Texte intégral
J.-J. Bourdin.- ...L. Wauquiez, bonjour.
R.- Bonjour.
Q.- Merci d'être avec nous. Vous êtes tout jeune, 32 ans. 32 ans et déjà ministre !
R.- Eh oui ! Quelle horreur.
Q.- Vous aviez envie de devenir ministre, un jour vous vous êtes dit, quand vous aviez 14, 15 ans...
R.- Non pas du tout parce que je n'étais pas trop dans ce schéma-là. Ce que je pense, c'est que quand on est jeune c'est une chance, parce que d'abord on a envie de bouger, on a envie d'agir, et le geste de confiance qui est fait, voilà c'est vraiment...
Q.- Oui, j'ai vu une déclaration de N. Sarkozy - enfin il ne l'a pas faite officiellement - qui dit « moi à l'UMP, j'aimerais qu'il n'y ait que des trentenaires, ça serait plus facile ».
R.- Oui. En même temps, je pense qu'il faut faire attention parce qu'avoir 30 ans en soi ça ne suffit pas, on peut avoir 30 ans et être déjà vieux dans sa tête. Et la question pour nous, ce n'est pas de chausser les pantoufles de ceux qui étaient là avant, c'est de dire « comment est-ce qu'on va faire différemment », voilà.
Q.- Alors on va parler de ce que fait le gouvernement, puisque vous êtes son porte-parole. D'abord l'Europe, ce qui s'est passé à Bruxelles, succès pour A. Merkel et pour N. Sarkozy. Est-ce qu'il faut maintenant que ce texte, ce compromis, ce traité, cet accord trouvé à Bruxelles soit soumis à referendum en France ? Oui ou non ?
R.- Ce qu'il y a de clair, c'est que si jamais ça avait été à nouveau une grosse Constitution, dans laquelle on avait posé des grands principes théoriques, politiques comme la concurrence, comme les services publics, il fallait passer devant les Français. Là, on a un traité qui est juste un mécano institutionnel, un peu comme ce qu'a été le traité de Nice, et donc il n'y a pas besoin de repasser devant les Français sur un referendum. Le point derrière c'est quoi ? C'est de dire : mais est-ce qu'on est en train d'escroquer les Français dans leur dos, ils ont dit non sur l'Europe et maintenant, on va leur faire le coup du traité qui va passer devant le Parlement...
Q.- Oui.
R.- C'est un peu ça votre question ?
Q.- Ben oui, c'est un peu ce que pensent les Français.
R.- Alors c'est pour ça que ce qui est intéressant, c'est la volonté très claire qui a été celle de N. Sarkozy, de dire « moi je ne suis pas là pour refaire la Constitution ou pour refaire passer par la fenêtre la Constitution de Giscard. J'ai très bien intégré le "non" des Français, je ne vais pas leur faire le coup du principe de la concurrence qu'on va glisser à tel paragraphe ». Donc il a été très net et très honnête là-dessus, on a fait juste un traité qui permet à l'Union européenne de fonctionner avec des règles de partage de voix, avec des règles de fonctionnement pour sa représentation extérieure, pour peser notamment par rapport aux Etats-Unis, la Chine, l'Inde, sur des questions comme la Palestine. Donc, on est sur une mécanique institutionnelle, on n'est pas sur une Constitution, voilà.
Q.- Donc puisqu'on est sur une mécanique institutionnelle, on fait passer ça au Parlement, on sollicite le Parlement ?
R.- Oui, parce que tout traité doit passer devant le Parlement. Maintenant, c'est le job du Parlement de ratifier le traité...
Q.- Mais cet accord, si j'ai bien compris, ne mérite pas d'être soumis au vote des Français ?
R.- Non, ce n'est pas ce que ça veut dire...
Q.- Vous voulez dire que c'est un sous accord alors, si je vous comprends bien ?
R.- Non, pas du tout, ça veut juste dire que ce n'est pas une Constitution, c'est-à-dire on n'est pas en train de réécrire la déclaration des Droits de l'homme, on n'est pas en train de faire la Constitution de la 5ème République. On est en train de dire : sur les règles de vote à double majorité qualifiée, on fait comme ça, la Pologne aura tel droit de vote, on va pouvoir investir sur les questions de police judiciaire...
Q.- La Grande-Bretagne se met un peu à l'écart de l'Union européenne...
R.- Un, c'est je dirais le compromis version Union européenne. Mais le point sur lequel... ce n'est quand même pas mal qu'on prenne un peu de distance, on était dans une impasse noire, tout le monde disait « c'est un sujet où on n'arrivera plus jamais à sortir correctement, parce que les pays européens étaient tous dans leur sens ». N'empêche que le président de la République a fait une grosse prise de risque en s'investissant comme il l'a fait sur ce sujet, et avec A. Merkel ils en sortent - d'ailleurs comme vous l'avez dit - par le haut.
