Texte intégral
J.-J. Bourdin.- Bonjour à toutes et à tous et bonjour aux téléspectateurs de BFM TV. Notre invité ce matin est L. Chatel, qui est le secrétaire d'Etat chargé de la Consommation et du tourisme. L. Chatel bonjour.
R.- Bonjour J.-J. Bourdin.
Q.- On va parler du tourisme après mais on va parler consommation, pouvoir d'achat parce que c'est le grand sujet de la rentrée, le grand sujet d'actualité. Alors, j'ai en main là, devant moi, un mail que m'a envoyé Corinne. C'est très intéressant parce que Corinne est Panel Secodip. Vous savez ce que c'est ? Oui bien sûr. C'est-à-dire qu'elle est interrogée en permanence sur la hausse des prix. Et elle conserve ses tickets de caisse. Alors je vous donne cinq produits, vous allez voir. 8 juin 2007 : premier prix, 28 août 2007 donc hier, second prix. Nectar d'abricot Carrefour : 8 juin 2007, 79 centimes d'euros ; 28 août 2007, 1 euro 9 centimes. Les oeufs frais par dix : juin, 0,75 ; août 0,81. La mousse au chocolat Liégeois : juin, 1,10 ; août, 1,15. Le beurre : juin, 0,85 ; août, 0,87. Et L'oreillon abricot - je ne sais pas trop ce que c'est, ça doit être des abricots secs ou je ne sais pas : juin, 0,79 ; août, 0,90. L'augmentation est certaine.
R.- Alors c'est vrai, la question du pouvoir d'achat c'est le sujet de la rentrée. C'est le sujet de la rentrée pour tous nos concitoyens parce que la plupart d'entre eux rentrent de vacances, il faut remplir le frigo, il faut habiller les enfants et il faut faire le plein des fournitures scolaires. Et c'est vrai que pour les personnes qui gagnent 1000, 1.100 euros, le pouvoir d'achat, oui, c'est un problème aujourd'hui et c'est tellement un problème que c'est la priorité du Gouvernement. Alors qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce qu'on a fait ?
Q.- Voilà ! Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
R.- Alors d'abord, comment agir sur le pouvoir d'achat ? De deux manières : on agit sur les salaires, on essaie de les augmenter ; et puis, on agit sur les charges, on essaie de les comprimer, les faire réduire. Sur les salaires : moi je vous rappelle quand même que la première mesure que N. Sarkozy a mise en oeuvre, sa mesure emblématique de campagne c'est la fameuse mesure sur les heures supplémentaires applicable au 1er octobre, qui va permettre à un salarié qui gagne le Smic, s'il travaille quatre heures supplémentaires, de passer de 35 à 39 heures ; eh bien à la fin de l'année, d'avoir l'équivalent de deux mois de salaire supplémentaires.
Q.- Tout le monde ne fait pas des heures sup. Il y a des retraités, il y a des hommes et des femmes dans ce pays qui n'ont pas de travail.
R.- Tout à fait. Alors un salarié sur trois fait des heures supplémentaires donc il sera directement concerné par cette mesure. Ensuite vous avez raison, la meilleure réponse au pouvoir d'achat c'est la lutte contre le chômage. La priorité de N. Sarkozy pendant ces cinq années, ça va être de remettre la France au travail, d'avoir un taux de chômage qui soit l'équivalent de ce qui existe...
Q.- Oui mais ce ne peut pas être une réponse, il y a du quotidien, il y a aujourd'hui. C'est une réponse dans l'avenir peut-être, nous verrons si le pari est gagné. Mais aujourd'hui, il y a des réponses directes à apporter aux Français.
R.- Ca ce sont les réponses structurelles sur les salaires. Maintenant, il y a les réponses ponctuelles sur la baisse des charges. Quand la semaine dernière, le Gouvernement propose, en Conseil des ministres, une mesure sur les intérêts d'emprunts pour que ceux qui vont acheter leur maison, qui vont devenir propriétaires puissent déduire de leurs impôts 40 % des intérêts la première année, 20 % les quatre années suivantes, ça va permettre à ceux qui deviennent acquéreurs de gagner 8 à 10 % du coût de leur crédit.
Q.- Si je gagne 1.200 euros par mois, pour acheter une maison ou un appartement, ce n'est pas facile.
R.- Justement, c'est une priorité du Gouvernement de faire en sorte qu'on devienne un pays de propriétaires. Ensuite, il y a les mesures ponctuelles de la rentrée. J'étais hier avec X. Darcos pour faire le point sur la rentrée des classes où, c'est vrai, qu'il y a un certain nombre d'associations familiales qui nous ont alertés. Il se trouve que nous les indicateurs qu'on avait, c'était des prix qui étaient entre plus 0 et plus 2%. Les associations familiales nous ont dit : ah, regardez de près le cartable de la rentrée parce qu'il y a quelques dérives. Qu'est-ce qu'on a fait ? On a réuni les distributeurs, on a fait avec eux la liste des trente fournitures essentielles pour la rentrée scolaire et sur ces trente fournitures, on leur a dit : écoutez faites un geste, faites en sorte que le prix de la rentrée, ce ne soit pas plus cher que l'année dernière ou ce soit à prix coûtant. Il y a un engagement qui a été pris.
Q.- Oui mais alors là, je vais vous dire. Est-ce que vous connaissez le magazine LSA ?
R.- Très bien.
Q.-...Spécialiste de la consommation. On a interrogé le magazine LSA après cette annonce. Voilà ce que nous dit le magazine, qui connaît bien : « c'est de la communication clairement et ça ne va pas plus loin ; cela veut dire que les distributeurs doivent faire zéro marge sur les ventes d'un certain nombre de produits », c'est ce que vous venez de dire. « Je pense qu'il ne faut pas se faire d'illusion. Il peut y avoir un effet d'aubaine sur des cahiers, des classeurs, des copies. Dans le même temps la ménagère qui va faire ses courses sur la rentrée scolaire, elle ne s'apercevra pas que sur d'autres produits de grande consommation, shampooing, conserves, elle va payer 30 centimes d'euros de plus ici, là 50 centimes et au final son ticket sera du même ordre ».
R.- Alors d'abord, on ne peut pas à la fois reprocher au Gouvernement d'être attentif, de ne rien faire sur le pouvoir d'achat et en même temps quand on intervient et quand on agit...
Q.- Franchement, X. Darcos aurait pu avoir cette idée au mois de juin, non ?
R.- Oui, sauf que si vous voulez, tous les indicateurs comme je viens de vous le dire qu'on avait, nous laissaient penser qu'on avait une rentrée dans la même continuité que l'année dernière et les trois dernières années, c'est-à-dire stable. Et que ce sont les associations familiales qui nous ont alertés par rapport à leur panier. Alors, maintenant, la réponse à votre question sur le fond, c'est quoi ? C'est une réforme structurelle parce que pour faire baisser les prix dans notre pays, il faut plus de concurrence et il faut plus de transparence.
