Texte intégral
1. Vous venez en Turquie accompagné d'une importante délégation d'entreprises françaises. Quel est le motif de votre visite ? Quels sont les secteurs qui intéressent le plus les entreprises françaises en Turquie ?
R - Je tiens tout d'abord à vous dire que c'est un plaisir pour moi de visiter la Turquie, après les rencontres entre le Président Sarkozy et le Premier ministre Erdogan à New York en septembre puis à Lisbonne en décembre, celle entre le Président Gül et le Premier ministre Fillon à Paris en novembre et les deux visites de mon ami Bernard Kouchner à Ankara et Istanbul à l'automne dernier. Il s'agit du premier déplacement d'un ministre "économique" depuis celui de Christine Lagarde en juin 2006. Et l'ampleur de la délégation de vingt-cinq entreprises, grands groupes et PME de secteurs très divers qui m'accompagne, est sans précédent.
Cette visite en Turquie a pour objectif de souligner la diversité et le dynamisme des liens économiques et humains qui unissent la France et la Turquie. Je suis venu plaider pour une relation étroite et forte basée sur le renforcement de nos coopérations existantes et un dialogue constructif sur les sujets sur lesquels nous avons une vision différente. Nous devons travailler aujourd'hui sur ce qui nous rapproche et non ce qui nous sépare. Et nous faisons beaucoup ensemble, la Turquie et la France. Qui sait par exemple que l'Agence Française de Développement est devenue l'un des principaux bailleurs bilatéraux en Turquie ? J'assisterai, lors de mon séjour, à la signature de plusieurs conventions de financement pour aider les PME à financer leur développement. Dans le domaine de la compétitivité, nous échangeons aussi nos expériences. Il y aura mardi une conférence à Ankara qui réunira acteurs français, ministère du commerce extérieur turc et Turkonfed.
Les entreprises françaises interviennent en Turquie dans quasiment tous les secteurs d'activité. Pour illustrer cette variété, je rejoindrai à Mersin une délégation de 17 PME qui suivent un programme centré sur les pôles économiques de Mersin, Adana et Gaziantep, dans les domaines de l'environnement, de la chimie et de l'agriculture.
2. Le volume des échanges entre la Turquie et la France est de 10 milliards d'Euros. Il y a 250 entreprises françaises en Turquie. Comment évaluez-vous la présence française en Turquie comparée aux autres investissements étrangers ? Dans quelles domaines les deux pays peuvent-ils améliorer leurs relations ?
R - Pour ce qui est de la présence commerciale, la France était, à la fin 2007, le 6ème fournisseur de la Turquie avec une part de marché de 4,5%. La France est ainsi un partenaire majeur de votre pays. Nous pourrions faire sans doute mieux et il faudrait que nos exportations se diversifient davantage. C'est ce que je souhaite faire en amenant des PME avec moi.
Ce que je voudrais souligner c'est combien l'union douanière a été bénéfique à nos deux économies : si les exportations françaises vers la Turquie ont été multipliées par 4 depuis son entrée en vigueur en 1996, les exportations turques vers la France ont quant à elles été multipliées par 5,5 ! On le constate, la balance commerciale bilatérale, encore légèrement excédentaire pour la France, tend vers l'équilibre. Les investissements français en Turquie dans le domaine n'y sont pas étrangers.
Pour ce qui concerne les investissements, les entreprises françaises se placent au 2ème ou 3ème rang en termes de stocks, quasiment ex aequo avec les entreprises du Royaume Uni et derrière les Allemandes.
Les investissements français sont extrêmement structurants pour l'économie turque, fort pourvoyeurs d'emplois dans votre pays (65.000) et contribuant à la modernisation et à l'internationalisation de l'industrie et des services turcs. Je visiterai lundi à Istanbul le site d'AREVA T&D, qui est le premier exportateur turc d'équipements électriques.
De son côté, le Président de l'Agence Française des Investissements Internationaux, qui m'accompagne, rencontrera des entreprises turques afin de leur faire saisir les opportunités d'investissements turcs en France.
3. Le nucléaire et l'aviation civile sont deux secteurs qui gagnent de plus en plus d'importance. Est-ce qu'il y aura des initiatives de coopération dans ces domaines ?