Q.- En se souvenant aussi que la France qui avait dit non, et que c'est la France qui avait mis l'Europe dans cet état-là, la France et les Pays-Bas. Oui, non, L. Wauquiez, vous êtes d'accord ou pas ?
R.- Oui, je suis d'accord, mais là où... N. Sarkozy l'a dit à ses collègues européens, il leur a dit « peut-être qu'effectivement, c'est les Pays-Bas et la France qui ont dit non, mais ne soyez pas si sûrs que votre opinion publique aurait suivi comme ça ». Si jamais l'Allemagne était passée par referendum, on ne sait pas ce que ça aurait fait, si la Pologne l'avait fait, l'Angleterre n'a surtout pas voulu mettre le doigt dans l'engrenage. Donc, j'ai envie de dire : il y a eu une volonté qui a été exprimée de l'opinion publique, il fallait clairement en tenir compte ; en même temps, il ne s'agissait pas de laisser l'Union européenne dans l'ornière, on a trouvé un chemin de parcours qui n'était pas facile, et j'ai envie de dire quand même « chapeau bas ».
Q.- Alors que dites-vous à l'opposition, puisque ça va passer devant le Parlement, que dites-vous à l'opposition ?
R.- Ce que j'ai envie de leur dire, c'est que là maintenant il faut que chacun prenne ses responsabilités. J'ai été très frappé hier, parce qu'on débattait avec P. Moscovici, où il disait de façon un peu empêtrée « je suis embarrassé parce que d'un côté, je suis bien obligé de reconnaître que c'est bien, et puis en même temps comme je suis dans l'opposition, pour moi ce n'est pas facile », voilà. L'opposition, ce n'est pas d'être systématiquement dans la démolition ou dans la déconstruction...
Q.- Alors vous dites à l'opposition et au PS notamment « votez, votez le texte...
R.- J'ai envie de leur dire « prenez vos responsabilités, il y a un traité qui permet aux institutions européennes de fonctionner, alors que c'était devenu une gigantesque usine à gaz, prenez vos responsabilités ».
Q.- Le Darfour, il y a cette réunion aujourd'hui, très bien, très bien, une initiative prise par la France, par B. Kouchner, très bien mais ne seront pas à Paris l'Afrique du Sud, le Tchad, le Soudan, l'Union africaine. Regrettable, non ?
R.- Oui, regrettable. En même temps, ce qui est important sur un sujet comme le Darfour, c'est que déjà on puisse discuter sérieusement entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Et le fait que C. Rice vienne et qu'elle passe le temps qu'elle a décidé de passer - donc C. Rice qui est l'équivalent un peu de la ministre des Affaires étrangères pour les Etats-Unis - c'est un signe qui est fort. Surtout en France, sur une conférence qui a lieu chez nous à Paris, j'ai envie de dire « c'est le signe que la France est de retour ».
Q.- Est-ce que vous êtes partisan d'une menace de boycott sur les Jeux Olympiques de Pékin, pour inciter la Chine à faire pression sur le Soudan ?
R.- Alors déjà honnêtement, je trouve le jeu de ping-pong assez surréaliste, c'est-à-dire on va dire à Pékin : « on va vous boycotter vos JO, pour que derrière on vous oblige à faire pression sur le Soudan ». Je pense que sincèrement, ça c'est des pratiques diplomatiques qui dataient de l'époque de l'URSS et des pays de l'Est. Ce n'est plus comme ça que ça fonctionne. Si on veut faire pression sur la Chine, la meilleure manière c'est celle qui a été celle de N. Sarkozy, c'est quand il va en Chine, on ne met pas sous le tapis les questions des droits de l'homme, on en parle clairement, on indique clairement quelles sont les convictions de la France sur le fonctionnement de la démocratie et le respect des droits de l'homme.
Q.- Donc, vous êtes contre cette idée qui vient des Etats-Unis d'ailleurs ?
R.- Je pense que ce n'est pas la meilleure manière de le faire.
Q.- Parlons maintenant des universités et de l'Enseignement supérieur. Est-ce que le budget de l'Enseignement supérieur va augmenter ? 24 milliards d'euros, et N. Sarkozy, rappelons-le, avait promis en 5 ans une augmentation de 5 milliards d'euros.
R.- Alors l'engagement qui est très clair, c'est quoi ? C'est de dire : il faut qu'on investisse, il y a des domaines où en France aujourd'hui, il faut mettre le paquet. En matière d'universités et de recherche, il faut mettre le paquet parce qu'on a trop de diplômes qui sont des diplômes sans emploi à l'arrivée. Donc, il y a une refonte à faire au niveau du fonctionnement de notre université. A côté de ça, il faut être honnête aussi, si c'est juste dire - la vieille ritournelle ancienne qui consiste à dire - « il faut juste mettre un peu plus d'eau dans le tonneau » sans regarder que le tonneau est percé, ça ne sert à rien. Donc le but, c'est aussi de dire : on veut investir plus dans l'université, mais il faut aussi que l'université revoit un peu son mode de fonctionnement, pour lui permettre de rendre un meilleur service aux étudiants.
