Texte intégral
Roland Sicard - Bonjour Ségolène Royal.
Ségolène Royal - Bonjour.
Roland Sicard - On va parler évidemment de la campagne électorale, mais je voudrais d'abord revenir sur cette information concernant l'ancien Pdg d'Eads, Noël Forgeard, on appris ce matin qu'il était parti avec de très grosses indemnités. Qu'est-ce que vous pensez de ces parachutes en or ?
Ségolène Royal - C'est une provocation. Vous savez que j'aie rencontré avec les huit présidents de région qui sont concernés par les suppressions d'emplois et à Airbus les salariés de cette entreprise qui eux vivent le désespoir, les suppressions d'emplois, la fragilisation de leur famille, leur mise en cause personnelle, bref tout ce à quoi conduisent les suppressions brutales d'emplois dans cette entreprise, et donc c'est un scandale, c'est une provocation, surtout dans cette entreprise où l'Etat est actionnaire, donc l'Etat aurait très bien pu s'opposer à cette façon de faire. Donc, si je suis élue...
Roland Sicard - ... justement...
Ségolène Royal - ... je vais vous dire, si je suis élue...
Roland Sicard - ... voilà, si vous êtes élue qu'est-ce que vous faites contre les parachutes en or ?
Ségolène Royal - Si je suis élue présidente de la République, d'abord dans les entreprises où l'Etat est actionnaire l'Etat exercera ses responsabilités, c'est-à-dire rendra public la rémunération des hauts dirigeants, des entreprises, comme cela se fait dans les pays du nord de l'Europe. Ensuite, l'Etat mettra en place de vraies politiques industrielles et ne tolérera pas que des dirigeants qui ont échoué partent avec la caisse, si j'ose dire, tandis que des salariés qui ne sont pour rien sur les difficultés de l'entreprise, eux, paient les pots cassés par la précarité, par le chômage et par les difficultés personnelles. Donc, je crois que la France a besoin aujourd'hui d'un changement, d'un vrai changement, et une fois de plus cet exemple le montre, cruellement d'ailleurs pour les salariés, et c'est pourquoi il faut mettre fin à ce système ultralibéral qui fait que ce sont toujours les salariés dans la politique que la droite a menée qui paient les difficultés des entreprises, et les erreurs surtout du patronat. Mais vous savez que nous sommes intervenus, nous avons mis l'entreprise devant ses responsabilités, les présidents de région socialistes ont protesté, ont même proposé de revenir au capital de l'entreprise. La droite nous a dit à un moment que cela ne servait à rien. J'observe que depuis que nous avons fait un rapport de force presque moral, finalement, à l'égard de la responsabilité d'une entreprise sur les territoires, l'actionnaire privé, Lagardère, a décidé de rester, le plan a été revu, mais compte tenu de cette information qui est publiée aujourd'hui moi je demande aux dirigeants d'Airbus de retirer la totalité de ce plan pour que nous mettions à plat les stratégies industrielles et la façon dont sont justifiées les suppressions d'emplois, est-ce que ce sont des licenciements boursiers ou est-ce que ce sont des licenciements qui sont justifiés par des stratégies industrielles ? Ce que finalement cette information tendrait à prouver que c'est la première hypothèse qui est finalement la bonne.
Roland Sicard - Hier, Nicolas Sarkozy était à cette table et je lui ai demandé s'il pensait qu'il serait dans un mois président de la République. Est-ce que vous vous dites, « dans un mois, je serai présidente de la République » ?