Q.- Ca, on est d'accord sur la forme. Mais dans l'immédiat, quelles sont les mesures que vous allez prendre ? N. Sarkozy va parler demain devant les patrons au Medef, qu'est-ce qu'il va annoncer ? Il va parler de ça ? Est-ce qu'il va parler de ça ?
R.- D'abord, vous permettrez que le président de la République quand il annonce des choses, vous lui laissez la primeur.
Q.- D'accord mais vous êtes au courant quand même.
R.- Ensuite, dans l'immédiat, effectivement, nous nous sommes réunis pour travailler sur un certain nombre de mesures la semaine dernière. Nous allons lancer - moi j'ai commencé à rencontrer les industriels, les distributeurs, les producteurs de l'agroalimentaire - nous avons lancé la deuxième étape de ce qu'on appelle la réforme de la loi Galland. C'est quoi la loi Galland ? C'est une loi qui dans notre pays, certes a permis d'assainir certaines pratiques entre producteurs et distributeurs, mais a eu un effet pervers sur les prix, une inflation. Est-ce que vous trouvez normal que certains prix de produits de grandes marques en 2004 ils étaient payés 10 à 15 % plus cher que dans les grands pays développés ? Le seul qui s'en est rendu compte et qui a commencé à agir sur le sujet, c'est N. Sarkozy. Et on a voté une première loi en 2005, qui a été une première étape. On a remis de la concurrence. Depuis 2005, vous ne vous en êtes peut-être pas rendu compte mais depuis 2005, si vous prenez tous les produits de grandes marques, moins 3,2% sur les produits de grandes marques depuis qu'on a remis de la concurrence sur les prix. Qu'est-ce que fait le Gouvernement, là ? Il lance la deuxième étape de la réforme de la loi Galland qui va nous permettre de faire bénéficier au consommateur final, des avantages obtenus par les distributeurs par les industriels. C'est-à-dire que je suis distributeur, j'obtiens des avantages dans la négociation avec mon fournisseur, je dois pouvoir en faire bénéficier le consommateur final. Et c'est comme ça que les prix peuvent baisser. Plus on mettra de concurrence, plus on mettra de transparence sur les prix, plus on les fera baisser. Voilà la réponse du Gouvernement.
Q.- C'est une forme d'encadrement des prix ?
R.- Non au contraire, puisque nous étions historiquement... Au contraire, la loi Galland pouvait être considérée comme un encadrement des prix puisque sur une zone achalandée, moi je fais mes courses comme tous les Français, on avait des produits de grandes marques qui étaient quasiment tous au même prix. Il n'y avait plus de concurrence. Ce que veut faire le Gouvernement, c'est...
Q.- Des produits de grandes marques.
R.- Des produits de grandes marques importants dans un chariot. Et puis ensuite, il y a les produits de marques distributeurs sur lesquels d'ailleurs...
Q.- Elles sont de plus en plus nombreuses d'ailleurs.
R.- Absolument, et moi j'encourage, fortement, lors de cette rentrée scolaire les Français à aller plutôt vers les produits des marques distributeurs parce que quand on regarde le prix d'un caddy, avoir une trousse Diddle comme le demande ma fille, ça n'a pas grand intérêt alors qu'au total la trousse de base marques distributeurs elle marche de la même façon et elle coûte deux à trois fois moins cher.
Q.- Est-ce qu'il y aura d'autres mesures demain annoncées par le président de la République, vous pensez ?
R.- Encore une fois, le président annoncera ce qu'il annoncera.
Q.- Non mais je ne demande pas les mesures mais est-ce qu'il y aura d'autres mesures ?
R.- Nous, on travaille sur cette première mesure très importante. J'insiste dessus. Deuxièmement, moi je travaille sur un certain nombre de dépenses que les Français connaissent et qui augmentent dans leur porte monnaie.
Q.- Lesquelles ?
R.- Les dépenses qui concernent les services. Le budget téléphone il a triplé en quelques années. Aujourd'hui, dans la part du budget d'un ménage, les dépenses liées à la téléphonie, c'est 4 à 5%. C'était 1% il y a une dizaine d'années. Alors qu'est-ce qu'on peut faire ?
Q.- Qu'est-ce que vous allez faire ?
R.- Qu'est-ce qu'on va faire ? On va, là encore, ligne conductrice : transparence, concurrence. Il n'y a pas assez de concurrence sur les mobiles. Vous savez que j'avais voté quand j'étais député, une mesure qui a permis de mettre davantage de concurrence, de changer plus facilement d'opérateurs. Et plus on peut changer facilement d'opérateurs, plus il y a de concurrence entre eux. Plus les concurrents baissent.
Q.- Alors qu'est-ce que vous préparez ?
R.- Là, nous préparons un certain nombre de mesures qui permettent, il y a un deuxième verrou à la concurrence qu'il faut faire sauter.
Q.- Lequel ?
R.- C'est vous savez les questions des durées minimales d'engagement. Vous avez un portable...
Q.- 24 mois par exemple.
R.- J'imagine, votre opérateur vous a dit : "je vais vous faire bénéficier du portable dernier cri mais en contrepartie, je vous demande de rester chez moi 24 mois". Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que la concurrence, elle joue vraiment tous les 24 mois. L'objectif, c'est de faire sauter ce verrou. Voilà. Donc moi je vais réunir, avec C. Lagarde, courant septembre, les différents opérateurs, on va réunir les associations de consommateurs et moi je veux faire sauter ce verrou parce que l'ARCEP, l'Autorité de régulation des télécoms, nous dit, là vous avez un verrou à la concurrence. Et le fait de ficeler un client pendant 24 mois, ça fait qu'il ne peut pas aller ailleurs et il ne peut pas faire baisser les prix.
Q.- Alors on supprime les abonnements 12 mois, 24 mois ? On va supprimer ?
R.- Moi j'avais proposé de les supprimer. Donc je vais en discuter avec les opérateurs, avec les associations de consommateurs. Peut-être qu'il y a d'autres formules, je ne veux pas fermer le débat. On en discute au moment où on entame la discussion. Mais je crois qu'il faut qu'on avance et on va avancer vite sur ce sujet.
Q.- Oui parce que c'est une partie importante du pouvoir d'achat, ça aussi.
R.- Très importante.
Q.- Bien, L. Chatel, vous êtes notre invité ce matin. Il y a aussi les actions de groupe, on va en parler. Puis le tourisme, vous allez nous faire un petit bilan de la saison qui est assez bon, je crois, le bilan. 8 heures 43 vous êtes sur RMC et BFM TV. Vous appelez 32 16 rmc.fr.
[Pause. Reprise à 8h47]
Q.- L. Chatel est notre invité ce matin. L. Chatel, questions précises encore une fois sur les prix des produits alimentaires. On parle beaucoup du pain mais il n'y a pas que le pain et d'ailleurs les boulangers pâtissiers commencent à en avoir assez d'être montrés du doigt. Vous voulez parler du lait par exemple ?