R - Je connais les grands projets de renouvellement de flotte de votre compagnie aérienne nationale. Notre constructeur européen Airbus suit évidemment cela de près. Pour ce qui est du nucléaire, comme vous le savez la France est championne en la matière avec 80% de notre électricité d'origine nucléaire. AREVA, qui fait partie de ma délégation, est actuellement en discussion avec les milieux économiques turcs. Le gouvernement turc a fixé au 21 février le démarrage du processus de sélection des entreprises appelées à concourir pour la construction d'une centrale nucléaire en Turquie. J'attache beaucoup d'importance à ce qu'AREVA puisse défendre toutes ses chances dans ce processus de sélection. Nous aurons l'occasion d'en parler avec le ministre de l'énergie, M. Hilmi GÜLER.
4. Votre visite va couvrir Istanbul, Ankara et Mersin. A Mersin, les secteurs concernés seront ceux de l'agriculture, de la chimie et de l'environnement. Quel sera le contenu des visites à Istanbul et à Ankara ?
R - A Ankara et Istanbul , où je serai accompagné d'autres entreprises, je rencontrerai mon homologue Kursad TÜZMEN, le vice Premier ministre M. EKREN et le ministre de l'Energie, M. GÜLER.
J'aurai l'occasion de participer à divers événements mettant en relief les différents facettes de notre relation bilatérale : signature de convention de prêts pour l'aide des PME turques, participation à un débat sur le rôle des entreprises dans la relation franco-turque à l'université de la TOBB, table ronde sur l'innovation. J'aurai aussi un entretien à la Mairie d'Istanbul, qui a de nombreux projets en matière de transport urbain dans l'énergie ou l'environnement : une entreprise française a réalisé gratuitement une étude pour la grande municipalité d'Istanbul sur les déperditions d'eau dans le réseau urbain ; son rapport intermédiaire sera officiellement remis à cette occasion.
Enfin, j'aurai le grand honneur de participer à l'inauguration de la nouvelle exposition du musée SABANCI sur l'art islamique avec les chefs d'oeuvre de la collection du Musée du Louvre.
5. Comment voyez-vous l'interêt des entreprises françaises qui sont actives dans le secteur de l'énergie et des énergies renouvelables en Turquie ? Pendant votre visite, est-ce qu'il y aura des entreprises françaises qui seront interessées a investir dans ce domaine ?
R - Oui, plusieurs grandes entreprises qui m'accompagnent interviennent dans le domaine de l'énergie en général (SUEZ, GDF, AREVA, ALSTOM, VEOLIA) et des énergies renouvelables en particulier. Ces entreprises bénéficient d'une expertise reconnue au plan international qu'elles peuvent mettre au service de la Turquie. Elles sont bien évidemment intéressées par les nombreuses opportunités offertes par le marché intérieur turc et sont prêtes à s'y investir, dans un but mutuellement profitable. Ces entreprises sont compétitives, elles l'ont déjà démontré sur de nombreux marchés étrangers. Mon souhait, c'est qu'elles puissent disposer en Turquie des mêmes chances de montrer leur savoir-faire.
6. Comment voyez vous l'économie turque en général ? Quels sont les atouts et les inconvénients du marché turc pour les investissements étrangers ? De quelle façon la Turquie peut-elle davantage se spécialiser pour mieux faire face à la concurrence chinoise ?
R - L'économie turque a profondément changé depuis la crise financière de 2001. Le cadre des affaires est beaucoup plus stable avec une croissance soutenue, une inflation relativement contenue, une gestion saine des finances publiques. C'est une économie qui inspire confiance, on le voit en analysant les chiffres records des investissements directs étrangers dans le pays. Du point de vue de l'accueil des investissements étrangers, je crois que la mise en place d'une agence des investissements directement liée au Premier ministre facilite déjà grandement les procédures pour les entreprises. La Turquie sera d'autant plus forte, notamment de la concurrence venue d'ailleurs, qu'elle saura profiter de l'appui des entreprises étrangères, dans tous les secteurs.