[Pause]
Q.- Alors les facs. Plus d'autonomie pour les facs c'est l'idée, mais plus d'autonomie ça veut dire plus de concurrence, c'est aussi l'idée, on est bien d'accord ? Cela veut dire qu'il y aura des facs vers lesquels les étudiants vont se diriger, et d'autres qui seront un peu délaissés ? C'est cela ?
R.- Ce n'est pas du tout ce que cela veut dire. L'autonomie cela veut dire deux choses, il faut bien expliquer comment cela fonctionne.
Q.- Allez-y.
R.- Aujourd'hui, vous êtes dans une fac, vous vous occupez d'une faculté, vous voulez recruter un professeur, vous êtes obligé d'aller négocier au niveau parisien avec la Direction nationale de l'enseignement supérieur, ce qui est un truc fou. Cela veut dire qu'on n'a aucune souplesse de fonctionnement. On est avec un système qui est encore un système très, très figé, très hiératique, lourd à bouger. Si on veut permettre à nos facultés de faire quoi ? De s'adapter au niveau de leurs formations, pour faire en sorte de donner une formation, de préférence on a un marché de l'emploi local qui correspond à la formation que vous voulez mettre en place. Pour pouvoir mettre en place des partenariats avec les administrations, les instituts de recherche, les entreprises qui sont autour, il faut redonner de l'oxygène, il faut permettre aux facultés d'avoir un peu plus de souplesse dans leur mode de fonctionnement. Il ne s'agit pas de dire qu'on va mettre la faculté de Clermont en concurrence avec celle de Montpellier.
Q.- Mais j'ai vu un passage dans le texte qui m'a surpris : les facs qui vont aller vers l'autonomie seront dotées d'un peu plus d'argent. Est-ce cela ?
R.- Oui, bien sûr.
Q.- Cela veut dire que les facs qui vont aller vers l'autonomie auront plus de moyens pour recruter les meilleurs profs, si j'ai bien compris. Non ?
R.- Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que les facultés qui acceptent de faire un effort, qui acceptent de dire "on va se remettre en cause, on va essayer de rendre un meilleur service pour les étudiants, on va un eu dépoussiérer tout cela", eh bien ils font un effort, on les récompense. On leur dit : "on va vous accompagner dans la démarche".
Q.- Alors, elles vont gérer leur budget ? On est bien d'accord ?
R.- Oui.
Q.- Elles vont pouvoir donc recruter les meilleurs enseignants mais il va bien falloir que quelqu'un paye. Alors qui ? Les élèves qui paieront plus cher les taux d'inscription ?
R.- Sur cette question des frais d'inscription, le Président a été très clair et la ministre de l'Enseignement supérieur aussi. Elle a dit : "ce n'est pas un sujet qui est aujourd'hui sur la table". Et la réforme de l'autonomie...
Q.- Mais qui fixera le montant des frais d'inscription ? Est-ce que c'est la fac, est-ce que c'est la fac "autonome" qui fixera le montant des frais d'inscription ?
R.- En partie... Enfin dans les décrets, cela fait partie de la marge de souplesse qu'elle peut avoir. Mais prenons un exemple concret, parce que quand on parle comme cela, on peut tout de suite s'inquiéter ou aligner des fantasmes. Un bon exemple c'est Science Po. Science Po qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont dit "eh bien, écoutez, nous on va éventuellement augmenter les frais d'inscription, mais uniquement pour les familles qui sont des familles qui ont plus de moyens. Mais en revanche, on va mettre en place un système de bourse, très performant, qui va couvrir notamment les familles des classes moyennes, pour permettre de les couvrir".
Q.- Est-ce ce qui va être fait ?
R.- Non, ce n'est pas forcément ce qui va être fait.
Q.- Pourquoi ? Puisque c'est un bon système !
R.- C'est un exemple qui peut marcher sur certaines écoles, qui sont des écoles où effectivement vous avez ... Juste, le sujet c'est quoi ? C'est que, moi si je prends une famille de Haute-Loire où vous avez le père qui est au Smic, la mère qui travaille un trois quart de temps, eux ils n'ont pas les moyens de payer des frais d'inscription qui sont plus que cela. Et il est hors de question de mettre le doigt dans l'engrenage là-dessus. Donc, il est hors de question, on est très clairs sur ce sujet, de charger plus la barque pour les familles des classes moyennes.
Q.- Ce qui veut dire que les familles moyennes ou les familles modestes seront aidées ? Les bourses seront augmentées... Parce que je sais que c'est assez récent pour vous, parce que vous avez rendu un rapport là-dessus, et je sais que vous vous préoccupez des étudiants venus, issus de classes modestes, de familles modestes...
