Texte intégral
J.-P. Elkabbach La majorité plurielle se réunit dans quatre jours, c'est important pour elle. C'est un sommet que vous aviez réclamé et qui a failli ne pas avoir lieu, il a lieu. La majorité n'est-elle pas comme l'Erika et l'Ievoli Sun avant de couler : rouillée ?
- "Non, je ne crois pas. Mais ce qui est certain, puisque vous avez une métaphore liée à la navigation, je crois qu'il faut qu'elle affirme bien son cap à gauche, c'est évident. C'est pour cela que j'ai demandé, effectivement, au mois de septembre, qu'il y ait vite un sommet des formations de la gauche plurielle parce qu'il y avait - et à mon avis ce n'était pas seulement conjoncturel - des attentes qui s'exprimaient et des déceptions qui pouvaient apparaître chez les Français par rapport à cette gauche plurielle."
D'autant plus que le port électoral est loin et que la mer sera mauvaise.
- "Et que nous sommes dans une situation où la croissance est revenue, on verra combien de temps elle durera, je souhaite qu'elle dure, mais elle est revenue. Incontestablement, les Françaises et les Français n'ont pas le sentiment que les fruits de cette croissance sont répartis correctement. Quand on est un Gouvernement de gauche, lorsqu'on a une majorité de gauche, il faut quand même voir si les bénéfices de la croissance vont plus au capital ou plus au travail. J'ai le sentiment, pour le moment, qu'ils ne vont pas suffisamment au travail."
L'objectif est de tenir d'ici à l'avant-présidentielle ou législative ou commencer à préparer 2002, 2004, 2007 ... ?
- "Non. Ce qui est maintenant nécessaire avec ce sommet de la gauche qui je crois va apporter de premières réponses importantes, c'est effectivement que, tout de suite, maintenant, jusqu'à 2002 des mesures significatives soient prises, qu'elles montrent que le cap est bien gardé à gauche et qu'il doit même s'accentuer. Ensuite, si jamais et par malheur, on voulait déjà s'enfermer dans une sorte de programmation électorale, si on voulait que la gauche plurielle soit une sorte de machine électorale, on serait alors à côté de la plaque ! La gauche plurielle, ce n'est pas une mécanique pour gagner les élections ou pour faire élire un président de la République."
Pas pour les perdre non plus ?
- "C'est pas non plus pour les perdre, mais c'est pour une logique politique, pour une dynamique politique, une dynamique de progrès. Il faut donc que cela soit affirmé tous les jours pour les Français."
Est-ce que plus ça va, plus les surenchères des partenaires s'accumulent, vous ne créez pas une sorte de bric-à-brac électoral qui vous affaiblit ?
- "Non, je ne crois pas. Il y a au contraire l'expression d'une diversité. Dans d'autres périodes, on dissimulait les désaccords et on valorisait dans une autosatisfaction générale ce qui nous unissait. Là, il y a ce qui nous unit, ce qui doit nous unir dans les actes. Et puis, il ne faut pas dissimuler qu'il y a une diversité. Par exemple, les Verts et les communistes sont pour une dose de proportionnelle que refuse pour le moment le Parti socialiste avant les législatives. Il y a la nécessité d'augmenter un certain nombre de salaires, de minima."
Sur le fond, vous vous sentez - puisque vous avez donné des noms - plus proche du PS de F. Hollande ou des Verts de D. Voynet ?
- "Nous sommes dans une diversité où chacun apporte. Le Parti socialiste, je ne me sens pas proche de lui quand il a une attitude hégémonique. Quand les Verts ont des positions de rejet d'une partie des partenaires, je ne peux pas non plus être d'accord. Il y a donc une diversité qu'il faut faire vivre. Ce n'est pas simple, mais je crois que cette diversité, cette gauche plurielle a au moins le mérite d'exister. Il faut qu'elle garde bien son cap."
Encore une question de forme pour qu'on comprenne bien : vous préparez un accord avec les partis de la gauche. En quoi cela concerne-t-il L. Jospin, en quoi peut-il être engagé ?
- "Mais L. Jospin, son Gouvernement - avec tout le respect que j'ai pour L. Jospin et les membres du Gouvernement - n'existe que parce qu'il y a des formations de gauche qui sont unies dans la gauche plurielle. Il n'y a pas d'homme providentiel de la gauche plurielle. Il y a une démarche générale de gauche qui est affirmée dans la diversité et qui permet qu'un Gouvernement et une majorité mettent en oeuvre aujourd'hui une politique de gauche en France."
D'accord. Mais est-ce que vous ne vous dites pas de temps en temps : que serait le Parti communiste sans Jospin et les siens ?
- "Non. Je me dis aussi : que serait Jospin sans le Parti communiste ? Il n'y a pas de majorité en France, tout le monde le sait, sans le Parti communiste. Donc, et c'est évident que l'on pèse de notre poids dans cette affaire."
