Texte intégral
Monsieur le ministre,
Monsieur l'Administrateur général,
Monsieur le Haut-Commissaire,
Mesdames, Messieurs,
Avec un effectif d'environ 16 000 personnes, un budget de près de 19 milliards de francs, et surtout des contributions majeures à la recherche fondamentale ou appliquée le CEA occupe une place essentielle dans le dispositif de recherche français. La signature du contrat pluriannuel entre l'Etat et cet organisme, dont la mission est stratégique par le rôle qu'il joue aussi bien dans le domaine de la défense que pour l'indépendance énergétique de la nation, est donc une étape importante, qui montre s'il en était encore besoin l'attachement que nous portons avec Christian PIERRET à votre établissement.
Le CEA est d'abord l'organisme qui couvre le mieux le champ qui va depuis l'acquisition des connaissances jusqu'à la valorisation de celles-ci dans un cadre industriel avec :
une recherche fondamentale reconnue au niveau international ;
une recherche technologique de base qui permet de disposer le moment venu d'avantages compétitifs souvent décisifs au niveau international ;
des développements appliqués répondant à des besoins industriels clairement identifiés.
Le taux particulièrement élevé, près de 40% du budget civil, des recettes propres du CEA, valeur qui est relativement atypique au sein des grands organismes de recherche, est un signe fort de cette proximité avec le monde industriel et les applications.
Votre capacité d'innovation technologique à partir d'une recherche de base menée au plus haut niveau a incontestablement été un facteur déterminant du succès du programme électronucléaire français. Il permet au pôle de microélectronique de Grenoble de jouer un rôle clé dans le maintien de la compétitivité de notre industrie microélectronique, dans un marché dont la croissance est sur une longue période une des plus fortes tous secteurs industriels confondus.
Le CEA dispose de compétences au meilleur niveau dans des champs disciplinaires variés, en mettant à profit les outils et les savoir-faire développés dans le domaine nucléaire pour ouvrir de nouvelles voies de recherche, et en favorisant l'émergence de nouveaux domaines scientifiques ou de technologies situés à l'interface de plusieurs disciplines : les sciences des matériaux, la micro-électronique, la robotique, l'imagerie médicale, l'ingénierie des protéines ou, plus récemment, les biopuces.
Aujourd'hui plus que jamais, c'est par cette combinaison de plusieurs compétences qu'émergent les grandes découvertes et les innovations majeures. Le CEA constitue en ce sens un atout pour la recherche française.
Le contrat pluriannuel que l'Etat signe aujourd'hui avec le CEA fixe des orientations et des objectifs clairs pour chacun des pôles d'activités de l'établissement :
apporter des solutions technologiques pour la compétitivité et l'acceptabilité de l'énergie nucléaire ;
favoriser l'essor des nouvelles technologies de l'énergie, de l'information, des communications et des biotechnologies ;
développer la recherche fondamentale notamment dans les domaines de l'énergie, de la santé et des biotechnologies, de l'environnement, de la connaissance de la matière.
Concernant le premier axe d'effort qui intéresse plus directement Christian PIERRET, je souhaiterais insister sur trois points qui me paraissent tout particulièrement répondre aux préoccupations légitimes de nos concitoyens :
la poursuite des efforts de recherche sur la gestion des déchets nucléaires ; ceux-ci sont aussi indispensables que les travaux à conduire pour chercher à limiter les émissions de gaz à effet de serre ; je tiens ici à souligner que depuis 1991, les procédés développés par le CEA ont déjà permis de réduire la quantité des déchets solides d'un facteur 3 et la quantité des déchets liquides d'un facteur 10 ; il est indispensable de poursuivre dans cette voie et de contribuer activement aux recherches en cours sur la gestion des déchets à durée de vie longue ;
la sûreté des installations pour le personnel et les populations voisines, à tous les stades de l'activité, depuis l'investissement initial jusqu'à la phase de démantèlement et d'assainissement ;
enfin les recherches sur les effets des activités nucléaires sur la santé et l'environnement ; une des préoccupations majeures est aujourd'hui de cerner qualitativement et quantitativement les effets sur de longues durées de faibles doses de rayonnement ou de toxiques.
Le deuxième pôle d'activités est le développement des nouvelles technologies dans les domaines de l'énergie, de l'information et de la communication et des biotechnologies. Il s'agit de l'axe prioritaire de ce contrat avec une croissance des ressources consacrées à cet axe de 40 % en quatre ans.
Dans le domaine de l'énergie la Commission européenne a lancé avec son Livre Vert un débat sur les choix énergétiques de l'Union, auquel il est essentiel que de nombreux acteurs français apportent une contribution. Sans anticiper sur les résultats de ce débat, il apparaît aujourd'hui clair que nous devons engager des recherches pour diversifier nos sources d'énergie sur le long terme et limiter notre dépendance vis à vis des énergies fossiles, dont les rejets de gaz carbonique et la fluctuation des prix ont un impact potentiel majeur sur notre environnement et sur la croissance européenne.