R.- Tout à fait. Ce qui est intéressant, quand on prend ce sujet, c'est que d'une part, V. Pécresse a dit : moi je veux des universités qui fonctionnent mieux. Et d'autre part, elle a dit...
Q.- Et ça, tout le monde est d'accord.
R.- Bien sûr, mais d'autre part, elle a dit : j'ai bien conscience aussi qu'il faut améliorer notre système de bourse et qu'il faut améliorer les aides qu'on apporte aux familles et aux étudiants pour financer les études. Donc on a bien, je dirais une réforme qui est équilibrée, qui marche sur ses deux pieds...
Q.- Oui mais je n'ai pas vu cela dans le texte pour l'instant. Je n'ai pas vu, je n'ai pas entendu parler d'augmenter les bourses, je n'ai pas entendu parler de cela.
R.- Si. Et c'est bien pour cela que c'est intéressant, parce qu'elle a bien fait - et il faut bien le remettre clairement dans le débat - elle a bien dit aux syndicats, et notamment aux syndicats étudiants, que cela faisait partie des thèmes de discussion et sur lesquels elle leur demandait de faire des propositions. Prenons un exemple concret qui sort, là, maintenant, dont on a peu parlé : les jobs étudiants d'été. Qu'est-ce qui se passait avant ? Vous aviez votre fils ou votre fille qui allait étudier (sic) pendant l'été, qui faisait un effort. Le résultat, il était où ? Il n'était pas dans votre porte-monnaie, il était sur la feuille d'impôt. C'est-à-dire que les revenus qui avaient été gagnés pendant l'été augmentaient les impôts de vos parents. Donc, c'était l'Etat qui se sucrait au passage, la famille n'en bénéficiant en rien. Qu'est-ce qu'on a dans les réformes fiscales qui vont être adoptées et qui sont passées en conseil des ministres ? C'est de dire : "voilà, quand un étudiant travaille pendant l'été, maintenant, il en garde la totalité de l'argent pour lui". Ce sont des avancées positives...
Q.- On est d'accord, L. Wauquiez, pardonnez-moi, je ne comprends pas pourquoi parallèlement à cette volonté qu'on peut apprécier, cette volonté de donner plus d'autonomie aux facultés, on ne mette pas en parallèle effectivement la possibilité pour les familles modestes d'être plus aidées...
R.- C'est exactement ça qui est fait.
Q.- On verra cela avec V. Pécresse mais, là vous demandez aux syndicats d'étudiants de faire des propositions...
R.- Non, non, pas du tout, pas du tout.
Q.- Pourquoi vous n'en faites pas, vous, des propositions sur le terrain ?
R.- D'abord, j'ai beaucoup travaillé, puisque j'ai fait des rapports sur cette question...
Q.- Oui, je sais, c'est pour cela que je vous pose la question...
R.- Mais d'abord, un, parce que je vous indique c'est qu'on a déjà une mesure qui va être opérationnelle, et ça, ça commence déjà dès la rentrée...
Q.- Mais moi je vous parle des frais d'inscription et de ce que coûte les études.
R.- Et le deuxième sujet, c'est que très clairement, et V. Pécresse vous en parlera sûrement demain, elle a enclenché les négociations avec les syndicats là-dessus pour revoir le fonctionnement des bourses.
Q.- Mais j'attends les propositions quand même du Gouvernement là-dessus.
R.- Bien sûr. Autre exemple concret : on a mis en place, et ça c'est opérationnel dès cette rentrée, l'allocation ALINE, qui permet quoi ? Elle permet à un étudiant qui prend une chambre d'étudiant, qui prend un appartement en colocation, d'avoir un coup de pouce pour le moment où il s'installe et pour faire le déménagement. Ce sont des aides, c'est du concret. On n'est pas dans des grands discours, on est dans du concret pour aider les étudiants dans leurs études.
Q.- J'ai deux questions encore, et ensuite nous passerons aux "Questions des auditeurs". Demain, c'est la rentrée parlementaire. Deux questions : un, est-ce qu'il faut instaurer des pénalités pour des députés qui ne siègent pas à l'Assemblée ?
R.- En tant que porte-parole, je ne peux pas faire autre chose que vous dire c'est la responsabilité du Parlement, parce que c'est la séparation entre l'exécutif et le législatif.
Q.- C'est vrai. Vous êtes vous-même parlementaire...
R.- Je ne le suis plus.
Q.- Vous ne l'êtes plus mais vous l'étiez...
R.- Si jamais je vous fais un discours un peu langue de bois, c'est clairement ce que je vous dirais. Après, j'ai écrit un livre, qui retrace mon expérience de jeune député dans lequel j'ai clairement indiqué que je pensais qu'il fallait mettre en place... On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts et que les parlementaires ne se l'appliquent pas eux-mêmes. Donc, je pense que la réflexion sur l'absentéisme à l'Assemblée, le temps de présence, etc., c'est une réflexion qu'il faut avoir. Je signale juste que le Parlement européen, on a des pénalités quand on n'est pas présent.
