Déclaration de Mme Ségolène Royal, députée PS et candidate à l'élection présidentielle de 2007, sur une des priorités de ses projets présidentiels, notamment la reforme de la politique du logement, Roubaix le 19 janvier 2007.

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Circonstance : Débat participatif sur le logement à Roubaix, le 19 janvier 2007

Texte intégral

Débat participatif sur le logement
introduction de la candidate socialiste
Bonsoir à tous. Merci d'être aussi nombreux, rassemblés dans ce débat participatif, sur un sujet qui a fait irruption dans l'actualité. La France, cinquième puissance mondiale, a découvert qu'il y avait dans ses rues des hommes et des femmes sans toit, et d'autres, que l'on ne voyait pas, qui étaient également mal logés. D'autres encore qui étaient en situation de précarité. Et d'autres encore qui s'angoissaient pour leurs enfants. Et aussi des personnes âgées, qui ne savent pas, au bout du compte, si elles auront toujours suffisamment de pouvoir d'achat pour rester dans leur logement. La question du logement est devenue une cause nationale majeure.
Je voudrais remercier tous les élus ici présents : notre Secrétaire départemental, Dominique, Jack, Pierre Mauroy, Bertrand Delanoë. Merci, Bertrand, du soutien (sa voix est couverte par les applaudissements), Martine et les maires de ce territoire. Et vous tous, qui croyez en cette démarche, qui était importante.
Une campagne présidentielle est aussi une occasion de renouer le lien de confiance avec les citoyens. Il y a eu tellement de discours, et si peu d'actes en liaison avec ces discours ! Il y a une crise démocratique profonde, notamment la crise (inaudible) et puis le sentiment que les Citoyens ressentent de ne pas être compris dans leur vie quotidienne et dans ce sentiment d'être tirés vers le bas. La France se sent aujourd'hui tirée vers le bas. Chacun s'angoisse de passer dans la catégorie qui lui est immédiatement inférieure, en se demandant jusqu'où ça va s'arrêter. Chacun sait bien que la flambée des prix des logements (inaudible) que même les parents et les grands-parents, qui sont logés, ne savent pas si leurs enfants et leurs petits-enfants pourront, à leur tour, accéder à l'autonomie du logement. C'est pourquoi cette question est centrale, parce que c'est la dignité fondamentale de toute personne. Et puis c'est aussi la condition indispensable - avoir un logement stable - pour construire une famille stable. Le logement est lié au salaire. Le salaire est lié à l'emploi. Les salariés que j'ai rencontrés tout à l'heure me le disaient : « le logement, c'est lié à notre salaire, mais nous perdrons notre emploi ». Et puis le logement est lié aussi à la vie chère. On se rend compte, désormais, que la part des loyers et des charges dans les revenus ne fait que s'aggraver. Et donc, la question du logement est aujourd'hui au coeur de la question sociale. Et c'est pourquoi la puissance publique et l'Etat doivent reprendre leurs responsabilités sur ces questions.
C'est pourquoi c'est si important pour moi de remettre la question de la famille, donc du logement, la question de la lutte contre toutes les formes de précarités, donc du logement, la question de l'ordre juste, et donc de la lutte contre le creusement des inégalités entre les uns et les autres devant le logement. Ces valeurs-là, qui seront au coeur de mon projet présidentiel, doivent être éclairées par la prise de parole de ceux qui sont au premier rang de ce combat : je veux parler des élus, bien évidemment, mais aussi des associations et des Citoyens que vous êtes. Parce que cette phase des débats, qui est parfois critiquée, moquée avec une certaine condescendance, voire un certain mépris, elle est pour moi une condition essentielle de la crédibilité de la parole que je porterai demain vers le peuple français pour conquérir sa confiance. Mais elle est aussi la condition de la crédibilité et de l'efficacité de l'action que nous engagerons dès que nous sommes élus, si le peuple français me fait confiance. Et donc, c'est cette phase-là qui prépare l'action politique différente. Je crois que le monde a changé. La France a changé. Alors, la politique doit changer. Et je pense - et c'est ma conviction profonde - c'est pourquoi je ne renoncerai pas à cette démarche et je lui accorderai le temps qui lui a été prévu, jusqu'au 11 février. A cette date, nous serons plusieurs dizaines de milliers, plusieurs milliers, à nous rassembler et à travers toute la France, dans cette démarche qui va nous conduire jusqu'au 11 septembre... jusqu'au 11 février ! Et je serai porteuse, à ce moment-là, de ce que vous allez dire, de ce qui a déjà été dit dans les précédents forums, mais aussi, qui sera suivi de deux autres . Donc, il en reste un sur..., après tout ce que j'ai fait, tout ce qui est fait sur les territoires, tout ce qui est lancé ici, dans le département, j'ai quatre forums qui sont prévus dans les prochaines semaines. Actuellement, plus de 2 000 débats participatifs ont déjà eu lieu et il va y avoir une montée en puissance jusqu'au 11 février, et là, je prendrai la parole pour dire ce que j'en ai retenu. Les priorités que je propose au Pays. La façon dont je vois les réformes profondes, en ayant écouté pour parler juste et, demain, pour agir juste.
C'est vous dire à quel point cette soirée est importante. Je suis à l'écoute. Je suis convaincue de l'intelligence collective des Citoyens que vous représentez ici, qui naîtra une autre façon de faire de la politique, une autre façon de répondre rapidement aux problèmes qui se posent, et en particulier celui-ci, qui est insupportable, lorsque (inaudible) logement tout au long de la vie (inaudible) devra constituer un des objectifs centraux du projet présidentiel. C'est pourquoi, ce soir, c'est à vous de prendre la parole. Je vous remercie.