Texte intégral
Je suis particulièrement heureuse d'être parmi vous ce soir pour cette cérémonie de remise des labels d'accessibilité aux commerçants et partenaires qui se sont engagés de manière exemplaire pour faire en sorte de rendre votre ville accessible à tous.
De tous les chantiers qui composent la politique en faveur des personnes handicapées, celui de l'accessibilité me tient tout particulièrement à coeur, car il est la condition sine qua non de l'insertion des personnes handicapées dans tous les aspects de la vie de la cité.
En effet, comment s'intégrer si on ne peut pas sortir de chez soi, prendre les transports, faire ses courses ou ses démarches administratives, aller à l'école, au cinéma ou au restaurant ? Soyons clair : c'est impossible, il n'y a pas d'intégration sans accessibilité.
La ville de Valenciennes l'a bien compris, et ce depuis longtemps : déjà, lors du lancement du chantier du tramway il y a cinq ans, vous avez souhaité que les instances de concertation mises en place autour de ce projet prennent en compte la dimension de l'accessibilité pour tous. Vous vous êtes également saisis très tôt des nouveaux outils mis en place par la loi de 2005 : moins d'un an après son vote, les travaux d'élaboration du plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics étaient déjà engagés.
Je suis particulièrement sensible à votre volonté d'aller vite pour rendre la cité accessible à tous. La loi nous a donné 10 ans pour réaliser les travaux d'accessibilité. Je crois sincèrement qu'il est difficile de faire plus vite, vu l'ampleur des besoins. Mais il faut s'y mettre tout de suite, car 2015, c'est loin pour les personnes handicapées et je crois qu'il est normal qu'elles veuillent voir rapidement les choses bouger dans leur vie quotidienne. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous souhaitons avancer la date butoir de réalisation des diagnostics d'accessibilité. Nous voulons que les propriétaires se rendent compte maintenant du chemin à parcourir, pour qu'ils aient le temps demain de réaliser les travaux et qu'ils se donnent les moyens de les programmer financièrement.
Je voudrais également saluer ici trois aspects importants de la démarche que vous avez entreprise à Valenciennes.
Vous avez d'abord souhaité associer étroitement les personnes handicapées à toutes vos démarches, et notamment à la conception des aménagements nécessaires, dans le cadre du comité de pilotage de votre plan de mise en accessibilité. Il me semble que c'est véritablement la bonne méthode, car qui mieux que les personnes handicapées elles-mêmes peut repérer les obstacles à l'accessibilité et proposer des solutions créatives pour les dépasser ? C'est d'ailleurs la raison d'être des commissions communales d'accessibilité prévues par la loi. Je sais que certaines communes éprouvent des difficultés à les mettre en place et si nous avons, avec Xavier Bertrand, demandé aux préfets de recenser les communes qui n'ont pas installé leur commission, c'est véritablement pour qu'ils puissent leur apporter leur assistance pour y parvenir dans les meilleurs délais. Je compte en effet beaucoup sur les rapports de ces commissions pour mettre en place des plans d'action coordonnés en matière d'accessibilité.
Vous vous êtes également engagés dans la diffusion des bonnes pratiques en matière d'accessibilité, auprès des communes et des intercommunalités de l'arrondissement. Je veux encourager ce type de démarche, car toutes les collectivités ne peuvent pas avoir la même expertise sur ce sujet. Je sais que les services de l'Etat sont également sensibles à cette question, eux qui ont mis en place un dispositif d'assistance aux petites communes pour la conception de leur plan de mise en accessibilité. Je veux adopter la même démarche au plan national : la diffusion des bonnes pratiques sera une composante importante de la feuille de route du groupe de travail sur l'accessibilité, créé au sein du comité de suivi de la réforme de la politique du handicap que j'ai installé le 23 octobre dernier.