[...]
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 25 juin 2007
R.- Bonjour.
Q.- Merci d'être avec nous. Vous êtes tout jeune, 32 ans. 32 ans et déjà ministre !
R.- Eh oui ! Quelle horreur.
Q.- Vous aviez envie de devenir ministre, un jour vous vous êtes dit, quand vous aviez 14, 15 ans...
R.- Non pas du tout parce que je n'étais pas trop dans ce schéma-là. Ce que je pense, c'est que quand on est jeune c'est une chance, parce que d'abord on a envie de bouger, on a envie d'agir, et le geste de confiance qui est fait, voilà c'est vraiment...
Q.- Oui, j'ai vu une déclaration de N. Sarkozy - enfin il ne l'a pas faite officiellement - qui dit « moi à l'UMP, j'aimerais qu'il n'y ait que des trentenaires, ça serait plus facile ».
R.- Oui. En même temps, je pense qu'il faut faire attention parce qu'avoir 30 ans en soi ça ne suffit pas, on peut avoir 30 ans et être déjà vieux dans sa tête. Et la question pour nous, ce n'est pas de chausser les pantoufles de ceux qui étaient là avant, c'est de dire « comment est-ce qu'on va faire différemment », voilà.
Q.- Alors on va parler de ce que fait le gouvernement, puisque vous êtes son porte-parole. D'abord l'Europe, ce qui s'est passé à Bruxelles, succès pour A. Merkel et pour N. Sarkozy. Est-ce qu'il faut maintenant que ce texte, ce compromis, ce traité, cet accord trouvé à Bruxelles soit soumis à referendum en France ? Oui ou non ?
R.- Ce qu'il y a de clair, c'est que si jamais ça avait été à nouveau une grosse Constitution, dans laquelle on avait posé des grands principes théoriques, politiques comme la concurrence, comme les services publics, il fallait passer devant les Français. Là, on a un traité qui est juste un mécano institutionnel, un peu comme ce qu'a été le traité de Nice, et donc il n'y a pas besoin de repasser devant les Français sur un referendum. Le point derrière c'est quoi ? C'est de dire : mais est-ce qu'on est en train d'escroquer les Français dans leur dos, ils ont dit non sur l'Europe et maintenant, on va leur faire le coup du traité qui va passer devant le Parlement...
Q.- Oui.
R.- C'est un peu ça votre question ?
Q.- Ben oui, c'est un peu ce que pensent les Français.
R.- Alors c'est pour ça que ce qui est intéressant, c'est la volonté très claire qui a été celle de N. Sarkozy, de dire « moi je ne suis pas là pour refaire la Constitution ou pour refaire passer par la fenêtre la Constitution de Giscard. J'ai très bien intégré le "non" des Français, je ne vais pas leur faire le coup du principe de la concurrence qu'on va glisser à tel paragraphe ». Donc il a été très net et très honnête là-dessus, on a fait juste un traité qui permet à l'Union européenne de fonctionner avec des règles de partage de voix, avec des règles de fonctionnement pour sa représentation extérieure, pour peser notamment par rapport aux Etats-Unis, la Chine, l'Inde, sur des questions comme la Palestine. Donc, on est sur une mécanique institutionnelle, on n'est pas sur une Constitution, voilà.
Q.- Donc puisqu'on est sur une mécanique institutionnelle, on fait passer ça au Parlement, on sollicite le Parlement ?
R.- Oui, parce que tout traité doit passer devant le Parlement. Maintenant, c'est le job du Parlement de ratifier le traité...
Q.- Mais cet accord, si j'ai bien compris, ne mérite pas d'être soumis au vote des Français ?
R.- Non, ce n'est pas ce que ça veut dire...
Q.- Vous voulez dire que c'est un sous accord alors, si je vous comprends bien ?
R.- Non, pas du tout, ça veut juste dire que ce n'est pas une Constitution, c'est-à-dire on n'est pas en train de réécrire la déclaration des Droits de l'homme, on n'est pas en train de faire la Constitution de la 5ème République. On est en train de dire : sur les règles de vote à double majorité qualifiée, on fait comme ça, la Pologne aura tel droit de vote, on va pouvoir investir sur les questions de police judiciaire...
Q.- La Grande-Bretagne se met un peu à l'écart de l'Union européenne...
R.- Un, c'est je dirais le compromis version Union européenne. Mais le point sur lequel... ce n'est quand même pas mal qu'on prenne un peu de distance, on était dans une impasse noire, tout le monde disait « c'est un sujet où on n'arrivera plus jamais à sortir correctement, parce que les pays européens étaient tous dans leur sens ». N'empêche que le président de la République a fait une grosse prise de risque en s'investissant comme il l'a fait sur ce sujet, et avec A. Merkel ils en sortent - d'ailleurs comme vous l'avez dit - par le haut.
