Texte intégral
Q - Le Portugal, qui assume la présidence de l'Union européenne, a affirmé mardi que les négociations au niveau des experts juridiques sur le traité réformateur, dont le contenu avait été défini en juin dernier par les chefs d'Etat et de gouvernement, étaient achevées. Quelles étapes reste-t-il à franchir ?
R - Le texte va être à présent examiné par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-sept puis par les chefs d'Etat et de gouvernement lors du Sommet de Lisbonne les 18 et 19 octobre. On devrait alors aboutir à un accord définitif. Le traité sera ensuite ouvert à ratification. La France souhaite y procéder, par voie parlementaire, dès le premier trimestre 2008.
Q - Où en est la formation du Conseil des sages demandé par Nicolas Sarkozy, qui souhaite que cette instance réfléchisse à l'avenir de l'Union ?
R - C'est à la présidence portugaise de faire des propositions sur sa composition et sur les grandes lignes de son mandat.
Pour nous, il s'agirait d'un comité prospectif, qui réfléchirait à échéance de 20 ou 30 ans sur les valeurs de l'Europe, sa place dans le commerce international, ses relations avec les grands partenaires du monde, sa configuration par rapport à la mer Méditerranée et à l'Asie centrale. Ce ne serait pas un comité de réformes institutionnelles. Il remettrait ses conclusions après les élections européennes de 2009.
Q - Nicolas Sarkozy a accepté de laisser se poursuivre les négociations d'adhésion avec la Turquie à condition que ce conseil des sages soit créé. Et s'il ne l'est pas ?
R - Alors, la France réexaminerait sa position sur la Turquie. Jusqu'ici Nicolas Sarkozy n'a pas souhaité bloquer le processus, tant que les négociations sont compatibles avec l'hypothèse de l'instauration d'une relation privilégiée entre l'Union européenne et la Turquie.
Q - Le mois dernier, Nicolas Sarkozy a dit que la France serait prête à revenir dans les structures intégrées de l'OTAN à condition qu'une bonne place y soit faite à ses officiers généraux et que les Etats-Unis acceptent le renforcement de l'Europe de la défense. Pourquoi cette proposition ?
R - La politique européenne de défense et l'OTAN sont déjà très imbriquées. Ce que souhaite la France, c'est que Washington reconnaisse la nécessité d'un pilier de défense européenne. Les Etats-Unis ne peuvent pas tout faire et ils ne savent pas tout faire - nous non plus, d'ailleurs! Il faut qu'ils acceptent que l'Union européenne ait sa propre capacité de planification et de conduite des opérations, avec des moyens suffisants. Il serait intéressant que la clarification intervienne avant le début de la présidence française de l'Union, le 1er juillet 2008. Un accord politique suffirait. Bien sûr, toutes ces négociations se passent au niveau de la présidence de la République.
Q - Pendant le deuxième semestre 2008, la France assumera donc la Présidence de l'Union. Elle aura la possibilité d'initier la réforme de la Politique agricole commune ainsi que la réflexion sur les futures politiques de l'Union, après 2013. Quel sera l'objectif de Paris ?
R - Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il souhaitait que la France ait une attitude offensive, et non défensive, sur ces dossiers. L'Allemagne et la France seront les deux premiers contributeurs nets aux finances de l'Union en 2013. Nos deux pays ont donc intérêt à une bonne évaluation des politiques communes, des économies possibles, des nouvelles affectations de ressources.
Le président de la République a insisté sur la nécessité de construire une Politique agricole commune de premier plan, La Présidence française peut être l'occasion de lancer cette réflexion ambitieuse sur la refondation de la PAC d'après 2013, au sein de l'exercice général de réexamen des politiques européennes et de leur financement qui doit avoir lieu, d'après les conclusions du Conseil européen de 2005, à partir de 2008-2009.
Q - La France pourra-t-elle assumer convenablement son rôle de Présidence de l'Union si elle n'est pas irréprochable dans le respect du pacte de stabilité et des équilibres budgétaires ?
R - Le président de la République et le Premier ministre ont rappelé que la France respectera ses engagements budgétaires européens. La réduction du poids de la dette est une absolue nécessité et nos partenaires attendent de nous que nous respections les règles du jeu que nous nous sommes collectivement données. C'est une condition pour assurer notre influence en Europe.
Les règles du pacte de stabilité et de croissance prévoient que, tout en maintenant l'objectif d'équilibre des finances publiques à moyen terme, les Etats membres peuvent disposer de marges de manoeuvre dans la conduite de l'assainissement budgétaire lorsque des réformes structurelles majeures sont conduites.
C'est l'ambition des différents chantiers lancés pour mettre la France aux standards européens et internationaux. Je crois que nos partenaires européens ont compris notre démarche.
Q - Vous avez la fibre européenne. Diriez-vous que Nicolas Sarkozy l'a aussi ?