Ségolène Royal - Il y a encore beaucoup d'électeurs indécis et moi je respecte cette indécision parce qu'ils savent que c'est une page de l'histoire de France qui est en train de s'écrire, les Français regardent aujourd'hui, ils comparent. Je crois que les valeurs que je défends correspondent à ce dont la France a besoin aujourd'hui, et ce ne sont pas des valeurs que j'invente pour des raisons de campagne électorale. J'y crois depuis toujours. Je crois que la justice est source d'efficacité pour un pays, je pense que les désordres auxquels nous assistons aujourd'hui, les désordres dans le domaine du pouvoir d'achat, du chômage, des violences quotidiennes, de la vie chère, les désordres de l'échec scolaire, tout cela n'est pas une fatalité, qu'il y a des solutions. Il faut donc remettre de l'ordre juste, c'est-à-dire...
Roland Sicard - ... mais est-ce que vous vous voyez, est-ce que vous pensez que vous serez à l'Elysée dans un mois, je vous repose la question ?
Ségolène Royal - Je pense que ce n'est pas impossible. Je crois aussi que le temps des femmes est venu. Je crois que l'incarnation d'un vrai changement dont les Français ont besoin, c'est moi qui le propose aujourd'hui. Je crois que cette articulation nouvelle entre les valeurs solides auxquelles je m'attache depuis très longtemps, c'est-à-dire remettre l'école au coeur du pacte républicain, faire bien fonctionner les familles, défendre la valeur travail, avoir aussi écouté les Français et avoir compris que pour les parents et les grands-parents la question centrale c'était celle de la lutte contre le chômage des jeunes, et j'en fais une des priorités très très fortes de mon projet présidentiel, et les anciens...
Roland Sicard - ... vous avez justement proposé un contrat première chance qui a créé une certaine polémique. Vous le maintenez ?
Ségolène Royal - Mais toutes les batailles contre le chômage sont des batailles qui sont au coeur de la mission de la gauche parce que c'est la valeur du travail qui permet de remettre une société debout et ce qui est intolérable aujourd'hui c'est le chômage, c'est-à-dire ces millions de personnes qui sentent que la politique ne compte pour rien pour eux, et donc réintégrer, réinsérer, donner aux jeunes leur chance de faire leurs preuves, de leur mettre le pied à l'étrier, de les remettre dans la dynamique économique d'un pays, c'est à la fois aussi aider les anciens, car les grands-parents qui me parlent ont également compris que c'est en réussissant la bataille contre le chômage des jeunes que la société ira mieux puisqu'il y aura plus de cotisations, donc les retraites pourront également être améliorées, c'est-à-dire que tout se tient. Moi, je propose de réformer la France sans brutalité, sans la casser.
Roland Sicard - Donc, le contrat première chance vous le maintenez.
Ségolène Royal - Sans dresser les gens les uns contre les autres. Ah, je crois qu'il y a aujourd'hui... nous sommes dans la dernière ligne droite, donc les Français ont à choisir entre deux projets, celui qu'ils voient se dérouler sous les yeux avec les résultats que l'on connaît, le sentiment qu'ils ont que la France est tirée vers le bas, qu'elle est brutalisée, que la précarité augmente, et c'est le candidat sortant finalement qui propose de continuer ce projet.
Roland Sicard - Vous parlez de Nicolas Sarkozy.
Ségolène Royal - Oui. Et celui que je propose, c'est-à-dire qui considère qu'il n'y a pas d'incompatibilité, bien au contraire, entre les sécurités nouvelles, les solidarités, le maintien de la Sécurité Sociale et l'efficacité économique, et que la France peut se réconcilier avec les entreprises, avec celles qui créent des emplois, qui sont responsables, et qu'on doit lutter contre toutes les formes de gaspillage pour pouvoir investir dans les emplois du futur, c'est-à-dire remettre à niveau l'éducation, la formation, la recherche et gagner la bataille de l'écologie.
Roland Sicard - Nicolas Sarkozy a créé la polémique en disant qu'il y avait quelque chose d'inné ou de prédestiné ou de génétique dans la pédophilie. Qu'est-ce que vous avez pensé de ces déclarations ?