Q.- En se souvenant aussi que la France qui avait dit non, et que c'est la France qui avait mis l'Europe dans cet état-là, la France et les Pays-Bas. Oui, non, L. Wauquiez, vous êtes d'accord ou pas ?
R.- Oui, je suis d'accord, mais là où... N. Sarkozy l'a dit à ses collègues européens, il leur a dit « peut-être qu'effectivement, c'est les Pays-Bas et la France qui ont dit non, mais ne soyez pas si sûrs que votre opinion publique aurait suivi comme ça ». Si jamais l'Allemagne était passée par referendum, on ne sait pas ce que ça aurait fait, si la Pologne l'avait fait, l'Angleterre n'a surtout pas voulu mettre le doigt dans l'engrenage. Donc, j'ai envie de dire : il y a eu une volonté qui a été exprimée de l'opinion publique, il fallait clairement en tenir compte ; en même temps, il ne s'agissait pas de laisser l'Union européenne dans l'ornière, on a trouvé un chemin de parcours qui n'était pas facile, et j'ai envie de dire quand même « chapeau bas ».
Q.- Alors que dites-vous à l'opposition, puisque ça va passer devant le Parlement, que dites-vous à l'opposition ?
R.- Ce que j'ai envie de leur dire, c'est que là maintenant il faut que chacun prenne ses responsabilités. J'ai été très frappé hier, parce qu'on débattait avec P. Moscovici, où il disait de façon un peu empêtrée « je suis embarrassé parce que d'un côté, je suis bien obligé de reconnaître que c'est bien, et puis en même temps comme je suis dans l'opposition, pour moi ce n'est pas facile », voilà. L'opposition, ce n'est pas d'être systématiquement dans la démolition ou dans la déconstruction...
Q.- Alors vous dites à l'opposition et au PS notamment « votez, votez le texte...
R.- J'ai envie de leur dire « prenez vos responsabilités, il y a un traité qui permet aux institutions européennes de fonctionner, alors que c'était devenu une gigantesque usine à gaz, prenez vos responsabilités ».
Q.- Le Darfour, il y a cette réunion aujourd'hui, très bien, très bien, une initiative prise par la France, par B. Kouchner, très bien mais ne seront pas à Paris l'Afrique du Sud, le Tchad, le Soudan, l'Union africaine. Regrettable, non ?
R.- Oui, regrettable. En même temps, ce qui est important sur un sujet comme le Darfour, c'est que déjà on puisse discuter sérieusement entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Et le fait que C. Rice vienne et qu'elle passe le temps qu'elle a décidé de passer - donc C. Rice qui est l'équivalent un peu de la ministre des Affaires étrangères pour les Etats-Unis - c'est un signe qui est fort. Surtout en France, sur une conférence qui a lieu chez nous à Paris, j'ai envie de dire « c'est le signe que la France est de retour ».
Q.- Est-ce que vous êtes partisan d'une menace de boycott sur les Jeux Olympiques de Pékin, pour inciter la Chine à faire pression sur le Soudan ?
R.- Alors déjà honnêtement, je trouve le jeu de ping-pong assez surréaliste, c'est-à-dire on va dire à Pékin : « on va vous boycotter vos JO, pour que derrière on vous oblige à faire pression sur le Soudan ». Je pense que sincèrement, ça c'est des pratiques diplomatiques qui dataient de l'époque de l'URSS et des pays de l'Est. Ce n'est plus comme ça que ça fonctionne. Si on veut faire pression sur la Chine, la meilleure manière c'est celle qui a été celle de N. Sarkozy, c'est quand il va en Chine, on ne met pas sous le tapis les questions des droits de l'homme, on en parle clairement, on indique clairement quelles sont les convictions de la France sur le fonctionnement de la démocratie et le respect des droits de l'homme.
Q.- Donc, vous êtes contre cette idée qui vient des Etats-Unis d'ailleurs ?
R.- Je pense que ce n'est pas la meilleure manière de le faire.
Q.- Parlons maintenant des universités et de l'Enseignement supérieur. Est-ce que le budget de l'Enseignement supérieur va augmenter ? 24 milliards d'euros, et N. Sarkozy, rappelons-le, avait promis en 5 ans une augmentation de 5 milliards d'euros.
R.- Alors l'engagement qui est très clair, c'est quoi ? C'est de dire : il faut qu'on investisse, il y a des domaines où en France aujourd'hui, il faut mettre le paquet. En matière d'universités et de recherche, il faut mettre le paquet parce qu'on a trop de diplômes qui sont des diplômes sans emploi à l'arrivée. Donc, il y a une refonte à faire au niveau du fonctionnement de notre université. A côté de ça, il faut être honnête aussi, si c'est juste dire - la vieille ritournelle ancienne qui consiste à dire - « il faut juste mettre un peu plus d'eau dans le tonneau » sans regarder que le tonneau est percé, ça ne sert à rien. Donc le but, c'est aussi de dire : on veut investir plus dans l'université, mais il faut aussi que l'université revoit un peu son mode de fonctionnement, pour lui permettre de rendre un meilleur service aux étudiants.
