Texte intégral
Q- Quelles solutions proposez-vous aux 300 personnes qui campent rue de la Banque depuis un mois maintenant ?
R- Devant la crise grave du logement en France, je remarque que ces personnes sont logées, mal logées certes, mal logées, mais elles sont logées. Donc je leur demande de rester dans leur logement. Car aujourd'hui, je suis confrontée à une justice sociale ; il y a des hommes, des femmes et des enfants qui ne trouvent pas à se loger, qui sont sans logement, qui dorment dans leur voiture, et je suis obligée d'établir des priorités.
Q- Selon l'association Droit au Logement, que votre directeur de cabinet a reçue la semaine dernière, 80 % des personnes qui sont rue de la Banque, 80 % d'entre elles vivent à l'hôtel. J.-B. Eyrault, donnait pour exemple, le cas de Malien, qui est en situation régulière, qui a du travail, et qui paye 20 euros par jour et par personne, à l'hôtel, pour une famille de cinq personnes. Cela fait 3.000 euros par mois. Vous lui proposez d'attendre à ce monsieur ?
R- Je lui propose, oui, parce que je pense qu'il y a une priorité qui est celle de rester dans son hôtel ; il y a des personnes qui aimeraient bien avoir un hôtel. Alors, je ne dis pas que cela soit la bonne solution. Moi-même, j'ai reçu, avant que mon directeur de cabinet ne reçoive monsieur Eyrault - je l'ai reçu plusieurs fois, monsieur Eyrault - et je lui demande de me donner une liste, du reste c'est l'accord qui a été entendu vendredi. Et donc, nous attendons une liste. Alors, monsieur Eyrault ne veut pas me donne la liste des personnes, je ne sais pas pourquoi, il va me donner une liste de typologie de personnes.
Q- Il voudrait savoir ce que vous allez en faire.
R- J'attends qu'il me donne cette liste, je ne peux pas gérer des priorités sur ces cas, comme cela, virtuels. Enfin, ils ne sont pas virtuels, mais qui ne sont pas incarnés. J'ai besoin de savoir quelles sont ces personnes. Je pense que ce sont des personnes qui sont en situation régulière, je pense qu'elles travaillent mais je sais aussi qu'il y a des personnes qui sont en situation irrégulière, qui travaillent et qui n'arrivent pas à se loger - des fonctionnaires, des personnes qui ont un CDI, etc. Donc, il faut établir une hiérarchie.
Q- A. Legrand a laissé entendre que les "Don Quichotte" seraient de retour dans les prochains jours. Après le canal Saint-Martin l'an dernier, ils comptent s'installer cette fois sur le Ponts des Arts, face au Louvre. Allez-vous tenter d'empêcher ce campement ?
R- Mon travail, avec les uns et les autres, est transparent. Les "Don Quichotte" participent au secrétariat permanent de la lutte des sansabris. Ils ont accès à tous les chiffres ; ils savent parfaitement quelles sont les données aujourd'hui. S'ils veulent mettre des tentes, nous les ferons enlever, parce que, aujourd'hui...
Q- Ils disent que le compte n'y est pas, que J.-L. Borloo avait promis 000 places d'hébergement en janvier, et qu'on est à la moitié...
R- Non, non, non. Les places en centre d'hébergement d'urgence, en centre d'hébergement de réinsertion sociale, nous avons atteint nos objectifs, je pense les dépasser. Nous sommes en retard sur les maisons relais. Les maisons relais, c'est un concept beaucoup plus compliqué à mettre sur pied, il y en a 6.000, et il restera 6.000 que nous mettrons en place en 2008. La maison relais, c'est une habitation avec des gardiens, des personnes qui suivent socialement, donc c'est beaucoup plus compliqué à mettre sur pied. Nous avons atteint nos objectifs mais ce que je peux dire, malheureusement, c'est que la situation est tellement grave aujourd'hui que si les chiffres ont été respectés, il y a effectivement des personnes qui ne trouvent pas à se loger. Et cela, c'est un véritable problème. Et moi je lance un cri d'alarme en France : il faut que nous construisions ! Aujourd'hui, il y a des personnes qui se trouvent en centre d'hébergement d'urgence, qui devraient être en centre d'hébergement de réinsertion sociale. Celles-ci devraient être en logements normaux, et je n'ai pas de place, je n'ai aucune place ! Que voulez-vous, je ne peux pas générer en six mois des places qui n'existent pas, des habitations qui n'existent pas.
