Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes endeuillés aujourd'hui par la disparition de l'Abbé Pierre. Ce combat pour le logement, ce combat pour la dignité humaine ne peuvent pas cesser avec le décès de l'abbé Pierre. C'est à son action, c'est à sa mobilisation sans faille au service des plus démunis, c'est à cette voix qui porte au coeur de tous nos concitoyens, c'est à cette conscience que nous rendons hommage
aujourd'hui. Très modestement, son message sonne comme un rappel des principes de justice et de solidarité qui doivent toujours nous animer.
Je voulais ensuite vous donner quelques chiffres : depuis le 1er janvier 2006, nous avons répondu à près de 15 000 demandes d'information de journalistes, à un peu plus de 180 interviews, et j'ai participé à 30 conférences de presse. Pour moi, il n'y a ni petit ni grand média, ni petit journaliste ni grand journaliste, il n'y a qu'une volonté d'informer, de faire oeuvre de pédagogie et de transparence. C'est d'ailleurs pourquoi je n'ai jamais refusé une seule interview, pourvu qu'elle ait concerné mon champ de compétence. Le ministère de la santé est un des ministères les plus difficiles qui soit. Mais il en est peu qui permettent d'améliorer aussi concrètement la vie de plus de 63 millions de Français. C'est ce dont je suis particulièrement fier, et que je veux partager avec vous aujourd'hui.
I/ En 2007, il y a du changement dans l'air. Et je pense bien entendu au tabac. Le 1er février 2007, l'interdiction de fumer sera effective dans tous les lieux publics, exceptés les lieux de loisirs qui seront concernés au 1er janvier 2008 : c'est un signe fort du mouvement de fond que nous avons lancé pour faire de notre pays l'un des premiers au monde pour la prévention.
Dans moins de 10 jours maintenant, l'interdiction de fumer dans les lieux publics deviendra réalité. C'est une avancée majeure pour la santé publique dans notre pays. Nous ne pouvions continuer à ignorer ces deux chiffres tragiques : chaque année le tabac tue 66 000 fumeurs, et 5 000 personnes sont victimes du tabagisme passif. Après presque un an de concertation, grâce à un véritable débat citoyen avec l'ensemble de la société, grâce à votre mobilisation aussi, les mentalités ont changé. C'est ce qui permet que cette mesure soit acceptable et acceptée, et entre très vite dans le quotidien de nos concitoyens. Dès demain, je vous présenterai la campagne d'information sur sa mise en oeuvre. Certaines entreprises, certains lieux de loisir même, ont d'ores et déjà choisi de devenir non-fumeurs, ce qui augure bien de la suite. Grâce à ce décret, mais aussi grâce à l'aide apportée aux fumeurs qui veulent arrêter, nous nous trouvons à nouveau à la pointe de la lutte contre le tabagisme.
. La prévention, c'est aussi la lutte contre les addictions. Et dans ce domaine, je crois qu'il ne doit y avoir aucun tabou. Le plan de lutte contre les addictions, voulu par le Président de la République et que j'ai présenté le 15 novembre, permet de consacrer 77 millions d'euros par an pendant 5 ans à la création d'un parcours de prise en charge lisible pour toute personne concernée par les addictions.
. Les Etats généraux de l'Alcool dont la synthèse s'est tenue le 5 décembre dernier ont permis de libérer la parole sur les conséquences dramatiques sur la santé et la société de l'alcoolisme. Je tiens à insister sur l'avancée majeure que constitue l'obligation d'apposer le pictogramme d'ici au mois d'octobre 2007 sur le Syndrome d'Alcoolisation foetal sur toute bouteille contenant de l'alcool. Elle place la France en tête des pays européens pour la prévention de l'alcoolisme chez les femmes enceintes.