Troisième et dernier aspect important de la démarche que vous avez voulu engager ici, à Valenciennes, et qui est la raison de ma présence ici ce soir : aller au-delà de la voirie et des transports, en mettant en place un partenariat avec les commerçants du coeur de ville. Pour cette démarche globale, je voudrais vous dire bravo ! A quoi bon en effet pouvoir circuler librement en ville s'il est impossible de pénétrer chez les commerçants ?
M. Houriez, vous avez su fédérer autour de cet objectif de bon sens tous les acteurs nécessaires : la ville de Valenciennes, bien sûr, mais aussi le SITURV, la chambre de commerce et d'industrie, la chambre des métiers et de l'artisanat et l'association des commerçants de Valenciennes pour sensibiliser les professionnels du coeur de ville à la problématique de l'accessibilité. Et cette opération de sensibilisation a porté ses fruits, puisqu'à ce jour une vingtaine de commerçants, d'artisans ou de professionnels libéraux de votre commune s'est lancée dans l'aménagement de leurs locaux pour mieux recevoir les personnes handicapées et que nous sommes réunis ce soir pour récompenser dix d'entre eux. Quelle belle idée de mettre ainsi en valeur les efforts de ceux qui sont allés au-delà des exigences de la loi, en ouvrant plus vite les portes de la cité à nos concitoyens handicapés !
Mesdames et messieurs les lauréats, vous êtes des pionniers, car vous avez su voir dans la question de l'accessibilité non pas une contrainte mais une opportunité, et c'est bien le message que je veux faire passer à chacun.
L'accessibilité, c'est la qualité d'usage pour tous, pour la personne handicapée certes, mais aussi pour la personne âgée ou pour la jeune maman avec sa poussette. C'est enfin une forme particulière du développement durable que nous voulons promouvoir, car elle contribue à modeler une société pour tous.
Cette prise de conscience est indispensable et c'est la raison pour laquelle je veux faire de la question de l'accessibilité un enjeu des prochaines élections municipales. Aucun candidat ne doit, selon moi, faire - comme le dit si bien Gilbert Montagné - preuve de « cécité psychologique » à ce sujet. Car cette cécité-là est certainement la plus grave.
Je vous remercie. Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 15 novembre 2007
De tous les chantiers qui composent la politique en faveur des personnes handicapées, celui de l'accessibilité me tient tout particulièrement à coeur, car il est la condition sine qua non de l'insertion des personnes handicapées dans tous les aspects de la vie de la cité.
En effet, comment s'intégrer si on ne peut pas sortir de chez soi, prendre les transports, faire ses courses ou ses démarches administratives, aller à l'école, au cinéma ou au restaurant ? Soyons clair : c'est impossible, il n'y a pas d'intégration sans accessibilité.
La ville de Valenciennes l'a bien compris, et ce depuis longtemps : déjà, lors du lancement du chantier du tramway il y a cinq ans, vous avez souhaité que les instances de concertation mises en place autour de ce projet prennent en compte la dimension de l'accessibilité pour tous. Vous vous êtes également saisis très tôt des nouveaux outils mis en place par la loi de 2005 : moins d'un an après son vote, les travaux d'élaboration du plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics étaient déjà engagés.
Je suis particulièrement sensible à votre volonté d'aller vite pour rendre la cité accessible à tous. La loi nous a donné 10 ans pour réaliser les travaux d'accessibilité. Je crois sincèrement qu'il est difficile de faire plus vite, vu l'ampleur des besoins. Mais il faut s'y mettre tout de suite, car 2015, c'est loin pour les personnes handicapées et je crois qu'il est normal qu'elles veuillent voir rapidement les choses bouger dans leur vie quotidienne. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous souhaitons avancer la date butoir de réalisation des diagnostics d'accessibilité. Nous voulons que les propriétaires se rendent compte maintenant du chemin à parcourir, pour qu'ils aient le temps demain de réaliser les travaux et qu'ils se donnent les moyens de les programmer financièrement.
Je voudrais également saluer ici trois aspects importants de la démarche que vous avez entreprise à Valenciennes.