Deux ou trois exemples. F. Hollande dit : "Le Smic sera indexé sur la croissance."
- "On ne peut pas seulement avoir cette formule. Il faut, premièrement, qu'il y ait cette indexation mais qu'elle ne soit pas défavorable lorsque la croissance chute. Mais il faut surtout qu'il y ait rapidement une augmentation du Smic."
Quand et combien ?
- "Il faut que cela soit rapide et qu'elle soit suffisamment significative pour entraîner la hausse des salaires. Car l'essentiel de la hausse des salaires, ce n'est pas seulement dans les salaires d'Etat - encore qu'il faut augmenter ceux de la fonction publique -, mais c'est que le patronat, aujourd'hui, doit faire notamment dans les entreprises privées, avec les bénéfices qui grandissent et qu'il ne répartit pas."
Deuxième exemple : vous demandez, comme chaque année, une augmentation des minima sociaux en fin d'année.
- "Oui, c'est impératif. Nous sommes dans un pays où le minimum vital n'est pas atteint pour des millions de personnes. Il est de l'honneur de la gauche de tendre à atteindre ce minima. Il y a effectivement la nécessité d'augmenter sensiblement - j'en fais une affaire de principe - avant la fin de l'année, ces minima sociaux."
Vous ne chargez pas trop la barque ?
- "Quelle est la "barque" ? Sur la barque, il y a de grands profits, des bénéfices, une croissance... L'essentiel est de savoir si la barque ne va pas pencher trop favorablement du côté du capital, et oublier les exclus, les gens modestes, oublier le peuple dans ce pays."
E. Guigou a succédé à M. Aubry. Comment jugez-vous ses débuts ?
- "Pour le moment, je vois qu'il y a toute une série de dispositions qui assure une continuité. Même dans le débat sur le financement de la sécurité sociale, elle a entendu un certain nombre de remarques - pas suffisamment."
Concernant votre procès : vous ne pouviez pas, et d'ailleurs, vous ne vouliez pas échapper à la justice. Il y a eu un procès spectaculaire, raté. Quelles leçons en tirez-vous, pour vous, pour les autres justiciables et les hommes politiques ?
- "Ce procès, j'y suis allé avec la volonté que la justice passe, c'est essentiel. Nous sommes dans un Etat de droit, et c'est à la justice d'apporter un certain nombre de réponses aux questions. Je dis "oui" à la justice, mais à une justice équitable, impartiale. J'ai eu le sentiment dans ce procès - sentiment partagé par beaucoup d'observateurs - qu'effectivement, on voulait absolument que les partis politiques, et le Parti Communiste en particulier, rentrent dans une sorte de grille de fonctionnement en matière de financement qui ne correspondait pas..."
Voulez-vous dire qu'il n'y a pas de vraie justice pour les politiques ?
"Pour ce qui me concerne, il y a eu une décision prise par le premier président de la cour d'appel de Paris - un des plus grands magistrats du pays - disant qu'il y avait un doute sur l'équité de ce procès, et qu'il fallait récuser le tribunal. Je n'ai pas souhaité que le tribunal soit inefficace, je n'ai souhaité ce fiasco judiciaire. C'est la justice elle-même qui, par la décision du premier président, est confirmée dans son autorité.
A travers ce qui vous est arrivé, pensez-vous qu'il y a un problème de l'institution judiciaire en France ?
- "Il y a un vrai problème de l'institution judiciaire, il y a nécessité de poursuivre les réformes profondes au niveau institutionnel. La justice doit avoir les moyens, en toute équité, de passer. Mais - je le répète - en toute équité. Il ne faut pas que la justice imagine un instant qu'elle peut prendre une décision avant d'avoir juger. J'avais le sentiment dans ce procès que, quoi que je dise, apportant tous les jours des preuves qui au fur et à mesure étaient mises en cause."
Vous avez le sentiment d'avoir été victime d'un préjudice moral ? Il n'y aura pas de procès Hue ?
- "Je ne dis pas cela ! Je dis que, parce que nous sommes dans un Etat de droit, il faudra bien que le préjudice moral qui a entraîné le dysfonctionnement de la justice à mon égard, et que je n'ai pas moi-même organisé, soit pris en compte. Il faut que la justice puisse, en toutes circonstances, passer pour le bien de la démocratie. Mais encore faut-il qu'elle ne soit pas entravée, bardée d'idées préconçues - pour certains, je ne généralise pas. Il faut qu'on juge les politiques comme les autres. On a dit que les politiques veulent être privilégiés, ne veulent pas être comme les autres citoyens... Là, en l'occurrence, il ne faut pas qu'ils soient moins bien traités que la moyenne des citoyens."
Vous voulez un grand débat sur la justice au moment des élections législatives et présidentielles ?
