Texte intégral
S. Soumier.- Vous êtes le nouveau directeur financier de la nation, de l'entreprise France aujourd'hui. On peut dire ça comme ça ?
R.- Oui, si vous voulez faire des parallèles, cela peut ressembler à cela oui, puisque c'est l'ensemble des comptes de la nation qui sont concernés par ce nouveau ministère, en tout cas cette division de Bercy en deux ministères distincts.
Q.- Vous nous confirmez le choc fiscal ? On pensait que cela se jouerait en deux temps, on aura tout l'ensemble des mesures fiscales dès cet été y compris, le bouclier fiscal à 50 % ?
R.- Oui, parce que vous l'avez très bien dit, c'est bien un choc fiscal, c'est-à-dire qu'on souhaite à la fois faire redémarrer la croissance, aller chercher un point de croissance supplémentaire et puis c'était évidemment un des points-clés des mesures de N. Sarkozy, notamment sur le pouvoir d'achat, je pense par exemple aux heures supplémentaires. Donc il n'y a pas de raison d'attendre, ce sont des mesures extrêmement vertueuses, et puis ce sont des mesures qui vont provoquer une nouvelle manière de mesurer à la fois la dépense publique, mais aussi le taux de prélèvement obligatoire que, dans notre pays, on a décidé de faire diminuer. N. Sarkozy s'y était engagé lorsqu'il était candidat, 4 points de moins en dix ans, on aura fait une partie du chemin dès le premier mois.
Q.- "Le choc fiscal", ce n'est pas de moi, c'est de F. Fillon, il faut quand même rendre...
R.- Oui, mais c'est parce que vous l'avez repris, c'est très bien, vous ne reprenez pas toujours ce que l'on dit, vous l'avez repris (inaud.)
Q.- Enorme doute sur les heures supplémentaires, c'est-à-dire on comprend le symbole, il n'y a pas de problème, vous l'avez largement expliqué pendant la campagne. C'est un symbole, on ne va pas se battre sur les chiffres, qui coûte plusieurs milliards d'euros, énorme doute sur son efficacité ; pourquoi ne pas le tester un peu ?
R.- Mais doute, il y a toujours du doute sur les mesures nouvelles, c'est une mesure extrêmement efficace. On sait bien qu'il faut créer du travail en France, on sait qu'il faut inciter...
Q.- On ne sait pas si c'est efficace, cela n'a jamais été fait...
R.- Cela n'a jamais été fait, on n'est pas là pour faire des choses qui ont déjà été faites, je ne suis pas sûr qu'on ait été élus pour ça. En plus, c'était un des éléments-clés de la discussion avant l'élection présidentielle, du débat et du projet. Beaucoup de choses ont été dites là-dessus, maintenant il faut le faire, il faut le faire dans de bonnes circonstances. Il faut travailler sur les modalités, on va en discuter tout à l'heure, J.-L. Borloo présentera un certain nombre de choses en Conseil des ministres sur le sujet, on va en discuter. On va en discuter avec les uns et les autres, mais c'est une mesure qu'il faut très vite mettre en place.
Q.- Même si elle coûte 4 milliards d'euros ?
R.- Il faut le faire, mais il faut regarder entre ce qui coûte et ce qui rapporte, ce sont des mesures d'investissement. C'est une réalité, créer plus de travail, favoriser les conditions du travail en France, favoriser le pouvoir d'achat des Français, ce n'est pas une mesure qui coûte, c'est une mesure qui rapporte.
Q.- On a besoin de précisions sur l'immobilier notamment, est-ce qu'on peut les avoir ce matin ? Là, je ne veux surtout pas...
R.- Non, je ne peux pas vous les donner, je ne peux pas vous donner autant de précisions...
Q.- C'est trop tôt ?
R.-...sur des textes qui sont vraiment en cours de discussion. Ecoutez, on est en place depuis quand même assez peu de temps. Evidemment, les crédits immobiliers pour les intérêts d'emprunt sur la résidence principale, ce sera dans les mesures du mois de juillet.
Q.- Juste ça : c'est tous les emprunts ou juste les primo accédants, vous êtes sur quelle idée ?
R.- Je ne veux pas rentrer dans le détail parce qu'il suffit qu'un certain nombre de choses soient discutées et qu'on change. Je ne veux pas annoncer, je veux rester précis sur les choses. Par contre, l'objectif, il est là, l'objectif est bien de permettre aux Français d'être le plus propriétaires possible et donc de faciliter l'accès à la propriété, donc de déduire en crédit d'impôt les intérêts d'emprunt sur tout ou partie, sur une durée. Tout cela, nous devons le voir pour bien régler la mesure le plus efficacement possible.
Q.- L'idée fondamentale, c'est effectivement on est sur des perspectives de croissance qui sont meilleures que prévues, est-ce que ça vous donne de la marge de manoeuvre ? Vous êtes, vous, sur cette idée qu'on peut aujourd'hui marquer une pause dans la réduction des déficits ?