R.- Oui moi je veux parler globalement des prix alimentaires. C'est vrai qu'on a aujourd'hui une augmentation des cours mondiaux des matières primaires. Et ce n'est pas les producteurs haut marnais qui vont s'en plaindre. Mais en même temps, si vous voulez, il faut garder raison. Et moi, il y a des moments où il faut aussi que nous on soit capables de pousser un coup de gueule.
Q.- Je sens la colère monter, L. Chatel.
R.- Oui parce que si vous voulez quand je vois la corrélation entre prix des matières premières et prix des produits finis à destination des consommateurs, on a parfois quelques surprises. Moi sur le lait, on cite beaucoup l'exemple du pain mais sur le lait...
Q.- Il faut dire que les intermédiaires se gavent, pardonnez-moi l'expression.
R.- Moi je suis l'élu d'un département producteur de lait où pendant cinq ans, j'ai vu le prix du lait baisser de 15 à 20 %. Je n'ai jamais vu le prix du yaourt baisser en magasin. Et là, on nous annonce une augmentation du prix de 5% et il faudrait immédiatement répercuter les hausses.
Q.- Mais alors qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ?
R.- D'abord on peut s'insurger. On a le droit nous élus, moi secrétaire d'Etat à la Consommation, de dire, de pousser un coup de gueule, de dire c'est pas normal. Il y a un moment où il faut appeler les différents acteurs à leurs responsabilités. Et puis deuxièmement, on a la possibilité au niveau législatif, comme je vous le dis tout à l'heure, d'agir pour que sur l'ensemble de la chaîne, il y ait plus de transparence et plus de concurrence. Ca c'est ce qu'on a engagé.
Q.- Mais agir comment sur les intermédiaires ?
R.- Par la réforme que je vous ai indiquée tout à l'heure. C'est-à-dire que plus on aura de transparence dans l'ensemble de la chaîne, plus on donnera la possibilité aux acteurs de mettre la concurrence sur les prix, plus le consommateur final aura la juste répercussion de ce qui se passe à l'achat de la matière première.
Q.- Alors je reviens sur le téléphone mobile. Les hot line. Je sais qu'il y a une explosion des plaintes auprès de la DGCCRF.
R.- C'est le premier poste de plaintes. On est à plus de 30.000 plaintes par an.
Q.- 30.000 plaintes par an. Mais alors qu'est-ce que vous allez faire là ?
R.- 30.000 plaintes par an et quand on interroge les consommateurs sur le degré d'insatisfaction, manque de confiance dans les produits, effectivement les secteurs de téléphonie et d'Internet arrivent en tête avec 65% d'indice de mauvaise satisfaction.
Q.- Mais alors attendez, c'est vrai que les clients, les consommateurs se plaignent, c'est vrai aussi que les hot line sont délocalisées - SFR, Peugeot Citroën - de plus en plus quand même, qu'est-ce que vous voulez, c'est comme ça. Alors qu'est-ce que vous pouvez faire ?
R.- Alors qu'est-ce qu'on peut faire ? D'abord c'est proposer la gratuité du temps d'attente. Moi je n'accepte pas...
Q.- Où est-ce que vous en êtes avec ça ?
R.- On en est que ça fait partie des mesures législatives que j'ai proposées au président de la République et au Premier ministre et qui, donc, seront mises en oeuvre dans les prochains mois. Pourquoi la gratuité du temps d'attente ? Parce que si voulez moi je suis abonné à un cablo opérateur, il m'est arrivé d'avoir un problème de réseau. 14 minutes 30 au téléphone à 33 centimes d'euros la minute, je ne suis pas d'accord. Le temps d'attente, ça doit être gratuit. Ensuite, la deuxième partie de la communication, le moment où on a une prestation de service. Je crois qu'il faut qu'on discute avec les opérateurs pour regarder qu'est-ce qui peut être plus transparent dans la facturation, qu'est-ce qui doit faire l'objet, je dirais, d'un service permanent lié à l'abonnement ? J'ai un abonnement permanent à un cablo opérateur, si j'appelle pour un problème technique, est-ce que ça ne doit pas faire partie du package global et donc est-ce que je dois le facturer par téléphone ? Je n'en suis pas certain, moi. Est-ce qu'il ne faut pas qu'on ait une facturation sur facture, que ce soit plus lisible. Par contre, quand vous appelez pour avoir la météo au téléphone, là c'est ce qu'on appelle...
Q.- C'est un service.
R.-...un appel unique, c'est un service unique et là c'est normal qu'on vous facture le coût. Donc moi, je suis en train de travailler là-dessus parce que je veux que dans les mesures qu'on va présenter au Parlement dans les prochains mois, que ça y figure.
Q.- Oui que le service après vente soit gratuit.
R.- Voilà alors que ça soit le temps d'attente gratuit et le service, la facturation du service transparent.
Q.- On va parler des class actions mais il faut aller très vite malheureusement. Class actions ça va venir, je crois que N. Sarkozy s'est engagé. Alors le tourisme, L. Chatel, la saison, bilan ?
R.- Le bilan, contrairement à ce que certains observateurs avaient annoncé et à ce qu'on craignait un petit peu, pour l'instant les bilans provisoires du mois de juillet sont encourageants. On est à plus 3,7% dans les nuitées hôtelières. Alors évidemment derrière on a de fortes disparités géographiques, de fortes disparités sectorielles. C'est-à-dire que la Côte d'Azur, j'étais en déplacement à Saint-Raphaël, Fréjus, lundi, on va faire une année exceptionnelle. Une année exceptionnelle compte tenu de la météo mais aussi, j'étais aussi à Marseille la semaine dernière, parce qu'il y a l'arrivée d'un terminal low cost, parce que le tourisme d'affaire se développe. Donc la Côte d'Azur, Provence-Alpes-Côte d'Azur, très bonne saison. Par contre, on a des difficultés sur tout le littoral Aquitain où là, on est en recul. On n'a pas encore les chiffres définitifs mais les professionnels nous laissent entendre des moins 4, moins 5%. On fait une bonne année dans le tourisme urbain et le tourisme culturel. Paris fait un carton mais aussi Strasbourg avec l'arrivée du TGV. On s'aperçoit que le développement des liaisons d'infrastructures, ça a un impact direct sur l'économie du tourisme. Bordeaux qui vient d'être classée au patrimoine mondial de l'UNESCO est en augmentation de 16 à 18%. Donc on a le tourisme urbain et culturel qui se porte très bien. Par contre, on a une difficulté, c'est la montagne. La montagne est en recul. C'est devenu la dernière destination d'été des Français et des touristes étrangers. Et on a, moi j'ai à travailler avec eux sur sans doute la remise à plat de l'offre touristique de montagne pour qu'elle soit davantage calée sur les attentes des nouveaux touristes mondiaux que nous, on veut aller chercher parce que la France... Vous savez l'économie du tourisme, je rappelle que le tourisme...
Q.- Mais c'est essentiel.
R.- C'est considérable, c'est près de 7% du Produit intérieur brut, le tourisme.
Q.- Oui vous êtes l'un des ministres les plus importants du Gouvernement, économiquement.
R.- C'est Jacques Marseille qui l'a dit, ce n'est pas moi.