- "Il faudra ce débat, il est incontournable."
Avez-vous été meurtri par cela ?
- "J'ai souffert."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 3 novembre 2000)
- "Non, je ne crois pas. Mais ce qui est certain, puisque vous avez une métaphore liée à la navigation, je crois qu'il faut qu'elle affirme bien son cap à gauche, c'est évident. C'est pour cela que j'ai demandé, effectivement, au mois de septembre, qu'il y ait vite un sommet des formations de la gauche plurielle parce qu'il y avait - et à mon avis ce n'était pas seulement conjoncturel - des attentes qui s'exprimaient et des déceptions qui pouvaient apparaître chez les Français par rapport à cette gauche plurielle."
D'autant plus que le port électoral est loin et que la mer sera mauvaise.
- "Et que nous sommes dans une situation où la croissance est revenue, on verra combien de temps elle durera, je souhaite qu'elle dure, mais elle est revenue. Incontestablement, les Françaises et les Français n'ont pas le sentiment que les fruits de cette croissance sont répartis correctement. Quand on est un Gouvernement de gauche, lorsqu'on a une majorité de gauche, il faut quand même voir si les bénéfices de la croissance vont plus au capital ou plus au travail. J'ai le sentiment, pour le moment, qu'ils ne vont pas suffisamment au travail."
L'objectif est de tenir d'ici à l'avant-présidentielle ou législative ou commencer à préparer 2002, 2004, 2007 ... ?
- "Non. Ce qui est maintenant nécessaire avec ce sommet de la gauche qui je crois va apporter de premières réponses importantes, c'est effectivement que, tout de suite, maintenant, jusqu'à 2002 des mesures significatives soient prises, qu'elles montrent que le cap est bien gardé à gauche et qu'il doit même s'accentuer. Ensuite, si jamais et par malheur, on voulait déjà s'enfermer dans une sorte de programmation électorale, si on voulait que la gauche plurielle soit une sorte de machine électorale, on serait alors à côté de la plaque ! La gauche plurielle, ce n'est pas une mécanique pour gagner les élections ou pour faire élire un président de la République."
Pas pour les perdre non plus ?
- "C'est pas non plus pour les perdre, mais c'est pour une logique politique, pour une dynamique politique, une dynamique de progrès. Il faut donc que cela soit affirmé tous les jours pour les Français."
Est-ce que plus ça va, plus les surenchères des partenaires s'accumulent, vous ne créez pas une sorte de bric-à-brac électoral qui vous affaiblit ?
- "Non, je ne crois pas. Il y a au contraire l'expression d'une diversité. Dans d'autres périodes, on dissimulait les désaccords et on valorisait dans une autosatisfaction générale ce qui nous unissait. Là, il y a ce qui nous unit, ce qui doit nous unir dans les actes. Et puis, il ne faut pas dissimuler qu'il y a une diversité. Par exemple, les Verts et les communistes sont pour une dose de proportionnelle que refuse pour le moment le Parti socialiste avant les législatives. Il y a la nécessité d'augmenter un certain nombre de salaires, de minima."
Sur le fond, vous vous sentez - puisque vous avez donné des noms - plus proche du PS de F. Hollande ou des Verts de D. Voynet ?
- "Nous sommes dans une diversité où chacun apporte. Le Parti socialiste, je ne me sens pas proche de lui quand il a une attitude hégémonique. Quand les Verts ont des positions de rejet d'une partie des partenaires, je ne peux pas non plus être d'accord. Il y a donc une diversité qu'il faut faire vivre. Ce n'est pas simple, mais je crois que cette diversité, cette gauche plurielle a au moins le mérite d'exister. Il faut qu'elle garde bien son cap."
Encore une question de forme pour qu'on comprenne bien : vous préparez un accord avec les partis de la gauche. En quoi cela concerne-t-il L. Jospin, en quoi peut-il être engagé ?
- "Mais L. Jospin, son Gouvernement - avec tout le respect que j'ai pour L. Jospin et les membres du Gouvernement - n'existe que parce qu'il y a des formations de gauche qui sont unies dans la gauche plurielle. Il n'y a pas d'homme providentiel de la gauche plurielle. Il y a une démarche générale de gauche qui est affirmée dans la diversité et qui permet qu'un Gouvernement et une majorité mettent en oeuvre aujourd'hui une politique de gauche en France."
D'accord. Mais est-ce que vous ne vous dites pas de temps en temps : que serait le Parti communiste sans Jospin et les siens ?
- "Non. Je me dis aussi : que serait Jospin sans le Parti communiste ? Il n'y a pas de majorité en France, tout le monde le sait, sans le Parti communiste. Donc, et c'est évident que l'on pèse de notre poids dans cette affaire."
Deux ou trois exemples. F. Hollande dit : "Le Smic sera indexé sur la croissance."
