Texte intégral
Question n° 1 : Quels sont les mécanismes et les ressources que le Ministre mobilise pour la régulation des marchés et des prix ?
R - Depuis 1957, la politique agricole est d'abord européenne, avec la politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne. Pour réguler les marchés et les prix, l'Union européenne engage une partie de son budget pour stabiliser les cours des marchés agricoles. Ce soutien est en diminution depuis la réforme de la PAC de 2003. Il a été décidé de soutenir les agriculteurs par des aides au revenu, non liées à la production. En français cela se dit « découplage », il n'y a plus de lien entre la production et le montant de l'aide.
Face au défi alimentaire encore aggravé par la hausse des prix agricoles et alimentaires, l'Europe peut et doit cependant contribuer à jouer un rôle de régulateur des marchés mondiaux, ayant la chance de bénéficier de conditions naturelles stables. C'est pourquoi il a été décidé cet automne de supprimer la jachère obligatoire afin d'alléger la tension sur les cours des céréales. Pour la réforme de la PAC qui s'annonce en 2008, c'est également un des enjeux clés : maintenir et renforcer les mécanismes de stabilisation face aux aléas climatiques, la volatilité des marchés et la spéculation.
L'agriculture n'est pas un secteur économique comme les autres. Il en va de notre sécurité alimentaire, et elle sert de support à d'autres activités comme le développement des territoires. L'agriculture peut permettre de maintenir des emplois et une activité dans des zones fragiles qui, sans elle, seraient menacés. Il faut un équilibre entre les productions et les territoires. L'environnement rural reste ainsi accueillant, vivant et lié à une production agricole de qualité. Cet équilibre, il se concrétise dans la PAC par un transfert des soutiens vers le « 2ème pilier » qui protège l'environnement, l'aménagement du territoire et apporte un soutien spécifique aux zones défavorisées comme les zones de montagne. Il ne s'agit donc pas d'encourager telle ou telle production contre telle ou telle autre, il s'agit de préserver une agriculture multiple, de qualité, ancrée dans les territoires et respectueuse de son environnement.
Question n° 2 : Quelles sont les données sur les achats de l'Etat pour ses réserves stratégiques et quelles sont les interventions ?
R - L'Etat n'achète rien pour ses réserves stratégiques.
Question n° 3 : Les subventions européennes encouragent-elles la compétitivité des productions sur les marchés extérieurs et constituent-elles un frein à une production plus rationnelle ?
R - Quand nous avons lancé la PAC, l'Europe était dépendante de l'extérieur pour son alimentation, et son agriculture était dévastée. L'objectif de la PAC, c'était précisément de moderniser nos agricultures pour rendre à notre continent son autosuffisance en matière agricole. L'objectif a été rapidement atteint, dès les années 1970. Mais nous sommes allés plus loin, afin de conserver une agriculture moderne, compétitive. En 20 ans, de 1970 à 1990, la productivité de l'agriculture française a été multipliée par 4, c'est en fait un des secteurs de l'économie qui a fait le plus de progrès. Puis en 15 ans, les sommes versées aux producteurs pour compenser la différence entre le prix mondial et le prix dans l'Union européenne, sont passées de 25% à moins de 5% du budget de l'Union européenne ! C'est ainsi que l'Europe est devenue un des grands de l'agriculture mondiale.
Aujourd'hui, les enjeux ne sont plus seulement économiques et productifs, ils sont aussi territoriaux, écologiques, humains, sociaux. C'est pourquoi nous avons réformé la PAC en 2003, et instauré le « découplage ». C'est une première étape, et nous réfléchissons dès aujourd'hui à une nouvelle PAC pour après 2013, qui soit une grande politique alimentaire, agricole et territoriale, alliant compétitivité économique, excellence alimentaire et exigence environnementale.
Question n° 4 : L'agriculture française répond-t-elle aux grandes questions de notre temps au regard des impératifs de l'environnement, l'utilisation des produits chimiques, le changement climatique et le ministre a-t-il mis un schéma stratégique à long terme ?
R - Je pense que les agriculteurs, parce qu'ils sont en lien direct avec leur environnement, parce qu'ils vivent de leur terre, ont pleinement conscience des grands enjeux climatiques et environnementaux pour notre planète. Ils ont fait beaucoup d'efforts pour produire de manière plus durable, pour « ménager » le territoire. Le ministère de l'Agriculture et de la Pêche français est là pour les accompagner dans ce sens, et il continuera de le faire. Cela se manifeste aussi bien au plan européen qu'au plan national.