Q.- Il a raison.
R.- C'est deux millions d'emplois directs ou indirects plus les 400.000 saisonniers. C'est le premier poste de la balance des paiements dans notre économie. Et on nous annonce, l'ensemble des professionnels, un doublement du marché du tourisme à l'horizon 2020. Quel est le marché sur lequel la France est numéro un en nombre d'arrivées, numéro trois en valeur, où on nous promet le doublement du marché et où on a ce réservoir de croissance et d'emplois non délocalisables, il y en a pas d'autre ? Donc on a un boulevard et moi ma volonté, c'est d'avancer avec les professionnels pour adapter notre offre touristique pour qu'on soit encore plus attractif.
Q.- Les questions d'auditeurs, P. Dufreigne. P. Dufreigne (de RMC) : Les prix augmentent, c'est ce qu'on a ici au standard. Beaucoup de gens réagissent. Alors le prix du panier de la ménagère évidemment mais aussi on a beaucoup de choses sur le logement, sur les loyers. J'ai Eric par exemple qui nous dit : « il y a 20 ans je gagnais 6.200 francs, je payais mon loyer 1.200 francs pour un F2. Il y a 20 ans c'était donc 1/6ème de mon salaire et aujourd'hui, pour un jeune fonctionnaire qui débute au même indice, le même logement lui coûte près d'un tiers de son salaire ». On a Alain qui réagit aussi à l'émission, « quand on gagne 1.000 à 1.500 euros par mois, non seulement ce n'est pas facile d'acheter son logement mais c'est carrément impossible. Nos salaires aujourd'hui sont des salaires de survie et rien d'autre ». Alors je vous ai sélectionné quelques questions d'auditeurs autour des nouvelles technologies. J'ai Michel de l'Essonne qui dit « tout à l'heure, vous parliez téléphone mais quand est-il du prix des sms ? On nous annonce sans cesse des baisses mais ça reste encore très cher pour ce que c'est ? ».
Q.- Les prix des sms ?
R.- Les sms, d'abord comme je vous l'ai dit, on n'est pas à un contrôle des prix. Donc les prix sont libres. Plus on mettra de concurrence, on fera entrer de nouveaux concurrents dans la téléphonie, plus le prix des sms baissera et c'est l'objectif du Gouvernement, c'est les mesures que j'ai indiquées tout à l'heure : transparence, concurrence. Sur le logement, quand même, je voudrais répondre parce que votre auditeur qui a appelé a entièrement raison. Si vous voulez, aujourd'hui, le logement c'est environ 30 % du budget d'un ménage. C'était 15 % il y a 30 ans. Donc c'est le poste qui a tendance à exploser et qui donne le sentiment qu'on contraint son budget. C'est-à-dire qu'en début de mois, on sait qu'on ne va pas toucher exactement son salaire. On va toucher son salaire moins les dépenses contraintes. Bon alors, qu'est-ce qu'on a fait, qu'est-ce qu'on peut faire ? J'ai évoqué tout à l'heure, l'accession à la propriété c'est quand même un objectif philosophique de N. Sarkozy, toute sa campagne. Et, encore une fois, la mesure des intérêts d'emprunts, c'est pour ça. Mais sur les loyers, deux remarques. Première remarque, vous savez qu'on modifié l'indice de calcul des loyers qui n'est plus l'indice du coût de la construction mais l'indice du coût de loyer qui est un peu inférieur et qui donc a une hausse des loyers plus raisonnable que celui qui était précédemment utilisé. Et puis deuxièmement, on a un gros chantier avec C. Boutin qui est la question du cautionnement des loyers. Vous savez qu'aujourd'hui, c'est très difficile quand on commence un boulot, on n'a pas d'économies. Sa famille n'a pas de moyens. On vous demande tout de suite trois mois de caution. Donc vous savez qu'un des grands engagements de N. Sarkozy, c'est de travailler sur le système de caution publique.
Q.- C'est pour quand ça ?
R.- On est en train d'y travailler avec C. Boutin mais c'est vraiment une priorité de notre Gouvernement.
Q.- Avant la fin de l'année ?
R.- C'est dans les mois qui viennent.
Q.- Philippe et puis un auditeur. Philippe vite, une question. P. Dufreigne : Emeline qui est dans le Cher, sur Internet donc. Le service n'est pas assuré chez Emeline. Elle dit que c'est un véritable parcours du combattant pour empêcher les prélèvements. Est-ce que vous avez des pistes là-dessus ? Est-ce que vous réfléchissez à des actions ?
R.- Oui, j'ai une réponse. Moi j'avais proposé un amendement lorsque j'étais député qui, malheureusement, avait été rejeté mais je souhaite le remettre sur le tapis en tant que secrétaire d'Etat. C'est le fait qu'à partir du moment où une prestation n'est pas effective, il puisse y avoir rupture unilatérale du contrat de la part d'un consommateur. Et l'exemple d'Internet, si vous voulez, est systématique. Le nombre de fois où vous vous branchez sur votre ordinateur, il n'y a pas de connexion, vous avez 8 mégas et en fait vous vous apercevez qu'en fait, vous êtes à peine à 512. Moi je crois que ce serait une vraie avancée si on disait : je constate qu'il n'y a pas le service rendu que j'ai payé, je peux résilier à tout moment et sans frais, l'abonnement que j'ai contracté.
Q.- Voilà une bonne idée. Allez ! On termine avec un auditeur. Qui est là ? Isabelle, votre question, bonjour Isabelle.
R.- Isabelle : Bonjour je suis ravie de parler à monsieur Chatel aujourd'hui. Donc moi je voudrais parler du tourisme.
Q.- Je voudrais une question, Isabelle. Isabelle : D'accord, alors la question c'est simple. Nous avons actuellement des problèmes pour recruter, en tout cas les professionnels indépendants ont des problèmes pour recruter du personnel qualifié alors que monsieur Chatel veut, et il a tout à fait raison, améliorer l'accueil de nos touristes. Ma question est simple : comment compte-t-il accompagner les professionnels dans cette démarche qualité et comment compte-t-il former le personnel de tourisme et tout le personnel saisonnier ?
L. Chatel vous répond.
R.- C'est évidemment une question majeure pour le développement de l'industrie touristique. Qu'est-ce qu'on peut faire ? D'abord j'ai eu l'occasion d'en discuter avec X. Darcos, le ministre de l'Education. On a sur l'ensemble du territoire français beaucoup de formations dans le domaine touristique, mais de manière extrêmement diffuse, pas toujours très connue, pas parfois suffisamment valorisée auprès des jeunes et auprès des parents. Et je crois et on est d'accord, on va travailler là-dessus ensemble, pour essayer d'harmoniser tout cela, de regrouper, de mettre en valeur de manière à ce qu'on en fasse des filières d'excellence plus attractives. Ensuite, vous savez qu'il y a eu des efforts qui ont été menés en terme de réduction de charges pour essayer d'inciter au recrutement, et je crois que ça doit toujours avoir notre préoccupation parce que les entreprises de tourisme, ce sont souvent des PME familiales et il faut penser à leur santé financière.