[Pause]
Q.- Alors les facs. Plus d'autonomie pour les facs c'est l'idée, mais plus d'autonomie ça veut dire plus de concurrence, c'est aussi l'idée, on est bien d'accord ? Cela veut dire qu'il y aura des facs vers lesquels les étudiants vont se diriger, et d'autres qui seront un peu délaissés ? C'est cela ?
R.- Ce n'est pas du tout ce que cela veut dire. L'autonomie cela veut dire deux choses, il faut bien expliquer comment cela fonctionne.
Q.- Allez-y.
R.- Aujourd'hui, vous êtes dans une fac, vous vous occupez d'une faculté, vous voulez recruter un professeur, vous êtes obligé d'aller négocier au niveau parisien avec la Direction nationale de l'enseignement supérieur, ce qui est un truc fou. Cela veut dire qu'on n'a aucune souplesse de fonctionnement. On est avec un système qui est encore un système très, très figé, très hiératique, lourd à bouger. Si on veut permettre à nos facultés de faire quoi ? De s'adapter au niveau de leurs formations, pour faire en sorte de donner une formation, de préférence on a un marché de l'emploi local qui correspond à la formation que vous voulez mettre en place. Pour pouvoir mettre en place des partenariats avec les administrations, les instituts de recherche, les entreprises qui sont autour, il faut redonner de l'oxygène, il faut permettre aux facultés d'avoir un peu plus de souplesse dans leur mode de fonctionnement. Il ne s'agit pas de dire qu'on va mettre la faculté de Clermont en concurrence avec celle de Montpellier.
Q.- Mais j'ai vu un passage dans le texte qui m'a surpris : les facs qui vont aller vers l'autonomie seront dotées d'un peu plus d'argent. Est-ce cela ?
R.- Oui, bien sûr.
Q.- Cela veut dire que les facs qui vont aller vers l'autonomie auront plus de moyens pour recruter les meilleurs profs, si j'ai bien compris. Non ?
R.- Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que les facultés qui acceptent de faire un effort, qui acceptent de dire "on va se remettre en cause, on va essayer de rendre un meilleur service pour les étudiants, on va un eu dépoussiérer tout cela", eh bien ils font un effort, on les récompense. On leur dit : "on va vous accompagner dans la démarche".
Q.- Alors, elles vont gérer leur budget ? On est bien d'accord ?
R.- Oui.
Q.- Elles vont pouvoir donc recruter les meilleurs enseignants mais il va bien falloir que quelqu'un paye. Alors qui ? Les élèves qui paieront plus cher les taux d'inscription ?
R.- Sur cette question des frais d'inscription, le Président a été très clair et la ministre de l'Enseignement supérieur aussi. Elle a dit : "ce n'est pas un sujet qui est aujourd'hui sur la table". Et la réforme de l'autonomie...
Q.- Mais qui fixera le montant des frais d'inscription ? Est-ce que c'est la fac, est-ce que c'est la fac "autonome" qui fixera le montant des frais d'inscription ?
R.- En partie... Enfin dans les décrets, cela fait partie de la marge de souplesse qu'elle peut avoir. Mais prenons un exemple concret, parce que quand on parle comme cela, on peut tout de suite s'inquiéter ou aligner des fantasmes. Un bon exemple c'est Science Po. Science Po qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ils ont dit "eh bien, écoutez, nous on va éventuellement augmenter les frais d'inscription, mais uniquement pour les familles qui sont des familles qui ont plus de moyens. Mais en revanche, on va mettre en place un système de bourse, très performant, qui va couvrir notamment les familles des classes moyennes, pour permettre de les couvrir".
Q.- Est-ce ce qui va être fait ?
R.- Non, ce n'est pas forcément ce qui va être fait.
Q.- Pourquoi ? Puisque c'est un bon système !
R.- C'est un exemple qui peut marcher sur certaines écoles, qui sont des écoles où effectivement vous avez ... Juste, le sujet c'est quoi ? C'est que, moi si je prends une famille de Haute-Loire où vous avez le père qui est au Smic, la mère qui travaille un trois quart de temps, eux ils n'ont pas les moyens de payer des frais d'inscription qui sont plus que cela. Et il est hors de question de mettre le doigt dans l'engrenage là-dessus. Donc, il est hors de question, on est très clairs sur ce sujet, de charger plus la barque pour les familles des classes moyennes.
Q.- Ce qui veut dire que les familles moyennes ou les familles modestes seront aidées ? Les bourses seront augmentées... Parce que je sais que c'est assez récent pour vous, parce que vous avez rendu un rapport là-dessus, et je sais que vous vous préoccupez des étudiants venus, issus de classes modestes, de familles modestes...
R.- Tout à fait. Ce qui est intéressant, quand on prend ce sujet, c'est que d'une part, V. Pécresse a dit : moi je veux des universités qui fonctionnent mieux. Et d'autre part, elle a dit...