Puisque vous mentionnez la Chine, je pense qu'il ne faut pas exagérer la menace que ce pays fait prétendument peser sur nos économies. La Chine s'est imposée ces dernières années comme un acteur de premier plan sur la scène économique internationale et sa part de marché dans le commerce mondial a dépassé l'an dernier celle des Etats-Unis. C'est un fait, il faut en tenir compte. Son économie n'est toutefois pas comparable à celle de la France ou de la Turquie et à bien des égards, nos avantages comparatifs sont réels.
7. Ne pensez vous pas que les déclarations de Nicolas Sarkozy contre la Turquie ; son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE peuvent influencer négativement les relations commerciales entre les deux pays ? Quel doit être le rôle des hommes d'affaire français et turcs a cet égard ?
R - La France est l'amie de la Turquie. Alors oui, dans le domaine politique, nous avons parfois des divergences. Mais nous avons aussi décidé de nous en parler, de nous en expliquer davantage et c'est ce qui compte. Je vous rappelle que le Président de la République a, tout en rappelant sa position, décidé qu'il fallait que les négociations se poursuivent. Après l'accord intervenu au Conseil européen sur le groupe de réflexion sur l'avenir de l'Europe, deux nouveaux chapitres ont pu être ouverts. Dans quelques mois après la Slovénie, nous exercerons la Présidence de l'Union Européenne. Cela ne doit inspirer aucune crainte ici. Nous souhaitons résolument aller de l'avant et plusieurs chapitres, qui peuvent faire l'objet d'un commun accord, devraient pouvoir être ouverts en 2008. Cela suppose aussi que la Turquie continue sur la voie des réformes - qui sont d'abord dans son intérêt propre - afin de satisfaire aux critères d'ouverture définis par la Commission. Enfin, il ne serait pas naturel que nos relations commerciales subissent l'impact de notre divergence de vues sur cette question, parce que personne n'y a intérêt : comme je l'ai illustré, les courants d'affaires entre nos deux pays, les relations économiques entre nos deux pays sont très imbriquées. Nous avons des intérêts communs. Les entreprises françaises, elles, ont toujours été des alliées des réformes et de la modernisation de la Turquie.
Source http://www.ambafrance-tr.org, le 29 février 2008
R - Je tiens tout d'abord à vous dire que c'est un plaisir pour moi de visiter la Turquie, après les rencontres entre le Président Sarkozy et le Premier ministre Erdogan à New York en septembre puis à Lisbonne en décembre, celle entre le Président Gül et le Premier ministre Fillon à Paris en novembre et les deux visites de mon ami Bernard Kouchner à Ankara et Istanbul à l'automne dernier. Il s'agit du premier déplacement d'un ministre "économique" depuis celui de Christine Lagarde en juin 2006. Et l'ampleur de la délégation de vingt-cinq entreprises, grands groupes et PME de secteurs très divers qui m'accompagne, est sans précédent.
Cette visite en Turquie a pour objectif de souligner la diversité et le dynamisme des liens économiques et humains qui unissent la France et la Turquie. Je suis venu plaider pour une relation étroite et forte basée sur le renforcement de nos coopérations existantes et un dialogue constructif sur les sujets sur lesquels nous avons une vision différente. Nous devons travailler aujourd'hui sur ce qui nous rapproche et non ce qui nous sépare. Et nous faisons beaucoup ensemble, la Turquie et la France. Qui sait par exemple que l'Agence Française de Développement est devenue l'un des principaux bailleurs bilatéraux en Turquie ? J'assisterai, lors de mon séjour, à la signature de plusieurs conventions de financement pour aider les PME à financer leur développement. Dans le domaine de la compétitivité, nous échangeons aussi nos expériences. Il y aura mardi une conférence à Ankara qui réunira acteurs français, ministère du commerce extérieur turc et Turkonfed.
Les entreprises françaises interviennent en Turquie dans quasiment tous les secteurs d'activité. Pour illustrer cette variété, je rejoindrai à Mersin une délégation de 17 PME qui suivent un programme centré sur les pôles économiques de Mersin, Adana et Gaziantep, dans les domaines de l'environnement, de la chimie et de l'agriculture.
