Texte intégral
Q- Les présidentiables sont sommés de dévoiler leur patrimoine. Est-ce de la démocratie ou de l'inquisition ?
R- Non, je crois que c'est bien que l'on soit dans une logique de transparence. Et donc, après tout, il est bon maintenant que tout cela se sache.
Q- D'après plusieurs experts immobiliers, le couple Royal-Hollande a sous-estimé la valeur de ses biens, et donc, le montant de l'ISF qu'ils doivent payer. Est-ce une fraude fiscale, à vos yeux ?
R- D'abord, franchement, je dois vous le dire ici très clairement, ne comptez pas du tout sur moi pour faire ce type de commentaire. D'abord, parce que je suis ministre du Budget, et que je m'assigne naturellement une obligation absolue, qui est celle d'être garant du secret fiscal. Et donc, sur ce point, non seulement je ne ferai pas de commentaire personnel, mais je n'en ai jamais fait depuis que je suis ministre du Budget sur aucun contribuable.
Q- Vous êtes garant aussi de la justice fiscale, que chacun paye ce qu'il doit à la nation. Au des révélations sur le couple Royal-Hollande, est-ce que vous demandez à vos services de déclencher une enquête fiscale sur leur cas ?
R- C'est la responsabilité des services, s'ils jugent devoir le faire. Mais pas plus pour ce contribuable-là que pour d'autres. Et encore une fois, je crois que, vraiment, là-dessus, ce qui importe, c'est d'avoir en tête que, bien sûr, chacun est présumé respecter la loi, cela va de soi, et puis que, deuxièmement, il y a dans ces périodes-là beaucoup de rumeurs, qu'elles sont toujours glauques les rumeurs, même si malheureusement c'est de bonne guerre dans les campagnes présidentielles. En plus, quand on en est victime, on a toujours un peu la tentation d'aller accuser soit les concurrents de son camp soit ses adversaires. Je dois dire que, là-dedans, je...
Q- Alors justement, S. Royal dit : c'est la droite, ce sont les proches de N. Sarkozy qui divulguent ces informations. Vous êtes le ministre des Impôts, vous avez accès à ces informations. Vous sentez-vous visé par S. Royal ?
R- Non, non, pas du tout. Et encore une fois, je le répète, et je le dis ici très clairement, je suis garant du secret fiscal. Et pour ce qui me concerne, en tant que ministre du Budget, je veille très scrupuleusement à ce que, sur ce point, les choses soient respectées naturellement.
Q- La gauche conteste aussi votre bilan de ministre du Budget, le bilan
du Gouvernement. 43,5 milliards d'euros de déficit pour 2005.
Vous aviez prévu 42,4 milliards pour 2006. Sera-t-on très en
dessous ?
R- Oui, on sera tout à fait en dessous. Nous allons présenter avec T. Breton, dans quelques jours, l'ensemble des résultats, pour l'année 2006. Je suis très choqué de cette polémique avec la gauche, parce qu'elle essaye de faire croire que gauche et droite, c'est pareil en matière de gestion publique. Nous avons maintenant tous les outils pour démontrer que c'est exactement l'inverse. Je vais vous en donner un exemple très concret : quand Jospin a quitté le pouvoir, sa dernière année 2002, le déficit du budget de l'Etat - moi je suis en charge du budget de l'Etat - était de l'ordre de 49 milliards. Là, sur l'exécution de 2006, l'état actuel de mes compteurs - tout cela va se finaliser dans les heures qui viennent, en tout cas à la fin de cette semaine, mais là, actuellement - nous sommes proches de 36,5 milliards. Ce qui veut donc dire qu'à la décimale près, il y a encore des ajustements à faire, que nous aurons en seulement cinq ans, réduit de près de 13 milliards le déficit budgétaire, alors que nous avons une croissance qui a été inférieure à celle dont bénéficiaient les socialistes, qui, eux, ont augmenté les déficits là où nous les avons diminués.
