Texte intégral
François Bayrou est le premier candidat à l'élection présidentielle à
venir faire campagne en Calédonie. De récents sondages font de lui le
personnage clé dans la conquête de la charge essentielle. Le patron de
l'UDF, marchant sur les traces de Raymond Barre et de Michel Rocard,
rêve de faire travailler dans un même gouvernement des hommes venus d'
horizons différents, de droite et de gauche.
Q- Les Nouvelles Calédoniennes : L'image de l'outre-mer en Métropole
n'est pas souvent flatteuse. Comment expliquez-vous cela ?
R- François Bayrou : Comme vous le savez, j'ai exprimé beaucoup de
réserve sur la manière dont l'Etat s'est comporté outre-mer dans les
décennies précédentes et j'ai toujours considéré que l'idée d'
impartialité de l'Etat n'a pas été respectée. Et je pense que c'est en
grande partie ce qui explique la mauvaise image de l'outre-mer en
Métropole. On a eu l'impression que c'étaient des concessions et je n'
ai pas aimé cette période. Pour moi, il ne peut y avoir d'Etat s'il n'
est pas impartial. Si l'Etat est partisan, si l'Etat est clanique, l'
Etat est fautif. Et cela se retourne contre lui, contre le pays, contre
les citoyens. Ce combat-là, c'est le mien et cela n'a jamais cessé de
l'être. En Guadeloupe, en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie, j'ai
toujours dit la même chose et je continuerai à le faire. Si l'Etat est
impartial, il rassemble et donne confiance. Je pense que le XXe siècle
aurait dû nous apprendre ça.
Q- LNC : L'indexation des fonctionnaires et des fonctionnaires
retraités en outre-mer fait débat. Êtes-vous favorable à une remise à
plat du système ?
R- F.B. : J'ai proposé en Polynésie que l'on mette toutes les cartes
sur la table et, au lieu de se battre sur des affaires idéologiques,
qu'on regarde la vérité du coût de la vie et on verra qu'il y a des
différences. J'ai indiqué un sujet qui me préoccupait et qui devra être
traité, c'est la situation des fonctionnaires qui font toute leur
carrière en Métropole et qui ne viennent s'installer outre-mer que pour
leur retraite. On peut s'interroger, notamment au nom de l'équité.
Alors je suis prêt à entendre des objections, notamment pour les
fonctionnaires originaires d'outre-mer, mais il m'a semblé observer ces
derniers temps que de plus en plus de fonctionnaires ayant fait toute
leur carrière en métropole s'installaient outre-mer pour avoir une
retraite avec surprime. Ça pose un problème en termes d'équité. Mais,
pour le reste, il s'agit d'un booster pour l'outre-mer. Certains de mes
amis disent qu'il vaudrait mieux donner l'argent directement aux
gouvernements locaux. Je n'en suis pas sûr. Je ne crois pas trop à la
centralisation jacobine. Il faut regarder le coût de la vie et je suis
certain qu'on verra qu'il n'y a pas vraiment lieu à polémiques.
Quant à la défiscalisation, ceux qui parlent de la remettre en cause ne
le feront pas car un rapport récent a prouvé de manière unanime qu'elle
constituait un vrai moteur pour le développement de l'outre-mer. Il y a
peut-être des ajustements et des réglages à faire mais il me semble
que, placés devant la réalité, la plupart des décideurs politiques s'
accorderont pour ne pas remettre en cause ce qui a eu des effets aussi
positifs sur le développement de l'outre-mer.
Q- LNC : Quelle est la position de l'UDF sur le gel du corps électoral
?
