Texte intégral
Q- Etes-vous favorable à la retenue de l'impôt à la source ?
R- Sur le principe, tout le monde y est favorable, c'est-à-dire payer les impôts au moment même où l'on perçoit son revenu.
Q- Et sur le calendrier annoncé ?
R- ...Mais c'est une réforme dont on entend parler, à chaque fois, à la veille des élections. Faites l'expérience, regardez ce qui s'est passé ces vingt dernières années, vous constaterez toujours qu'il y a eu un ministre de l'économie et des Finances qui a annoncé la retenue à la source.
Q- Là, Bercy est prêt techniquement, on peut le faire, c'est un choix politique.
R- Là, il y a eu une manoeuvre supplémentaire - j'entendais vos titres - c'est de laisser penser aux Français qu'ils ne vont pas payer d'impôts en 2008. Je veux, ici, leur dire la vérité : même avec la retenue à la source, on paiera ses impôts en 2009, en 2008, il n'y a pas une année où l'on ne paiera pas d'impôts. Ce qui est vrai, c'est que ce sera l'année où on paiera ces impôts qui correspondra à l'année où l'on reçoit ses revenus.
Q- Une telle fusion serait-elle pour vous, si vous êtes au pouvoir, l'occasion de fusionner impôt sur le revenu et CGS ?
R- Nous pensons qu'il faut d'abord faire la réforme fiscale pour ensuite faire la retenue à la source. C'est pour cela que nous disons, commençons par rapprocher impôt sur le revenu, contribution sociale généralisée, de manière à en faire un impôt citoyen et, ensuite, prélevons-le à la source.
Q- Donc à la source, ce serait plutôt pour 2012, pour vous, si vous êtes au pouvoir ?
R- On verra bien, je ne veux pas faire d'annonce ici. Ce que je crois, c'est que la retenue à la source c'est une technique, ce qui compte c'est d'abord de faire un impôt juste. C'est pourquoi nous proposons ce rapprochement entre impôt sur le revenu et CSG. Il faut savoir, aujourd'hui, que la CSG, qui est un impôt proportionnel, rapporte plus au budget, disons de la nation, que l'impôt sur le revenu, qui est un impôt progressif. Donc il faut absolument changer ce mécanisme.
Q- S. Royal et vous-même avez proclamé ce week-end "la vérité de la parole". Est-ce que la vérité de la gauche ce n'est pas d'assumer et de dire, "Si nous revenons au pouvoir, les impôts augmenteront parce qu'il faut faire fonctionner l'Etat" ?
R- Je ne dis pas cela mais je dis très clairement que les impôts ne baisseront pas et que ceux qui prétendent qu'il est possible aujourd'hui de baisser les prélèvements obligatoires - je parle de l'ensemble des prélèvements obligatoires - lorsque la dette de l'Etat, la dette de la sécurité sociale, la dette de l'ensemble des administrations publiques dépasse 60 % de la richesse publique, ceux-là sont soit dans l'irresponsabilité soit dans le mensonge.
Q- N. Sarkozy s'adresse ce soir aux travailleurs pauvres depuis un de ses meetings
de campagne ; est-ce qu'il n'est pas en train de vous déborder par la gauche ?
R- S'il s'adresse aux travailleurs pauvres, je suppose qu'il aura une compassion pour J. Hallyday qui est son soutien et son ami, puisqu'il a eu immédiatement un peu de compassion, il l'a même compris en disant qu'il y avait trop d'impôts pour les riches dans notre pays et que cela favorisait l'évasion fiscale. Alors, je pense qu'avant de s'adresser aux travailleurs pauvres, il ferait mieux d'abord de faire de la justice fiscale à l'égard des travailleurs riches.
Q- Irez-vous passer une nuit avec les SDF qui ont dressé leurs tentes sur le canal Saint Martin, comme ils y invitent les politiques ?
R- Si je le fais je ne le dirais pas.
Q- Vous avez appelé ce week-end à ne pas sous-estimer le vote Le Pen. Est-ce que vous ne chaussez pas ici les gros sabots du vote utile ?
