès populaire. En 18 mois, plus de 4 millions d'adaptateurs ont déjà été déployés dans et 3 millions de foyers équipés, alors même que la couverture du territoire est encore partielle. Je tiens à rendre hommage à la détermination de Dominique BAUDIS qui a grandement contribué à forger ce succès.
Cet engouement pour ce que je qualifierais volontiers de télévision du futur est pleinement justifié. Je crois qu'il ne faut pas avoir peur de dire que nous sommes en train d'assister en France à une véritable révolution audiovisuelle. Une révolution douce, certes, mais une révolution en profondeur du paysage audiovisuel pour les trois quarts des Français qui ne recevaient jusqu'alors que 4 à 5 chaînes de télévision analogique.
Cette révolution vaut tant par la qualité numérique de l'image et du son, dont vous avez pu vous rendre compte, que par la diversité de l'offre : près d'une trentaine de chaînes, dont 18 gratuites. Et demain, des chaînes de télévision locale viendront enrichir le paysage de la TNT. Je sais que c'est encore un dossier sur lequel le CSA s'est particulièrement impliqué.
Aujourd'hui, nous lançons la quatrième phase de déploiement de la TNT, qui porte sur 24 nouveaux sites :
- 20 sites sont mis en service aujourd'hui ;
- 2 autres seront ouverts d'ici un mois : Chartres, et Ussel ;
- enfin, pour des raisons techniques, les 2 derniers sites, Valence et Bergerac ne pourront être mis en service que d'ici la fin de l'année.
Grâce à ces 24 sites, la TNT couvre ainsi 65 % de la population au niveau national, contre 58 % en juin dernier.
Si nous avons choisi le Midi pour lancer au plan national cette 4ème phase, c'est que c'est indéniablement la région qui en bénéficie le plus avec 6 sites en Languedoc-Roussillon (Perpignan, Montpellier, Carcassonne, Mende, et deux sites à Alès), ainsi qu'un site à Albi dans le département voisin du Tarn. En effet, alors que la région n'était jusqu'alors quasiment pas couverte, ce sont aujourd'hui environ trois quarts de ses habitants qui sont desservis, soit 1,7 million d'habitants. Je sais d'ailleurs que l'attente y était très forte, surtout depuis que le sud-ouest de la France d'une part et le sud-est d'autre part ont été progressivement couverts.
Il était donc tout naturel que nous décidions de nous rendre aujourd'hui à Albi, Perpignan et Montpellier.
Dès l'an dernier, au moment où la responsabilité du Ministère délégué à l'Aménagement du territoire m'a été confiée, je sentais monter notamment parmi nos concitoyens du monde rural, le désir de ne pas être à nouveau les oubliés de la technologie, et au-delà le besoin d'être traités sur un pied d'égalité. Je dirais même d'une manière générale que ce sont sans doute les territoires ruraux qui ont le plus besoin de ces technologies modernes de l'information et de la communication pour lutter contre leur enclavement. C'est pourquoi j'avais plaidé très tôt, aux côtés de Nicolas SARKOZY, pour une couverture exhaustive du territoire par la télévision numérique gratuite et ce quelle que soit la technologie retenue.
Le Président de la République et le Premier Ministre m'ont soutenu sans réserve dans cette voie et je les en remercie.
Aujourd'hui, l'objectif du Gouvernement est clair : couvrir l'ensemble des Français en télévision numérique. Pour y parvenir, nous travaillons sur 3 axes complémentaires :
- Premier axe : terminer d'ici 2007 l'ouverture des 115 sites déjà programmés, qui permettront de couvrir 80 % de la population au niveau national. Il s'agit notamment de couvrir notamment les zones frontalières du Nord-Est pour lesquelles les difficultés dans l'identification des fréquences avec nos voisins sont en passe d'être résolues;
- Deuxième axe : planifier dans les prochains mois la mise en service de sites complémentaires. Des mesures incitatives sont prévues à cet effet dans le projet de loi relatif à la modernisation de la diffusion audiovisuelle et à la télévision du futur, qui sera présenté au Sénat fin novembre prochain. Nous demanderons aux chaînes de s'engager sur de nouveaux sites en leur proposant en contrepartie une prolongation de leurs autorisations. Il faut en effet poursuivre le déploiement dans les zones denses et combler les trous dans lesquelles certaines agglomérations moyennes peuvent se trouver. 500 à 1000 sites complémentaires seraient nécessaires pour parvenir à une couverture de 90 à 95 % de la population. Ce déploiement pourrait nécessiter entre 3 et 5 ans. Dans l'Héraut, il faudrait notamment étudier la situation de certains sites comme Lodève par exemple.