Q- Alors, justement, vous étiez rapporteur de la loi sur le droit au logement opposable...
R- Oui, j'en suis fière.
Q- ...votée par la précédente législature. Aujourd'hui, ministre du Logement et de la Ville, vous êtes chargée de sa mise en pratique, vous voulez aller le plus vite possible ; on estime qu'il y a à peu près en France 600. 000 personnes considérées comme prioritaires pour bénéficier de ce droit opposable...
R- Absolument.
Q- ...Quelles sont les idées pour trouver 600. 000 logements ? Vous avez dit récemment qu'il fallait être créatifs et inventifs en la matière. Quelles sont les pistes, très concrètes ?
R- D'abord, je tiens à dire, qu'effectivement, la loi sur le droit au logement opposable a respecté toutes ses échéances, le calendrier est parfaitement respecté, les commissions de médiation seront mises en place dès le 1er janvier. Tout le monde me disait : "vous n'y arriverez pas, ce n'est pas possible, les mêmes qui, aujourd'hui, lancent des chiffres les plus divers et me mettaient au défi. Si, les commissions de médiation seront mises en place dès le 1er janvier. Et le 1er décembre 2008, ce qui est très court, les personnes qui ne seront pas logées pourront se retourner contre l'Etat, si elles font partie des six publics prioritaires. Donc le calendrier, pour l'instant, est respecté. J'ai dit très clairement - car je m'engage sur des choses dont je suis sûre - qu'au 1er décembre 2008, il
y aura peut-être quelques difficultés, parce que, effectivement, il y a énormément de personnes, très difficile de savoir si c'est 500, 600.000, mais enfin c'est plusieurs milliers de personnes qui relèvement certainement des catégories prioritaires, alors que je n'ai pas de logements. Donc nous avons quatorze mois pour essayer de trouver des solutions.
Q- Pour trouver des logements ?
R- Oui.
Q- Donc, justement, quelles sont les pistes ?
R- Les pistes, eh bien, par exemple, je suis en train de négocier avec les propriétaires privés qui, actuellement, ne mettent pas leur logement sur le marché, parce qu'ils ont peur de ne pas être payés ou de retrouver leur appartement dans un état épouvantable, eh bien je suis en train de négocier avec les propriétaires privés pour qu'ils aient la garantie d'être payés, de retrouver leur appartement. Et on me dit qu'il y aurait 100.000 logements qui seraient ainsi sur le marché immédiatement.