R- On ne peut pas à la fois nous dire, et un sondage le confirmait, que l'influence de J.-M. Le Pen reste au moins égale à ce qu'elle état en 2002 et en même temps nous faire reproche de ne pas sonner, quand il est encore temps, l'alarme. Car ce qui s'est passé le 21 avril 2002, Le Pen à 17 %, peu parfaitement se reproduire. Je ne dis pas cela simplement pour appeler au vote utile, je dis cela parce que la campagne des socialistes doit être une campagne pour la gauche, pour nos idées, contre la droite, contre le bilan de ce qui a été fait depuis 2002 par les gouvernements de droite et J. Chirac, mais en même une bataille contre les thèmes, contre l'utilisation des peurs, qu'utilise J.-M. Le Pen.
Q- Pourquoi appelez-vous à des candidatures communistes et écologistes ? Pourquoi ne leur dites-vous pas de se rallier comme Chevènement, comme Taubira à la candidature Royal ?
R- Parce que je pense qu'il fallait faire un rassemblement de premier tour avec les radicaux de gauche, les amis de J.-P. Chevènement qui sont les plus proches, dans l'histoire, dans la réalité d'ailleurs du Parti socialiste. Et ensuite, je souhaite qu'il y ait une identité communiste dans cette élection de premier tour, une identité écologique ou écologiste, verte donc, au premier tour avec D. Voynet. Et donc, j'espère qu'il y aura là les diversités de la gauche permettant le rassemblement de la gauche au second tour et la victoire.
Q- L'identité écolo, aujourd'hui, c'est N. Hulot, c'est à lui que vous devriez vous adresser non ?
R- Mais N. Hulot n'est pas candidat, d'ailleurs je ne vois comment il pourrait être candidat. Comment il pourrait être candidat dès lors que tous les partis, tous les candidats autres que lui-même ont signé son Pacte écologique ?
Q- J.-L. Borloo monte en puissance à l'UMP. Son côté droite sociale ne va-t-il pas humaniser Sarkozy et rogner un peu l'électorat de S. Royal ?
R- Je crois qu'il n'y a pas de danger. La politique Borloo, c'est celle qui s'applique depuis 2002, est-ce qu'elle a été sociale ? Est-ce qu'elle a vraiment marqué une inflexion dans le sens de l'intérêt général, comme il s'en réclame aujourd'hui ? Est-ce que ça a été la politique de la justice sociale ? Donc Borloo dans l'équipe de Sarkozy c'est finalement la même chose que Borloo dans l'équipe Chirac.
Q- S. Royal tient un premier meeting en Alsace cette semaine, mercredi, serez-vous présent ?
R- Non, je pense que c'est un meeting de démocratie participative. Elle doit aller à la rencontre des Français, évoquer le thème de l'emploi, il y aura des syndicalistes, il y aura des associations, il y aura des salariés, chômeurs et autres qui s'exprimeront devant elle et le Parti socialiste sera présent, mais le premier secrétaire fait sa campagne de son côté pour le moment.
Q- Cela donne un peu l'impression, en effet, que vous avez une équipe de votre côté, elle a la sienne ; c'est chacun chez soi ?
R- Je pense que pour le moment, le rythme que nous avons choisi c'est une campagne participative où elle doit être elle-même à la rencontre des Français, le Parti socialiste étant derrière elle, à côté d'elle, avec elle, mais faisant en sorte aussi de mener sa propre campagne pour elle.
Q- C'est une manière de nous dire qu'elle est incontrôlable, que c'est un électron libre ?
R- Je n'ai pas dit ça, au contraire ! Je pense que ce temps de campagne, de la démocratie participative, c'est tout le Parti socialiste qui va l'organiser, le mener et faire en sorte qu'il puisse déboucher sur un programme présidentiel s'inspirant du projet socialiste, mais le complétant, l'améliorant si c'est possible.
Q- Le Parti socialiste veut généraliser les trente-cinq heures ; elle, elle ne veut pas y toucher, est-ce qu'en tant que premier secrétaire, vous allez forcer, mettre la main dans la porte pour que la candidate à la présidentielle reprenne l'idée de généraliser les trente-cinq heures ?
R- Mais elle a cette idée, les trente-cinq heures, aujourd'hui, c'est la durée légale du travail sauf dans les petites entreprises où un système particulier,provisoire, avait été organisé. Il faudra de toute manière négocier la généralisation des trente-cinq heures. C'est ce que nous disons, c'est ce
qu'elle dit.