Vous avez d'abord souhaité associer étroitement les personnes handicapées à toutes vos démarches, et notamment à la conception des aménagements nécessaires, dans le cadre du comité de pilotage de votre plan de mise en accessibilité. Il me semble que c'est véritablement la bonne méthode, car qui mieux que les personnes handicapées elles-mêmes peut repérer les obstacles à l'accessibilité et proposer des solutions créatives pour les dépasser ? C'est d'ailleurs la raison d'être des commissions communales d'accessibilité prévues par la loi. Je sais que certaines communes éprouvent des difficultés à les mettre en place et si nous avons, avec Xavier Bertrand, demandé aux préfets de recenser les communes qui n'ont pas installé leur commission, c'est véritablement pour qu'ils puissent leur apporter leur assistance pour y parvenir dans les meilleurs délais. Je compte en effet beaucoup sur les rapports de ces commissions pour mettre en place des plans d'action coordonnés en matière d'accessibilité.
Vous vous êtes également engagés dans la diffusion des bonnes pratiques en matière d'accessibilité, auprès des communes et des intercommunalités de l'arrondissement. Je veux encourager ce type de démarche, car toutes les collectivités ne peuvent pas avoir la même expertise sur ce sujet. Je sais que les services de l'Etat sont également sensibles à cette question, eux qui ont mis en place un dispositif d'assistance aux petites communes pour la conception de leur plan de mise en accessibilité. Je veux adopter la même démarche au plan national : la diffusion des bonnes pratiques sera une composante importante de la feuille de route du groupe de travail sur l'accessibilité, créé au sein du comité de suivi de la réforme de la politique du handicap que j'ai installé le 23 octobre dernier.
Troisième et dernier aspect important de la démarche que vous avez voulu engager ici, à Valenciennes, et qui est la raison de ma présence ici ce soir : aller au-delà de la voirie et des transports, en mettant en place un partenariat avec les commerçants du coeur de ville. Pour cette démarche globale, je voudrais vous dire bravo ! A quoi bon en effet pouvoir circuler librement en ville s'il est impossible de pénétrer chez les commerçants ?
M. Houriez, vous avez su fédérer autour de cet objectif de bon sens tous les acteurs nécessaires : la ville de Valenciennes, bien sûr, mais aussi le SITURV, la chambre de commerce et d'industrie, la chambre des métiers et de l'artisanat et l'association des commerçants de Valenciennes pour sensibiliser les professionnels du coeur de ville à la problématique de l'accessibilité. Et cette opération de sensibilisation a porté ses fruits, puisqu'à ce jour une vingtaine de commerçants, d'artisans ou de professionnels libéraux de votre commune s'est lancée dans l'aménagement de leurs locaux pour mieux recevoir les personnes handicapées et que nous sommes réunis ce soir pour récompenser dix d'entre eux. Quelle belle idée de mettre ainsi en valeur les efforts de ceux qui sont allés au-delà des exigences de la loi, en ouvrant plus vite les portes de la cité à nos concitoyens handicapés !
Mesdames et messieurs les lauréats, vous êtes des pionniers, car vous avez su voir dans la question de l'accessibilité non pas une contrainte mais une opportunité, et c'est bien le message que je veux faire passer à chacun.
L'accessibilité, c'est la qualité d'usage pour tous, pour la personne handicapée certes, mais aussi pour la personne âgée ou pour la jeune maman avec sa poussette. C'est enfin une forme particulière du développement durable que nous voulons promouvoir, car elle contribue à modeler une société pour tous.
Cette prise de conscience est indispensable et c'est la raison pour laquelle je veux faire de la question de l'accessibilité un enjeu des prochaines élections municipales. Aucun candidat ne doit, selon moi, faire - comme le dit si bien Gilbert Montagné - preuve de « cécité psychologique » à ce sujet. Car cette cécité-là est certainement la plus grave.
Je vous remercie. Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 15 novembre 2007