Texte intégral
Q - Que pensez-vous qu'Israël et les Palestiniens doivent faire pour changer la situation ? Pensez-vous qu'il s'agisse d'une impasse ? Qu'est ce qui pourrait créer une percée ?
R - Il ne s'agit pas d'une impasse. Ils doivent établir une relation de confiance. Ils doivent lancer des projets : l'un dans la bande de Gaza, l'autre en Cisjordanie. Ils doivent les mettre à exécution pour montrer au peuple palestinien que quelque chose change leur vie quotidienne. Ce n'est apparemment pas le cas. La situation est bloquée. Nous avons récolté des fonds lors de la Conférence de Paris et nous avons des projets, notamment issus du Plan de Salam Fayyad, mais depuis deux ou trois mois, rien n'a changé. C'est là toute la difficulté. Nous devons leur donner de l'espoir et leur montrer : certes, nous participons à la reconstruction d'habitations ici, à la levée de barrages routiers et de checkpoints là et nous commençons la construction d'une station d'épuration dans la bande de Gaza...
Q - Que ferez-vous s'ils vous chassent ? Regardez ce qui se passe à Sderot ?
R - Pour la sécurité de la région, nous avons besoin d'un Etat palestinien. Pour que cet Etat palestinien existe, nous avons besoin de confiance. Oui, ce sera difficile, il y a des terroristes, mais l'immense majorité des Palestiniens ne le sont pas et ils veulent que leur vie quotidienne change, ils veulent la paix pour leurs enfants, ils veulent les voir aller à l'école... Nous devons donc mettre en oeuvre les projets grâce à l'importante somme que nous avons réussi à récolter lors de la Conférence de Paris.
Q - Est-ce que le Hamas est d'accord à ce sujet ?
R - Nous ne sommes pas en train de parler du Hamas. Nous parlons des gens de la rue. Nous parlons de la Cisjordanie, nous parlons de la façon de débuter la reconstruction. Ils ont besoin d'emplois. Commençons d'abord avec ces projets et le degré d'importance que vous portez au Hamas diminuera.
Q - C'est votre troisième voyage en très peu de temps ? Pourquoi venir trois fois ? Pensez-vous que la France peut faire quelque chose ?
R - Je pense que la France doit faire quelque chose, mais pas la France seule. C'est notre devoir puisqu'il y a un comité de suivi de la Conférence de Paris avec le Quartet, M. Tony Blair, la Commission européenne, Mme Ferrero-Waldner, M. Jonas Stoere. Nous nous réunissons régulièrement. Nous sommes venus plusieurs fois. Tony Blair est là huit jours par mois mais les choses n'avancent pas.
Q - Pourquoi ?
R - Parce qu'il y a, je crois, un manque de confiance et que les problèmes de sécurité, qui existent, sont en train de bloquer toutes les démonstrations d'une volonté de changement. Nous avons décidé, avec M. Barak ce matin, de mettre en oeuvre deux projets. Un projet de construction en Cisjordanie et le projet de la station d'épuration à Gaza. Nous allons établir un calendrier pour planifier le démarrage de ces deux projets. Il y a cependant un problème matériel : le ciment n'arrive pas. Il y a 40 tonnes de ciment là où il en faudrait des centaines. Il faut qu'il arrive, ou alors on n'y arrivera jamais. Je vais revenir, je veux suivre moi-même au moins deux de ces projets et constater au moins qu'ils ont commencé. Sinon, ça n'avancera jamais.
Q - Vous avez parlé de la colonisation ?
R - Oui, bien sûr. La position de la France est très claire : nous pensons qu'il faut geler toute colonisation et nous avons constaté avec plaisir que cela a été fait. Les Palestiniens y croient. Plus de permis pour le moment, c'est illégal. Ceci dit, il y a des colonisations bénéficiant d'autorisation antérieure à la décision de gel qui continuent et il faut les arrêter.
Q - Quelle est la position de la France sur la question iranienne et est-ce qu'Israël devrait négocier avec le Hamas ?