Ceux-là, ils sont déjà construits, je n'ai pas de délais de construction. Donc, tout ce qui est possible de mettre sur pied, je le fais. Il y a aussi un accord entre les propriétaires privés et les HLM, pour qu'il y ait une dissociation entre l'usufruit et l'utilisation, c'est-à-dire que les propriétaires privés donneraient en gestion leurs appartements à des sociétés d'HLM qui, elles, ont un savoir-faire que d'autres n'ont pas. Nous essayons de trouver toutes les solutions. Et tout cela, c'est le résultat de Lyon, des conventions qui ont été signées à Lyon. Je veux que l'Etat soit exemplaire car nous avons un problème de foncier qui est très important. Je veux que l'Etat soit le premier à montrer qu'il met en vente ses terrains pour pouvoir construire. Car sans foncier, je ne peux pas construire. Des accords ont été signés avec la SOVAFI ; la DIDOL - pardonnez-moi des sigles - a vocation à accélérer le mouvement. Nous avons signé la semaine dernière un contrat avec la ville d'Ivry pour pouvoir faire en sorte que des terrains qui appartenaient à l'Etat puissent être remis à la collectivité territoriale ; il y a 8.000 logements qui vont être construits. Si bien que tout cela est train de se mettre en route. Mon objectif, est de vous dire, Monsieur, c'est qu'aujourd'hui la situation du logement en France est catastrophique, c'est un véritable drame, qui touche tout le monde. Mon objectif, c'est de faire en sorte qu'à la fin du quinquennat du président de la République, la crise soit derrière nous et non plus devant nous. Je prends une situation catastrophique aujourd'hui, parce que cela fait vingt ans, la gauche comme la droite ont leur part de responsabilité. La gauche, effectivement davantage, mais la droite aussi, n'a pas construit, depuis vingt ans ou trente ans, et ce retard-là, il faut le compenser aujourd'hui.
Q- 6 mai - 6 novembre, cela fait aujourd'hui six mois que N. Sarkozy a été élu président de la République. Cela a-t-il une signification ce demi-anniversaire, ou est-ce encore trop tôt pour faire un bilan ?
R- Les anniversaires, cela suscite toujours la joie. Dans une famille, on fête un anniversaire. Eh bien, si vous voulez fêter un anniversaire au bout de six mois, on peut le faire. Je pense que c'est un peu court. Mais ce qui est certain c'est qu'on peut constater que le président de la République est actif, et qu'il est là pour répondre aux problèmes des Français. Certains sont surpris de cette activité, moi, je ne me permettrais de dire que le passage au quinquennat induisait naturellement une présidentialisation de notre République, et c'est ce qui est en train de se passer. Et le président de la République est un homme actif, donc la présidentialisation est là, et bien présente.
Q- Mais les Français vont juger sur les résultats avant tout. N. Sarkozy s'était présenté comme "le Président du pouvoir d'achat", et là, les Français ont toujours l'impression que leur niveau de vie a tendance à se détériorer, avec la modération persistante des salaires, la flambée des prix, on le voit en ce moment avec certaines matières premières, avec le pétrole, évidemment, avec les loyer, et cela vous concerne. Selon le baromètre "seloger.com", qui a été publié hier, les loyers ont augmenté de 6,6 % en un an à Paris ; 8,7 % à Limoges ; 9,8 % à Toulon", pour donner trois exemples. C'est partout très nettement au-dessus de l'inflation. Et un autre sondage montre que 85 % des Français ne font pas confiance, pour l'instant, au Gouvernement pour lutter contre la hausse des prix.
R- Mais parce que, en ce qui concerne le problème de logement, vous avez tout à fait raison, malheureusement je préfèrerais que vous ayez tort. Mais vous savez, c'est le prix du marché. Il n'y a pas de logements, alors naturellement cela flambe. C'est impossible de tenir. Et il faut construire, je dis qu'il faut construire. Et dans cette affaire-là, nous sommes tous responsables. Les élus doivent être volontaires, et quand ils sont volontaires, il faut savoir qu'il y a souvent des associations de défense qui s'opposent aux projets de constructions, parce que c'est à côté de chez soi et qu'on ne veut pas accepter de nouveaux logements. Nous avons une responsabilité collective. Avons-nous pris conscience qu'il y a un drame dans ce pays, qui est le problème du logement ? Moi, c'est mon travail de le rappeler, et mon travail de répondre à cette difficulté-là. Nous sommes tous responsables dans cette affaire. Pour répondre à votre question sur le pouvoir d'achat, naturellement, le pouvoir d'achat, en ce qui concerne le logement, cela prend beaucoup de place dans le budget de la famille le logement, et donc, il faut construire pour faire en sorte que l'offre soit beaucoup plus grande et que, donc, le prix de l'immobilier baisse, que ce soit en propriété ou en
locatif.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 novembre 2007
R- Devant la crise grave du logement en France, je remarque que ces personnes sont logées, mal logées certes, mal logées, mais elles sont logées. Donc je leur demande de rester dans leur logement. Car aujourd'hui, je suis confrontée à une justice sociale ; il y a des hommes, des femmes et des enfants qui ne trouvent pas à se loger, qui sont sans logement, qui dorment dans leur voiture, et je suis obligée d'établir des priorités.