Q.- Et ça, tout le monde est d'accord.
R.- Bien sûr, mais d'autre part, elle a dit : j'ai bien conscience aussi qu'il faut améliorer notre système de bourse et qu'il faut améliorer les aides qu'on apporte aux familles et aux étudiants pour financer les études. Donc on a bien, je dirais une réforme qui est équilibrée, qui marche sur ses deux pieds...
Q.- Oui mais je n'ai pas vu cela dans le texte pour l'instant. Je n'ai pas vu, je n'ai pas entendu parler d'augmenter les bourses, je n'ai pas entendu parler de cela.
R.- Si. Et c'est bien pour cela que c'est intéressant, parce qu'elle a bien fait - et il faut bien le remettre clairement dans le débat - elle a bien dit aux syndicats, et notamment aux syndicats étudiants, que cela faisait partie des thèmes de discussion et sur lesquels elle leur demandait de faire des propositions. Prenons un exemple concret qui sort, là, maintenant, dont on a peu parlé : les jobs étudiants d'été. Qu'est-ce qui se passait avant ? Vous aviez votre fils ou votre fille qui allait étudier (sic) pendant l'été, qui faisait un effort. Le résultat, il était où ? Il n'était pas dans votre porte-monnaie, il était sur la feuille d'impôt. C'est-à-dire que les revenus qui avaient été gagnés pendant l'été augmentaient les impôts de vos parents. Donc, c'était l'Etat qui se sucrait au passage, la famille n'en bénéficiant en rien. Qu'est-ce qu'on a dans les réformes fiscales qui vont être adoptées et qui sont passées en conseil des ministres ? C'est de dire : "voilà, quand un étudiant travaille pendant l'été, maintenant, il en garde la totalité de l'argent pour lui". Ce sont des avancées positives...
Q.- On est d'accord, L. Wauquiez, pardonnez-moi, je ne comprends pas pourquoi parallèlement à cette volonté qu'on peut apprécier, cette volonté de donner plus d'autonomie aux facultés, on ne mette pas en parallèle effectivement la possibilité pour les familles modestes d'être plus aidées...
R.- C'est exactement ça qui est fait.
Q.- On verra cela avec V. Pécresse mais, là vous demandez aux syndicats d'étudiants de faire des propositions...
R.- Non, non, pas du tout, pas du tout.
Q.- Pourquoi vous n'en faites pas, vous, des propositions sur le terrain ?
R.- D'abord, j'ai beaucoup travaillé, puisque j'ai fait des rapports sur cette question...
Q.- Oui, je sais, c'est pour cela que je vous pose la question...
R.- Mais d'abord, un, parce que je vous indique c'est qu'on a déjà une mesure qui va être opérationnelle, et ça, ça commence déjà dès la rentrée...
Q.- Mais moi je vous parle des frais d'inscription et de ce que coûte les études.
R.- Et le deuxième sujet, c'est que très clairement, et V. Pécresse vous en parlera sûrement demain, elle a enclenché les négociations avec les syndicats là-dessus pour revoir le fonctionnement des bourses.
Q.- Mais j'attends les propositions quand même du Gouvernement là-dessus.
R.- Bien sûr. Autre exemple concret : on a mis en place, et ça c'est opérationnel dès cette rentrée, l'allocation ALINE, qui permet quoi ? Elle permet à un étudiant qui prend une chambre d'étudiant, qui prend un appartement en colocation, d'avoir un coup de pouce pour le moment où il s'installe et pour faire le déménagement. Ce sont des aides, c'est du concret. On n'est pas dans des grands discours, on est dans du concret pour aider les étudiants dans leurs études.
Q.- J'ai deux questions encore, et ensuite nous passerons aux "Questions des auditeurs". Demain, c'est la rentrée parlementaire. Deux questions : un, est-ce qu'il faut instaurer des pénalités pour des députés qui ne siègent pas à l'Assemblée ?
R.- En tant que porte-parole, je ne peux pas faire autre chose que vous dire c'est la responsabilité du Parlement, parce que c'est la séparation entre l'exécutif et le législatif.
Q.- C'est vrai. Vous êtes vous-même parlementaire...
R.- Je ne le suis plus.
Q.- Vous ne l'êtes plus mais vous l'étiez...
R.- Si jamais je vous fais un discours un peu langue de bois, c'est clairement ce que je vous dirais. Après, j'ai écrit un livre, qui retrace mon expérience de jeune député dans lequel j'ai clairement indiqué que je pensais qu'il fallait mettre en place... On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts et que les parlementaires ne se l'appliquent pas eux-mêmes. Donc, je pense que la réflexion sur l'absentéisme à l'Assemblée, le temps de présence, etc., c'est une réflexion qu'il faut avoir. Je signale juste que le Parlement européen, on a des pénalités quand on n'est pas présent.
[...]
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 25 juin 2007