Déclaration de M. Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé des entreprises et du commerce extérieur, sur l'évolution des relations économiques franco-turques, et notamment sur le développement des partenariats d'entreprises, Istanbul le 18 février 2008.

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Circonstance : Visite en Turquie du 17 au 20 février 2008 - Conférence organisée par la Chambre de commerce turco-française, à Istanbul le 18 février 2008

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C'est un grand plaisir pour moi de me retrouver parmi vous à l'occasion d'un voyage dont je sais déjà qu'il comptera parmi les plus importants que j'ai accomplis.
Je tiens tout d'abord à remercier la Chambre de commerce turco-française, et son Président, Yves-Marie LAOUENAN, de me permettre de m'adresser à vous tous, entreprises turques et françaises. Votre nombre à ce déjeuner, comme les échanges que j'ai pu avoir depuis hier soir, me confortent dans ma conviction que la relation entre nos deux pays, étroite au plan historique, dense au plan économique, recèle encore de formidables opportunités de développement et d'enrichissement pour nos deux économies.
(...)
La Chambre de commerce turco-française est l'une des plus anciennes du réseau (elle a d'ailleurs fêté ses 120 ans en 2005), ce qui témoigne de la pérennité et de la solidité des liens commerciaux, contre vents et marées, unissant la France et la Turquie. En effet, quelles que soient les difficultés que notre relation bilatéral ait traversées, comme ces derniers années, la Chambre (...) a toujours su défendre les intérêts de la relation économique entre nos deux pays. Je souhaite devant vous tous, l'en remercier.
Au-delà des débats actuels de la question de l'élargissement de l'Union européenne, je pense que l'avenir de la Turquie ne peut qu'être intimement lié à celui de l'Europe et de la France, et il n'y a rien en cela de contradictoire. Il n'en sera jamais autrement, car c'est l'avantage de tous. Il est souhaitable que la Turquie et la France renouent les liens privilégiés, qu'elles ont tissés au fil d'une longue histoire partagée. Les défis mondiaux qui se posent à l'Europe et à la France en termes économiques sont les mêmes que ceux auxquels est confrontée la Turquie : créer les conditions d'une croissance économique durable, rendre nos entreprises plus compétitives dans un environnement mondial plus exigeant, trouver ensemble les règles qui permettront de mieux le réguler, assurer la sécurité de nos approvisionnements énergétiques dans un contexte de raréfaction de la ressource, faire face aux défis environnementaux.
La Turquie est un pays déjà fortement amarré à l'Europe. Depuis plus de 10 ans, les échanges industriels entre la Turquie et l'Union européenne bénéficient d'une exemption totale de droits dans le cadre de l'Union douanière conclue en 1995. En outre, la Turquie a largement commencé à harmoniser son dispositif réglementaire et ses pratiques administratives avec l'acquis communautaire au point que les entreprises françaises sont souvent surprises de trouver en Turquie un environnement des affaires qui leur est familier à bien des égards. Il est révélateur que, depuis cette libéralisation des échanges, les exportations de l'Union européenne vers la Turquie ont triplé, tout comme les exportations turques vers l'Union européenne. L'Union européenne est le premier client et le premier fournisseur de la Turquie.
Bâtissons entre nos deux pays un partenariat ambitieux ! De nombreuses entreprises l'ont déjà anticipé, et notamment les grands groupes français puisque la France est aujourd'hui le 6ème fournisseur de la Turquie, avec plus de 5 milliards d'euros d'exportations, et le 2ème ou 3ème investisseur étranger en stocks avec près de 260 implantations qui emploient 65 000 personnes. Nos échanges ont plus que quadruplé en 12 ans, depuis l'entrée en vigueur de l'Union douanière en 1996 qui a initié un développement de notre commerce qui profite à nos deux pays : l'objectif de parvenir rapidement à des échanges de 15 milliards de dollars, fixé par mon estimé collègue turc, M. TÜZMEN, avec mon prédécesseur, est d'ores et déjà presque atteint en 2007. il devrait être assurément dépassé cette année.
(...)
Les entreprises françaises sont parmi les premiers investisseurs étrangers en Turquie alors qu'à l'inverse, les sociétés turques sont encore rares à avoir investi en France. Mais je ne doute pas que là encore, les années qui viennent vont nous montrer le formidable dynamisme des entreprises turques et que nos territoires vont accueillir un nombre grandissant de celles-ci. M. Philippe FAVRE, Ambassadeur aux investissements internationaux, m'accompagne dans ce voyage et il aura demain des contacts avec des groupes turcs susceptibles d'investir en France. Les investissements croisés doivent se développer.
La France a une grande confiance dans l'avenir de la Turquie. Celle-ci est aujourd'hui la 16ème économie mondiale, est un grand pays émergent, doté d'une industrie compétitive qui continue de se moderniser et porté par une consommation domestique soutenue. Les investisseurs étrangers ne s'y trompent pas, le marché turc inspire confiance, puisqu'il a attiré en 2007 comme en 2006 près de 20 milliards de dollars d'investissements directs étrangers.
Au-delà de son importance propre, la Turquie constitue, de par sa position géographique, une plateforme stratégique exceptionnelle pour prospecter d'autres marchés en forte croissance et notamment les pays turcophones du Caucase et de l'Asie centrale, ainsi que ceux du proche et du Moyen Orient.
Nous pouvons, nous devons faire mieux. Forgeons entre nos entreprises de nouvelles alliances notamment par le biais de nos PME qui sont encore trop rares à travailler en Turquie et qui ne mesurent pas encore suffisamment l'importance de ce pays.
(...)
Par ailleurs, et j'en parlerai demain à M. TUZMEN, je souhaite développer des initiatives innovantes et, dans le cas de la Turquie, afin de relancer un dialogue bilatéral actif et porteur d'avenir, je souhaite que M. Tuzmen et moi puissions confier à un comité d'homme d'affaires de haut niveau la mission de nous proposer des axes nouveaux de coopération bilatérale dans le domaine économique destinés à bâtir une relation sur des bases ambitieuses mais aussi concrètes et mutuellement bénéfiques.
Enfin, nous doublerons le nombre de Volontaires Internationaux en Entreprises (V.I.E.) d'ici à la fin de 2009, soit 10 000 jeunes diplômés qui travailleront à l'international. J'aurai l'occasion de parler plus longuement demain des mesures prises en France pour stimuler l'innovation, puisqu'une rencontre aura lieu entre les pôles de compétitivité Français et les acteurs publics de la recherche turcs à l'Université de la TOBB.
Chers amis, comme vous voyez, la France a engagé des réformes ambitieuses, la France souhaite donner un nouvel élan à son économie et renouveler ces partenariats.
Soyez convaincus que la relation que je suis venu renouveler avec nos amis turcs en fait pleinement partie, car la France éprouve un attachement tout particulier à ses relations avec ce pays, tant est profondément ancré le sentiment que nos destinées sont liées par un intérêt commun.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.ambafrance-tr.org, le 29 février 2008