Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres et Chefs de délégations,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse d'être avec vous aujourd'hui à
Nairobi à l'occasion de la 12ème Conférence des Parties à la Convention
climat et de la 2ème Réunion des Parties au Protocole de Kyoto.
J'aimerais tout d'abord vous féliciter, Monsieur le Président, pour l'
organisation de cette conférence à Nairobi.
La tenue de cette réunion au siège du Programme des Nations Unies pour
l'Environnement est très importante à mes yeux. La France a en effet
toujours plaidé pour le renforcement du PNUE sous la forme d'une
Organisation des Nations Unies pour l'Environnement, une ONUE. Une
telle organisation, qui sera fondée sur les structures existantes du
PNUE et serait basée à Nairobi, incarnerait la voix de l'environnement
sur la scène internationale, définirait une stratégie environnementale
cohérente, et mettrait à disposition de ses membres l'expertise
scientifique et financière nécessaires à une action renforcée en faveur
de la protection de notre patrimoine environnemental commun.
Pour faire face aux défis globaux que constituent le changement
climatique, l'effondrement de la diversité biologique, ou encore la
pollution de l'air et de l'eau, la France souhaite rassembler à Paris
les 2 et 3 février 2007 tous ceux et celles qui partagent notre
inquiétude et notre sens de la responsabilité envers les générations.
Dans la lutte contre les changements climatiques, la science doit
servir de fondement à nos actions sur le climat. Ainsi, la France
hébergera fin janvier 2007 la réunion plénière du premier groupe de
travail du GIEC qui adoptera son quatrième rapport d'évaluation sur la
science du climat.
Le message scientifique est clair : il y a urgence à limiter le
réchauffement à 2°C. Il faut donc agir pour maîtriser les émissions de
gaz à effet de serre en visant une réduction allant jusqu'à 50% des
émissions mondiales d'ici 2050.
La France respectera son engagement au titre du protocole de Kyoto pour
la période 2008-2012. Le gouvernement vient juste d'approuver de
nouvelles mesures pour actualiser le Plan climat qui renforceront la
mise en oeuvre de notre politique nationale. Mais notre action ne s'
arrête pas en 2012.
Les pays développés doivent continuer à agir les premiers et à réduire
leurs émissions d'un facteur 4 d'ici 2050. Nous venons de publier un
rapport sur comment atteindre cet objectif en France. Ce rapport
démontre que, bien que ce ne soit pas facile, un objectif aussi
ambitieux peut être atteint grâce à des politiques publiques
volontaristes.
Nous proposons que tous les pays développés agissent les premiers et
adoptent cet objectif « facteur 4 », qui tient compte de leurs
responsabilités historiques, de leurs émissions toujours trop élevées,
et de leurs capacités à agir.
En parallèle, il faut transformer les trajectoires de développement des
pays en développement, notamment ceux des pays émergents. L'enjeu
principal est d'influer sur les choix d'investissement dans les
systèmes énergétiques, les infrastructures et autres grands équipements
à longue durée de vie, au cours des 20 - 30 années à venir afin de
privilégier les choix compatibles avec un développement sobre en
carbone, et de se prémunir suffisamment tôt face aux impacts annoncés
des changements climatiques.
Je compte beaucoup sur les processus lancés à Montréal l'an dernier,
notamment le dialogue pour explorer les modalités de coopération
internationale envisageable pour faciliter une action internationale
renforcée, et la négociation d'engagements plus ambitieux pour la
deuxième période d'engagement du protocole de Kyoto. J'espère que ces
processus aboutiront à un accord global sur le régime post 2012 au plus
tard en 2009, et de préférence avant.
Le premier volet de lutte contre les changements climatiques est la
maîtrise des émissions de gaz à effet de serre. Mais même si nous
parvenons à limiter le réchauffement en dessous de 2°C, il y aura des
impacts, notamment sur les pays les plus pauvres. Nous aurons à nous y
adapter et à agir dans une logique de solidarité pour aider les pays
les plus vulnérables. La mise en oeuvre du programme quinquennal sur l'
adaptation et le lancement du fonds du protocole de Kyoto pour l'
adaptation devraient constituer des résultats concrets et importants de
cette conférence.
A titre d'exemple, la France soutient un projet intitulé RIPIECSA, qui
va démarrer cette année pour un montant de 3,5 millions d'euros, et qui
a pour objectif de renforcer les compétences des chercheurs du Sud pour
l'évaluation des changements climatiques et de leurs impacts dans les
pays d'Afrique de l'ouest.
La France travaille également sur un projet d'appui au renforcement des
capacités nationales et régionales des pays de la Commission de l'Océan
Indien en matière d'adaptation aux impacts des changements climatiques.
Mais plus globalement, nous devons intégrer les changements climatiques
dans l'ensemble de nos actions de coopération et de collaboration.
Nous ne pouvons pas accepter non plus que les pays africains ne
profitent pas du Mécanisme de Développement Propre. Ainsi, afin de
faciliter l'accès des pays africains au marché de carbone, la France a
versé 2 millions d'euros et a mis à disposition un expert pour le
programme « Africa assist » de la Banque Mondiale afin de faciliter le
montage de projets MDP en Afrique. Ce programme, qui vient de démarrer,
devrait permettre de lancer prochainement 30 à 40 projets sur ce
continent.
Cette conférence constitue une étape importante dans la consolidation
de la Convention climat et la mise en oeuvre du protocole de Kyoto,
ainsi que pour la préparation du régime post 2012.