. Nous disposons en France d'un des meilleurs systèmes de soins au monde. Et ce qui est vrai pour le volet curatif, je veux que cela le devienne pour le volet préventif. « Mieux vaut prévenir que guérir », cela ne me suffit pas, je veux à la fois prévenir et guérir. Cela passe par de nouveaux actes, de nouveaux acteurs et de nouvelles thématiques. De nouveaux actes, avec la prise en charge de l'ostéodensitométrie l'an dernier, celle des consultations bucco-dentaires à 6, 9, 12, 15, 18 ans et de leurs soins de suite, et l'expérimentation de la prise en charge de la consultation de prévention à 35 ans et la consultation gratuite à 70 ans en 2007 ainsi que celle des soins préventifs du pied pour les personnes atteintes de diabète chronique. De nouveaux acteurs, avec des Assises nationales de la prévention qui se sont tenues à la fin de l'année dernière et qui ont permis une véritable mobilisation de l'ensemble des acteurs du système de santé et de représentants de la société civile. De nouvelles thématiques, avec notamment le sommeil, si important pour la santé de tous, et sur lequel je reviendrai dans les tous prochains jours.
. Et prévenir les maladies, c'est aussi rester fidèle au préservatif. Ce n'est pas parce qu'en France on peut vivre aujourd'hui avec le virus du SIDA que l'on ne doit pas rester vigilant. La mise à disposition dès le 1er décembre 2006 des préservatifs à 20 centimes d'euros dans tous les points presse, dans toutes les officines, chez les buralistes, l'installation de distributeurs de préservatifs dans tous les lycées avant la fin du premier trimestre 2007 doivent permettre de faire de l'usage du préservatif un réflexe. Ainsi, ce sont d'ores et déjà les 2/3 des préservatifs mis à disposition chez les marchands de journaux qui ont été vendus. En 2007, nous allons aussi promouvoir davantage le préservatif féminin.
. En 2007, nous continuerons à nous engager sur les grands enjeux de santé publique.
. Le Plan Cancer a permis des avancées considérables dans les domaines de la prévention et du dépistage. 70 % des femmes concernées ont participé en 2006 au dépistage du cancer du sein ; nous voulons porter ce taux à 85 % en 2007. De même, pour le cancer colo-rectal, un dépistage systématique pour les femmes et hommes de 50 et 74 ans a été organisé.
. Nous voulons également changer le regard de la société sur les personnes handicapées, malades ou qui l'ont été. Cela passe par un travail de communication, cela passe aussi par une action énergique de lutte contre les discriminations. Je suis particulièrement heureux de la mise en oeuvre de la convention AERAS, votée sans aucune opposition, qui permettra de faciliter l'accès au crédit et à l'assurance des personnes présentant un risque aggravé de santé, qui ne pouvaient pas vivre comme vous et moi. Nous avons mis un terme à une injustice profonde, et il n'y aura plus de retour en arrière possible sur cette avancée majeure pour tous les patients, anciens patients et leur proches, qui fait de notre pays un pionnier dans ce domaine.
. Vous le savez, nous le savons tous : la prévention, cela passe aussi par la nutrition, qui constitue un des déterminants de santé les plus importants. Pour la première fois, le nouveau Plan national nutrition santé présenté en septembre dernier met en place une stratégie d'ensemble pour que les produits alimentaires soient mieux élaborés par les industriels et que les consommateurs soient
mieux informés et que l'obésité soit mieux prise en charge. Les publicités alimentaires porteront, d'ici quelques semaines, des messages sanitaires, les messages du PNNS. Le décret et son arrêté sont désormais aboutis. Je sais que de nombreux annonceurs de l'alimentaire ont déjà décidé de faire figurer ces messages sanitaires plutôt que de payer une taxe. Je me félicite de cette décision qui montre leur adhésion aux objectifs de santé publique.
J'ai par ailleurs demandé à ce qu'un groupe de travail sur l'image du corps, présidé par les Professeurs Marcel Rufo et Jean-Pierre Poulain, soit constitué. Je l'installerai dans les prochains jours. Au moment où les défilés de mode ont lieu, où les jeunes filles regardent les mannequins, il est nécessaire de s'interroger sur le véritable impact de ces images sur leur comportement alimentaire. C'est pourquoi ce groupe de travail intègre des représentants de consommateurs, des associations de personnes obèses, des représentants d'annonceurs, agences de pubs, mode, journalistes, agences de mannequins, observatoire des discriminations, philosophes spécialistes
des représentations du corps.
