Texte intégral
Les discussions en cours entre les dirigeants de Canal + et le groupe Murdoch préoccupent le Gouvernement.
Nous connaissons tous les conceptions de M. Rupert MURDOCH. Il les a exprimées, avec dailleurs beaucoup de franchise et un brin de provocation, aux Assises de Birmingham sur laudiovisuel. M. MURDOCH sest opposé à tout système de régulation qui serait prôné par les pouvoirs publics sur le plan national et sur le plan européen. Seul lintéresse aujourdhui les 40% du marché européen qui permettrait à M. Murdoch et à son groupe de sétendre sur le continent.
Cest la raison pour laquelle le groupe MURDOCH est engagé dans une offensive pour prendre pied, par tous les moyens, en Europe continentale. Une offensive jusquici sans réel succès, notamment en Italie où il sest heurté à la résistance du gouvernement Italien. Les tentatives se tournent désormais vers la France.
Il faut rappeler quau moment où il était question dune alliance entre MURDOCH et TF1, M. Pierre Lescure dénonçait avec force « la pieuvre « MURDOCH et sa « culture du monopole « .
Le Gouvernement souhaite que les groupes français se renforcent et nouent des alliances qui soient positives par rapport à leur activité de production. Néanmoins, les dirigeants de CANAL + doivent savoir que le Gouvernement examinera avec la plus grande vigilance un éventuel rapprochement, quelle quen soit la forme, avec le groupe MURDOCH :
il le fera au regard des conséquences sur les marchés européens de la télévision payante et des droits sportifs, audiovisuels et cinématographiques ; il le fera au nom de sa conception de la souveraineté culturelle européenne et de la nécessité de promouvoir et protéger la création.
Je crois nécessaire de rappeler à cet égard que la position de CANAL + en France est indissociable du maintien de ses devoirs spécifiques vis-à-vis de la production cinématographique.
Soyez assurés que le Gouvernement veillera à ce que les autorités régulatrices compétentes, européennes et nationales, se saisissent de cette affaire le moment venu.
(Source http://www.culture.gouv.fr, mars 1999)