Je vous remercie.Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 20 novembre 2006
Mesdames et Messieurs les Ministres et Chefs de délégations,
Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureuse d'être avec vous aujourd'hui à
Nairobi à l'occasion de la 12ème Conférence des Parties à la Convention
climat et de la 2ème Réunion des Parties au Protocole de Kyoto.
J'aimerais tout d'abord vous féliciter, Monsieur le Président, pour l'
organisation de cette conférence à Nairobi.
La tenue de cette réunion au siège du Programme des Nations Unies pour
l'Environnement est très importante à mes yeux. La France a en effet
toujours plaidé pour le renforcement du PNUE sous la forme d'une
Organisation des Nations Unies pour l'Environnement, une ONUE. Une
telle organisation, qui sera fondée sur les structures existantes du
PNUE et serait basée à Nairobi, incarnerait la voix de l'environnement
sur la scène internationale, définirait une stratégie environnementale
cohérente, et mettrait à disposition de ses membres l'expertise
scientifique et financière nécessaires à une action renforcée en faveur
de la protection de notre patrimoine environnemental commun.
Pour faire face aux défis globaux que constituent le changement
climatique, l'effondrement de la diversité biologique, ou encore la
pollution de l'air et de l'eau, la France souhaite rassembler à Paris
les 2 et 3 février 2007 tous ceux et celles qui partagent notre
inquiétude et notre sens de la responsabilité envers les générations.
Dans la lutte contre les changements climatiques, la science doit
servir de fondement à nos actions sur le climat. Ainsi, la France
hébergera fin janvier 2007 la réunion plénière du premier groupe de
travail du GIEC qui adoptera son quatrième rapport d'évaluation sur la
science du climat.
Le message scientifique est clair : il y a urgence à limiter le
réchauffement à 2°C. Il faut donc agir pour maîtriser les émissions de
gaz à effet de serre en visant une réduction allant jusqu'à 50% des
émissions mondiales d'ici 2050.
La France respectera son engagement au titre du protocole de Kyoto pour
la période 2008-2012. Le gouvernement vient juste d'approuver de
nouvelles mesures pour actualiser le Plan climat qui renforceront la
mise en oeuvre de notre politique nationale. Mais notre action ne s'
arrête pas en 2012.
Les pays développés doivent continuer à agir les premiers et à réduire
leurs émissions d'un facteur 4 d'ici 2050. Nous venons de publier un
rapport sur comment atteindre cet objectif en France. Ce rapport
démontre que, bien que ce ne soit pas facile, un objectif aussi
ambitieux peut être atteint grâce à des politiques publiques
volontaristes.
Nous proposons que tous les pays développés agissent les premiers et
adoptent cet objectif « facteur 4 », qui tient compte de leurs
responsabilités historiques, de leurs émissions toujours trop élevées,
et de leurs capacités à agir.
En parallèle, il faut transformer les trajectoires de développement des
pays en développement, notamment ceux des pays émergents. L'enjeu
principal est d'influer sur les choix d'investissement dans les
systèmes énergétiques, les infrastructures et autres grands équipements
à longue durée de vie, au cours des 20 - 30 années à venir afin de
privilégier les choix compatibles avec un développement sobre en
carbone, et de se prémunir suffisamment tôt face aux impacts annoncés
des changements climatiques.
Je compte beaucoup sur les processus lancés à Montréal l'an dernier,
notamment le dialogue pour explorer les modalités de coopération
internationale envisageable pour faciliter une action internationale
renforcée, et la négociation d'engagements plus ambitieux pour la
deuxième période d'engagement du protocole de Kyoto. J'espère que ces
processus aboutiront à un accord global sur le régime post 2012 au plus
tard en 2009, et de préférence avant.
Le premier volet de lutte contre les changements climatiques est la
maîtrise des émissions de gaz à effet de serre. Mais même si nous
parvenons à limiter le réchauffement en dessous de 2°C, il y aura des
impacts, notamment sur les pays les plus pauvres. Nous aurons à nous y
adapter et à agir dans une logique de solidarité pour aider les pays
les plus vulnérables. La mise en oeuvre du programme quinquennal sur l'
adaptation et le lancement du fonds du protocole de Kyoto pour l'
adaptation devraient constituer des résultats concrets et importants de
cette conférence.
A titre d'exemple, la France soutient un projet intitulé RIPIECSA, qui
va démarrer cette année pour un montant de 3,5 millions d'euros, et qui
a pour objectif de renforcer les compétences des chercheurs du Sud pour
l'évaluation des changements climatiques et de leurs impacts dans les
pays d'Afrique de l'ouest.
La France travaille également sur un projet d'appui au renforcement des
capacités nationales et régionales des pays de la Commission de l'Océan
Indien en matière d'adaptation aux impacts des changements climatiques.
Mais plus globalement, nous devons intégrer les changements climatiques
dans l'ensemble de nos actions de coopération et de collaboration.
Nous ne pouvons pas accepter non plus que les pays africains ne
profitent pas du Mécanisme de Développement Propre. Ainsi, afin de
faciliter l'accès des pays africains au marché de carbone, la France a
versé 2 millions d'euros et a mis à disposition un expert pour le
programme « Africa assist » de la Banque Mondiale afin de faciliter le
montage de projets MDP en Afrique. Ce programme, qui vient de démarrer,
devrait permettre de lancer prochainement 30 à 40 projets sur ce
continent.
Cette conférence constitue une étape importante dans la consolidation
de la Convention climat et la mise en oeuvre du protocole de Kyoto,
ainsi que pour la préparation du régime post 2012.
Je vous remercie.Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 20 novembre 2006