Ségolène Royal - Ah, je les trouve très dangereuses et une nouvelle fois elles sont révélatrices de la brutalité, de la façon de faire et de penser de Nicolas Sarkozy. D'ailleurs, les autorités morales, religieuses, scientifiques, ont vigoureusement protesté parce que cela veut dire qu'on serait capable de trier les individus dès la naissance et c'est extrêmement grave comme vision de l'humanité, c'est le contraire de la mienne. Ca voudrait dire aussi que l'éducation par la famille, par l'école, par la société ne sert à rien. Et, encore plus grave, ça voudrait dire que les gens sont irresponsables. Moi, j'ai été ministre de la Famille, j'ai vu les dégâts que provoque la pédophilie sur les enfants, et je puis vous dire qu'il y a des prédateurs d'enfants parfaitement conscients de ce qu'ils font et qui doivent être sanctionnés très très sévèrement et pourchassés pour ces crimes abominables.
Roland Sicard - Dans ce livre, là, que vous venez de publier, qui s'appelle « Maintenant », vous dites que vous voulez faire la révolution idéologique de la gauche. Est-ce que ça veut dire que vous allez discuter avec le centre, avec des gens par exemple comme François Bayrou ?
Ségolène Royal - Ca veut dire surtout qu'il faut que les Français reviennent voter, notamment les catégories populaires qui se sont à un moment détournées de la gauche et qui ont pensé que la politique ne servait plus à rien, et c'est cela aujourd'hui que je suis en train de refonder avec le Parti socialiste mais aussi avec les Français eux-mêmes, c'est pour ça que j'aie fait une campagne participative, et je sais aujourd'hui que les Français sont à la fois inquiets, angoissés et la responsabilité de la future chef de l'Etat c'est à la fois de fixer des règles du jeu nouvelles, c'est d'assurer une juste répartition des fruits de la croissance, c'est d'encourager la France à se tourner vers une mondialisation qui sera désormais maîtrisée et c'est mettre en place une Europe qui protège contre les délocalisations.
Roland Sicard - Merci Ségolène Royal.
Roland Sicard - Bonjour Ségolène Royal.
Ségolène Royal - Bonjour.
Roland Sicard - On va parler évidemment de la campagne électorale, mais je voudrais d'abord revenir sur cette information concernant l'ancien Pdg d'Eads, Noël Forgeard, on appris ce matin qu'il était parti avec de très grosses indemnités. Qu'est-ce que vous pensez de ces parachutes en or ?
Ségolène Royal - C'est une provocation. Vous savez que j'aie rencontré avec les huit présidents de région qui sont concernés par les suppressions d'emplois et à Airbus les salariés de cette entreprise qui eux vivent le désespoir, les suppressions d'emplois, la fragilisation de leur famille, leur mise en cause personnelle, bref tout ce à quoi conduisent les suppressions brutales d'emplois dans cette entreprise, et donc c'est un scandale, c'est une provocation, surtout dans cette entreprise où l'Etat est actionnaire, donc l'Etat aurait très bien pu s'opposer à cette façon de faire. Donc, si je suis élue...
Roland Sicard - ... justement...
Ségolène Royal - ... je vais vous dire, si je suis élue...
Roland Sicard - ... voilà, si vous êtes élue qu'est-ce que vous faites contre les parachutes en or ?