R - Je ne connais pas la position d'Israël, mais notre position est très claire : nous sommes tous unis, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Il y a un texte avec de nouvelles sanctions et des discussions ouvertes. Quant à la position française, elle est : "oui aux sanctions, mais nous devons entériner une nouvelle étape dans la négociation". Nous sommes prêts à parler avec eux où ils le veulent ; c'est indispensable. Il s'agit d'un grand pays, d'une grande culture, il faut qu'il retrouve la place qu'il avait l'habitude d'occuper entre le Moyen-Orient et l'Asie. C'est absolument nécessaire. La culture iranienne doit être respectée, mais nous ne pouvons pas les laisser continuer à enrichir de l'uranium. Nous devons bloquer leur processus d'enrichissement avec bien entendu l'acceptation d'une résolution du Conseil de sécurité mais, en même temps, nous devons continuer à négocier, à parler.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 février 2008
R - Il ne s'agit pas d'une impasse. Ils doivent établir une relation de confiance. Ils doivent lancer des projets : l'un dans la bande de Gaza, l'autre en Cisjordanie. Ils doivent les mettre à exécution pour montrer au peuple palestinien que quelque chose change leur vie quotidienne. Ce n'est apparemment pas le cas. La situation est bloquée. Nous avons récolté des fonds lors de la Conférence de Paris et nous avons des projets, notamment issus du Plan de Salam Fayyad, mais depuis deux ou trois mois, rien n'a changé. C'est là toute la difficulté. Nous devons leur donner de l'espoir et leur montrer : certes, nous participons à la reconstruction d'habitations ici, à la levée de barrages routiers et de checkpoints là et nous commençons la construction d'une station d'épuration dans la bande de Gaza...
Q - Que ferez-vous s'ils vous chassent ? Regardez ce qui se passe à Sderot ?
R - Pour la sécurité de la région, nous avons besoin d'un Etat palestinien. Pour que cet Etat palestinien existe, nous avons besoin de confiance. Oui, ce sera difficile, il y a des terroristes, mais l'immense majorité des Palestiniens ne le sont pas et ils veulent que leur vie quotidienne change, ils veulent la paix pour leurs enfants, ils veulent les voir aller à l'école... Nous devons donc mettre en oeuvre les projets grâce à l'importante somme que nous avons réussi à récolter lors de la Conférence de Paris.
Q - Est-ce que le Hamas est d'accord à ce sujet ?
R - Nous ne sommes pas en train de parler du Hamas. Nous parlons des gens de la rue. Nous parlons de la Cisjordanie, nous parlons de la façon de débuter la reconstruction. Ils ont besoin d'emplois. Commençons d'abord avec ces projets et le degré d'importance que vous portez au Hamas diminuera.
Q - C'est votre troisième voyage en très peu de temps ? Pourquoi venir trois fois ? Pensez-vous que la France peut faire quelque chose ?
R - Je pense que la France doit faire quelque chose, mais pas la France seule. C'est notre devoir puisqu'il y a un comité de suivi de la Conférence de Paris avec le Quartet, M. Tony Blair, la Commission européenne, Mme Ferrero-Waldner, M. Jonas Stoere. Nous nous réunissons régulièrement. Nous sommes venus plusieurs fois. Tony Blair est là huit jours par mois mais les choses n'avancent pas.
Q - Pourquoi ?
R - Parce qu'il y a, je crois, un manque de confiance et que les problèmes de sécurité, qui existent, sont en train de bloquer toutes les démonstrations d'une volonté de changement. Nous avons décidé, avec M. Barak ce matin, de mettre en oeuvre deux projets. Un projet de construction en Cisjordanie et le projet de la station d'épuration à Gaza. Nous allons établir un calendrier pour planifier le démarrage de ces deux projets. Il y a cependant un problème matériel : le ciment n'arrive pas. Il y a 40 tonnes de ciment là où il en faudrait des centaines. Il faut qu'il arrive, ou alors on n'y arrivera jamais. Je vais revenir, je veux suivre moi-même au moins deux de ces projets et constater au moins qu'ils ont commencé. Sinon, ça n'avancera jamais.
Q - Vous avez parlé de la colonisation ?
R - Oui, bien sûr. La position de la France est très claire : nous pensons qu'il faut geler toute colonisation et nous avons constaté avec plaisir que cela a été fait. Les Palestiniens y croient. Plus de permis pour le moment, c'est illégal. Ceci dit, il y a des colonisations bénéficiant d'autorisation antérieure à la décision de gel qui continuent et il faut les arrêter.
Q - Quelle est la position de la France sur la question iranienne et est-ce qu'Israël devrait négocier avec le Hamas ?
R - Je ne connais pas la position d'Israël, mais notre position est très claire : nous sommes tous unis, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Il y a un texte avec de nouvelles sanctions et des discussions ouvertes. Quant à la position française, elle est : "oui aux sanctions, mais nous devons entériner une nouvelle étape dans la négociation". Nous sommes prêts à parler avec eux où ils le veulent ; c'est indispensable. Il s'agit d'un grand pays, d'une grande culture, il faut qu'il retrouve la place qu'il avait l'habitude d'occuper entre le Moyen-Orient et l'Asie. C'est absolument nécessaire. La culture iranienne doit être respectée, mais nous ne pouvons pas les laisser continuer à enrichir de l'uranium. Nous devons bloquer leur processus d'enrichissement avec bien entendu l'acceptation d'une résolution du Conseil de sécurité mais, en même temps, nous devons continuer à négocier, à parler.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 février 2008