R - Durant sa carrière politique, Nicolas Sarkozy n'a jamais voté contre un grand texte européen et il a mené une campagne pour les élections européennes. Il veut mettre la France au coeur de l'Europe. Il y a consacré beaucoup d'énergie durant les trois premiers mois de sa présidence. Il aime aller voir les autres dirigeants européens, notamment ceux d'Europe centrale et orientale où il veut restaurer l'image de la France. On peut dire qu'il a la culture européenne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 octobre 2007
R - Le texte va être à présent examiné par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-sept puis par les chefs d'Etat et de gouvernement lors du Sommet de Lisbonne les 18 et 19 octobre. On devrait alors aboutir à un accord définitif. Le traité sera ensuite ouvert à ratification. La France souhaite y procéder, par voie parlementaire, dès le premier trimestre 2008.
Q - Où en est la formation du Conseil des sages demandé par Nicolas Sarkozy, qui souhaite que cette instance réfléchisse à l'avenir de l'Union ?
R - C'est à la présidence portugaise de faire des propositions sur sa composition et sur les grandes lignes de son mandat.
Pour nous, il s'agirait d'un comité prospectif, qui réfléchirait à échéance de 20 ou 30 ans sur les valeurs de l'Europe, sa place dans le commerce international, ses relations avec les grands partenaires du monde, sa configuration par rapport à la mer Méditerranée et à l'Asie centrale. Ce ne serait pas un comité de réformes institutionnelles. Il remettrait ses conclusions après les élections européennes de 2009.
Q - Nicolas Sarkozy a accepté de laisser se poursuivre les négociations d'adhésion avec la Turquie à condition que ce conseil des sages soit créé. Et s'il ne l'est pas ?
R - Alors, la France réexaminerait sa position sur la Turquie. Jusqu'ici Nicolas Sarkozy n'a pas souhaité bloquer le processus, tant que les négociations sont compatibles avec l'hypothèse de l'instauration d'une relation privilégiée entre l'Union européenne et la Turquie.
Q - Le mois dernier, Nicolas Sarkozy a dit que la France serait prête à revenir dans les structures intégrées de l'OTAN à condition qu'une bonne place y soit faite à ses officiers généraux et que les Etats-Unis acceptent le renforcement de l'Europe de la défense. Pourquoi cette proposition ?
R - La politique européenne de défense et l'OTAN sont déjà très imbriquées. Ce que souhaite la France, c'est que Washington reconnaisse la nécessité d'un pilier de défense européenne. Les Etats-Unis ne peuvent pas tout faire et ils ne savent pas tout faire - nous non plus, d'ailleurs! Il faut qu'ils acceptent que l'Union européenne ait sa propre capacité de planification et de conduite des opérations, avec des moyens suffisants. Il serait intéressant que la clarification intervienne avant le début de la présidence française de l'Union, le 1er juillet 2008. Un accord politique suffirait. Bien sûr, toutes ces négociations se passent au niveau de la présidence de la République.
Q - Pendant le deuxième semestre 2008, la France assumera donc la Présidence de l'Union. Elle aura la possibilité d'initier la réforme de la Politique agricole commune ainsi que la réflexion sur les futures politiques de l'Union, après 2013. Quel sera l'objectif de Paris ?
R - Nicolas Sarkozy a indiqué qu'il souhaitait que la France ait une attitude offensive, et non défensive, sur ces dossiers. L'Allemagne et la France seront les deux premiers contributeurs nets aux finances de l'Union en 2013. Nos deux pays ont donc intérêt à une bonne évaluation des politiques communes, des économies possibles, des nouvelles affectations de ressources.
Le président de la République a insisté sur la nécessité de construire une Politique agricole commune de premier plan, La Présidence française peut être l'occasion de lancer cette réflexion ambitieuse sur la refondation de la PAC d'après 2013, au sein de l'exercice général de réexamen des politiques européennes et de leur financement qui doit avoir lieu, d'après les conclusions du Conseil européen de 2005, à partir de 2008-2009.
Q - La France pourra-t-elle assumer convenablement son rôle de Présidence de l'Union si elle n'est pas irréprochable dans le respect du pacte de stabilité et des équilibres budgétaires ?
R - Le président de la République et le Premier ministre ont rappelé que la France respectera ses engagements budgétaires européens. La réduction du poids de la dette est une absolue nécessité et nos partenaires attendent de nous que nous respections les règles du jeu que nous nous sommes collectivement données. C'est une condition pour assurer notre influence en Europe.
Les règles du pacte de stabilité et de croissance prévoient que, tout en maintenant l'objectif d'équilibre des finances publiques à moyen terme, les Etats membres peuvent disposer de marges de manoeuvre dans la conduite de l'assainissement budgétaire lorsque des réformes structurelles majeures sont conduites.
C'est l'ambition des différents chantiers lancés pour mettre la France aux standards européens et internationaux. Je crois que nos partenaires européens ont compris notre démarche.
Q - Vous avez la fibre européenne. Diriez-vous que Nicolas Sarkozy l'a aussi ?
R - Durant sa carrière politique, Nicolas Sarkozy n'a jamais voté contre un grand texte européen et il a mené une campagne pour les élections européennes. Il veut mettre la France au coeur de l'Europe. Il y a consacré beaucoup d'énergie durant les trois premiers mois de sa présidence. Il aime aller voir les autres dirigeants européens, notamment ceux d'Europe centrale et orientale où il veut restaurer l'image de la France. On peut dire qu'il a la culture européenne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 octobre 2007