Ségolène Royal - Si je suis élue présidente de la République, d'abord dans les entreprises où l'Etat est actionnaire l'Etat exercera ses responsabilités, c'est-à-dire rendra public la rémunération des hauts dirigeants, des entreprises, comme cela se fait dans les pays du nord de l'Europe. Ensuite, l'Etat mettra en place de vraies politiques industrielles et ne tolérera pas que des dirigeants qui ont échoué partent avec la caisse, si j'ose dire, tandis que des salariés qui ne sont pour rien sur les difficultés de l'entreprise, eux, paient les pots cassés par la précarité, par le chômage et par les difficultés personnelles. Donc, je crois que la France a besoin aujourd'hui d'un changement, d'un vrai changement, et une fois de plus cet exemple le montre, cruellement d'ailleurs pour les salariés, et c'est pourquoi il faut mettre fin à ce système ultralibéral qui fait que ce sont toujours les salariés dans la politique que la droite a menée qui paient les difficultés des entreprises, et les erreurs surtout du patronat. Mais vous savez que nous sommes intervenus, nous avons mis l'entreprise devant ses responsabilités, les présidents de région socialistes ont protesté, ont même proposé de revenir au capital de l'entreprise. La droite nous a dit à un moment que cela ne servait à rien. J'observe que depuis que nous avons fait un rapport de force presque moral, finalement, à l'égard de la responsabilité d'une entreprise sur les territoires, l'actionnaire privé, Lagardère, a décidé de rester, le plan a été revu, mais compte tenu de cette information qui est publiée aujourd'hui moi je demande aux dirigeants d'Airbus de retirer la totalité de ce plan pour que nous mettions à plat les stratégies industrielles et la façon dont sont justifiées les suppressions d'emplois, est-ce que ce sont des licenciements boursiers ou est-ce que ce sont des licenciements qui sont justifiés par des stratégies industrielles ? Ce que finalement cette information tendrait à prouver que c'est la première hypothèse qui est finalement la bonne.
Roland Sicard - Hier, Nicolas Sarkozy était à cette table et je lui ai demandé s'il pensait qu'il serait dans un mois président de la République. Est-ce que vous vous dites, « dans un mois, je serai présidente de la République » ?
Ségolène Royal - Il y a encore beaucoup d'électeurs indécis et moi je respecte cette indécision parce qu'ils savent que c'est une page de l'histoire de France qui est en train de s'écrire, les Français regardent aujourd'hui, ils comparent. Je crois que les valeurs que je défends correspondent à ce dont la France a besoin aujourd'hui, et ce ne sont pas des valeurs que j'invente pour des raisons de campagne électorale. J'y crois depuis toujours. Je crois que la justice est source d'efficacité pour un pays, je pense que les désordres auxquels nous assistons aujourd'hui, les désordres dans le domaine du pouvoir d'achat, du chômage, des violences quotidiennes, de la vie chère, les désordres de l'échec scolaire, tout cela n'est pas une fatalité, qu'il y a des solutions. Il faut donc remettre de l'ordre juste, c'est-à-dire...
Roland Sicard - ... mais est-ce que vous vous voyez, est-ce que vous pensez que vous serez à l'Elysée dans un mois, je vous repose la question ?
Ségolène Royal - Je pense que ce n'est pas impossible. Je crois aussi que le temps des femmes est venu. Je crois que l'incarnation d'un vrai changement dont les Français ont besoin, c'est moi qui le propose aujourd'hui. Je crois que cette articulation nouvelle entre les valeurs solides auxquelles je m'attache depuis très longtemps, c'est-à-dire remettre l'école au coeur du pacte républicain, faire bien fonctionner les familles, défendre la valeur travail, avoir aussi écouté les Français et avoir compris que pour les parents et les grands-parents la question centrale c'était celle de la lutte contre le chômage des jeunes, et j'en fais une des priorités très très fortes de mon projet présidentiel, et les anciens...
Roland Sicard - ... vous avez justement proposé un contrat première chance qui a créé une certaine polémique. Vous le maintenez ?
Ségolène Royal - Mais toutes les batailles contre le chômage sont des batailles qui sont au coeur de la mission de la gauche parce que c'est la valeur du travail qui permet de remettre une société debout et ce qui est intolérable aujourd'hui c'est le chômage, c'est-à-dire ces millions de personnes qui sentent que la politique ne compte pour rien pour eux, et donc réintégrer, réinsérer, donner aux jeunes leur chance de faire leurs preuves, de leur mettre le pied à l'étrier, de les remettre dans la dynamique économique d'un pays, c'est à la fois aussi aider les anciens, car les grands-parents qui me parlent ont également compris que c'est en réussissant la bataille contre le chômage des jeunes que la société ira mieux puisqu'il y aura plus de cotisations, donc les retraites pourront également être améliorées, c'est-à-dire que tout se tient. Moi, je propose de réformer la France sans brutalité, sans la casser.