Q- La gauche vous répondra que ses meilleures années étaient à 32 milliards, qu'elle avait fait mieux ?
R- Elle a sans doute fait des bons scores à certains moments, mais pour l'essentiel, ils étaient dûs à des taux de croissance, cela je veux le rappeler, en particulier en 2000, des taux de croissance qui étaient deux fois plus élevés que ceux que nous avons connus. Et c'est cette différence...
Q- Pourquoi vous, vous faites mieux ? 36,5 plutôt que 42,4 que vous aviez prévu ?
R- Tout simplement, parce que l'on ne fait pas la même politique économique et la même politique budgétaire. Nous avons depuis 2002 fait deux choses : premièrement, on a tenu la dépense - et cela, c'est une des marques de fabrique de notre Gouvernement ; nous l'avons prolongée particulièrement depuis deux ans mais depuis cinq ans, pas une seule fois la dépense publique n'a dérapé, et elle va même baisser l'année prochaine, premier point. On a lutté contre les gaspillages, on a vendu des immeubles qui étaient mal gérés, etc. Deuxième élément, on a fait une politique de baisse des impôts efficace. Et c'est une nouvelle démonstration de la différence entre la gauche et la droite.
Q- 30% d'impôts sur le revenu en moins, avait promis le candidat Chirac en 2002, on n'y est pas du tout quand même !
R- On a fait 20%, malgré une croissance inférieure à celle que prévoyaient les économistes en 2002, et le résultat est là. Quand vous baissez l'impôt sur le revenu, c'est-à-dire l'impôt des gens qui travaillent, vous stimulez la consommation, vous stimulez l'emploi. Et que s'est-il
passé ? On a effectivement, d'un côté, un niveau de consommation suffisamment élevé grâce aux baisses d'impôts puisque l'on rend de l'argent aux Français, cela a stimulé la croissance. La baisse du chômage, grâce à la politique que l'on a menée, a fait qu'il y a eu plus de contribuables payés en impôts finalement, d'une certaine manière. Et donc, cela démontre que, quand on baisse les impôts, c'est moins à payer pour le contribuable et c'est plus de recettes fiscales.
Q- "Baisse des impôts pour les contribuables les plus aisés", dit la gauche ?
R- Oui, mais ça, c'est la vieille querelle du côté gauche de l'échiquier. On a eu d'ailleurs un spectacle assez affligeant, puisqu'ils ne sont mêmes pas tout à fait d'accord entre eux. Je voudrais juste dire une chose sur ce point, c'est que M. Hollande a mis le doigt dans un engrenage terrible, qui va coller à la peau des socialistes durant toute cette campagne. Vous savez, quand on commence à dire que l'on va augmenter les impôts, on ne s'arrête jamais. Et j'attends avec impatience de voir quel est le prochain curseur qu'il a mis : il a dit "4.000", puis "8.000", enfin, bref, cela demande à voir.
Q- Vous maintenez que 4.000 euros nets par mois, c'est 1,2 millions de contribuables concernés...
Absolument.
Q- ...dont des professeurs en fin de carrière ?
R- Non.
Q- La gauche a dit : "non, non, c'est 200.000 à peine".
R- Là-dessus, je vais vous dire une chose : je persiste et signe : 1,2 million foyers fiscaux en France ont un au moins de ses membres qui gagne 4.000 euros nets par mois. Pour le reste, en ce qui concerne les professeurs, j'ai fait amende honorable, parce qu'effectivement il y a une petite confusion, ce n'est pas le salaire médian, il peut arriver que dans certains cas précis - mais ce n'est évidemment pas pour tous, et d'ailleurs, je m'en suis excusé auprès d'eux, parce que, dans la vie, il faut reconnaître des erreurs...
Q- Le déficit budgétaire donc, 36,5 milliards c'est une bonne nouvelle. Mais vous avez revalorisé de 0,3 point, comme cela, au 1er février les fonctionnaires. Cela va nous coûter combien ?