La santé des femmes est pour moi une thématique essentielle. J'ai ainsi fait de la lutte contre les mutilations sexuelles féminines un chantier prioritaire. Lever le tabou qui entoure cette violence faite aux femmes, comme nous l'avons fait lors d'un Colloque « Pour en finir avec les mutilations sexuelles féminines » qui s'est tenu à la fin de l'année 2006, c'est déjà avancer et agir. La mise en oeuvre du Plan national d'action pour l'abolition des mutilations sexuelles féminines constituera l'une des priorités en 2007 et s'intègrera dans le Plan Violence et Santé qui sera présenté dans les toutes prochaines semaines.
L'année 2006 aura aussi été marquée par de nombreuses crises sanitaires, qu'il s'agisse du chikungunya, de la dengue ou encore de la canicule. Ne nous y trompons pas : les crises que nous avons traversées et surmontées l'an dernier peuvent se reproduire. Anticipation et transparence pour une meilleure réactivité : tels sont les principes qui ont guidé mon action.
Et même si nous parlons moins en ce moment de grippe aviaire, nous poursuivons nos efforts de préparation à la survenue d'une éventuelle pandémie, grâce à la constitution de stocks de masques et de vaccins. Nous serions d'après certains observateurs parmi les pays les mieux préparés au monde. Mais il n'est pas question de me livrer ici à un exercice d'autosatisfaction, car nous devons poursuivre ces efforts de préparation. La crise de la canicule nous a en effet montré la nécessité de disposer de moyens adéquats pour faire face aux urgences sanitaires. Une proposition de projet de loi déposée par le Sénateur Francis GIRAUD sera examinée demain au Sénat ; elle vise justement à doter l'État de moyens de réaction rapides, en créant un corps de réserve sanitaire, qui permettra de mobiliser en cas de crise des professionnels de santé, retraités et des professionnels en formation.. Et les crises sanitaires ne sont seulement des sujets de santé mais des sujets de société à part entière. Une réflexion doit être menée sur la manière de maintenir une « vie ordinaire en situation extraordinaire ». C'est dans cet esprit que nous avons créé le Comité d'initiative et de vigilance civique (CIVIC), présidé par le Docteur Xavier Emmanuelli, qui aura notamment pour mission de proposer des actions de mobilisation de la société civile dans la perspective d'une crise sanitaire exceptionnelle.
II/ Investir dans notre système de santé est nécessaire, et maintenant possible, parce que nous sommes en train de réussir la réforme de l'assurance maladie, qui est aussi celle de notre système de santé ; une réforme qui bénéficie aux patients comme aux professionnels de santé. La sécurité sociale n'est pas encore tout à fait guérie, mais elle va beaucoup mieux.
La branche maladie continuera son redressement avec un déficit de 3,9 Mdeuros ; le déficit aura été divisé par 4 en 3 ans.
La question est maintenant de savoir comment investir pour améliorer toujours davantage la qualité de notre système de santé.
Ces investissements, ils doivent être au service d'une ambition : dépenser mieux pour soigner mieux, pour améliorer la qualité de soins mais aussi la qualité de vie tant des soignants que des patients. Dépenser mieux pour investir dans les bâtiments, dans les équipements, dans les hommes, aussi bien à l'hôpital qu'en ville.
Grâce à Hôpital 2007, nous disposons du parc immobilier hospitalier le plus moderne d'Europe.
L'autre défi auquel nous voulons faire face, c'est celui de l'informatisation des systèmes de santé.
Dans les établissements de santé, ce sera l'un des volets d'Hôpital 2012, dont je ferai une présentation détaillée le 13 février.
Utile, le Dossier médical personnel va bientôt devenir indispensable, et personne bientôt ne pourra s'en passer. Grâce à l'interopérabilité qu'il doit garantir entre le dossier du patient chez son médecin traitant et le dossier du patient à l'hôpital, ce sont non seulement des économies qui sont réalisées mais c'est surtout la qualité des soins qui est renforcée.
