Déclaration de M. Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes, sur les premiers bilans du Plan Santé au travail et la revue "Santé et Travail", Paris le 11 janvier 2007.

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Circonstance : Présentation de la nouvelle formule de la revue "Santé et Travail", à Paris le 11 janvier 2007

Texte intégral

Lorsque M. Desriaux, rédacteur en chef, m'a fait savoir qu'il souhaitait ma présence, j'ai répondu immédiatement présent. Je tenais en effet à être parmi vous pour fêter le renouveau et le changement d'échelle de la revue santé et travail.
Mais d'abord, je voudrais revenir sur les enjeux de la santé au travail.
1. Les enjeux de la santé au travail et le Plan santé au travail
La santé au travail est un sujet essentiel qui doit trouver la place qu'il mérite dans le paysage médiatique et institutionnel français. La situation de la santé au travail en France, malgré les progrès enregistrés ces 20 dernières années, peut encore être améliorée.
C'est fort de cette conviction, que j'ai porté, défendu et fait adopter le Plan Santé au Travail en Conseil des ministres, dès mon arrivée à ce ministère, avec l'appui du Directeur général du travail.
Le Plan Santé au Travail poursuit 4 objectifs :
- mieux connaître et évaluer les risques professionnels
- améliorer l'application de la réglementation
- rénover les instances de concertation
- diffuser la culture de prévention en entreprise.
Mais vous le savez aussi bien que moi, la santé au travail, ça ne se décrète pas. Ce sont des actions à mener au plus près du terrain. Notre objectif, c'est de faire évoluer les mentalités, vraiment, en profondeur.
C'est d'ailleurs l'intérêt de tous. Il ne faut pas oublier que si les problèmes de santé au travail ont un impact direct sur la vie professionnelle et personnelle des salariés concernés, ils représentent également un coût économique pour les entreprises et la société en général.
Si la mise en oeuvre de la réglementation relève de la responsabilité de l'employeur, le rôle de l'Etat, notamment en matière de contrôle, constitue cependant, aussi, un levier important pour aboutir à son application effective. En cela, il fallait tirer les enseignements du drame de l'amiante et des arrêts du Conseil d'Etat de mars 2004 et se donner les moyens d'une véritable prévention.
Le Plan Santé au Travail marque ainsi la volonté politique de faire de la santé au travail un sujet majeur de santé publique et de faire de la politique du travail, jusque là reléguée au second plan derrière la politique de l'emploi, une priorité. Cela se traduit et se traduira encore par le renforcement des connaissances scientifiques, de la réglementation et des contrôles.
L'accent est particulièrement mis sur l'amiante, les produits chimiques, la médecine du travail et le secteur du BTP, sans oublier les TMS et le stress au travail, car l'objectif du plan santé au travail est bien d'avoir une approche globale de tous les types de risques professionnels, dans tous les secteurs d'activité.
Le Plan santé au travail a ainsi initié une politique ambitieuse de santé au travail. Après deux ans, on peut en tirer un bon bilan d'étape.
Une agence d'expertise dédiée à la santé au travail a été créée. Dans quelques jours, la nomination du nouveau Conseil d'administration va d'ailleurs achever l'installation de l'AFSSET. Des équipes d'ingénieurs et de médecins ont été déployées auprès des directions régionales du travail. La modernisation de la médecine du travail est en marche. Enfin, des comités régionaux vont être créés cette année pour mettre tous les acteurs autour de la table et établir en commun des plans régionaux de santé au travail.
Le Plan Santé au Travail a donc donné une nouvelle impulsion. Mais c'est maintenant à chacun des acteurs de s'approprier la démarche et la revue Santé & Travail va y contribuer.
2. La revue Santé & Travail
Vous l'avez rappelé, Monsieur le Directeur général, la revue a été créée par la Mutualité Française en 1990 sous l'impulsion du Professeur Antoine Laville, professeur d'ergonomie au Cnam et aujourd'hui décédé, dont nous pouvons ici collectivement saluer la mémoire.