Au plan national, le Gouvernement français a lancé à l'automne un grand chantier écologique : le « Grenelle de l'environnement ». Les acteurs de l'agriculture française y ont bien entendu très activement participé, et plusieurs mesures en sont ressorties pour nos productions. Nous souhaitons ainsi que les surfaces destinées à l'agriculture biologique augmentent considérablement, pour passer de 2% à 20%. Par ailleurs, nous avons décidé de diviser par 2 en 20 ans la consommation des produits phytosanitaires dans notre agriculture. Enfin, nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux en matière d'utilisation des biocarburants, puisque leur part dans la consommation nationale de carburants devra atteindre 5,75% en 2008 et 7% en 2010, contre moins de 2% actuellement. Evidemment, l'agriculture française peut fournir les quantités de carburants d'origine végétale qui seront nécessaires pour atteindre ces objectifs.
Au plan européen, comme je vous l'ai indiqué, nous souhaitons une grande politique alimentaire, agricole et territoriale pour l'après 2013. C'est pourquoi le ministère de l'agriculture et de la pêche français a lancé en septembre dernier des Assises de l'agriculture, afin de préparer les grandes échéances européennes qui sont devant nous : le « bilan de santé » de la PAC et la Présidence française. Nous voulons sortir d'une logique de guichet pour privilégier une logique de projets, c'est pourquoi nous réfléchissons dès maintenant à l'orientation que nous voulons donner à notre agriculture dans les prochaines décennies.
Question n° 5 : Quelle est la place des innovations technologiques ?
R - Elle est essentielle si l'on souhaite maintenir une agriculture à la fois moderne, compétitive et durable. En France, les innovations circulent par les formations données dans les écoles d'agriculture et les écoles supérieures ou les communications des organismes de recherche comme l'Institut national de la Recherche Agronomique (INRA) ou les Instituts techniques. Par ailleurs, les 14 pôles de compétitivité spécialisés dans les domaines de l'agriculture, des agro-industries et des agro-carburants, répartis sur tout le territoire français et qui associent universités, entreprises et professionnels sont d'autres lieux d'échanges sur les innovations et leurs applications. En outre, en janvier dernier, notre pays s'est doté d'une grande école européenne d'ingénieurs et de managers dans les domaines du vivant et de l'environnement : AgroParisTech. Enfin, je souhaite mettre sur pied rapidement au niveau européen une véritable « académie agronomique et environnementale européenne », qui regrouperait plusieurs grands instituts de formation et de recherche européens en réseau, afin de mutualiser nos efforts dans ces domaines qui sont au coeur des enjeux de demain pour nos agricultures.
Question n° 6 : L'agriculture française et l'agriculture ukrainienne se concurrenceront sur le marché mondial, comment le ministre voit-il, dans ce contexte, les possibilités de coopération entre les producteurs français et ukrainiens ?
R - En 2050, nous serons 9 milliards sur terre et la demande alimentaire mondiale aura doublé. Il serait illusoire de croire que les agricultures française ou ukrainienne pourront seules répondre à cette demande. Nous devons donc travailler ensemble. L'Ukraine est un grand pays agricole, qui a aujourd'hui un potentiel de production largement inexploité. Aussi le dialogue France-Ukraine doit-il être renforcé pour rechercher des complémentarités et des coopérations. J'espère, et j'ose croire, que la France peut apporter un savoir-faire, des expériences et des produites dont la profession agricole ukrainienne souhaitera bénéficier. Si plusieurs domaines méritent d'être cités, je pense notamment à l'élevage où par exemple les races bovines charolaise et limousine pourront faire partie du cheptel ukrainien.
La coopération existe d'ailleurs déjà grâce aux investissements français dans le secteur agroalimentaire en Ukraine. Des entreprises comme Champagne céréales, Euralis, Lesaffre, Soufllet, Lactalis, Bongrain, Bel et Danone, de même que les agriculteurs français installés en Ukraine, apporte chacun dans son secteur sa compétence et son savoir-faire. Je sais qu'ils ont l'ambition de s'engager davantage. Il ne s'agit pas de spéculer, il s'agit de préparer l'avenir, et pour cela toutes les terres doivent être mobilisées, et bien mobilisées. C'est pourquoi nos entreprises, nos agriculteurs, nos coopératives investissent en Ukraine. C'est pourquoi aussi la coopération entre nos deux pays est indispensable.