Q- Selon l'association Droit au Logement, que votre directeur de cabinet a reçue la semaine dernière, 80 % des personnes qui sont rue de la Banque, 80 % d'entre elles vivent à l'hôtel. J.-B. Eyrault, donnait pour exemple, le cas de Malien, qui est en situation régulière, qui a du travail, et qui paye 20 euros par jour et par personne, à l'hôtel, pour une famille de cinq personnes. Cela fait 3.000 euros par mois. Vous lui proposez d'attendre à ce monsieur ?
R- Je lui propose, oui, parce que je pense qu'il y a une priorité qui est celle de rester dans son hôtel ; il y a des personnes qui aimeraient bien avoir un hôtel. Alors, je ne dis pas que cela soit la bonne solution. Moi-même, j'ai reçu, avant que mon directeur de cabinet ne reçoive monsieur Eyrault - je l'ai reçu plusieurs fois, monsieur Eyrault - et je lui demande de me donner une liste, du reste c'est l'accord qui a été entendu vendredi. Et donc, nous attendons une liste. Alors, monsieur Eyrault ne veut pas me donne la liste des personnes, je ne sais pas pourquoi, il va me donner une liste de typologie de personnes.
Q- Il voudrait savoir ce que vous allez en faire.
R- J'attends qu'il me donne cette liste, je ne peux pas gérer des priorités sur ces cas, comme cela, virtuels. Enfin, ils ne sont pas virtuels, mais qui ne sont pas incarnés. J'ai besoin de savoir quelles sont ces personnes. Je pense que ce sont des personnes qui sont en situation régulière, je pense qu'elles travaillent mais je sais aussi qu'il y a des personnes qui sont en situation irrégulière, qui travaillent et qui n'arrivent pas à se loger - des fonctionnaires, des personnes qui ont un CDI, etc. Donc, il faut établir une hiérarchie.
Q- A. Legrand a laissé entendre que les "Don Quichotte" seraient de retour dans les prochains jours. Après le canal Saint-Martin l'an dernier, ils comptent s'installer cette fois sur le Ponts des Arts, face au Louvre. Allez-vous tenter d'empêcher ce campement ?
R- Mon travail, avec les uns et les autres, est transparent. Les "Don Quichotte" participent au secrétariat permanent de la lutte des sansabris. Ils ont accès à tous les chiffres ; ils savent parfaitement quelles sont les données aujourd'hui. S'ils veulent mettre des tentes, nous les ferons enlever, parce que, aujourd'hui...
Q- Ils disent que le compte n'y est pas, que J.-L. Borloo avait promis 000 places d'hébergement en janvier, et qu'on est à la moitié...
R- Non, non, non. Les places en centre d'hébergement d'urgence, en centre d'hébergement de réinsertion sociale, nous avons atteint nos objectifs, je pense les dépasser. Nous sommes en retard sur les maisons relais. Les maisons relais, c'est un concept beaucoup plus compliqué à mettre sur pied, il y en a 6.000, et il restera 6.000 que nous mettrons en place en 2008. La maison relais, c'est une habitation avec des gardiens, des personnes qui suivent socialement, donc c'est beaucoup plus compliqué à mettre sur pied. Nous avons atteint nos objectifs mais ce que je peux dire, malheureusement, c'est que la situation est tellement grave aujourd'hui que si les chiffres ont été respectés, il y a effectivement des personnes qui ne trouvent pas à se loger. Et cela, c'est un véritable problème. Et moi je lance un cri d'alarme en France : il faut que nous construisions ! Aujourd'hui, il y a des personnes qui se trouvent en centre d'hébergement d'urgence, qui devraient être en centre d'hébergement de réinsertion sociale. Celles-ci devraient être en logements normaux, et je n'ai pas de place, je n'ai aucune place ! Que voulez-vous, je ne peux pas générer en six mois des places qui n'existent pas, des habitations qui n'existent pas.