Q.- Merci L. Chatel d'être venu nous voir.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 29 août 2007
R.- Bonjour J.-J. Bourdin.
Q.- On va parler du tourisme après mais on va parler consommation, pouvoir d'achat parce que c'est le grand sujet de la rentrée, le grand sujet d'actualité. Alors, j'ai en main là, devant moi, un mail que m'a envoyé Corinne. C'est très intéressant parce que Corinne est Panel Secodip. Vous savez ce que c'est ? Oui bien sûr. C'est-à-dire qu'elle est interrogée en permanence sur la hausse des prix. Et elle conserve ses tickets de caisse. Alors je vous donne cinq produits, vous allez voir. 8 juin 2007 : premier prix, 28 août 2007 donc hier, second prix. Nectar d'abricot Carrefour : 8 juin 2007, 79 centimes d'euros ; 28 août 2007, 1 euro 9 centimes. Les oeufs frais par dix : juin, 0,75 ; août 0,81. La mousse au chocolat Liégeois : juin, 1,10 ; août, 1,15. Le beurre : juin, 0,85 ; août, 0,87. Et L'oreillon abricot - je ne sais pas trop ce que c'est, ça doit être des abricots secs ou je ne sais pas : juin, 0,79 ; août, 0,90. L'augmentation est certaine.
R.- Alors c'est vrai, la question du pouvoir d'achat c'est le sujet de la rentrée. C'est le sujet de la rentrée pour tous nos concitoyens parce que la plupart d'entre eux rentrent de vacances, il faut remplir le frigo, il faut habiller les enfants et il faut faire le plein des fournitures scolaires. Et c'est vrai que pour les personnes qui gagnent 1000, 1.100 euros, le pouvoir d'achat, oui, c'est un problème aujourd'hui et c'est tellement un problème que c'est la priorité du Gouvernement. Alors qu'est-ce qu'on peut faire, qu'est-ce qu'on a fait ?
Q.- Voilà ! Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
R.- Alors d'abord, comment agir sur le pouvoir d'achat ? De deux manières : on agit sur les salaires, on essaie de les augmenter ; et puis, on agit sur les charges, on essaie de les comprimer, les faire réduire. Sur les salaires : moi je vous rappelle quand même que la première mesure que N. Sarkozy a mise en oeuvre, sa mesure emblématique de campagne c'est la fameuse mesure sur les heures supplémentaires applicable au 1er octobre, qui va permettre à un salarié qui gagne le Smic, s'il travaille quatre heures supplémentaires, de passer de 35 à 39 heures ; eh bien à la fin de l'année, d'avoir l'équivalent de deux mois de salaire supplémentaires.
Q.- Tout le monde ne fait pas des heures sup. Il y a des retraités, il y a des hommes et des femmes dans ce pays qui n'ont pas de travail.
R.- Tout à fait. Alors un salarié sur trois fait des heures supplémentaires donc il sera directement concerné par cette mesure. Ensuite vous avez raison, la meilleure réponse au pouvoir d'achat c'est la lutte contre le chômage. La priorité de N. Sarkozy pendant ces cinq années, ça va être de remettre la France au travail, d'avoir un taux de chômage qui soit l'équivalent de ce qui existe...
Q.- Oui mais ce ne peut pas être une réponse, il y a du quotidien, il y a aujourd'hui. C'est une réponse dans l'avenir peut-être, nous verrons si le pari est gagné. Mais aujourd'hui, il y a des réponses directes à apporter aux Français.
R.- Ca ce sont les réponses structurelles sur les salaires. Maintenant, il y a les réponses ponctuelles sur la baisse des charges. Quand la semaine dernière, le Gouvernement propose, en Conseil des ministres, une mesure sur les intérêts d'emprunts pour que ceux qui vont acheter leur maison, qui vont devenir propriétaires puissent déduire de leurs impôts 40 % des intérêts la première année, 20 % les quatre années suivantes, ça va permettre à ceux qui deviennent acquéreurs de gagner 8 à 10 % du coût de leur crédit.
Q.- Si je gagne 1.200 euros par mois, pour acheter une maison ou un appartement, ce n'est pas facile.
R.- Justement, c'est une priorité du Gouvernement de faire en sorte qu'on devienne un pays de propriétaires. Ensuite, il y a les mesures ponctuelles de la rentrée. J'étais hier avec X. Darcos pour faire le point sur la rentrée des classes où, c'est vrai, qu'il y a un certain nombre d'associations familiales qui nous ont alertés. Il se trouve que nous les indicateurs qu'on avait, c'était des prix qui étaient entre plus 0 et plus 2%. Les associations familiales nous ont dit : ah, regardez de près le cartable de la rentrée parce qu'il y a quelques dérives. Qu'est-ce qu'on a fait ? On a réuni les distributeurs, on a fait avec eux la liste des trente fournitures essentielles pour la rentrée scolaire et sur ces trente fournitures, on leur a dit : écoutez faites un geste, faites en sorte que le prix de la rentrée, ce ne soit pas plus cher que l'année dernière ou ce soit à prix coûtant. Il y a un engagement qui a été pris.
Q.- Oui mais alors là, je vais vous dire. Est-ce que vous connaissez le magazine LSA ?
R.- Très bien.
Q.-...Spécialiste de la consommation. On a interrogé le magazine LSA après cette annonce. Voilà ce que nous dit le magazine, qui connaît bien : « c'est de la communication clairement et ça ne va pas plus loin ; cela veut dire que les distributeurs doivent faire zéro marge sur les ventes d'un certain nombre de produits », c'est ce que vous venez de dire. « Je pense qu'il ne faut pas se faire d'illusion. Il peut y avoir un effet d'aubaine sur des cahiers, des classeurs, des copies. Dans le même temps la ménagère qui va faire ses courses sur la rentrée scolaire, elle ne s'apercevra pas que sur d'autres produits de grande consommation, shampooing, conserves, elle va payer 30 centimes d'euros de plus ici, là 50 centimes et au final son ticket sera du même ordre ».
R.- Alors d'abord, on ne peut pas à la fois reprocher au Gouvernement d'être attentif, de ne rien faire sur le pouvoir d'achat et en même temps quand on intervient et quand on agit...
Q.- Franchement, X. Darcos aurait pu avoir cette idée au mois de juin, non ?
R.- Oui, sauf que si vous voulez, tous les indicateurs comme je viens de vous le dire qu'on avait, nous laissaient penser qu'on avait une rentrée dans la même continuité que l'année dernière et les trois dernières années, c'est-à-dire stable. Et que ce sont les associations familiales qui nous ont alertés par rapport à leur panier. Alors, maintenant, la réponse à votre question sur le fond, c'est quoi ? C'est une réforme structurelle parce que pour faire baisser les prix dans notre pays, il faut plus de concurrence et il faut plus de transparence.
Q.- Ca, on est d'accord sur la forme. Mais dans l'immédiat, quelles sont les mesures que vous allez prendre ? N. Sarkozy va parler demain devant les patrons au Medef, qu'est-ce qu'il va annoncer ? Il va parler de ça ? Est-ce qu'il va parler de ça ?