2. Le volume des échanges entre la Turquie et la France est de 10 milliards d'Euros. Il y a 250 entreprises françaises en Turquie. Comment évaluez-vous la présence française en Turquie comparée aux autres investissements étrangers ? Dans quelles domaines les deux pays peuvent-ils améliorer leurs relations ?
R - Pour ce qui est de la présence commerciale, la France était, à la fin 2007, le 6ème fournisseur de la Turquie avec une part de marché de 4,5%. La France est ainsi un partenaire majeur de votre pays. Nous pourrions faire sans doute mieux et il faudrait que nos exportations se diversifient davantage. C'est ce que je souhaite faire en amenant des PME avec moi.
Ce que je voudrais souligner c'est combien l'union douanière a été bénéfique à nos deux économies : si les exportations françaises vers la Turquie ont été multipliées par 4 depuis son entrée en vigueur en 1996, les exportations turques vers la France ont quant à elles été multipliées par 5,5 ! On le constate, la balance commerciale bilatérale, encore légèrement excédentaire pour la France, tend vers l'équilibre. Les investissements français en Turquie dans le domaine n'y sont pas étrangers.
Pour ce qui concerne les investissements, les entreprises françaises se placent au 2ème ou 3ème rang en termes de stocks, quasiment ex aequo avec les entreprises du Royaume Uni et derrière les Allemandes.
Les investissements français sont extrêmement structurants pour l'économie turque, fort pourvoyeurs d'emplois dans votre pays (65.000) et contribuant à la modernisation et à l'internationalisation de l'industrie et des services turcs. Je visiterai lundi à Istanbul le site d'AREVA T&D, qui est le premier exportateur turc d'équipements électriques.
De son côté, le Président de l'Agence Française des Investissements Internationaux, qui m'accompagne, rencontrera des entreprises turques afin de leur faire saisir les opportunités d'investissements turcs en France.
3. Le nucléaire et l'aviation civile sont deux secteurs qui gagnent de plus en plus d'importance. Est-ce qu'il y aura des initiatives de coopération dans ces domaines ?
R - Je connais les grands projets de renouvellement de flotte de votre compagnie aérienne nationale. Notre constructeur européen Airbus suit évidemment cela de près. Pour ce qui est du nucléaire, comme vous le savez la France est championne en la matière avec 80% de notre électricité d'origine nucléaire. AREVA, qui fait partie de ma délégation, est actuellement en discussion avec les milieux économiques turcs. Le gouvernement turc a fixé au 21 février le démarrage du processus de sélection des entreprises appelées à concourir pour la construction d'une centrale nucléaire en Turquie. J'attache beaucoup d'importance à ce qu'AREVA puisse défendre toutes ses chances dans ce processus de sélection. Nous aurons l'occasion d'en parler avec le ministre de l'énergie, M. Hilmi GÜLER.
4. Votre visite va couvrir Istanbul, Ankara et Mersin. A Mersin, les secteurs concernés seront ceux de l'agriculture, de la chimie et de l'environnement. Quel sera le contenu des visites à Istanbul et à Ankara ?
R - A Ankara et Istanbul , où je serai accompagné d'autres entreprises, je rencontrerai mon homologue Kursad TÜZMEN, le vice Premier ministre M. EKREN et le ministre de l'Energie, M. GÜLER.
J'aurai l'occasion de participer à divers événements mettant en relief les différents facettes de notre relation bilatérale : signature de convention de prêts pour l'aide des PME turques, participation à un débat sur le rôle des entreprises dans la relation franco-turque à l'université de la TOBB, table ronde sur l'innovation. J'aurai aussi un entretien à la Mairie d'Istanbul, qui a de nombreux projets en matière de transport urbain dans l'énergie ou l'environnement : une entreprise française a réalisé gratuitement une étude pour la grande municipalité d'Istanbul sur les déperditions d'eau dans le réseau urbain ; son rapport intermédiaire sera officiellement remis à cette occasion.
Enfin, j'aurai le grand honneur de participer à l'inauguration de la nouvelle exposition du musée SABANCI sur l'art islamique avec les chefs d'oeuvre de la collection du Musée du Louvre.