Améliorer la qualité de notre système de soins, c'est aussi s'engager pour la transparence et, j'en ai toujours eu la conviction, la condition indispensable de la confiance ; c'est la vocation du site www.platines.sante.gouv.fr qui permet d'accéder aux fiches individuelles de chaque établissement hospitalier, avec la présence d'indicateurs tels qu'ICALIN - indice composite de lutte contre les infections nosocomiales. Je veux continuer dans cette voie et accélérer les choses, avec la publication de nouveaux indicateurs cette année, que sont l'utilisation des solutions pour le lavage des mains et le taux d'infection au sein des blocs opératoires.
Et dessiner le système de santé de demain, c'est également s'assurer que des professionnels de santé y travailleront efficacement et dans de bonnes conditions, en ville comme à l'hôpital. Ainsi, en raison des départs massifs à la retraite, le nombre de médecins devrait diminuer de près de 10% d'ici 2025, alors même que les besoins de santé sont croissants.
J'avais souhaité lors de la présentation du Plan démographie médicale que la rémunération des médecins exerçant en cabinet de groupe dans les zones à faible densité médicale soit revalorisée de 20%. Enfin l'accord intervenu entre l'UNCAM et les syndicats représentatifs a permis cette revalorisation. En relevant également le numerus clausus à 7000 étudiants, en mettant en place des aides à l'installation, en incitant au maintien ou à la reprise de l'activité les médecins après leur départ à la retraite, nous avons montré que nous savons prendre en compte de façon concrète le problème de la démographie médicale. Et en la matière, je crois bien davantage à l'incitation qu'à la coercition. Mais nous nous devions d'aller plus loin et d'envisager également la démographie des professions hospitalières. C'est tout le sens du Rapport du Professeur Berland qui vient de m'être remis et qui propose des pistes intéressantes pour valoriser les ressources humaines hospitalières.
Ce que je veux dire aux jeunes, c'est « venez travailler à l'hôpital, et restez travailler à l'hôpital ».
Je le dis souvent, à l'hôpital, il faut des bâtiments, des équipements, mais aussi et surtout des personnels. Qui doivent avoir envie d'y travailler. C'est pourquoi nous avons fortement valorisé les professions d'infirmières et d'aides-soignants, financièrement, mais aussi en améliorant leurs conditions de travail. Tel est l'objectif majeur du protocole que j'ai signé en octobre dernier avec
les organisations majoritaires de la fonction publique hospitalière. Cette année, nous voulons faire
davantage connaître la richesse des professions hospitalières grâce à une campagne de communication d'envergure.
Nous voulons aussi donner des perspectives d'évolution de carrière à ces professions, en mettant en oeuvre la valorisation des acquis de l'expérience ou encore les délégations de tâches.
Investir dans les ressources humaines, c'est la clé de la réussite pour notre système de santé.
C'est pourquoi nous avons par exemple décidé de valoriser le métier de médecin généraliste grâce au stage de médecine générale de deuxième cycle, et à la création d'une vraie spécialité de
médecine générale.
Et je n'ai pas parlé de la CMU, de la carte Vitale II, autant de défis que nous avons relevés en 2006 et que nous continuerons à relever en 2007.
Vous l'aurez compris, nous devons savoir investir dans la santé pour relever les défis du futur, et notamment investir dans l'humain. Et cela est valable pour la santé, mais aussi pour la recherche,
pour l'éducation, pour la formation professionnelle. Je crois que c'est là un enjeu central de la campagne présidentielle. Et je veux porter ce sujet dans la campagne présidentielle, c'est aussi la raison pour laquelle je m'y suis autant engagé.
La santé est la 2e préoccupation des Français, tous les sondages le montrent. Alors comment expliquer les silences, les contre-sens, les retours en arrière de certains sur ces sujets cruciaux. Face aux attentes des Français, face aux défis que nous connaissons, la veille sanitaire, la démographie
médiale, la qualité et la sécurité des soins, la réforme de la protection sociale, mais aussi la dépendance - à laquelle je pense tout particulièrement en cette année où la maladie d'Alzheimer est grande cause nationale -, nous avons un bilan, et comme je vous l'ai montré, des projets. Ces projets, je m'emploierai à les mener à bien, comme je l'ai toujours fait depuis ma nomination en juin 2005.