Depuis sa création il y a plus de 15 ans, la revue a acquis une légitimité, elle s'est fait une réputation de sérieux et elle s'est imposée comme une revue de référence pour les acteurs de la prévention des risques professionnels. Elle a incontestablement contribué à maintenir et à développer l'attention de tous les acteurs concernés, au service de la prévention.
C'est pour cette raison que les organisations syndicales de salariés - et je salue leurs représentants ici présents - et le ministère du travail sont très attachés à l'existence de cette revue et qu'ils se sont mobilisés lorsque sa pérennité a été menacée fin 2004.
Cette mobilisation s'est traduite par un courrier que j'ai adressé personnellement à Monsieur Davant, président de la Mutualité Française, pour lui signifier toute l'importance que j'attachais à la revue, relayer les inquiétudes des partenaires sociaux et l'inviter à rechercher des partenaires.
La Direction des relations du travail, qui est depuis devenue la Direction générale du travail, avait participé financièrement à la publication via une convention de 150 000 euros. Je suis content que ce soutien ait joué un rôle déterminant. C'est parce que la diffusion de la culture de prévention est un objectif très important du Plan santé au travail et parce que la revue Santé & Travail y contribue, que le ministère du travail s'est mobilisé.
C'est donc avec un grand plaisir, Messieurs les présidents, que je salue l'entrée dans ce projet des mutuelles ou fédérations de mutuelles que vous représentez : la FNMF, la Fédération des mutuelles de France, la Matmut et la Macif, qui sont venues rejoindre la Mutualité Française pour former une union de groupe mutualiste et publier en commun le magazine.
Je tiens le numéro 1 de la nouvelle formule dans mes mains. Nouvelle formule qui, vous l'avez dit tout à l'heure, se veut accessible à un plus large public, tant dans son contenu que dans sa diffusion à un plus grand nombre d'exemplaires (30 000 contre 5 000 aujourd'hui).
J'ai bien noté que chaque partenaire s'engageait à la diffuser gratuitement, ce qui me paraît très important. Il est essentiel de porter à la connaissance du plus grand nombre, élus de CHSCT, représentants du personnel, partenaires sociaux, tous acteurs majeurs de la santé au travail mais qui ne sont pas forcément des spécialistes, des informations sur les risques, la réglementation et la prévention.
C'est en quelque sorte un outil d'intérêt général, qui permet d'informer et d'inciter à s'investir davantage dans la prévention et qui permet aussi de faire progresser la réflexion, notamment en traitant les sujets avec un certain esprit critique ! Cette indépendance contribue à faire avancer le débat sur les enjeux de santé et de conditions de travail.
D'ailleurs, la revue Santé & Travail reste toujours au plus près des débats d'actualité, comme le prouve encore le dernier sommaire de janvier : intensification du travail, stress, prévention du risque chimique, négociations des partenaires sociaux, plan de modernisation de l'inspection du travail et une interview de Dorothée Ramaut, médecin du travail et auteur d'un témoignage sur la souffrance au travail dans la grande distribution, que j'ai reçue il y a quelques semaines.
Sujet d'actualité, le stress au travail, était d'ailleurs au coeur, avec les TMS, du colloque organisé par la Fédération du commerce et de la distribution le 29 novembre dernier, auquel j'ai participé et formulé plusieurs exigences.
Je sais que vous allez signer une convention de partenariat dans les prochaines semaines pour sceller votre union. C'est un engagement fort au service de la prévention des risques professionnels. Je vous en remercie. Bien plus qu'une survie, c'est une refondation de la revue Santé et Travail. Je peux d'ores et déjà vous dire que je compte sur elle, notamment pour relayer la campagne de communication sur les TMS que le ministère du travail va lancer cette année, avec le ministère de la santé et la CNAMTS. Je vous remercie.
Source http://www.cohesionsociale.gouv.fr, le 17 janvier 2007