Q- L. Fabius et D. Strauss-Kahn ont complètement disparu, elle ne veut pas du tout les faire travailler avec elle ?
R- Nous ne sommes pas encore rentrés dans la campagne active, nous sommes dans une campagne participative. Mais au moment où il faudra aller vers les Français pour les amener aux urnes et voter pour la candidate socialiste, je pense, je suis sûr que L. Fabius, D. Strauss-Kahn, L. Jospin et bien d'autres seront avec nous.
Q- L'euro fort n'est pas responsable de l'inflation, disent les spécialistes... Est-ce qu'en critiquant la Banque centrale européenne à propos de la vie chère, S. Royal ne se trompe pas de cible ?
R- Non, c'est vrai qu'il y a une part de responsabilité de la Banque centrale européenne aujourd'hui. Sa part de responsabilité, d'ailleurs, elle est dans les traités puisque la Banque centrale européenne n'a comme seul principe que la lutte contre l'inflation.
Q- Donc on changera les traités ?
R- Donc il faudra changer, le moment venu, le traité bien sûr, pour mettre à côté de l'objectif légitime de lutte contre l'inflation, l'objectif de croissance et d'emploi. Mais avant que l'on ne change le traité, il faudra que les chefs d'Etat et de gouvernement - j'espère, donc, S. Royal comme présidente de la République - jouent pleinement leur rôle dans la coordination des politiques économiques dans l'affirmation d'une politique de change, dans l'affirmation d'une politique de croissance, de manière à ce qu'il n'y ait pas que la lutte contre l'inflation qui soit aujourd'hui la politique économique européenne.
Q- S. Royal est du coté des gens, on la vu avec la vie chère, elle va donc défendre le service minimum pour les transports en commun ?
R- Les gens, comme vous dites, veulent qu'il y ait moins de grèves mais qui est responsable des grèves ? Ceux qui sont obligés d'y recourir ou ceux qui les poussent à les faire ? Donc la première condition, si l'on veut éviter, prévenir, limiter les grèves, c'est la négociation collective, et s'il est possible par la négociation collective d'organiser, comme cela s'est d'ailleurs fait à la RATP, mieux vaut faire en sorte que la démocratie sociale soit le principe du dialogue et de la responsabilité.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 19 décembre 2006
R- Sur le principe, tout le monde y est favorable, c'est-à-dire payer les impôts au moment même où l'on perçoit son revenu.
Q- Et sur le calendrier annoncé ?
R- ...Mais c'est une réforme dont on entend parler, à chaque fois, à la veille des élections. Faites l'expérience, regardez ce qui s'est passé ces vingt dernières années, vous constaterez toujours qu'il y a eu un ministre de l'économie et des Finances qui a annoncé la retenue à la source.
Q- Là, Bercy est prêt techniquement, on peut le faire, c'est un choix politique.
R- Là, il y a eu une manoeuvre supplémentaire - j'entendais vos titres - c'est de laisser penser aux Français qu'ils ne vont pas payer d'impôts en 2008. Je veux, ici, leur dire la vérité : même avec la retenue à la source, on paiera ses impôts en 2009, en 2008, il n'y a pas une année où l'on ne paiera pas d'impôts. Ce qui est vrai, c'est que ce sera l'année où on paiera ces impôts qui correspondra à l'année où l'on reçoit ses revenus.
Q- Une telle fusion serait-elle pour vous, si vous êtes au pouvoir, l'occasion de fusionner impôt sur le revenu et CGS ?
R- Nous pensons qu'il faut d'abord faire la réforme fiscale pour ensuite faire la retenue à la source. C'est pour cela que nous disons, commençons par rapprocher impôt sur le revenu, contribution sociale généralisée, de manière à en faire un impôt citoyen et, ensuite, prélevons-le à la source.
Q- Donc à la source, ce serait plutôt pour 2012, pour vous, si vous êtes au pouvoir ?
R- On verra bien, je ne veux pas faire d'annonce ici. Ce que je crois, c'est que la retenue à la source c'est une technique, ce qui compte c'est d'abord de faire un impôt juste. C'est pourquoi nous proposons ce rapprochement entre impôt sur le revenu et CSG. Il faut savoir, aujourd'hui, que la CSG, qui est un impôt proportionnel, rapporte plus au budget, disons de la nation, que l'impôt sur le revenu, qui est un impôt progressif. Donc il faut absolument changer ce mécanisme.