R- Je vais vous dire, c'est de l'ordre d'environ 300 millions, mais c'est naturellement intégré dans l'ensemble du dispositif global, puisque vous savez que j'ai prévu une réserve de précaution, afin, justement, de prendre un certain nombre de décisions qui ont trait aux engagements pris, y compris dans la négociation avec les syndicats de fonctionnaires. Je rappelle que ce n'est pas juste une augmentation comme cela, elle est assortie d'un certain nombre de réflexions nouvelles, sur la formation, la mobilité des carrières, tout autant de sujets sur lesquels C. Jacob a beaucoup travaillé.
Q- La dette de la France va-t-elle baisser grâce à ce déficit ? Est-ce que 55% seulement du PIB contre 64 aujourd'hui, en 2012 - le voeu de Villepin - c'est une utopie ou pas ?
R- Non, à condition de continuer le combat. Et de ce point de vue, c'est tout le chantier qui a été engagé par T. Breton, avec la mission Pébereau, qui fait que, régulièrement maintenant, la dette de la France rapportée au PIB diminue, parce qu'à chaque fois que l'on a des excédents fiscaux, on n'en fait pas, comme les socialistes, des nouvelles dépenses, on les réinjecte dans le désendettement. Quand on vend des immeubles, quand on rationalise la politique des achats, on maîtrise les dépenses de fonctionnement. Et là encore, on va au désendettement. Idem quand on fait des privatisations. Et donc, tout cela, c'est la même démarche. Et c'est encore une différence avec la gauche. C'est pour cela que, dans cette campagne, vous le verrez, il y aura de quoi marquer de vraies différences, y compris dans la gestion publique, entre le PS et nous.
Q- Vous avez réformé Bercy pour que la retenue à la source de l'impôt sur le revenu soit possible. Et puis aujourd'hui, votre candidat, Sarkozy, dit : non, finalement, c'est peut-être pas une bonne voie, il vaut mieux privilégier la déclaration pré-remplie...
R- Je crois qu'il faut distinguer : il y a l'aspect technique, la faisabilité technique des choses, et puis ensuite, c'est la mise en oeuvre du dispositif. En réalité, sur la faisabilité technique, nous avons beaucoup avancé, j'ai beaucoup travaillé là-dessus. T. Breton d'ailleurs, lui-même, vient d'initier une mission, avec M. Bébéar, qui va travailler sur un certain nombre d'éléments de faisabilité là-dessus. Cela ne fait pas l'économie d'un débat avec les Français, qu'il faut que l'on ait sur la retenue à la source. Parce que cela veut dire, demain, que c'est l'employeur qui est le payeur de vos impôts puisqu'il vous déduit de votre feuille de paye. Alors, donc, cela veut dire, un certain nombre d'éléments sous la confidentialité des informations personnelles des contribuables. Il faut que tout cela soit évoqué avec les Français, cela me paraît normal.
Q- Le Canard Enchaîné dit que vous êtes en colère contre N. Sarkozy, qui n'a pas écouté tout votre discours à son congrès d'investiture. Est-ce vrai ?
R- Non, je ne suis pas du tout en colère, je l'ai lu, comme vous, dans Le Canard Enchaîné. Tout cela fait partie de ces petits pavés qui font, je dirais le charme et le non charme des campagnes électorales.
Q- Mais vous le soutenez vraiment N. Sarkozy...
R- Absolument.
Q- Ou ce n'est pas votre tasse de thé ?
R- Non, non, absolument. Non seulement, je le soutiens, mais j'ai dit très clairement que je m'étais beaucoup engagé, que j'avais l'intention de m'engager beaucoup dans cette campagne, à ses côtés, et d'y apporter mes idées. C'est pour cela que j'ai créé d'ailleurs un Club "Génération France.fr", où l'on apporte aussi par rapport à cela, un éclairage sur des questions un peu originales : qu'est-ce que c'est qu'être français ? ; L'identité ; L'argent et les Français. Les questions aussi telle que "Comment convaincre les Français ?". De quoi aussi donner ma part d'expérience.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 19 janvier 2007
R- Non, je crois que c'est bien que l'on soit dans une logique de transparence. Et donc, après tout, il est bon maintenant que tout cela se sache.