- Enfin, même si c'est la première chose que nous ferons en terme chronologique : lancer d'ici fin 2006 - tout début 2007 au plus tard -un bouquet satellite sans abonnement reprenant les chaînes gratuites de la TNT. Je finalise actuellement avec les acteurs concernés les modalités de mise en oeuvre de ce bouquet qui sera accessible sur tout le territoire et permettra ainsi de compléter la couverture terrestre. Un tel bouquet sera particulièrement utile pour compléter la couverture en télévision numérique dans les zones rurales non desservies par un émetteur numérique terrestre. Il nécessitera simplement l'installation d'une parabole et d'un décodeur numérique équivalent aux adaptateurs TNT du commerce. Il permettra d'accéder au même service, aux mêmes chaînes que les autres, sans aucun abonnement à payer. C'est une question d'équité territoriale. Je veillerai notamment à ce que la solution retenue permette la diffusion des décrochages régionaux de France 3.
Une fois que nous aurons ainsi achevé la couverture numérique, la deuxième étape sera de procéder au basculement complet, de manière progressive, zone par zone, de l'analogique vers le numérique, et ce d'ici 2011, ce qui permettra d'arrêter la diffusion de l'analogique. Les fréquences libérées pourront être utilisées pour des services innovants comme la haute définition, la télévision sur mobile, voire même pour faciliter la couverture du territoire par les toutes dernières générations de haut débit fixe et mobile.
Des mesures d'accompagnement seront mises en place notamment à destination des foyers les plus modestes.
La logique qui me guide sur la TNT est la même que celle que nous avons mis en place sur la téléphonie mobile et le haut débit, pour que 100 % des communes aient accès à ces technologies d'ici fin 2007. Car il ne serait pas acceptable d'abandonner des pans entiers de notre ruralité, et de les condamner au déclin, au prétexte qu'aller couvrir certains territoires reculés ne serait pas rentable pour les opérateurs.
C'est pourquoi, pour la téléphonie mobile, nous avons identifié 3 000 communes, qui n'étaient couvertes par aucun opérateur. L'Etat a passé un accord avec les opérateurs et les collectivités, principalement les Conseils généraux pour couvrir ces communes. Nous y consacrons 44 Meuros plus environ 20 Meuros en exonération de TVA. En à peine plus d'un an, nous avons couvert 1 000 de ces communes. En Languedoc-Roussillon, nous en avons déjà couvert 80 sur 200. Nous serons à 1 500 en décembre prochain, ce qui nous permettra d'avoir fini les 3 000 fin 2007.
De la même façon sur le haut débit, le déploiement de l'ADSL laissera environ 3500 communes non couvertes. Nous avons attribué en juillet dernier deux nouvelles licences WIMAX par région, assorties d'obligations de déploiement, qui permettront de couvrir environ la moitié de ces zones blanches. Pour le raccordement des communes restantes, le Comité interministériel sur la société de l'information du 11 juillet 2006 a mis en place, sur ma proposition, un plan de couverture doté de 10 Meuros. Il propose la prise en charge de 5 000 à 8 000 euros par commune pour un investissement estimé à 10 000 euros. Les communes éligibles seront celles dont la Mairie, l'école ou la zone d'activité ne serait pas couverte par l'ADSL ou une technologie équivalente. Notre objectif est là encore : fin 2007.
La télévision numérique est lancée. Demain, elle remplacera la télévision analogique comme en son temps la télévision couleur a remplacé la télévision noir et blanc. D'ores et déjà, j'invite chacun d'entre vous à vous y préparer, notamment en privilégiant, lors de l'achat d'un téléviseur, un équipement directement compatible TNT, ce qui vous évitera d'avoir ultérieurement à ajouter un adaptateur.
Sur ce sujet comme sur d'autres, il nous faut faire preuve d'engagement et de volontarisme pour répondre aux attentes légitime des Français. En étant présent aujourd'hui, je veux témoigner de la détermination du Gouvernement à consolider le succès de la TNT, et à faire en sorte que chacun puisse en profiter en n'importe quel lieu.
2007 doit être pour nos territoires l'année du tout numérique.
Je vous remercie.Source http://www.interieur.gouv.fr, le 23 octobre 2006