R.- D'abord, vous permettrez que le président de la République quand il annonce des choses, vous lui laissez la primeur.
Q.- D'accord mais vous êtes au courant quand même.
R.- Ensuite, dans l'immédiat, effectivement, nous nous sommes réunis pour travailler sur un certain nombre de mesures la semaine dernière. Nous allons lancer - moi j'ai commencé à rencontrer les industriels, les distributeurs, les producteurs de l'agroalimentaire - nous avons lancé la deuxième étape de ce qu'on appelle la réforme de la loi Galland. C'est quoi la loi Galland ? C'est une loi qui dans notre pays, certes a permis d'assainir certaines pratiques entre producteurs et distributeurs, mais a eu un effet pervers sur les prix, une inflation. Est-ce que vous trouvez normal que certains prix de produits de grandes marques en 2004 ils étaient payés 10 à 15 % plus cher que dans les grands pays développés ? Le seul qui s'en est rendu compte et qui a commencé à agir sur le sujet, c'est N. Sarkozy. Et on a voté une première loi en 2005, qui a été une première étape. On a remis de la concurrence. Depuis 2005, vous ne vous en êtes peut-être pas rendu compte mais depuis 2005, si vous prenez tous les produits de grandes marques, moins 3,2% sur les produits de grandes marques depuis qu'on a remis de la concurrence sur les prix. Qu'est-ce que fait le Gouvernement, là ? Il lance la deuxième étape de la réforme de la loi Galland qui va nous permettre de faire bénéficier au consommateur final, des avantages obtenus par les distributeurs par les industriels. C'est-à-dire que je suis distributeur, j'obtiens des avantages dans la négociation avec mon fournisseur, je dois pouvoir en faire bénéficier le consommateur final. Et c'est comme ça que les prix peuvent baisser. Plus on mettra de concurrence, plus on mettra de transparence sur les prix, plus on les fera baisser. Voilà la réponse du Gouvernement.
Q.- C'est une forme d'encadrement des prix ?
R.- Non au contraire, puisque nous étions historiquement... Au contraire, la loi Galland pouvait être considérée comme un encadrement des prix puisque sur une zone achalandée, moi je fais mes courses comme tous les Français, on avait des produits de grandes marques qui étaient quasiment tous au même prix. Il n'y avait plus de concurrence. Ce que veut faire le Gouvernement, c'est...
Q.- Des produits de grandes marques.
R.- Des produits de grandes marques importants dans un chariot. Et puis ensuite, il y a les produits de marques distributeurs sur lesquels d'ailleurs...
Q.- Elles sont de plus en plus nombreuses d'ailleurs.
R.- Absolument, et moi j'encourage, fortement, lors de cette rentrée scolaire les Français à aller plutôt vers les produits des marques distributeurs parce que quand on regarde le prix d'un caddy, avoir une trousse Diddle comme le demande ma fille, ça n'a pas grand intérêt alors qu'au total la trousse de base marques distributeurs elle marche de la même façon et elle coûte deux à trois fois moins cher.
Q.- Est-ce qu'il y aura d'autres mesures demain annoncées par le président de la République, vous pensez ?
R.- Encore une fois, le président annoncera ce qu'il annoncera.
Q.- Non mais je ne demande pas les mesures mais est-ce qu'il y aura d'autres mesures ?
R.- Nous, on travaille sur cette première mesure très importante. J'insiste dessus. Deuxièmement, moi je travaille sur un certain nombre de dépenses que les Français connaissent et qui augmentent dans leur porte monnaie.
Q.- Lesquelles ?
R.- Les dépenses qui concernent les services. Le budget téléphone il a triplé en quelques années. Aujourd'hui, dans la part du budget d'un ménage, les dépenses liées à la téléphonie, c'est 4 à 5%. C'était 1% il y a une dizaine d'années. Alors qu'est-ce qu'on peut faire ?
Q.- Qu'est-ce que vous allez faire ?
R.- Qu'est-ce qu'on va faire ? On va, là encore, ligne conductrice : transparence, concurrence. Il n'y a pas assez de concurrence sur les mobiles. Vous savez que j'avais voté quand j'étais député, une mesure qui a permis de mettre davantage de concurrence, de changer plus facilement d'opérateurs. Et plus on peut changer facilement d'opérateurs, plus il y a de concurrence entre eux. Plus les concurrents baissent.
Q.- Alors qu'est-ce que vous préparez ?
R.- Là, nous préparons un certain nombre de mesures qui permettent, il y a un deuxième verrou à la concurrence qu'il faut faire sauter.
Q.- Lequel ?
R.- C'est vous savez les questions des durées minimales d'engagement. Vous avez un portable...
Q.- 24 mois par exemple.
R.- J'imagine, votre opérateur vous a dit : "je vais vous faire bénéficier du portable dernier cri mais en contrepartie, je vous demande de rester chez moi 24 mois". Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que la concurrence, elle joue vraiment tous les 24 mois. L'objectif, c'est de faire sauter ce verrou. Voilà. Donc moi je vais réunir, avec C. Lagarde, courant septembre, les différents opérateurs, on va réunir les associations de consommateurs et moi je veux faire sauter ce verrou parce que l'ARCEP, l'Autorité de régulation des télécoms, nous dit, là vous avez un verrou à la concurrence. Et le fait de ficeler un client pendant 24 mois, ça fait qu'il ne peut pas aller ailleurs et il ne peut pas faire baisser les prix.
Q.- Alors on supprime les abonnements 12 mois, 24 mois ? On va supprimer ?
R.- Moi j'avais proposé de les supprimer. Donc je vais en discuter avec les opérateurs, avec les associations de consommateurs. Peut-être qu'il y a d'autres formules, je ne veux pas fermer le débat. On en discute au moment où on entame la discussion. Mais je crois qu'il faut qu'on avance et on va avancer vite sur ce sujet.
Q.- Oui parce que c'est une partie importante du pouvoir d'achat, ça aussi.
R.- Très importante.
Q.- Bien, L. Chatel, vous êtes notre invité ce matin. Il y a aussi les actions de groupe, on va en parler. Puis le tourisme, vous allez nous faire un petit bilan de la saison qui est assez bon, je crois, le bilan. 8 heures 43 vous êtes sur RMC et BFM TV. Vous appelez 32 16 rmc.fr.
[Pause. Reprise à 8h47]
Q.- L. Chatel est notre invité ce matin. L. Chatel, questions précises encore une fois sur les prix des produits alimentaires. On parle beaucoup du pain mais il n'y a pas que le pain et d'ailleurs les boulangers pâtissiers commencent à en avoir assez d'être montrés du doigt. Vous voulez parler du lait par exemple ?
R.- Oui moi je veux parler globalement des prix alimentaires. C'est vrai qu'on a aujourd'hui une augmentation des cours mondiaux des matières primaires. Et ce n'est pas les producteurs haut marnais qui vont s'en plaindre. Mais en même temps, si vous voulez, il faut garder raison. Et moi, il y a des moments où il faut aussi que nous on soit capables de pousser un coup de gueule.