Je vous souhaite à toutes et à tous une belle année 2007, pleine d'espoirs, de projets et de réussites.Source http://www.sante.gouv.fr, le 23 janvier 2007
Nous sommes endeuillés aujourd'hui par la disparition de l'Abbé Pierre. Ce combat pour le logement, ce combat pour la dignité humaine ne peuvent pas cesser avec le décès de l'abbé Pierre. C'est à son action, c'est à sa mobilisation sans faille au service des plus démunis, c'est à cette voix qui porte au coeur de tous nos concitoyens, c'est à cette conscience que nous rendons hommage
aujourd'hui. Très modestement, son message sonne comme un rappel des principes de justice et de solidarité qui doivent toujours nous animer.
Je voulais ensuite vous donner quelques chiffres : depuis le 1er janvier 2006, nous avons répondu à près de 15 000 demandes d'information de journalistes, à un peu plus de 180 interviews, et j'ai participé à 30 conférences de presse. Pour moi, il n'y a ni petit ni grand média, ni petit journaliste ni grand journaliste, il n'y a qu'une volonté d'informer, de faire oeuvre de pédagogie et de transparence. C'est d'ailleurs pourquoi je n'ai jamais refusé une seule interview, pourvu qu'elle ait concerné mon champ de compétence. Le ministère de la santé est un des ministères les plus difficiles qui soit. Mais il en est peu qui permettent d'améliorer aussi concrètement la vie de plus de 63 millions de Français. C'est ce dont je suis particulièrement fier, et que je veux partager avec vous aujourd'hui.
I/ En 2007, il y a du changement dans l'air. Et je pense bien entendu au tabac. Le 1er février 2007, l'interdiction de fumer sera effective dans tous les lieux publics, exceptés les lieux de loisirs qui seront concernés au 1er janvier 2008 : c'est un signe fort du mouvement de fond que nous avons lancé pour faire de notre pays l'un des premiers au monde pour la prévention.
Dans moins de 10 jours maintenant, l'interdiction de fumer dans les lieux publics deviendra réalité. C'est une avancée majeure pour la santé publique dans notre pays. Nous ne pouvions continuer à ignorer ces deux chiffres tragiques : chaque année le tabac tue 66 000 fumeurs, et 5 000 personnes sont victimes du tabagisme passif. Après presque un an de concertation, grâce à un véritable débat citoyen avec l'ensemble de la société, grâce à votre mobilisation aussi, les mentalités ont changé. C'est ce qui permet que cette mesure soit acceptable et acceptée, et entre très vite dans le quotidien de nos concitoyens. Dès demain, je vous présenterai la campagne d'information sur sa mise en oeuvre. Certaines entreprises, certains lieux de loisir même, ont d'ores et déjà choisi de devenir non-fumeurs, ce qui augure bien de la suite. Grâce à ce décret, mais aussi grâce à l'aide apportée aux fumeurs qui veulent arrêter, nous nous trouvons à nouveau à la pointe de la lutte contre le tabagisme.
. La prévention, c'est aussi la lutte contre les addictions. Et dans ce domaine, je crois qu'il ne doit y avoir aucun tabou. Le plan de lutte contre les addictions, voulu par le Président de la République et que j'ai présenté le 15 novembre, permet de consacrer 77 millions d'euros par an pendant 5 ans à la création d'un parcours de prise en charge lisible pour toute personne concernée par les addictions.
. Les Etats généraux de l'Alcool dont la synthèse s'est tenue le 5 décembre dernier ont permis de libérer la parole sur les conséquences dramatiques sur la santé et la société de l'alcoolisme. Je tiens à insister sur l'avancée majeure que constitue l'obligation d'apposer le pictogramme d'ici au mois d'octobre 2007 sur le Syndrome d'Alcoolisation foetal sur toute bouteille contenant de l'alcool. Elle place la France en tête des pays européens pour la prévention de l'alcoolisme chez les femmes enceintes.