Question n°7 : Comment le ministre conçoit sa mission de servir et quelles sont selon lui les qualités personnelles dont il doit être doté pour entreprendre un travail aussi complexe et ingrat, toujours sous la pression ? Le ministre a-t-il des rencontres personnelles avec les entreprises ou les exploitants agricoles ? Quand le ministre ne s'occupe pas des questions agricoles quelles sont ses occupations ? Aimerait-il se détacher du travail gouvernemental pour s'installer dans un coin tranquille, créer une petite exploitation agricole et cultiver son jardin ?
R - C'est un honneur de servir son pays et d'ouvrer pour un des secteurs importants de son économie qui joue également un rôle majeur en termes d'aménagement du territoire et de protection de l'environnement. J'ai une conviction, c'est que l'agriculture est au coeur des enjeux de société de demain.
Je ne peux pas faire ce métier enfermé dans son bureau, et c'est pourquoi je suis toutes les semaines sur le terrain, à la rencontre des producteurs, des distributeurs et des entreprises agricoles et agroalimentaires. La politique agricole ne se construit pas contre ou sans les acteurs du monde agricole, elle se construit avec eux.
Il est très important d'impliquer tout le monde dans les décisions, que chacun ait sa part de responsabilité dans la conduite de la politique agricole. On oublie trop souvent que la politique agricole est d'abord une politique économique. La PAC est même la première politique économique européenne. C'est pourquoi j'ai voulu mettre un accent particulier sur les entreprises, trop souvent délaissées dans ce secteur. J'ai ainsi nommé un conseiller spécifiquement chargé des relations avec les entreprises des secteurs agricoles et agroalimentaires, ce qui est une nouveauté.
Vous savez, je m'occupe beaucoup d'agriculture, et d'Europe aussi, mais tout est lié, car les chantiers sont immenses, et les attentes des Français très fortes dans ces domaines.
Bien sûr, je suis très attaché à la Savoie, région des Alpes où il y a une belle agriculture de montagne et où j'aime venir me ressourcer. J'essaye aussi de garder un peu de temps pour m'occuper de ma famille, car c'est très important pour moi.
Source http://www.ambafrance-ua.org, le 28 février 2008
R - Depuis 1957, la politique agricole est d'abord européenne, avec la politique agricole commune (PAC) de l'Union européenne. Pour réguler les marchés et les prix, l'Union européenne engage une partie de son budget pour stabiliser les cours des marchés agricoles. Ce soutien est en diminution depuis la réforme de la PAC de 2003. Il a été décidé de soutenir les agriculteurs par des aides au revenu, non liées à la production. En français cela se dit « découplage », il n'y a plus de lien entre la production et le montant de l'aide.
Face au défi alimentaire encore aggravé par la hausse des prix agricoles et alimentaires, l'Europe peut et doit cependant contribuer à jouer un rôle de régulateur des marchés mondiaux, ayant la chance de bénéficier de conditions naturelles stables. C'est pourquoi il a été décidé cet automne de supprimer la jachère obligatoire afin d'alléger la tension sur les cours des céréales. Pour la réforme de la PAC qui s'annonce en 2008, c'est également un des enjeux clés : maintenir et renforcer les mécanismes de stabilisation face aux aléas climatiques, la volatilité des marchés et la spéculation.
L'agriculture n'est pas un secteur économique comme les autres. Il en va de notre sécurité alimentaire, et elle sert de support à d'autres activités comme le développement des territoires. L'agriculture peut permettre de maintenir des emplois et une activité dans des zones fragiles qui, sans elle, seraient menacés. Il faut un équilibre entre les productions et les territoires. L'environnement rural reste ainsi accueillant, vivant et lié à une production agricole de qualité. Cet équilibre, il se concrétise dans la PAC par un transfert des soutiens vers le « 2ème pilier » qui protège l'environnement, l'aménagement du territoire et apporte un soutien spécifique aux zones défavorisées comme les zones de montagne. Il ne s'agit donc pas d'encourager telle ou telle production contre telle ou telle autre, il s'agit de préserver une agriculture multiple, de qualité, ancrée dans les territoires et respectueuse de son environnement.
Question n° 2 : Quelles sont les données sur les achats de l'Etat pour ses réserves stratégiques et quelles sont les interventions ?
R - L'Etat n'achète rien pour ses réserves stratégiques.