Q.- Je sens la colère monter, L. Chatel.
R.- Oui parce que si vous voulez quand je vois la corrélation entre prix des matières premières et prix des produits finis à destination des consommateurs, on a parfois quelques surprises. Moi sur le lait, on cite beaucoup l'exemple du pain mais sur le lait...
Q.- Il faut dire que les intermédiaires se gavent, pardonnez-moi l'expression.
R.- Moi je suis l'élu d'un département producteur de lait où pendant cinq ans, j'ai vu le prix du lait baisser de 15 à 20 %. Je n'ai jamais vu le prix du yaourt baisser en magasin. Et là, on nous annonce une augmentation du prix de 5% et il faudrait immédiatement répercuter les hausses.
Q.- Mais alors qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ?
R.- D'abord on peut s'insurger. On a le droit nous élus, moi secrétaire d'Etat à la Consommation, de dire, de pousser un coup de gueule, de dire c'est pas normal. Il y a un moment où il faut appeler les différents acteurs à leurs responsabilités. Et puis deuxièmement, on a la possibilité au niveau législatif, comme je vous le dis tout à l'heure, d'agir pour que sur l'ensemble de la chaîne, il y ait plus de transparence et plus de concurrence. Ca c'est ce qu'on a engagé.
Q.- Mais agir comment sur les intermédiaires ?
R.- Par la réforme que je vous ai indiquée tout à l'heure. C'est-à-dire que plus on aura de transparence dans l'ensemble de la chaîne, plus on donnera la possibilité aux acteurs de mettre la concurrence sur les prix, plus le consommateur final aura la juste répercussion de ce qui se passe à l'achat de la matière première.
Q.- Alors je reviens sur le téléphone mobile. Les hot line. Je sais qu'il y a une explosion des plaintes auprès de la DGCCRF.
R.- C'est le premier poste de plaintes. On est à plus de 30.000 plaintes par an.
Q.- 30.000 plaintes par an. Mais alors qu'est-ce que vous allez faire là ?
R.- 30.000 plaintes par an et quand on interroge les consommateurs sur le degré d'insatisfaction, manque de confiance dans les produits, effectivement les secteurs de téléphonie et d'Internet arrivent en tête avec 65% d'indice de mauvaise satisfaction.
Q.- Mais alors attendez, c'est vrai que les clients, les consommateurs se plaignent, c'est vrai aussi que les hot line sont délocalisées - SFR, Peugeot Citroën - de plus en plus quand même, qu'est-ce que vous voulez, c'est comme ça. Alors qu'est-ce que vous pouvez faire ?
R.- Alors qu'est-ce qu'on peut faire ? D'abord c'est proposer la gratuité du temps d'attente. Moi je n'accepte pas...
Q.- Où est-ce que vous en êtes avec ça ?
R.- On en est que ça fait partie des mesures législatives que j'ai proposées au président de la République et au Premier ministre et qui, donc, seront mises en oeuvre dans les prochains mois. Pourquoi la gratuité du temps d'attente ? Parce que si voulez moi je suis abonné à un cablo opérateur, il m'est arrivé d'avoir un problème de réseau. 14 minutes 30 au téléphone à 33 centimes d'euros la minute, je ne suis pas d'accord. Le temps d'attente, ça doit être gratuit. Ensuite, la deuxième partie de la communication, le moment où on a une prestation de service. Je crois qu'il faut qu'on discute avec les opérateurs pour regarder qu'est-ce qui peut être plus transparent dans la facturation, qu'est-ce qui doit faire l'objet, je dirais, d'un service permanent lié à l'abonnement ? J'ai un abonnement permanent à un cablo opérateur, si j'appelle pour un problème technique, est-ce que ça ne doit pas faire partie du package global et donc est-ce que je dois le facturer par téléphone ? Je n'en suis pas certain, moi. Est-ce qu'il ne faut pas qu'on ait une facturation sur facture, que ce soit plus lisible. Par contre, quand vous appelez pour avoir la météo au téléphone, là c'est ce qu'on appelle...
Q.- C'est un service.
R.-...un appel unique, c'est un service unique et là c'est normal qu'on vous facture le coût. Donc moi, je suis en train de travailler là-dessus parce que je veux que dans les mesures qu'on va présenter au Parlement dans les prochains mois, que ça y figure.
Q.- Oui que le service après vente soit gratuit.
R.- Voilà alors que ça soit le temps d'attente gratuit et le service, la facturation du service transparent.
Q.- On va parler des class actions mais il faut aller très vite malheureusement. Class actions ça va venir, je crois que N. Sarkozy s'est engagé. Alors le tourisme, L. Chatel, la saison, bilan ?
R.- Le bilan, contrairement à ce que certains observateurs avaient annoncé et à ce qu'on craignait un petit peu, pour l'instant les bilans provisoires du mois de juillet sont encourageants. On est à plus 3,7% dans les nuitées hôtelières. Alors évidemment derrière on a de fortes disparités géographiques, de fortes disparités sectorielles. C'est-à-dire que la Côte d'Azur, j'étais en déplacement à Saint-Raphaël, Fréjus, lundi, on va faire une année exceptionnelle. Une année exceptionnelle compte tenu de la météo mais aussi, j'étais aussi à Marseille la semaine dernière, parce qu'il y a l'arrivée d'un terminal low cost, parce que le tourisme d'affaire se développe. Donc la Côte d'Azur, Provence-Alpes-Côte d'Azur, très bonne saison. Par contre, on a des difficultés sur tout le littoral Aquitain où là, on est en recul. On n'a pas encore les chiffres définitifs mais les professionnels nous laissent entendre des moins 4, moins 5%. On fait une bonne année dans le tourisme urbain et le tourisme culturel. Paris fait un carton mais aussi Strasbourg avec l'arrivée du TGV. On s'aperçoit que le développement des liaisons d'infrastructures, ça a un impact direct sur l'économie du tourisme. Bordeaux qui vient d'être classée au patrimoine mondial de l'UNESCO est en augmentation de 16 à 18%. Donc on a le tourisme urbain et culturel qui se porte très bien. Par contre, on a une difficulté, c'est la montagne. La montagne est en recul. C'est devenu la dernière destination d'été des Français et des touristes étrangers. Et on a, moi j'ai à travailler avec eux sur sans doute la remise à plat de l'offre touristique de montagne pour qu'elle soit davantage calée sur les attentes des nouveaux touristes mondiaux que nous, on veut aller chercher parce que la France... Vous savez l'économie du tourisme, je rappelle que le tourisme...
Q.- Mais c'est essentiel.
R.- C'est considérable, c'est près de 7% du Produit intérieur brut, le tourisme.
Q.- Oui vous êtes l'un des ministres les plus importants du Gouvernement, économiquement.
R.- C'est Jacques Marseille qui l'a dit, ce n'est pas moi.
Q.- Il a raison.