. Nous disposons en France d'un des meilleurs systèmes de soins au monde. Et ce qui est vrai pour le volet curatif, je veux que cela le devienne pour le volet préventif. « Mieux vaut prévenir que guérir », cela ne me suffit pas, je veux à la fois prévenir et guérir. Cela passe par de nouveaux actes, de nouveaux acteurs et de nouvelles thématiques. De nouveaux actes, avec la prise en charge de l'ostéodensitométrie l'an dernier, celle des consultations bucco-dentaires à 6, 9, 12, 15, 18 ans et de leurs soins de suite, et l'expérimentation de la prise en charge de la consultation de prévention à 35 ans et la consultation gratuite à 70 ans en 2007 ainsi que celle des soins préventifs du pied pour les personnes atteintes de diabète chronique. De nouveaux acteurs, avec des Assises nationales de la prévention qui se sont tenues à la fin de l'année dernière et qui ont permis une véritable mobilisation de l'ensemble des acteurs du système de santé et de représentants de la société civile. De nouvelles thématiques, avec notamment le sommeil, si important pour la santé de tous, et sur lequel je reviendrai dans les tous prochains jours.
. Et prévenir les maladies, c'est aussi rester fidèle au préservatif. Ce n'est pas parce qu'en France on peut vivre aujourd'hui avec le virus du SIDA que l'on ne doit pas rester vigilant. La mise à disposition dès le 1er décembre 2006 des préservatifs à 20 centimes d'euros dans tous les points presse, dans toutes les officines, chez les buralistes, l'installation de distributeurs de préservatifs dans tous les lycées avant la fin du premier trimestre 2007 doivent permettre de faire de l'usage du préservatif un réflexe. Ainsi, ce sont d'ores et déjà les 2/3 des préservatifs mis à disposition chez les marchands de journaux qui ont été vendus. En 2007, nous allons aussi promouvoir davantage le préservatif féminin.
. En 2007, nous continuerons à nous engager sur les grands enjeux de santé publique.
. Le Plan Cancer a permis des avancées considérables dans les domaines de la prévention et du dépistage. 70 % des femmes concernées ont participé en 2006 au dépistage du cancer du sein ; nous voulons porter ce taux à 85 % en 2007. De même, pour le cancer colo-rectal, un dépistage systématique pour les femmes et hommes de 50 et 74 ans a été organisé.
. Nous voulons également changer le regard de la société sur les personnes handicapées, malades ou qui l'ont été. Cela passe par un travail de communication, cela passe aussi par une action énergique de lutte contre les discriminations. Je suis particulièrement heureux de la mise en oeuvre de la convention AERAS, votée sans aucune opposition, qui permettra de faciliter l'accès au crédit et à l'assurance des personnes présentant un risque aggravé de santé, qui ne pouvaient pas vivre comme vous et moi. Nous avons mis un terme à une injustice profonde, et il n'y aura plus de retour en arrière possible sur cette avancée majeure pour tous les patients, anciens patients et leur proches, qui fait de notre pays un pionnier dans ce domaine.
. Vous le savez, nous le savons tous : la prévention, cela passe aussi par la nutrition, qui constitue un des déterminants de santé les plus importants. Pour la première fois, le nouveau Plan national nutrition santé présenté en septembre dernier met en place une stratégie d'ensemble pour que les produits alimentaires soient mieux élaborés par les industriels et que les consommateurs soient
mieux informés et que l'obésité soit mieux prise en charge. Les publicités alimentaires porteront, d'ici quelques semaines, des messages sanitaires, les messages du PNNS. Le décret et son arrêté sont désormais aboutis. Je sais que de nombreux annonceurs de l'alimentaire ont déjà décidé de faire figurer ces messages sanitaires plutôt que de payer une taxe. Je me félicite de cette décision qui montre leur adhésion aux objectifs de santé publique.
J'ai par ailleurs demandé à ce qu'un groupe de travail sur l'image du corps, présidé par les Professeurs Marcel Rufo et Jean-Pierre Poulain, soit constitué. Je l'installerai dans les prochains jours. Au moment où les défilés de mode ont lieu, où les jeunes filles regardent les mannequins, il est nécessaire de s'interroger sur le véritable impact de ces images sur leur comportement alimentaire. C'est pourquoi ce groupe de travail intègre des représentants de consommateurs, des associations de personnes obèses, des représentants d'annonceurs, agences de pubs, mode, journalistes, agences de mannequins, observatoire des discriminations, philosophes spécialistes
des représentations du corps.
