Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question sur les mouvements sociaux, à l'Assemblée nationale le 20 novembre 2007.

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Circonstance : Séance de question au gouvernement à l'Assemblée nationale le 20 novembre 2007-question d'André Chassaigne (groupe de la Gauche démocrate et républicaine)

Texte intégral

Monsieur le président,
Ceux qui dressent les Français les uns contre les autres, ce sont ceux qui refusent la démocratie, qui refusent le jugement des urnes, qui refusent le jugement qui est celui qui se manifeste aujourd'hui dans les entreprises de transport où une grande majorité des salariés, comme vous le savez, n'est pas en grève.
Monsieur Chassaigne, je suis cependant sensible à vos compliments. Et plus j'entends vos critiques, plus je me dis que nous sommes dans la bonne voie. Quelle est en effet la voie que vous proposez, monsieur Chassaigne ?
Vous nous proposez de rester le pays d'Europe où l'on travaille le moins. Vous nous proposez de rester le pays où l'on cotise pour certains 40 annuités pour obtenir une retraite à taux plein et où, en plus, on doit payer 60 euros par an pour financer la retraite de ceux qui partent après 37,5 annuités. Vous nous proposez de rester celui dont la dette est le premier budget. Vous nous proposez d'être celui qui refuse de regarder en face le scandale d'Outreau, parce qu'il n'ose pas remettre en cause une carte judiciaire vieille de 50 ans, celui qui accepte que l'université continue de perdre sur les deux tableaux de l'excellence et de la démocratisation, celui qui laisse les entreprises perdre des parts de marché parce qu'elles sont les plus imposées de tous les pays développés. Et bien, Monsieur Chassaigne, nous, nous avons choisi de faire exactement le contraire !
Nous avons choisi de sécuriser les régimes de retraite de tous les Français. Nous avons choisi de réformer l'Etat pour le rendre plus efficace. Nous avons choisi de donner à l'université l'autonomie et les moyens dont elle a besoin pour assurer sa réussite. Nous avons choisi d'encourager la négociation salariale en proposant la modulation des allègements de charges. Nous avons choisi de rendre la confiance aux Français en respectant tous nos engagements.
Je comprends que ce soit une promesse que vous jugiez difficile à tenir, vous qui avez soutenu en 1997 un gouvernement de gauche qui a battu tous les records de privatisation de la Vème République.
Alors, Monsieur Chassaigne, je ne sais pas si je mérite la Marianne d'or, ce sont les Français qui le diront. Mais il y a une chose qui est sûre, c'est qu'aux dernières élections, ils ne vous ont donné ni la Marianne d'argent, ni même la Marianne de bronze.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 22 novembre 2007