R.- C'est deux millions d'emplois directs ou indirects plus les 400.000 saisonniers. C'est le premier poste de la balance des paiements dans notre économie. Et on nous annonce, l'ensemble des professionnels, un doublement du marché du tourisme à l'horizon 2020. Quel est le marché sur lequel la France est numéro un en nombre d'arrivées, numéro trois en valeur, où on nous promet le doublement du marché et où on a ce réservoir de croissance et d'emplois non délocalisables, il y en a pas d'autre ? Donc on a un boulevard et moi ma volonté, c'est d'avancer avec les professionnels pour adapter notre offre touristique pour qu'on soit encore plus attractif.
Q.- Les questions d'auditeurs, P. Dufreigne. P. Dufreigne (de RMC) : Les prix augmentent, c'est ce qu'on a ici au standard. Beaucoup de gens réagissent. Alors le prix du panier de la ménagère évidemment mais aussi on a beaucoup de choses sur le logement, sur les loyers. J'ai Eric par exemple qui nous dit : « il y a 20 ans je gagnais 6.200 francs, je payais mon loyer 1.200 francs pour un F2. Il y a 20 ans c'était donc 1/6ème de mon salaire et aujourd'hui, pour un jeune fonctionnaire qui débute au même indice, le même logement lui coûte près d'un tiers de son salaire ». On a Alain qui réagit aussi à l'émission, « quand on gagne 1.000 à 1.500 euros par mois, non seulement ce n'est pas facile d'acheter son logement mais c'est carrément impossible. Nos salaires aujourd'hui sont des salaires de survie et rien d'autre ». Alors je vous ai sélectionné quelques questions d'auditeurs autour des nouvelles technologies. J'ai Michel de l'Essonne qui dit « tout à l'heure, vous parliez téléphone mais quand est-il du prix des sms ? On nous annonce sans cesse des baisses mais ça reste encore très cher pour ce que c'est ? ».
Q.- Les prix des sms ?
R.- Les sms, d'abord comme je vous l'ai dit, on n'est pas à un contrôle des prix. Donc les prix sont libres. Plus on mettra de concurrence, on fera entrer de nouveaux concurrents dans la téléphonie, plus le prix des sms baissera et c'est l'objectif du Gouvernement, c'est les mesures que j'ai indiquées tout à l'heure : transparence, concurrence. Sur le logement, quand même, je voudrais répondre parce que votre auditeur qui a appelé a entièrement raison. Si vous voulez, aujourd'hui, le logement c'est environ 30 % du budget d'un ménage. C'était 15 % il y a 30 ans. Donc c'est le poste qui a tendance à exploser et qui donne le sentiment qu'on contraint son budget. C'est-à-dire qu'en début de mois, on sait qu'on ne va pas toucher exactement son salaire. On va toucher son salaire moins les dépenses contraintes. Bon alors, qu'est-ce qu'on a fait, qu'est-ce qu'on peut faire ? J'ai évoqué tout à l'heure, l'accession à la propriété c'est quand même un objectif philosophique de N. Sarkozy, toute sa campagne. Et, encore une fois, la mesure des intérêts d'emprunts, c'est pour ça. Mais sur les loyers, deux remarques. Première remarque, vous savez qu'on modifié l'indice de calcul des loyers qui n'est plus l'indice du coût de la construction mais l'indice du coût de loyer qui est un peu inférieur et qui donc a une hausse des loyers plus raisonnable que celui qui était précédemment utilisé. Et puis deuxièmement, on a un gros chantier avec C. Boutin qui est la question du cautionnement des loyers. Vous savez qu'aujourd'hui, c'est très difficile quand on commence un boulot, on n'a pas d'économies. Sa famille n'a pas de moyens. On vous demande tout de suite trois mois de caution. Donc vous savez qu'un des grands engagements de N. Sarkozy, c'est de travailler sur le système de caution publique.
Q.- C'est pour quand ça ?
R.- On est en train d'y travailler avec C. Boutin mais c'est vraiment une priorité de notre Gouvernement.
Q.- Avant la fin de l'année ?
R.- C'est dans les mois qui viennent.
Q.- Philippe et puis un auditeur. Philippe vite, une question. P. Dufreigne : Emeline qui est dans le Cher, sur Internet donc. Le service n'est pas assuré chez Emeline. Elle dit que c'est un véritable parcours du combattant pour empêcher les prélèvements. Est-ce que vous avez des pistes là-dessus ? Est-ce que vous réfléchissez à des actions ?
R.- Oui, j'ai une réponse. Moi j'avais proposé un amendement lorsque j'étais député qui, malheureusement, avait été rejeté mais je souhaite le remettre sur le tapis en tant que secrétaire d'Etat. C'est le fait qu'à partir du moment où une prestation n'est pas effective, il puisse y avoir rupture unilatérale du contrat de la part d'un consommateur. Et l'exemple d'Internet, si vous voulez, est systématique. Le nombre de fois où vous vous branchez sur votre ordinateur, il n'y a pas de connexion, vous avez 8 mégas et en fait vous vous apercevez qu'en fait, vous êtes à peine à 512. Moi je crois que ce serait une vraie avancée si on disait : je constate qu'il n'y a pas le service rendu que j'ai payé, je peux résilier à tout moment et sans frais, l'abonnement que j'ai contracté.
Q.- Voilà une bonne idée. Allez ! On termine avec un auditeur. Qui est là ? Isabelle, votre question, bonjour Isabelle.
R.- Isabelle : Bonjour je suis ravie de parler à monsieur Chatel aujourd'hui. Donc moi je voudrais parler du tourisme.
Q.- Je voudrais une question, Isabelle. Isabelle : D'accord, alors la question c'est simple. Nous avons actuellement des problèmes pour recruter, en tout cas les professionnels indépendants ont des problèmes pour recruter du personnel qualifié alors que monsieur Chatel veut, et il a tout à fait raison, améliorer l'accueil de nos touristes. Ma question est simple : comment compte-t-il accompagner les professionnels dans cette démarche qualité et comment compte-t-il former le personnel de tourisme et tout le personnel saisonnier ?
L. Chatel vous répond.
R.- C'est évidemment une question majeure pour le développement de l'industrie touristique. Qu'est-ce qu'on peut faire ? D'abord j'ai eu l'occasion d'en discuter avec X. Darcos, le ministre de l'Education. On a sur l'ensemble du territoire français beaucoup de formations dans le domaine touristique, mais de manière extrêmement diffuse, pas toujours très connue, pas parfois suffisamment valorisée auprès des jeunes et auprès des parents. Et je crois et on est d'accord, on va travailler là-dessus ensemble, pour essayer d'harmoniser tout cela, de regrouper, de mettre en valeur de manière à ce qu'on en fasse des filières d'excellence plus attractives. Ensuite, vous savez qu'il y a eu des efforts qui ont été menés en terme de réduction de charges pour essayer d'inciter au recrutement, et je crois que ça doit toujours avoir notre préoccupation parce que les entreprises de tourisme, ce sont souvent des PME familiales et il faut penser à leur santé financière.
Q.- Merci L. Chatel d'être venu nous voir.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 29 août 2007