La santé des femmes est pour moi une thématique essentielle. J'ai ainsi fait de la lutte contre les mutilations sexuelles féminines un chantier prioritaire. Lever le tabou qui entoure cette violence faite aux femmes, comme nous l'avons fait lors d'un Colloque « Pour en finir avec les mutilations sexuelles féminines » qui s'est tenu à la fin de l'année 2006, c'est déjà avancer et agir. La mise en oeuvre du Plan national d'action pour l'abolition des mutilations sexuelles féminines constituera l'une des priorités en 2007 et s'intègrera dans le Plan Violence et Santé qui sera présenté dans les toutes prochaines semaines.
L'année 2006 aura aussi été marquée par de nombreuses crises sanitaires, qu'il s'agisse du chikungunya, de la dengue ou encore de la canicule. Ne nous y trompons pas : les crises que nous avons traversées et surmontées l'an dernier peuvent se reproduire. Anticipation et transparence pour une meilleure réactivité : tels sont les principes qui ont guidé mon action.
Et même si nous parlons moins en ce moment de grippe aviaire, nous poursuivons nos efforts de préparation à la survenue d'une éventuelle pandémie, grâce à la constitution de stocks de masques et de vaccins. Nous serions d'après certains observateurs parmi les pays les mieux préparés au monde. Mais il n'est pas question de me livrer ici à un exercice d'autosatisfaction, car nous devons poursuivre ces efforts de préparation. La crise de la canicule nous a en effet montré la nécessité de disposer de moyens adéquats pour faire face aux urgences sanitaires. Une proposition de projet de loi déposée par le Sénateur Francis GIRAUD sera examinée demain au Sénat ; elle vise justement à doter l'État de moyens de réaction rapides, en créant un corps de réserve sanitaire, qui permettra de mobiliser en cas de crise des professionnels de santé, retraités et des professionnels en formation.. Et les crises sanitaires ne sont seulement des sujets de santé mais des sujets de société à part entière. Une réflexion doit être menée sur la manière de maintenir une « vie ordinaire en situation extraordinaire ». C'est dans cet esprit que nous avons créé le Comité d'initiative et de vigilance civique (CIVIC), présidé par le Docteur Xavier Emmanuelli, qui aura notamment pour mission de proposer des actions de mobilisation de la société civile dans la perspective d'une crise sanitaire exceptionnelle.
II/ Investir dans notre système de santé est nécessaire, et maintenant possible, parce que nous sommes en train de réussir la réforme de l'assurance maladie, qui est aussi celle de notre système de santé ; une réforme qui bénéficie aux patients comme aux professionnels de santé. La sécurité sociale n'est pas encore tout à fait guérie, mais elle va beaucoup mieux.
La branche maladie continuera son redressement avec un déficit de 3,9 Mdeuros ; le déficit aura été divisé par 4 en 3 ans.
La question est maintenant de savoir comment investir pour améliorer toujours davantage la qualité de notre système de santé.
Ces investissements, ils doivent être au service d'une ambition : dépenser mieux pour soigner mieux, pour améliorer la qualité de soins mais aussi la qualité de vie tant des soignants que des patients. Dépenser mieux pour investir dans les bâtiments, dans les équipements, dans les hommes, aussi bien à l'hôpital qu'en ville.
Grâce à Hôpital 2007, nous disposons du parc immobilier hospitalier le plus moderne d'Europe.
L'autre défi auquel nous voulons faire face, c'est celui de l'informatisation des systèmes de santé.
Dans les établissements de santé, ce sera l'un des volets d'Hôpital 2012, dont je ferai une présentation détaillée le 13 février.
Utile, le Dossier médical personnel va bientôt devenir indispensable, et personne bientôt ne pourra s'en passer. Grâce à l'interopérabilité qu'il doit garantir entre le dossier du patient chez son médecin traitant et le dossier du patient à l'hôpital, ce sont non seulement des économies qui sont réalisées mais c'est surtout la qualité des soins qui est renforcée.