Q- S. Royal et vous-même avez proclamé ce week-end "la vérité de la parole". Est-ce que la vérité de la gauche ce n'est pas d'assumer et de dire, "Si nous revenons au pouvoir, les impôts augmenteront parce qu'il faut faire fonctionner l'Etat" ?
R- Je ne dis pas cela mais je dis très clairement que les impôts ne baisseront pas et que ceux qui prétendent qu'il est possible aujourd'hui de baisser les prélèvements obligatoires - je parle de l'ensemble des prélèvements obligatoires - lorsque la dette de l'Etat, la dette de la sécurité sociale, la dette de l'ensemble des administrations publiques dépasse 60 % de la richesse publique, ceux-là sont soit dans l'irresponsabilité soit dans le mensonge.
Q- N. Sarkozy s'adresse ce soir aux travailleurs pauvres depuis un de ses meetings
de campagne ; est-ce qu'il n'est pas en train de vous déborder par la gauche ?
R- S'il s'adresse aux travailleurs pauvres, je suppose qu'il aura une compassion pour J. Hallyday qui est son soutien et son ami, puisqu'il a eu immédiatement un peu de compassion, il l'a même compris en disant qu'il y avait trop d'impôts pour les riches dans notre pays et que cela favorisait l'évasion fiscale. Alors, je pense qu'avant de s'adresser aux travailleurs pauvres, il ferait mieux d'abord de faire de la justice fiscale à l'égard des travailleurs riches.
Q- Irez-vous passer une nuit avec les SDF qui ont dressé leurs tentes sur le canal Saint Martin, comme ils y invitent les politiques ?
R- Si je le fais je ne le dirais pas.
Q- Vous avez appelé ce week-end à ne pas sous-estimer le vote Le Pen. Est-ce que vous ne chaussez pas ici les gros sabots du vote utile ?
R- On ne peut pas à la fois nous dire, et un sondage le confirmait, que l'influence de J.-M. Le Pen reste au moins égale à ce qu'elle état en 2002 et en même temps nous faire reproche de ne pas sonner, quand il est encore temps, l'alarme. Car ce qui s'est passé le 21 avril 2002, Le Pen à 17 %, peu parfaitement se reproduire. Je ne dis pas cela simplement pour appeler au vote utile, je dis cela parce que la campagne des socialistes doit être une campagne pour la gauche, pour nos idées, contre la droite, contre le bilan de ce qui a été fait depuis 2002 par les gouvernements de droite et J. Chirac, mais en même une bataille contre les thèmes, contre l'utilisation des peurs, qu'utilise J.-M. Le Pen.
Q- Pourquoi appelez-vous à des candidatures communistes et écologistes ? Pourquoi ne leur dites-vous pas de se rallier comme Chevènement, comme Taubira à la candidature Royal ?
R- Parce que je pense qu'il fallait faire un rassemblement de premier tour avec les radicaux de gauche, les amis de J.-P. Chevènement qui sont les plus proches, dans l'histoire, dans la réalité d'ailleurs du Parti socialiste. Et ensuite, je souhaite qu'il y ait une identité communiste dans cette élection de premier tour, une identité écologique ou écologiste, verte donc, au premier tour avec D. Voynet. Et donc, j'espère qu'il y aura là les diversités de la gauche permettant le rassemblement de la gauche au second tour et la victoire.
Q- L'identité écolo, aujourd'hui, c'est N. Hulot, c'est à lui que vous devriez vous adresser non ?
R- Mais N. Hulot n'est pas candidat, d'ailleurs je ne vois comment il pourrait être candidat. Comment il pourrait être candidat dès lors que tous les partis, tous les candidats autres que lui-même ont signé son Pacte écologique ?
Q- J.-L. Borloo monte en puissance à l'UMP. Son côté droite sociale ne va-t-il pas humaniser Sarkozy et rogner un peu l'électorat de S. Royal ?
R- Je crois qu'il n'y a pas de danger. La politique Borloo, c'est celle qui s'applique depuis 2002, est-ce qu'elle a été sociale ? Est-ce qu'elle a vraiment marqué une inflexion dans le sens de l'intérêt général, comme il s'en réclame aujourd'hui ? Est-ce que ça a été la politique de la justice sociale ? Donc Borloo dans l'équipe de Sarkozy c'est finalement la même chose que Borloo dans l'équipe Chirac.