- "On ne peut pas seulement avoir cette formule. Il faut, premièrement, qu'il y ait cette indexation mais qu'elle ne soit pas défavorable lorsque la croissance chute. Mais il faut surtout qu'il y ait rapidement une augmentation du Smic."
Quand et combien ?
- "Il faut que cela soit rapide et qu'elle soit suffisamment significative pour entraîner la hausse des salaires. Car l'essentiel de la hausse des salaires, ce n'est pas seulement dans les salaires d'Etat - encore qu'il faut augmenter ceux de la fonction publique -, mais c'est que le patronat, aujourd'hui, doit faire notamment dans les entreprises privées, avec les bénéfices qui grandissent et qu'il ne répartit pas."
Deuxième exemple : vous demandez, comme chaque année, une augmentation des minima sociaux en fin d'année.
- "Oui, c'est impératif. Nous sommes dans un pays où le minimum vital n'est pas atteint pour des millions de personnes. Il est de l'honneur de la gauche de tendre à atteindre ce minima. Il y a effectivement la nécessité d'augmenter sensiblement - j'en fais une affaire de principe - avant la fin de l'année, ces minima sociaux."
Vous ne chargez pas trop la barque ?
- "Quelle est la "barque" ? Sur la barque, il y a de grands profits, des bénéfices, une croissance... L'essentiel est de savoir si la barque ne va pas pencher trop favorablement du côté du capital, et oublier les exclus, les gens modestes, oublier le peuple dans ce pays."
E. Guigou a succédé à M. Aubry. Comment jugez-vous ses débuts ?
- "Pour le moment, je vois qu'il y a toute une série de dispositions qui assure une continuité. Même dans le débat sur le financement de la sécurité sociale, elle a entendu un certain nombre de remarques - pas suffisamment."
Concernant votre procès : vous ne pouviez pas, et d'ailleurs, vous ne vouliez pas échapper à la justice. Il y a eu un procès spectaculaire, raté. Quelles leçons en tirez-vous, pour vous, pour les autres justiciables et les hommes politiques ?
- "Ce procès, j'y suis allé avec la volonté que la justice passe, c'est essentiel. Nous sommes dans un Etat de droit, et c'est à la justice d'apporter un certain nombre de réponses aux questions. Je dis "oui" à la justice, mais à une justice équitable, impartiale. J'ai eu le sentiment dans ce procès - sentiment partagé par beaucoup d'observateurs - qu'effectivement, on voulait absolument que les partis politiques, et le Parti Communiste en particulier, rentrent dans une sorte de grille de fonctionnement en matière de financement qui ne correspondait pas..."
Voulez-vous dire qu'il n'y a pas de vraie justice pour les politiques ?
"Pour ce qui me concerne, il y a eu une décision prise par le premier président de la cour d'appel de Paris - un des plus grands magistrats du pays - disant qu'il y avait un doute sur l'équité de ce procès, et qu'il fallait récuser le tribunal. Je n'ai pas souhaité que le tribunal soit inefficace, je n'ai souhaité ce fiasco judiciaire. C'est la justice elle-même qui, par la décision du premier président, est confirmée dans son autorité.
A travers ce qui vous est arrivé, pensez-vous qu'il y a un problème de l'institution judiciaire en France ?
- "Il y a un vrai problème de l'institution judiciaire, il y a nécessité de poursuivre les réformes profondes au niveau institutionnel. La justice doit avoir les moyens, en toute équité, de passer. Mais - je le répète - en toute équité. Il ne faut pas que la justice imagine un instant qu'elle peut prendre une décision avant d'avoir juger. J'avais le sentiment dans ce procès que, quoi que je dise, apportant tous les jours des preuves qui au fur et à mesure étaient mises en cause."
Vous avez le sentiment d'avoir été victime d'un préjudice moral ? Il n'y aura pas de procès Hue ?
- "Je ne dis pas cela ! Je dis que, parce que nous sommes dans un Etat de droit, il faudra bien que le préjudice moral qui a entraîné le dysfonctionnement de la justice à mon égard, et que je n'ai pas moi-même organisé, soit pris en compte. Il faut que la justice puisse, en toutes circonstances, passer pour le bien de la démocratie. Mais encore faut-il qu'elle ne soit pas entravée, bardée d'idées préconçues - pour certains, je ne généralise pas. Il faut qu'on juge les politiques comme les autres. On a dit que les politiques veulent être privilégiés, ne veulent pas être comme les autres citoyens... Là, en l'occurrence, il ne faut pas qu'ils soient moins bien traités que la moyenne des citoyens."
Vous voulez un grand débat sur la justice au moment des élections législatives et présidentielles ?
- "Il faudra ce débat, il est incontournable."
Avez-vous été meurtri par cela ?
- "J'ai souffert."
(Source http://sig.premier-ministre.gouv.fr, le 3 novembre 2000)