Améliorer la qualité de notre système de soins, c'est aussi s'engager pour la transparence et, j'en ai toujours eu la conviction, la condition indispensable de la confiance ; c'est la vocation du site www.platines.sante.gouv.fr qui permet d'accéder aux fiches individuelles de chaque établissement hospitalier, avec la présence d'indicateurs tels qu'ICALIN - indice composite de lutte contre les infections nosocomiales. Je veux continuer dans cette voie et accélérer les choses, avec la publication de nouveaux indicateurs cette année, que sont l'utilisation des solutions pour le lavage des mains et le taux d'infection au sein des blocs opératoires.
Et dessiner le système de santé de demain, c'est également s'assurer que des professionnels de santé y travailleront efficacement et dans de bonnes conditions, en ville comme à l'hôpital. Ainsi, en raison des départs massifs à la retraite, le nombre de médecins devrait diminuer de près de 10% d'ici 2025, alors même que les besoins de santé sont croissants.
J'avais souhaité lors de la présentation du Plan démographie médicale que la rémunération des médecins exerçant en cabinet de groupe dans les zones à faible densité médicale soit revalorisée de 20%. Enfin l'accord intervenu entre l'UNCAM et les syndicats représentatifs a permis cette revalorisation. En relevant également le numerus clausus à 7000 étudiants, en mettant en place des aides à l'installation, en incitant au maintien ou à la reprise de l'activité les médecins après leur départ à la retraite, nous avons montré que nous savons prendre en compte de façon concrète le problème de la démographie médicale. Et en la matière, je crois bien davantage à l'incitation qu'à la coercition. Mais nous nous devions d'aller plus loin et d'envisager également la démographie des professions hospitalières. C'est tout le sens du Rapport du Professeur Berland qui vient de m'être remis et qui propose des pistes intéressantes pour valoriser les ressources humaines hospitalières.
Ce que je veux dire aux jeunes, c'est « venez travailler à l'hôpital, et restez travailler à l'hôpital ».
Je le dis souvent, à l'hôpital, il faut des bâtiments, des équipements, mais aussi et surtout des personnels. Qui doivent avoir envie d'y travailler. C'est pourquoi nous avons fortement valorisé les professions d'infirmières et d'aides-soignants, financièrement, mais aussi en améliorant leurs conditions de travail. Tel est l'objectif majeur du protocole que j'ai signé en octobre dernier avec
les organisations majoritaires de la fonction publique hospitalière. Cette année, nous voulons faire
davantage connaître la richesse des professions hospitalières grâce à une campagne de communication d'envergure.
Nous voulons aussi donner des perspectives d'évolution de carrière à ces professions, en mettant en oeuvre la valorisation des acquis de l'expérience ou encore les délégations de tâches.
Investir dans les ressources humaines, c'est la clé de la réussite pour notre système de santé.
C'est pourquoi nous avons par exemple décidé de valoriser le métier de médecin généraliste grâce au stage de médecine générale de deuxième cycle, et à la création d'une vraie spécialité de
médecine générale.
Et je n'ai pas parlé de la CMU, de la carte Vitale II, autant de défis que nous avons relevés en 2006 et que nous continuerons à relever en 2007.
Vous l'aurez compris, nous devons savoir investir dans la santé pour relever les défis du futur, et notamment investir dans l'humain. Et cela est valable pour la santé, mais aussi pour la recherche,
pour l'éducation, pour la formation professionnelle. Je crois que c'est là un enjeu central de la campagne présidentielle. Et je veux porter ce sujet dans la campagne présidentielle, c'est aussi la raison pour laquelle je m'y suis autant engagé.
La santé est la 2e préoccupation des Français, tous les sondages le montrent. Alors comment expliquer les silences, les contre-sens, les retours en arrière de certains sur ces sujets cruciaux. Face aux attentes des Français, face aux défis que nous connaissons, la veille sanitaire, la démographie
médiale, la qualité et la sécurité des soins, la réforme de la protection sociale, mais aussi la dépendance - à laquelle je pense tout particulièrement en cette année où la maladie d'Alzheimer est grande cause nationale -, nous avons un bilan, et comme je vous l'ai montré, des projets. Ces projets, je m'emploierai à les mener à bien, comme je l'ai toujours fait depuis ma nomination en juin 2005.
Je vous souhaite à toutes et à tous une belle année 2007, pleine d'espoirs, de projets et de réussites.Source http://www.sante.gouv.fr, le 23 janvier 2007