Q- D'après plusieurs experts immobiliers, le couple Royal-Hollande a sous-estimé la valeur de ses biens, et donc, le montant de l'ISF qu'ils doivent payer. Est-ce une fraude fiscale, à vos yeux ?
R- D'abord, franchement, je dois vous le dire ici très clairement, ne comptez pas du tout sur moi pour faire ce type de commentaire. D'abord, parce que je suis ministre du Budget, et que je m'assigne naturellement une obligation absolue, qui est celle d'être garant du secret fiscal. Et donc, sur ce point, non seulement je ne ferai pas de commentaire personnel, mais je n'en ai jamais fait depuis que je suis ministre du Budget sur aucun contribuable.
Q- Vous êtes garant aussi de la justice fiscale, que chacun paye ce qu'il doit à la nation. Au des révélations sur le couple Royal-Hollande, est-ce que vous demandez à vos services de déclencher une enquête fiscale sur leur cas ?
R- C'est la responsabilité des services, s'ils jugent devoir le faire. Mais pas plus pour ce contribuable-là que pour d'autres. Et encore une fois, je crois que, vraiment, là-dessus, ce qui importe, c'est d'avoir en tête que, bien sûr, chacun est présumé respecter la loi, cela va de soi, et puis que, deuxièmement, il y a dans ces périodes-là beaucoup de rumeurs, qu'elles sont toujours glauques les rumeurs, même si malheureusement c'est de bonne guerre dans les campagnes présidentielles. En plus, quand on en est victime, on a toujours un peu la tentation d'aller accuser soit les concurrents de son camp soit ses adversaires. Je dois dire que, là-dedans, je...
Q- Alors justement, S. Royal dit : c'est la droite, ce sont les proches de N. Sarkozy qui divulguent ces informations. Vous êtes le ministre des Impôts, vous avez accès à ces informations. Vous sentez-vous visé par S. Royal ?
R- Non, non, pas du tout. Et encore une fois, je le répète, et je le dis ici très clairement, je suis garant du secret fiscal. Et pour ce qui me concerne, en tant que ministre du Budget, je veille très scrupuleusement à ce que, sur ce point, les choses soient respectées naturellement.
Q- La gauche conteste aussi votre bilan de ministre du Budget, le bilan
du Gouvernement. 43,5 milliards d'euros de déficit pour 2005.
Vous aviez prévu 42,4 milliards pour 2006. Sera-t-on très en
dessous ?
R- Oui, on sera tout à fait en dessous. Nous allons présenter avec T. Breton, dans quelques jours, l'ensemble des résultats, pour l'année 2006. Je suis très choqué de cette polémique avec la gauche, parce qu'elle essaye de faire croire que gauche et droite, c'est pareil en matière de gestion publique. Nous avons maintenant tous les outils pour démontrer que c'est exactement l'inverse. Je vais vous en donner un exemple très concret : quand Jospin a quitté le pouvoir, sa dernière année 2002, le déficit du budget de l'Etat - moi je suis en charge du budget de l'Etat - était de l'ordre de 49 milliards. Là, sur l'exécution de 2006, l'état actuel de mes compteurs - tout cela va se finaliser dans les heures qui viennent, en tout cas à la fin de cette semaine, mais là, actuellement - nous sommes proches de 36,5 milliards. Ce qui veut donc dire qu'à la décimale près, il y a encore des ajustements à faire, que nous aurons en seulement cinq ans, réduit de près de 13 milliards le déficit budgétaire, alors que nous avons une croissance qui a été inférieure à celle dont bénéficiaient les socialistes, qui, eux, ont augmenté les déficits là où nous les avons diminués.
Q- La gauche vous répondra que ses meilleures années étaient à 32 milliards, qu'elle avait fait mieux ?