Question n° 3 : Les subventions européennes encouragent-elles la compétitivité des productions sur les marchés extérieurs et constituent-elles un frein à une production plus rationnelle ?
R - Quand nous avons lancé la PAC, l'Europe était dépendante de l'extérieur pour son alimentation, et son agriculture était dévastée. L'objectif de la PAC, c'était précisément de moderniser nos agricultures pour rendre à notre continent son autosuffisance en matière agricole. L'objectif a été rapidement atteint, dès les années 1970. Mais nous sommes allés plus loin, afin de conserver une agriculture moderne, compétitive. En 20 ans, de 1970 à 1990, la productivité de l'agriculture française a été multipliée par 4, c'est en fait un des secteurs de l'économie qui a fait le plus de progrès. Puis en 15 ans, les sommes versées aux producteurs pour compenser la différence entre le prix mondial et le prix dans l'Union européenne, sont passées de 25% à moins de 5% du budget de l'Union européenne ! C'est ainsi que l'Europe est devenue un des grands de l'agriculture mondiale.
Aujourd'hui, les enjeux ne sont plus seulement économiques et productifs, ils sont aussi territoriaux, écologiques, humains, sociaux. C'est pourquoi nous avons réformé la PAC en 2003, et instauré le « découplage ». C'est une première étape, et nous réfléchissons dès aujourd'hui à une nouvelle PAC pour après 2013, qui soit une grande politique alimentaire, agricole et territoriale, alliant compétitivité économique, excellence alimentaire et exigence environnementale.
Question n° 4 : L'agriculture française répond-t-elle aux grandes questions de notre temps au regard des impératifs de l'environnement, l'utilisation des produits chimiques, le changement climatique et le ministre a-t-il mis un schéma stratégique à long terme ?
R - Je pense que les agriculteurs, parce qu'ils sont en lien direct avec leur environnement, parce qu'ils vivent de leur terre, ont pleinement conscience des grands enjeux climatiques et environnementaux pour notre planète. Ils ont fait beaucoup d'efforts pour produire de manière plus durable, pour « ménager » le territoire. Le ministère de l'Agriculture et de la Pêche français est là pour les accompagner dans ce sens, et il continuera de le faire. Cela se manifeste aussi bien au plan européen qu'au plan national.
Au plan national, le Gouvernement français a lancé à l'automne un grand chantier écologique : le « Grenelle de l'environnement ». Les acteurs de l'agriculture française y ont bien entendu très activement participé, et plusieurs mesures en sont ressorties pour nos productions. Nous souhaitons ainsi que les surfaces destinées à l'agriculture biologique augmentent considérablement, pour passer de 2% à 20%. Par ailleurs, nous avons décidé de diviser par 2 en 20 ans la consommation des produits phytosanitaires dans notre agriculture. Enfin, nous nous sommes fixés des objectifs ambitieux en matière d'utilisation des biocarburants, puisque leur part dans la consommation nationale de carburants devra atteindre 5,75% en 2008 et 7% en 2010, contre moins de 2% actuellement. Evidemment, l'agriculture française peut fournir les quantités de carburants d'origine végétale qui seront nécessaires pour atteindre ces objectifs.
Au plan européen, comme je vous l'ai indiqué, nous souhaitons une grande politique alimentaire, agricole et territoriale pour l'après 2013. C'est pourquoi le ministère de l'agriculture et de la pêche français a lancé en septembre dernier des Assises de l'agriculture, afin de préparer les grandes échéances européennes qui sont devant nous : le « bilan de santé » de la PAC et la Présidence française. Nous voulons sortir d'une logique de guichet pour privilégier une logique de projets, c'est pourquoi nous réfléchissons dès maintenant à l'orientation que nous voulons donner à notre agriculture dans les prochaines décennies.
Question n° 5 : Quelle est la place des innovations technologiques ?
R - Elle est essentielle si l'on souhaite maintenir une agriculture à la fois moderne, compétitive et durable. En France, les innovations circulent par les formations données dans les écoles d'agriculture et les écoles supérieures ou les communications des organismes de recherche comme l'Institut national de la Recherche Agronomique (INRA) ou les Instituts techniques. Par ailleurs, les 14 pôles de compétitivité spécialisés dans les domaines de l'agriculture, des agro-industries et des agro-carburants, répartis sur tout le territoire français et qui associent universités, entreprises et professionnels sont d'autres lieux d'échanges sur les innovations et leurs applications. En outre, en janvier dernier, notre pays s'est doté d'une grande école européenne d'ingénieurs et de managers dans les domaines du vivant et de l'environnement : AgroParisTech. Enfin, je souhaite mettre sur pied rapidement au niveau européen une véritable « académie agronomique et environnementale européenne », qui regrouperait plusieurs grands instituts de formation et de recherche européens en réseau, afin de mutualiser nos efforts dans ces domaines qui sont au coeur des enjeux de demain pour nos agricultures.