R- F.B. : Je vais dire les choses en pesant mes mots. C'est un dossier
dangereux. Je rappelle qu'à l'époque, l'une des rares personnalités
locales qui aient dit « attention, il risque d'y avoir dans cette
affaire une mine », c'est Didier Leroux. Mais il y a eu un accord. Et
moi je veux mettre en garde contre la remise en cause des accords. C'
est une période dangereuse dans laquelle nous entrons. Je considère que
ces accords ont permis d'assurer la paix civile et une perspective de
développement pour la Calédonie. Je comprends très bien les
frustrations mais il faut remettre les choses dans leur cadre parce
que, quelquefois, il me semble qu'on ne connaît pas bien ou on a oublié
les détails de cette affaire. Je veux rappeler que, pour les
municipales et les législatives, tout le monde vote. Je veux rappeler
que pour la décision qui sera le terme ou la conclusion du processus,
l'affaire du corps électoral est réglée et personne ne la remet en
cause. C'est un corps électoral rigoureux, rigoureusement défini. Il
n'y a donc que pour les provinciales que la question se pose. Alors je
comprends très bien les frustrations mais je demande à tout le monde,
sachant la sensibilité du dossier, de réfléchir. De réfléchir au risque
dans une période où l'avenir de l'usine du Nord n'est pas encore
clairement défini. Je rappelle que c'était les deux grands chapitres de
l'accord. Voilà, je ne suis pas Calédonien, je ne donne pas de leçons,
mais je demande vraiment que l'on réfléchisse. Nous, nous voterons le
texte qui sera présenté.
Q- LNC : Pensez-vous que les grands projets miniers constituent une
chance ou un risque pour la Calédonie ?
R- F.B. Je soutiens l'idée du développement économique dans le Nord. Je
pense que la Calédonie a besoin d'un équilibre et je suis pour soutenir
ce développement. J'espère que l'on va avoir des réponses rapidement et
qu'elles seront positives, parce que toute la population calédonienne
ne peut pas venir vivre à Nouméa. Évidemment, je suis comme tout le
monde et je préférerais que le stade des questions soit derrière nous
et que l'on soit déjà au stade des réponses, des projets et de la
programmation. Mais je n'ai aucune réponse actuellement. J'ai interrogé
tous ceux qui savent, devraient savoir ou sont censés savoir et eux non
plus n'ont pas de réponse. C'est d'ailleurs la même inquiétude que pour
le corps électoral. C'est le même ensemble.
Q- LNC : Est-il, selon vous, plus facile d'entreprendre en Calédonie
que dans les autres territoires d'outre-mer ?
R- F. B. : Je pense que l'écart entre la Nouvelle-Calédonie et ses
principaux concurrents de la région est plus resserré que dans les
autres territoires d'outre-mer. Et je pense que c'est mieux de ce point
de vue-là. La Nouvelle-Calédonie approche des 20 000$, c'est l'unité
internationale, de PIB par habitant, la Métropole, c'est 24 000. Pareil
pour l'Australie ou la Nouvelle-Zélande. On est là dans des zones qui
ont le même ordre de niveau de vie et c'est une chance pour la
Nouvelle-Calédonie. Les investissements le montrent.
Q- LNC : Dans vos interventions, vous faites souvent référence à
Raymond Barre et à Michel Rocard. Soucieux tous les deux de travailler
avec des hommes venus d'horizons différents, ils ont échoué dans leur
quête d'ouverture politique. Pourquoi auriez-vous plus de chances qu'
eux de réussir ?
R- F.B. : D'abord, ils n'ont pas tellement échoué. Cette démarche est
restée une référence pour les Français. J'ai toujours cette nostalgie,
je pense que Barre et Rocard auraient dû travailler ensemble car ils
avaient en fait le même projet. Mais ceci appartient à un temps qui n'
est plus d'actualité. Mais surtout, les Français ont eu sous les yeux
des décennies d'échec de l'approche partisane et clanique. La dimension
des défis que nous avons devant nous et leur urgence ne supportent plus
que l'on se comporte comme autrefois. Si vous ajoutez le défi de la
dette, le défi du climat, le défi de la formation, le défi du modèle de
société, le défi international, si vous regardez ça, vous vous dites
que l'on ne peut pas continuer avec des gouvernements ultra-
minoritaires. Or, la place des extrêmes fait que tout gouvernement est
minoritaire. Tout gouvernement de la moitié du pays contre l'autre
moitié, en raison du poids des extrêmes, est ultra-minoritaire et je
pense que l'on ne peut pas continuer comme ça. Donc, il est nécessaire
de reconnaître qu'au moins ceux qui pensent la même chose, quelle que
soit leur étiquette, pourraient travailler ensemble.
Q- LNC : Si vous êtes élu président de la République, vous demanderez
donc à votre Premier ministre de former un Gouvernement avec des gens
de droite et des gens de gauche ?