R- Elle a sans doute fait des bons scores à certains moments, mais pour l'essentiel, ils étaient dûs à des taux de croissance, cela je veux le rappeler, en particulier en 2000, des taux de croissance qui étaient deux fois plus élevés que ceux que nous avons connus. Et c'est cette différence...
Q- Pourquoi vous, vous faites mieux ? 36,5 plutôt que 42,4 que vous aviez prévu ?
R- Tout simplement, parce que l'on ne fait pas la même politique économique et la même politique budgétaire. Nous avons depuis 2002 fait deux choses : premièrement, on a tenu la dépense - et cela, c'est une des marques de fabrique de notre Gouvernement ; nous l'avons prolongée particulièrement depuis deux ans mais depuis cinq ans, pas une seule fois la dépense publique n'a dérapé, et elle va même baisser l'année prochaine, premier point. On a lutté contre les gaspillages, on a vendu des immeubles qui étaient mal gérés, etc. Deuxième élément, on a fait une politique de baisse des impôts efficace. Et c'est une nouvelle démonstration de la différence entre la gauche et la droite.
Q- 30% d'impôts sur le revenu en moins, avait promis le candidat Chirac en 2002, on n'y est pas du tout quand même !
R- On a fait 20%, malgré une croissance inférieure à celle que prévoyaient les économistes en 2002, et le résultat est là. Quand vous baissez l'impôt sur le revenu, c'est-à-dire l'impôt des gens qui travaillent, vous stimulez la consommation, vous stimulez l'emploi. Et que s'est-il
passé ? On a effectivement, d'un côté, un niveau de consommation suffisamment élevé grâce aux baisses d'impôts puisque l'on rend de l'argent aux Français, cela a stimulé la croissance. La baisse du chômage, grâce à la politique que l'on a menée, a fait qu'il y a eu plus de contribuables payés en impôts finalement, d'une certaine manière. Et donc, cela démontre que, quand on baisse les impôts, c'est moins à payer pour le contribuable et c'est plus de recettes fiscales.
Q- "Baisse des impôts pour les contribuables les plus aisés", dit la gauche ?
R- Oui, mais ça, c'est la vieille querelle du côté gauche de l'échiquier. On a eu d'ailleurs un spectacle assez affligeant, puisqu'ils ne sont mêmes pas tout à fait d'accord entre eux. Je voudrais juste dire une chose sur ce point, c'est que M. Hollande a mis le doigt dans un engrenage terrible, qui va coller à la peau des socialistes durant toute cette campagne. Vous savez, quand on commence à dire que l'on va augmenter les impôts, on ne s'arrête jamais. Et j'attends avec impatience de voir quel est le prochain curseur qu'il a mis : il a dit "4.000", puis "8.000", enfin, bref, cela demande à voir.
Q- Vous maintenez que 4.000 euros nets par mois, c'est 1,2 millions de contribuables concernés...
Absolument.
Q- ...dont des professeurs en fin de carrière ?
R- Non.
Q- La gauche a dit : "non, non, c'est 200.000 à peine".
R- Là-dessus, je vais vous dire une chose : je persiste et signe : 1,2 million foyers fiscaux en France ont un au moins de ses membres qui gagne 4.000 euros nets par mois. Pour le reste, en ce qui concerne les professeurs, j'ai fait amende honorable, parce qu'effectivement il y a une petite confusion, ce n'est pas le salaire médian, il peut arriver que dans certains cas précis - mais ce n'est évidemment pas pour tous, et d'ailleurs, je m'en suis excusé auprès d'eux, parce que, dans la vie, il faut reconnaître des erreurs...
Q- Le déficit budgétaire donc, 36,5 milliards c'est une bonne nouvelle. Mais vous avez revalorisé de 0,3 point, comme cela, au 1er février les fonctionnaires. Cela va nous coûter combien ?