Roland Sicard - Donc, le contrat première chance vous le maintenez.
Ségolène Royal - Sans dresser les gens les uns contre les autres. Ah, je crois qu'il y a aujourd'hui... nous sommes dans la dernière ligne droite, donc les Français ont à choisir entre deux projets, celui qu'ils voient se dérouler sous les yeux avec les résultats que l'on connaît, le sentiment qu'ils ont que la France est tirée vers le bas, qu'elle est brutalisée, que la précarité augmente, et c'est le candidat sortant finalement qui propose de continuer ce projet.
Roland Sicard - Vous parlez de Nicolas Sarkozy.
Ségolène Royal - Oui. Et celui que je propose, c'est-à-dire qui considère qu'il n'y a pas d'incompatibilité, bien au contraire, entre les sécurités nouvelles, les solidarités, le maintien de la Sécurité Sociale et l'efficacité économique, et que la France peut se réconcilier avec les entreprises, avec celles qui créent des emplois, qui sont responsables, et qu'on doit lutter contre toutes les formes de gaspillage pour pouvoir investir dans les emplois du futur, c'est-à-dire remettre à niveau l'éducation, la formation, la recherche et gagner la bataille de l'écologie.
Roland Sicard - Nicolas Sarkozy a créé la polémique en disant qu'il y avait quelque chose d'inné ou de prédestiné ou de génétique dans la pédophilie. Qu'est-ce que vous avez pensé de ces déclarations ?
Ségolène Royal - Ah, je les trouve très dangereuses et une nouvelle fois elles sont révélatrices de la brutalité, de la façon de faire et de penser de Nicolas Sarkozy. D'ailleurs, les autorités morales, religieuses, scientifiques, ont vigoureusement protesté parce que cela veut dire qu'on serait capable de trier les individus dès la naissance et c'est extrêmement grave comme vision de l'humanité, c'est le contraire de la mienne. Ca voudrait dire aussi que l'éducation par la famille, par l'école, par la société ne sert à rien. Et, encore plus grave, ça voudrait dire que les gens sont irresponsables. Moi, j'ai été ministre de la Famille, j'ai vu les dégâts que provoque la pédophilie sur les enfants, et je puis vous dire qu'il y a des prédateurs d'enfants parfaitement conscients de ce qu'ils font et qui doivent être sanctionnés très très sévèrement et pourchassés pour ces crimes abominables.
Roland Sicard - Dans ce livre, là, que vous venez de publier, qui s'appelle « Maintenant », vous dites que vous voulez faire la révolution idéologique de la gauche. Est-ce que ça veut dire que vous allez discuter avec le centre, avec des gens par exemple comme François Bayrou ?
Ségolène Royal - Ca veut dire surtout qu'il faut que les Français reviennent voter, notamment les catégories populaires qui se sont à un moment détournées de la gauche et qui ont pensé que la politique ne servait plus à rien, et c'est cela aujourd'hui que je suis en train de refonder avec le Parti socialiste mais aussi avec les Français eux-mêmes, c'est pour ça que j'aie fait une campagne participative, et je sais aujourd'hui que les Français sont à la fois inquiets, angoissés et la responsabilité de la future chef de l'Etat c'est à la fois de fixer des règles du jeu nouvelles, c'est d'assurer une juste répartition des fruits de la croissance, c'est d'encourager la France à se tourner vers une mondialisation qui sera désormais maîtrisée et c'est mettre en place une Europe qui protège contre les délocalisations.
Roland Sicard - Merci Ségolène Royal.