R- F.B. : C'est exactement mon engagement. D'accord sur l'essentiel,
s'accordant sur des priorités essentielles, décidés à dépasser les
clivages et représentant ainsi une véritable majorité du pays et non
une minorité. Ne serait-ce que pour sortir le pays des problèmes qui
sont les siens et pouvoir ainsi entreprendre des réformes qui sans cela
ne pourront pas être accomplies. Je ne supporte plus les alternances
qui font que le gouvernement qui arrive démolit ce qu'a fait le
gouvernement qui s'en va. Ça a coûté très cher à notre pays et cette
situation doit être changée. Il faut trouver un chemin nouveau.
Q- LNC : Et si vous devez vous « contenter » d'un rôle d'arbitre,
quelle sera votre attitude au second tour ?
R- F.B. : C'est très simple, l'avenir de cette élection se joue au
premier tour. C'est à l'Elysée que ça se joue et c'est au premier tour
que ça se joue. Je ne me laisserai jamais prendre au piège de tous ceux
qui veulent que l'on présente aux Français un premier tour préfabriqué.
J'observe d'ailleurs, et un récent sondage du Journal du Dimanche le
prouve, que ce premier tour préfabriqué, les Français n'en veulent pas
! Eh bien, pour moi, c'est un grand motif d'encouragement.
Tout mon travail, tout mon effort, toute mon énergie seront consacrés
dans les mois à venir à montrer aux Français qu'ils ont une
alternative. Qu'ils peuvent changer la donne. Et je les aiderai à
changer la donne.
Q- LNC : Que pensez-vous de la tournure actuelle de la campagne en
Métropole ?
R- F.B. : Je pense que les patrons sont les Français et quiconque s'
adressera à eux en les estimant, en ne se laissant pas impressionner
par l'extraordinaire matraquage déployé pour obtenir le résultat que
vous savez, celui-là rencontrera leur confiance.
Q- LNC : Pensez-vous possible une candidature de Jacques Chirac ?
R- F.B. : Il me semble qu'a priori, ce n'est pas la perspective la plus
probable, mais avec Jacques Chirac, j'ai appris à n'écarter aucune
éventualité...
Q- LNC : Qu'est-ce que le parler vrai en politique ?
R- F.B. : C'est ce que je suis en train de faire devant vous.Source http://www.udf.org, le 7 novembre 2006
venir faire campagne en Calédonie. De récents sondages font de lui le
personnage clé dans la conquête de la charge essentielle. Le patron de
l'UDF, marchant sur les traces de Raymond Barre et de Michel Rocard,
rêve de faire travailler dans un même gouvernement des hommes venus d'
horizons différents, de droite et de gauche.
Q- Les Nouvelles Calédoniennes : L'image de l'outre-mer en Métropole
n'est pas souvent flatteuse. Comment expliquez-vous cela ?
R- François Bayrou : Comme vous le savez, j'ai exprimé beaucoup de
réserve sur la manière dont l'Etat s'est comporté outre-mer dans les
décennies précédentes et j'ai toujours considéré que l'idée d'
impartialité de l'Etat n'a pas été respectée. Et je pense que c'est en
grande partie ce qui explique la mauvaise image de l'outre-mer en
Métropole. On a eu l'impression que c'étaient des concessions et je n'
ai pas aimé cette période. Pour moi, il ne peut y avoir d'Etat s'il n'
est pas impartial. Si l'Etat est partisan, si l'Etat est clanique, l'
Etat est fautif. Et cela se retourne contre lui, contre le pays, contre
les citoyens. Ce combat-là, c'est le mien et cela n'a jamais cessé de
l'être. En Guadeloupe, en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie, j'ai
toujours dit la même chose et je continuerai à le faire. Si l'Etat est
impartial, il rassemble et donne confiance. Je pense que le XXe siècle
aurait dû nous apprendre ça.
Q- LNC : L'indexation des fonctionnaires et des fonctionnaires
retraités en outre-mer fait débat. Êtes-vous favorable à une remise à
plat du système ?
R- F.B. : J'ai proposé en Polynésie que l'on mette toutes les cartes
sur la table et, au lieu de se battre sur des affaires idéologiques,
qu'on regarde la vérité du coût de la vie et on verra qu'il y a des
différences. J'ai indiqué un sujet qui me préoccupait et qui devra être
traité, c'est la situation des fonctionnaires qui font toute leur
carrière en Métropole et qui ne viennent s'installer outre-mer que pour
leur retraite. On peut s'interroger, notamment au nom de l'équité.