Q- S. Royal tient un premier meeting en Alsace cette semaine, mercredi, serez-vous présent ?
R- Non, je pense que c'est un meeting de démocratie participative. Elle doit aller à la rencontre des Français, évoquer le thème de l'emploi, il y aura des syndicalistes, il y aura des associations, il y aura des salariés, chômeurs et autres qui s'exprimeront devant elle et le Parti socialiste sera présent, mais le premier secrétaire fait sa campagne de son côté pour le moment.
Q- Cela donne un peu l'impression, en effet, que vous avez une équipe de votre côté, elle a la sienne ; c'est chacun chez soi ?
R- Je pense que pour le moment, le rythme que nous avons choisi c'est une campagne participative où elle doit être elle-même à la rencontre des Français, le Parti socialiste étant derrière elle, à côté d'elle, avec elle, mais faisant en sorte aussi de mener sa propre campagne pour elle.
Q- C'est une manière de nous dire qu'elle est incontrôlable, que c'est un électron libre ?
R- Je n'ai pas dit ça, au contraire ! Je pense que ce temps de campagne, de la démocratie participative, c'est tout le Parti socialiste qui va l'organiser, le mener et faire en sorte qu'il puisse déboucher sur un programme présidentiel s'inspirant du projet socialiste, mais le complétant, l'améliorant si c'est possible.
Q- Le Parti socialiste veut généraliser les trente-cinq heures ; elle, elle ne veut pas y toucher, est-ce qu'en tant que premier secrétaire, vous allez forcer, mettre la main dans la porte pour que la candidate à la présidentielle reprenne l'idée de généraliser les trente-cinq heures ?
R- Mais elle a cette idée, les trente-cinq heures, aujourd'hui, c'est la durée légale du travail sauf dans les petites entreprises où un système particulier,provisoire, avait été organisé. Il faudra de toute manière négocier la généralisation des trente-cinq heures. C'est ce que nous disons, c'est ce
qu'elle dit.
Q- L. Fabius et D. Strauss-Kahn ont complètement disparu, elle ne veut pas du tout les faire travailler avec elle ?
R- Nous ne sommes pas encore rentrés dans la campagne active, nous sommes dans une campagne participative. Mais au moment où il faudra aller vers les Français pour les amener aux urnes et voter pour la candidate socialiste, je pense, je suis sûr que L. Fabius, D. Strauss-Kahn, L. Jospin et bien d'autres seront avec nous.
Q- L'euro fort n'est pas responsable de l'inflation, disent les spécialistes... Est-ce qu'en critiquant la Banque centrale européenne à propos de la vie chère, S. Royal ne se trompe pas de cible ?
R- Non, c'est vrai qu'il y a une part de responsabilité de la Banque centrale européenne aujourd'hui. Sa part de responsabilité, d'ailleurs, elle est dans les traités puisque la Banque centrale européenne n'a comme seul principe que la lutte contre l'inflation.
Q- Donc on changera les traités ?
R- Donc il faudra changer, le moment venu, le traité bien sûr, pour mettre à côté de l'objectif légitime de lutte contre l'inflation, l'objectif de croissance et d'emploi. Mais avant que l'on ne change le traité, il faudra que les chefs d'Etat et de gouvernement - j'espère, donc, S. Royal comme présidente de la République - jouent pleinement leur rôle dans la coordination des politiques économiques dans l'affirmation d'une politique de change, dans l'affirmation d'une politique de croissance, de manière à ce qu'il n'y ait pas que la lutte contre l'inflation qui soit aujourd'hui la politique économique européenne.
Q- S. Royal est du coté des gens, on la vu avec la vie chère, elle va donc défendre le service minimum pour les transports en commun ?
R- Les gens, comme vous dites, veulent qu'il y ait moins de grèves mais qui est responsable des grèves ? Ceux qui sont obligés d'y recourir ou ceux qui les poussent à les faire ? Donc la première condition, si l'on veut éviter, prévenir, limiter les grèves, c'est la négociation collective, et s'il est possible par la négociation collective d'organiser, comme cela s'est d'ailleurs fait à la RATP, mieux vaut faire en sorte que la démocratie sociale soit le principe du dialogue et de la responsabilité.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 19 décembre 2006