R- Je vais vous dire, c'est de l'ordre d'environ 300 millions, mais c'est naturellement intégré dans l'ensemble du dispositif global, puisque vous savez que j'ai prévu une réserve de précaution, afin, justement, de prendre un certain nombre de décisions qui ont trait aux engagements pris, y compris dans la négociation avec les syndicats de fonctionnaires. Je rappelle que ce n'est pas juste une augmentation comme cela, elle est assortie d'un certain nombre de réflexions nouvelles, sur la formation, la mobilité des carrières, tout autant de sujets sur lesquels C. Jacob a beaucoup travaillé.
Q- La dette de la France va-t-elle baisser grâce à ce déficit ? Est-ce que 55% seulement du PIB contre 64 aujourd'hui, en 2012 - le voeu de Villepin - c'est une utopie ou pas ?
R- Non, à condition de continuer le combat. Et de ce point de vue, c'est tout le chantier qui a été engagé par T. Breton, avec la mission Pébereau, qui fait que, régulièrement maintenant, la dette de la France rapportée au PIB diminue, parce qu'à chaque fois que l'on a des excédents fiscaux, on n'en fait pas, comme les socialistes, des nouvelles dépenses, on les réinjecte dans le désendettement. Quand on vend des immeubles, quand on rationalise la politique des achats, on maîtrise les dépenses de fonctionnement. Et là encore, on va au désendettement. Idem quand on fait des privatisations. Et donc, tout cela, c'est la même démarche. Et c'est encore une différence avec la gauche. C'est pour cela que, dans cette campagne, vous le verrez, il y aura de quoi marquer de vraies différences, y compris dans la gestion publique, entre le PS et nous.
Q- Vous avez réformé Bercy pour que la retenue à la source de l'impôt sur le revenu soit possible. Et puis aujourd'hui, votre candidat, Sarkozy, dit : non, finalement, c'est peut-être pas une bonne voie, il vaut mieux privilégier la déclaration pré-remplie...
R- Je crois qu'il faut distinguer : il y a l'aspect technique, la faisabilité technique des choses, et puis ensuite, c'est la mise en oeuvre du dispositif. En réalité, sur la faisabilité technique, nous avons beaucoup avancé, j'ai beaucoup travaillé là-dessus. T. Breton d'ailleurs, lui-même, vient d'initier une mission, avec M. Bébéar, qui va travailler sur un certain nombre d'éléments de faisabilité là-dessus. Cela ne fait pas l'économie d'un débat avec les Français, qu'il faut que l'on ait sur la retenue à la source. Parce que cela veut dire, demain, que c'est l'employeur qui est le payeur de vos impôts puisqu'il vous déduit de votre feuille de paye. Alors, donc, cela veut dire, un certain nombre d'éléments sous la confidentialité des informations personnelles des contribuables. Il faut que tout cela soit évoqué avec les Français, cela me paraît normal.
Q- Le Canard Enchaîné dit que vous êtes en colère contre N. Sarkozy, qui n'a pas écouté tout votre discours à son congrès d'investiture. Est-ce vrai ?
R- Non, je ne suis pas du tout en colère, je l'ai lu, comme vous, dans Le Canard Enchaîné. Tout cela fait partie de ces petits pavés qui font, je dirais le charme et le non charme des campagnes électorales.
Q- Mais vous le soutenez vraiment N. Sarkozy...
R- Absolument.
Q- Ou ce n'est pas votre tasse de thé ?
R- Non, non, absolument. Non seulement, je le soutiens, mais j'ai dit très clairement que je m'étais beaucoup engagé, que j'avais l'intention de m'engager beaucoup dans cette campagne, à ses côtés, et d'y apporter mes idées. C'est pour cela que j'ai créé d'ailleurs un Club "Génération France.fr", où l'on apporte aussi par rapport à cela, un éclairage sur des questions un peu originales : qu'est-ce que c'est qu'être français ? ; L'identité ; L'argent et les Français. Les questions aussi telle que "Comment convaincre les Français ?". De quoi aussi donner ma part d'expérience.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 19 janvier 2007