Alors je suis prêt à entendre des objections, notamment pour les
fonctionnaires originaires d'outre-mer, mais il m'a semblé observer ces
derniers temps que de plus en plus de fonctionnaires ayant fait toute
leur carrière en métropole s'installaient outre-mer pour avoir une
retraite avec surprime. Ça pose un problème en termes d'équité. Mais,
pour le reste, il s'agit d'un booster pour l'outre-mer. Certains de mes
amis disent qu'il vaudrait mieux donner l'argent directement aux
gouvernements locaux. Je n'en suis pas sûr. Je ne crois pas trop à la
centralisation jacobine. Il faut regarder le coût de la vie et je suis
certain qu'on verra qu'il n'y a pas vraiment lieu à polémiques.
Quant à la défiscalisation, ceux qui parlent de la remettre en cause ne
le feront pas car un rapport récent a prouvé de manière unanime qu'elle
constituait un vrai moteur pour le développement de l'outre-mer. Il y a
peut-être des ajustements et des réglages à faire mais il me semble
que, placés devant la réalité, la plupart des décideurs politiques s'
accorderont pour ne pas remettre en cause ce qui a eu des effets aussi
positifs sur le développement de l'outre-mer.
Q- LNC : Quelle est la position de l'UDF sur le gel du corps électoral
?
R- F.B. : Je vais dire les choses en pesant mes mots. C'est un dossier
dangereux. Je rappelle qu'à l'époque, l'une des rares personnalités
locales qui aient dit « attention, il risque d'y avoir dans cette
affaire une mine », c'est Didier Leroux. Mais il y a eu un accord. Et
moi je veux mettre en garde contre la remise en cause des accords. C'
est une période dangereuse dans laquelle nous entrons. Je considère que
ces accords ont permis d'assurer la paix civile et une perspective de
développement pour la Calédonie. Je comprends très bien les
frustrations mais il faut remettre les choses dans leur cadre parce
que, quelquefois, il me semble qu'on ne connaît pas bien ou on a oublié
les détails de cette affaire. Je veux rappeler que, pour les
municipales et les législatives, tout le monde vote. Je veux rappeler
que pour la décision qui sera le terme ou la conclusion du processus,
l'affaire du corps électoral est réglée et personne ne la remet en
cause. C'est un corps électoral rigoureux, rigoureusement défini. Il
n'y a donc que pour les provinciales que la question se pose. Alors je
comprends très bien les frustrations mais je demande à tout le monde,
sachant la sensibilité du dossier, de réfléchir. De réfléchir au risque
dans une période où l'avenir de l'usine du Nord n'est pas encore
clairement défini. Je rappelle que c'était les deux grands chapitres de
l'accord. Voilà, je ne suis pas Calédonien, je ne donne pas de leçons,
mais je demande vraiment que l'on réfléchisse. Nous, nous voterons le
texte qui sera présenté.
Q- LNC : Pensez-vous que les grands projets miniers constituent une
chance ou un risque pour la Calédonie ?
R- F.B. Je soutiens l'idée du développement économique dans le Nord. Je
pense que la Calédonie a besoin d'un équilibre et je suis pour soutenir
ce développement. J'espère que l'on va avoir des réponses rapidement et
qu'elles seront positives, parce que toute la population calédonienne
ne peut pas venir vivre à Nouméa. Évidemment, je suis comme tout le
monde et je préférerais que le stade des questions soit derrière nous
et que l'on soit déjà au stade des réponses, des projets et de la
programmation. Mais je n'ai aucune réponse actuellement. J'ai interrogé
tous ceux qui savent, devraient savoir ou sont censés savoir et eux non
plus n'ont pas de réponse. C'est d'ailleurs la même inquiétude que pour
le corps électoral. C'est le même ensemble.
Q- LNC : Est-il, selon vous, plus facile d'entreprendre en Calédonie
que dans les autres territoires d'outre-mer ?
R- F. B. : Je pense que l'écart entre la Nouvelle-Calédonie et ses
principaux concurrents de la région est plus resserré que dans les
autres territoires d'outre-mer. Et je pense que c'est mieux de ce point
de vue-là. La Nouvelle-Calédonie approche des 20 000$, c'est l'unité
internationale, de PIB par habitant, la Métropole, c'est 24 000. Pareil
pour l'Australie ou la Nouvelle-Zélande. On est là dans des zones qui
ont le même ordre de niveau de vie et c'est une chance pour la
Nouvelle-Calédonie. Les investissements le montrent.