5. Comment voyez-vous l'interêt des entreprises françaises qui sont actives dans le secteur de l'énergie et des énergies renouvelables en Turquie ? Pendant votre visite, est-ce qu'il y aura des entreprises françaises qui seront interessées a investir dans ce domaine ?
R - Oui, plusieurs grandes entreprises qui m'accompagnent interviennent dans le domaine de l'énergie en général (SUEZ, GDF, AREVA, ALSTOM, VEOLIA) et des énergies renouvelables en particulier. Ces entreprises bénéficient d'une expertise reconnue au plan international qu'elles peuvent mettre au service de la Turquie. Elles sont bien évidemment intéressées par les nombreuses opportunités offertes par le marché intérieur turc et sont prêtes à s'y investir, dans un but mutuellement profitable. Ces entreprises sont compétitives, elles l'ont déjà démontré sur de nombreux marchés étrangers. Mon souhait, c'est qu'elles puissent disposer en Turquie des mêmes chances de montrer leur savoir-faire.
6. Comment voyez vous l'économie turque en général ? Quels sont les atouts et les inconvénients du marché turc pour les investissements étrangers ? De quelle façon la Turquie peut-elle davantage se spécialiser pour mieux faire face à la concurrence chinoise ?
R - L'économie turque a profondément changé depuis la crise financière de 2001. Le cadre des affaires est beaucoup plus stable avec une croissance soutenue, une inflation relativement contenue, une gestion saine des finances publiques. C'est une économie qui inspire confiance, on le voit en analysant les chiffres records des investissements directs étrangers dans le pays. Du point de vue de l'accueil des investissements étrangers, je crois que la mise en place d'une agence des investissements directement liée au Premier ministre facilite déjà grandement les procédures pour les entreprises. La Turquie sera d'autant plus forte, notamment de la concurrence venue d'ailleurs, qu'elle saura profiter de l'appui des entreprises étrangères, dans tous les secteurs.
Puisque vous mentionnez la Chine, je pense qu'il ne faut pas exagérer la menace que ce pays fait prétendument peser sur nos économies. La Chine s'est imposée ces dernières années comme un acteur de premier plan sur la scène économique internationale et sa part de marché dans le commerce mondial a dépassé l'an dernier celle des Etats-Unis. C'est un fait, il faut en tenir compte. Son économie n'est toutefois pas comparable à celle de la France ou de la Turquie et à bien des égards, nos avantages comparatifs sont réels.
7. Ne pensez vous pas que les déclarations de Nicolas Sarkozy contre la Turquie ; son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE peuvent influencer négativement les relations commerciales entre les deux pays ? Quel doit être le rôle des hommes d'affaire français et turcs a cet égard ?
R - La France est l'amie de la Turquie. Alors oui, dans le domaine politique, nous avons parfois des divergences. Mais nous avons aussi décidé de nous en parler, de nous en expliquer davantage et c'est ce qui compte. Je vous rappelle que le Président de la République a, tout en rappelant sa position, décidé qu'il fallait que les négociations se poursuivent. Après l'accord intervenu au Conseil européen sur le groupe de réflexion sur l'avenir de l'Europe, deux nouveaux chapitres ont pu être ouverts. Dans quelques mois après la Slovénie, nous exercerons la Présidence de l'Union Européenne. Cela ne doit inspirer aucune crainte ici. Nous souhaitons résolument aller de l'avant et plusieurs chapitres, qui peuvent faire l'objet d'un commun accord, devraient pouvoir être ouverts en 2008. Cela suppose aussi que la Turquie continue sur la voie des réformes - qui sont d'abord dans son intérêt propre - afin de satisfaire aux critères d'ouverture définis par la Commission. Enfin, il ne serait pas naturel que nos relations commerciales subissent l'impact de notre divergence de vues sur cette question, parce que personne n'y a intérêt : comme je l'ai illustré, les courants d'affaires entre nos deux pays, les relations économiques entre nos deux pays sont très imbriquées. Nous avons des intérêts communs. Les entreprises françaises, elles, ont toujours été des alliées des réformes et de la modernisation de la Turquie.
Source http://www.ambafrance-tr.org, le 29 février 2008