R.- Cela dépend pourquoi. Vous savez, je ne vais pas faire le coup du bon déficit et du mauvais déficit...
Q.- Mais si, vous allez nous le faire quand même, vous êtes en train de nous le faire.
R.- Non, voyez, j'essaie justement, non, pas du tout, ne renvoyez pas la balle. Je pense que ce qui est important c'est que là, ce ne sont pas des dépenses supplémentaires, c'est de la dépense fiscale, si je puis dire, donc c'est de l'argent qu'on ne prélève pas. C'est un tout petit peu différent, ça n'a pas du tout la même nature d'augmenter les dépenses pour tel ou tel type de prestations. D'autre part, on devrait pouvoir tenir - je l'espère en tout cas, mais on va y travailler dans les semaines qui viennent - les objectifs de déficit et les objectifs de dette sur l'année 2007, d'ailleurs la plupart de ces mesures entreront en vigueur au fur et à mesure du temps, en cours d'année, donc ne produiront pas en année pleine ce qu'elles produiront dès 2008.
Q.- Donc oui à la pause ?
R.- Oui, d'une certaine façon, oui à la pause, si cette pause est utile et si cette pause est efficace, à partir du moment où on a une vision pluriannuelle des choses, on tient évidemment les déficits et on réduit la dette. La dette n'augmentera pas cette année.
Q.- Mais vous vous rendez compte qu'on a passé quand même plusieurs mois, vous avez passé plusieurs mois à essayer de nous expliquer qu'on était ruinés et là, on se dit "tiens, finalement, on peut se payer une nouvelle voiture"...
R.- Non. D'abord on n'a jamais dit qu'on était ruinés, on a dit que les situations financières nécessitaient évidemment de regarder les choses de près, trop de dettes, trop de prélèvements obligatoires, trop de déficits. Accepter les déficits pour financer l'investissement, on est totalement dans cet état d'esprit là. La maîtrise des dépenses publiques, c'est un objectif prioritaire, ce n'est pas moi qui vais vous dire le contraire, j'y passe 15 heures par jour. La maîtrise de la dépense publique et la maîtrise de la dette publique, c'est l'objectif prioritaire. Et un pays comme la France, il ne peut pas uniquement se poser ce type de question et il doit aussi pouvoir agir, se poser la question de savoir où est l'investissement, où est l'investissement fiscal. S'il y a trop de prélèvements obligatoires, ça tue d'une certaine manière aussi l'équilibre budgétaire car les prélèvements obligatoires créent des conditions de croissance économique qui ne sont pas favorables, c'est le moins qu'on puisse dire.
R.- Oui, si vous voulez faire des parallèles, cela peut ressembler à cela oui, puisque c'est l'ensemble des comptes de la nation qui sont concernés par ce nouveau ministère, en tout cas cette division de Bercy en deux ministères distincts.
Q.- Vous nous confirmez le choc fiscal ? On pensait que cela se jouerait en deux temps, on aura tout l'ensemble des mesures fiscales dès cet été y compris, le bouclier fiscal à 50 % ?
R.- Oui, parce que vous l'avez très bien dit, c'est bien un choc fiscal, c'est-à-dire qu'on souhaite à la fois faire redémarrer la croissance, aller chercher un point de croissance supplémentaire et puis c'était évidemment un des points-clés des mesures de N. Sarkozy, notamment sur le pouvoir d'achat, je pense par exemple aux heures supplémentaires. Donc il n'y a pas de raison d'attendre, ce sont des mesures extrêmement vertueuses, et puis ce sont des mesures qui vont provoquer une nouvelle manière de mesurer à la fois la dépense publique, mais aussi le taux de prélèvement obligatoire que, dans notre pays, on a décidé de faire diminuer. N. Sarkozy s'y était engagé lorsqu'il était candidat, 4 points de moins en dix ans, on aura fait une partie du chemin dès le premier mois.
Q.- "Le choc fiscal", ce n'est pas de moi, c'est de F. Fillon, il faut quand même rendre...
R.- Oui, mais c'est parce que vous l'avez repris, c'est très bien, vous ne reprenez pas toujours ce que l'on dit, vous l'avez repris (inaud.)
Q.- Enorme doute sur les heures supplémentaires, c'est-à-dire on comprend le symbole, il n'y a pas de problème, vous l'avez largement expliqué pendant la campagne. C'est un symbole, on ne va pas se battre sur les chiffres, qui coûte plusieurs milliards d'euros, énorme doute sur son efficacité ; pourquoi ne pas le tester un peu ?
R.- Mais doute, il y a toujours du doute sur les mesures nouvelles, c'est une mesure extrêmement efficace. On sait bien qu'il faut créer du travail en France, on sait qu'il faut inciter...
Q.- On ne sait pas si c'est efficace, cela n'a jamais été fait...