Q- Alors, justement, vous étiez rapporteur de la loi sur le droit au logement opposable...
R- Oui, j'en suis fière.
Q- ...votée par la précédente législature. Aujourd'hui, ministre du Logement et de la Ville, vous êtes chargée de sa mise en pratique, vous voulez aller le plus vite possible ; on estime qu'il y a à peu près en France 600. 000 personnes considérées comme prioritaires pour bénéficier de ce droit opposable...
R- Absolument.
Q- ...Quelles sont les idées pour trouver 600. 000 logements ? Vous avez dit récemment qu'il fallait être créatifs et inventifs en la matière. Quelles sont les pistes, très concrètes ?
R- D'abord, je tiens à dire, qu'effectivement, la loi sur le droit au logement opposable a respecté toutes ses échéances, le calendrier est parfaitement respecté, les commissions de médiation seront mises en place dès le 1er janvier. Tout le monde me disait : "vous n'y arriverez pas, ce n'est pas possible, les mêmes qui, aujourd'hui, lancent des chiffres les plus divers et me mettaient au défi. Si, les commissions de médiation seront mises en place dès le 1er janvier. Et le 1er décembre 2008, ce qui est très court, les personnes qui ne seront pas logées pourront se retourner contre l'Etat, si elles font partie des six publics prioritaires. Donc le calendrier, pour l'instant, est respecté. J'ai dit très clairement - car je m'engage sur des choses dont je suis sûre - qu'au 1er décembre 2008, il
y aura peut-être quelques difficultés, parce que, effectivement, il y a énormément de personnes, très difficile de savoir si c'est 500, 600.000, mais enfin c'est plusieurs milliers de personnes qui relèvement certainement des catégories prioritaires, alors que je n'ai pas de logements. Donc nous avons quatorze mois pour essayer de trouver des solutions.
Q- Pour trouver des logements ?
R- Oui.
Q- Donc, justement, quelles sont les pistes ?
R- Les pistes, eh bien, par exemple, je suis en train de négocier avec les propriétaires privés qui, actuellement, ne mettent pas leur logement sur le marché, parce qu'ils ont peur de ne pas être payés ou de retrouver leur appartement dans un état épouvantable, eh bien je suis en train de négocier avec les propriétaires privés pour qu'ils aient la garantie d'être payés, de retrouver leur appartement. Et on me dit qu'il y aurait 100.000 logements qui seraient ainsi sur le marché immédiatement.
Ceux-là, ils sont déjà construits, je n'ai pas de délais de construction. Donc, tout ce qui est possible de mettre sur pied, je le fais. Il y a aussi un accord entre les propriétaires privés et les HLM, pour qu'il y ait une dissociation entre l'usufruit et l'utilisation, c'est-à-dire que les propriétaires privés donneraient en gestion leurs appartements à des sociétés d'HLM qui, elles, ont un savoir-faire que d'autres n'ont pas. Nous essayons de trouver toutes les solutions. Et tout cela, c'est le résultat de Lyon, des conventions qui ont été signées à Lyon. Je veux que l'Etat soit exemplaire car nous avons un problème de foncier qui est très important. Je veux que l'Etat soit le premier à montrer qu'il met en vente ses terrains pour pouvoir construire. Car sans foncier, je ne peux pas construire. Des accords ont été signés avec la SOVAFI ; la DIDOL - pardonnez-moi des sigles - a vocation à accélérer le mouvement. Nous avons signé la semaine dernière un contrat avec la ville d'Ivry pour pouvoir faire en sorte que des terrains qui appartenaient à l'Etat puissent être remis à la collectivité territoriale ; il y a 8.000 logements qui vont être construits. Si bien que tout cela est train de se mettre en route. Mon objectif, est de vous dire, Monsieur, c'est qu'aujourd'hui la situation du logement en France est catastrophique, c'est un véritable drame, qui touche tout le monde. Mon objectif, c'est de faire en sorte qu'à la fin du quinquennat du président de la République, la crise soit derrière nous et non plus devant nous. Je prends une situation catastrophique aujourd'hui, parce que cela fait vingt ans, la gauche comme la droite ont leur part de responsabilité. La gauche, effectivement davantage, mais la droite aussi, n'a pas construit, depuis vingt ans ou trente ans, et ce retard-là, il faut le compenser aujourd'hui.