Question n° 6 : L'agriculture française et l'agriculture ukrainienne se concurrenceront sur le marché mondial, comment le ministre voit-il, dans ce contexte, les possibilités de coopération entre les producteurs français et ukrainiens ?
R - En 2050, nous serons 9 milliards sur terre et la demande alimentaire mondiale aura doublé. Il serait illusoire de croire que les agricultures française ou ukrainienne pourront seules répondre à cette demande. Nous devons donc travailler ensemble. L'Ukraine est un grand pays agricole, qui a aujourd'hui un potentiel de production largement inexploité. Aussi le dialogue France-Ukraine doit-il être renforcé pour rechercher des complémentarités et des coopérations. J'espère, et j'ose croire, que la France peut apporter un savoir-faire, des expériences et des produites dont la profession agricole ukrainienne souhaitera bénéficier. Si plusieurs domaines méritent d'être cités, je pense notamment à l'élevage où par exemple les races bovines charolaise et limousine pourront faire partie du cheptel ukrainien.
La coopération existe d'ailleurs déjà grâce aux investissements français dans le secteur agroalimentaire en Ukraine. Des entreprises comme Champagne céréales, Euralis, Lesaffre, Soufllet, Lactalis, Bongrain, Bel et Danone, de même que les agriculteurs français installés en Ukraine, apporte chacun dans son secteur sa compétence et son savoir-faire. Je sais qu'ils ont l'ambition de s'engager davantage. Il ne s'agit pas de spéculer, il s'agit de préparer l'avenir, et pour cela toutes les terres doivent être mobilisées, et bien mobilisées. C'est pourquoi nos entreprises, nos agriculteurs, nos coopératives investissent en Ukraine. C'est pourquoi aussi la coopération entre nos deux pays est indispensable.
Question n°7 : Comment le ministre conçoit sa mission de servir et quelles sont selon lui les qualités personnelles dont il doit être doté pour entreprendre un travail aussi complexe et ingrat, toujours sous la pression ? Le ministre a-t-il des rencontres personnelles avec les entreprises ou les exploitants agricoles ? Quand le ministre ne s'occupe pas des questions agricoles quelles sont ses occupations ? Aimerait-il se détacher du travail gouvernemental pour s'installer dans un coin tranquille, créer une petite exploitation agricole et cultiver son jardin ?
R - C'est un honneur de servir son pays et d'ouvrer pour un des secteurs importants de son économie qui joue également un rôle majeur en termes d'aménagement du territoire et de protection de l'environnement. J'ai une conviction, c'est que l'agriculture est au coeur des enjeux de société de demain.
Je ne peux pas faire ce métier enfermé dans son bureau, et c'est pourquoi je suis toutes les semaines sur le terrain, à la rencontre des producteurs, des distributeurs et des entreprises agricoles et agroalimentaires. La politique agricole ne se construit pas contre ou sans les acteurs du monde agricole, elle se construit avec eux.
Il est très important d'impliquer tout le monde dans les décisions, que chacun ait sa part de responsabilité dans la conduite de la politique agricole. On oublie trop souvent que la politique agricole est d'abord une politique économique. La PAC est même la première politique économique européenne. C'est pourquoi j'ai voulu mettre un accent particulier sur les entreprises, trop souvent délaissées dans ce secteur. J'ai ainsi nommé un conseiller spécifiquement chargé des relations avec les entreprises des secteurs agricoles et agroalimentaires, ce qui est une nouveauté.
Vous savez, je m'occupe beaucoup d'agriculture, et d'Europe aussi, mais tout est lié, car les chantiers sont immenses, et les attentes des Français très fortes dans ces domaines.
Bien sûr, je suis très attaché à la Savoie, région des Alpes où il y a une belle agriculture de montagne et où j'aime venir me ressourcer. J'essaye aussi de garder un peu de temps pour m'occuper de ma famille, car c'est très important pour moi.
Source http://www.ambafrance-ua.org, le 28 février 2008