Q- LNC : Dans vos interventions, vous faites souvent référence à
Raymond Barre et à Michel Rocard. Soucieux tous les deux de travailler
avec des hommes venus d'horizons différents, ils ont échoué dans leur
quête d'ouverture politique. Pourquoi auriez-vous plus de chances qu'
eux de réussir ?
R- F.B. : D'abord, ils n'ont pas tellement échoué. Cette démarche est
restée une référence pour les Français. J'ai toujours cette nostalgie,
je pense que Barre et Rocard auraient dû travailler ensemble car ils
avaient en fait le même projet. Mais ceci appartient à un temps qui n'
est plus d'actualité. Mais surtout, les Français ont eu sous les yeux
des décennies d'échec de l'approche partisane et clanique. La dimension
des défis que nous avons devant nous et leur urgence ne supportent plus
que l'on se comporte comme autrefois. Si vous ajoutez le défi de la
dette, le défi du climat, le défi de la formation, le défi du modèle de
société, le défi international, si vous regardez ça, vous vous dites
que l'on ne peut pas continuer avec des gouvernements ultra-
minoritaires. Or, la place des extrêmes fait que tout gouvernement est
minoritaire. Tout gouvernement de la moitié du pays contre l'autre
moitié, en raison du poids des extrêmes, est ultra-minoritaire et je
pense que l'on ne peut pas continuer comme ça. Donc, il est nécessaire
de reconnaître qu'au moins ceux qui pensent la même chose, quelle que
soit leur étiquette, pourraient travailler ensemble.
Q- LNC : Si vous êtes élu président de la République, vous demanderez
donc à votre Premier ministre de former un Gouvernement avec des gens
de droite et des gens de gauche ?
R- F.B. : C'est exactement mon engagement. D'accord sur l'essentiel,
s'accordant sur des priorités essentielles, décidés à dépasser les
clivages et représentant ainsi une véritable majorité du pays et non
une minorité. Ne serait-ce que pour sortir le pays des problèmes qui
sont les siens et pouvoir ainsi entreprendre des réformes qui sans cela
ne pourront pas être accomplies. Je ne supporte plus les alternances
qui font que le gouvernement qui arrive démolit ce qu'a fait le
gouvernement qui s'en va. Ça a coûté très cher à notre pays et cette
situation doit être changée. Il faut trouver un chemin nouveau.
Q- LNC : Et si vous devez vous « contenter » d'un rôle d'arbitre,
quelle sera votre attitude au second tour ?
R- F.B. : C'est très simple, l'avenir de cette élection se joue au
premier tour. C'est à l'Elysée que ça se joue et c'est au premier tour
que ça se joue. Je ne me laisserai jamais prendre au piège de tous ceux
qui veulent que l'on présente aux Français un premier tour préfabriqué.
J'observe d'ailleurs, et un récent sondage du Journal du Dimanche le
prouve, que ce premier tour préfabriqué, les Français n'en veulent pas
! Eh bien, pour moi, c'est un grand motif d'encouragement.
Tout mon travail, tout mon effort, toute mon énergie seront consacrés
dans les mois à venir à montrer aux Français qu'ils ont une
alternative. Qu'ils peuvent changer la donne. Et je les aiderai à
changer la donne.
Q- LNC : Que pensez-vous de la tournure actuelle de la campagne en
Métropole ?
R- F.B. : Je pense que les patrons sont les Français et quiconque s'
adressera à eux en les estimant, en ne se laissant pas impressionner
par l'extraordinaire matraquage déployé pour obtenir le résultat que
vous savez, celui-là rencontrera leur confiance.
Q- LNC : Pensez-vous possible une candidature de Jacques Chirac ?
R- F.B. : Il me semble qu'a priori, ce n'est pas la perspective la plus
probable, mais avec Jacques Chirac, j'ai appris à n'écarter aucune
éventualité...
Q- LNC : Qu'est-ce que le parler vrai en politique ?
R- F.B. : C'est ce que je suis en train de faire devant vous.Source http://www.udf.org, le 7 novembre 2006