Q- 6 mai - 6 novembre, cela fait aujourd'hui six mois que N. Sarkozy a été élu président de la République. Cela a-t-il une signification ce demi-anniversaire, ou est-ce encore trop tôt pour faire un bilan ?
R- Les anniversaires, cela suscite toujours la joie. Dans une famille, on fête un anniversaire. Eh bien, si vous voulez fêter un anniversaire au bout de six mois, on peut le faire. Je pense que c'est un peu court. Mais ce qui est certain c'est qu'on peut constater que le président de la République est actif, et qu'il est là pour répondre aux problèmes des Français. Certains sont surpris de cette activité, moi, je ne me permettrais de dire que le passage au quinquennat induisait naturellement une présidentialisation de notre République, et c'est ce qui est en train de se passer. Et le président de la République est un homme actif, donc la présidentialisation est là, et bien présente.
Q- Mais les Français vont juger sur les résultats avant tout. N. Sarkozy s'était présenté comme "le Président du pouvoir d'achat", et là, les Français ont toujours l'impression que leur niveau de vie a tendance à se détériorer, avec la modération persistante des salaires, la flambée des prix, on le voit en ce moment avec certaines matières premières, avec le pétrole, évidemment, avec les loyer, et cela vous concerne. Selon le baromètre "seloger.com", qui a été publié hier, les loyers ont augmenté de 6,6 % en un an à Paris ; 8,7 % à Limoges ; 9,8 % à Toulon", pour donner trois exemples. C'est partout très nettement au-dessus de l'inflation. Et un autre sondage montre que 85 % des Français ne font pas confiance, pour l'instant, au Gouvernement pour lutter contre la hausse des prix.
R- Mais parce que, en ce qui concerne le problème de logement, vous avez tout à fait raison, malheureusement je préfèrerais que vous ayez tort. Mais vous savez, c'est le prix du marché. Il n'y a pas de logements, alors naturellement cela flambe. C'est impossible de tenir. Et il faut construire, je dis qu'il faut construire. Et dans cette affaire-là, nous sommes tous responsables. Les élus doivent être volontaires, et quand ils sont volontaires, il faut savoir qu'il y a souvent des associations de défense qui s'opposent aux projets de constructions, parce que c'est à côté de chez soi et qu'on ne veut pas accepter de nouveaux logements. Nous avons une responsabilité collective. Avons-nous pris conscience qu'il y a un drame dans ce pays, qui est le problème du logement ? Moi, c'est mon travail de le rappeler, et mon travail de répondre à cette difficulté-là. Nous sommes tous responsables dans cette affaire. Pour répondre à votre question sur le pouvoir d'achat, naturellement, le pouvoir d'achat, en ce qui concerne le logement, cela prend beaucoup de place dans le budget de la famille le logement, et donc, il faut construire pour faire en sorte que l'offre soit beaucoup plus grande et que, donc, le prix de l'immobilier baisse, que ce soit en propriété ou en
locatif.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 novembre 2007