R.- Cela n'a jamais été fait, on n'est pas là pour faire des choses qui ont déjà été faites, je ne suis pas sûr qu'on ait été élus pour ça. En plus, c'était un des éléments-clés de la discussion avant l'élection présidentielle, du débat et du projet. Beaucoup de choses ont été dites là-dessus, maintenant il faut le faire, il faut le faire dans de bonnes circonstances. Il faut travailler sur les modalités, on va en discuter tout à l'heure, J.-L. Borloo présentera un certain nombre de choses en Conseil des ministres sur le sujet, on va en discuter. On va en discuter avec les uns et les autres, mais c'est une mesure qu'il faut très vite mettre en place.
Q.- Même si elle coûte 4 milliards d'euros ?
R.- Il faut le faire, mais il faut regarder entre ce qui coûte et ce qui rapporte, ce sont des mesures d'investissement. C'est une réalité, créer plus de travail, favoriser les conditions du travail en France, favoriser le pouvoir d'achat des Français, ce n'est pas une mesure qui coûte, c'est une mesure qui rapporte.
Q.- On a besoin de précisions sur l'immobilier notamment, est-ce qu'on peut les avoir ce matin ? Là, je ne veux surtout pas...
R.- Non, je ne peux pas vous les donner, je ne peux pas vous donner autant de précisions...
Q.- C'est trop tôt ?
R.-...sur des textes qui sont vraiment en cours de discussion. Ecoutez, on est en place depuis quand même assez peu de temps. Evidemment, les crédits immobiliers pour les intérêts d'emprunt sur la résidence principale, ce sera dans les mesures du mois de juillet.
Q.- Juste ça : c'est tous les emprunts ou juste les primo accédants, vous êtes sur quelle idée ?
R.- Je ne veux pas rentrer dans le détail parce qu'il suffit qu'un certain nombre de choses soient discutées et qu'on change. Je ne veux pas annoncer, je veux rester précis sur les choses. Par contre, l'objectif, il est là, l'objectif est bien de permettre aux Français d'être le plus propriétaires possible et donc de faciliter l'accès à la propriété, donc de déduire en crédit d'impôt les intérêts d'emprunt sur tout ou partie, sur une durée. Tout cela, nous devons le voir pour bien régler la mesure le plus efficacement possible.
Q.- L'idée fondamentale, c'est effectivement on est sur des perspectives de croissance qui sont meilleures que prévues, est-ce que ça vous donne de la marge de manoeuvre ? Vous êtes, vous, sur cette idée qu'on peut aujourd'hui marquer une pause dans la réduction des déficits ?
R.- Cela dépend pourquoi. Vous savez, je ne vais pas faire le coup du bon déficit et du mauvais déficit...
Q.- Mais si, vous allez nous le faire quand même, vous êtes en train de nous le faire.
R.- Non, voyez, j'essaie justement, non, pas du tout, ne renvoyez pas la balle. Je pense que ce qui est important c'est que là, ce ne sont pas des dépenses supplémentaires, c'est de la dépense fiscale, si je puis dire, donc c'est de l'argent qu'on ne prélève pas. C'est un tout petit peu différent, ça n'a pas du tout la même nature d'augmenter les dépenses pour tel ou tel type de prestations. D'autre part, on devrait pouvoir tenir - je l'espère en tout cas, mais on va y travailler dans les semaines qui viennent - les objectifs de déficit et les objectifs de dette sur l'année 2007, d'ailleurs la plupart de ces mesures entreront en vigueur au fur et à mesure du temps, en cours d'année, donc ne produiront pas en année pleine ce qu'elles produiront dès 2008.
Q.- Donc oui à la pause ?
R.- Oui, d'une certaine façon, oui à la pause, si cette pause est utile et si cette pause est efficace, à partir du moment où on a une vision pluriannuelle des choses, on tient évidemment les déficits et on réduit la dette. La dette n'augmentera pas cette année.
Q.- Mais vous vous rendez compte qu'on a passé quand même plusieurs mois, vous avez passé plusieurs mois à essayer de nous expliquer qu'on était ruinés et là, on se dit "tiens, finalement, on peut se payer une nouvelle voiture"...
R.- Non. D'abord on n'a jamais dit qu'on était ruinés, on a dit que les situations financières nécessitaient évidemment de regarder les choses de près, trop de dettes, trop de prélèvements obligatoires, trop de déficits. Accepter les déficits pour financer l'investissement, on est totalement dans cet état d'esprit là. La maîtrise des dépenses publiques, c'est un objectif prioritaire, ce n'est pas moi qui vais vous dire le contraire, j'y passe 15 heures par jour. La maîtrise de la dépense publique et la maîtrise de la dette publique, c'est l'objectif prioritaire. Et un pays comme la France, il ne peut pas uniquement se poser ce type de question et il doit aussi pouvoir agir, se poser la question de savoir où est l'investissement, où est l'investissement fiscal. S'il y a trop de prélèvements obligatoires, ça tue d'une certaine manière aussi l'équilibre budgétaire car les prélèvements obligatoires créent des conditions de croissance économique qui ne sont pas favorables, c'est le moins qu'on puisse dire.