Le développement des énergies renouvelables doit ainsi s'inscrire dans les priorités du CEA et il est prévu de doubler les efforts sur ce poste. La filière Hydrogène qui apparaît prometteuse notamment pour réduire sur le long terme la dépendance du secteur des transports vis à vis des énergies fossiles doit faire l'objet d'une attention particulière dans le cadre du réseau sur les piles à combustible que le CEA anime avec l'ADEME.
Dans le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication, pour lequel le CEA joue un rôle moteur, je tiens d'abord à revenir sur la participation du CEA à la naissance d'une nouvelle génération de disques DVD réenregistrables. Ce véritable exploit technologique résulte d'un partenariat de longue durée avec l'industriel MPO. D'autres évènements importants sont attendus pendant la période de réalisation du contrat, je n'en citerai que quelques uns. D'abord la sortie des premiers silicium de 300 mm dans l'usine de Crolles 2 dont nous savons tous ici qu'ils dépendent largement des travaux réalisés au sein du LETI.
Ensuite la poursuite du développement des biopuces ADN dont le potentiel d'applications est considérable. Enfin le développement des nano-technologies qui constituent clairement un enjeu de la compétition économique de demain.
Le CEA est par ailleurs impliqué dans deux grands projets visant à fédérer les efforts dans ce domaine où nos laboratoires sont particulièrement actifs, et qui seront suivis de près par le Gouvernement :
la création à Grenoble d'un pôle d'innovation en micro et nanotechnologies de dimension européenne, en partenariat avec l'Institut national polytechnique de Grenoble (INPG), l'Université Joseph Fourier, le CNRS et l'INRIA, avec le soutien des collectivités locales et régionales. Ce pôle doit aller de l'enseignement jusqu'à la recherche et sa valorisation, permettant ainsi de couvrir l'ensemble du processus d'innovation depuis l'idée jusqu'à la réalité industrielle. Il est prévu que ce pôle technologique accueille plus de 1000 élèves-ingénieurs, 500 stagiaires, 400 enseignants et plus de 2000 chercheurs, ingénieurs et techniciens des organismes publics de recherche et de l'industrie ;
le projet List (laboratoire d'intégration des systèmes et des technologies), prévu en Ile de France dans le domaine de l'instrumentation et des systèmes complexes. Ce projet est conduit en étroite coopération avec l'INRIA, des équipes de recherches universitaires, le CNRS et l'industrie. Il s'agit de prendre en compte la montée en puissance des systèmes associant composants et logiciels pour aboutir à des produits de forte valeur ajoutée.
L'accent continuera également à être mis sur la recherche fondamentale, troisième grand axe d'efforts de l'établissement, qui mobilise plus de 25 % des ressources civiles du CEA et continuera à croître tout au long du contrat. Sans détailler tous les axes de recherche identifiés je souhaiterai revenir ici sur quelques points particuliers.
La fusion par confinement magnétique d'abord, qui offre des perspectives pour la production énergétique du futur tout en présentant de nombreux avantages notamment en matière d'environnement : disponibilité du combustible, sûreté de fonctionnement et limitation de la durée de vie des déchets radioactifs. Je peux vous assurer que la poursuite des recherches dans ce domaine semble largement soutenue par nos partenaires européens, dans l'optique que je mentionnais tout à l'heure d'une diversification de nos sources d'énergie.
Concernant la proposition du CEA d'implanter le projet ITER sur le site de Cadarache, sur laquelle nous allons discuter désormais de façon active aux niveaux national et européen je peux également vous assurer qu'elle est accueillie de façon positive par ces mêmes partenaires.
L'année 2001 sera importante pour ce dossier que nous devrons instruire ensemble avec les différents départements ministériels concernés et à Bruxelles et avec les partenaires du projet que sont le Japon, la Russie et sans doute aussi le Canada.
Toujours dans le domaine de la recherche fondamentale, la biologie, l'imagerie médicale et plus généralement les sciences du vivant font partie des pôles d'excellence du CEA comme le montre le rôle très actif joué par l'établissement sur les recherches sur le prion et pour la mise au point des tests de détection de la maladie de la vache folle, dont les performances viennent d'être confirmées par la revue Nature.
Il convient également de souligner l'apport des techniques d'imagerie isotopique dans les sciences cognitives, pour la compréhension et le traitement des maladies neuro-dégénératives (Alzheimer, Huntington, Parkinson) et les nouvelles tentatives de traitement par thérapie cellulaire ou génique. Le CEA est ainsi le seul centre de recherche en Europe qui regroupe sur un même site l'ensemble des techniques d'imagerie isotopique chez l'homme, en partenariat avec le CNRS, l'INSERM et les centres hospitaliers.
Ceci permet au CEA d'être en première ligne sur des questions qui touchent de près le grand public.
Je tiens également à insister tout particulièrement sur le développement des sciences du climat et de l'environnement. Il est aujourd'hui indispensable de poursuivre notre effort de compréhension et de modélisation des évolutions du climat et de notre environnement et de l'impact des activités humaines sur ceux-ci. Pour cela il nous faut connaître les cycles du carbone et des composés à effets de serre, le rôle des océans et d'autres facteurs dans l'absorption de ceux-ci.
Ceci est essentiel d'une part pour répondre aux préoccupations légitimes du grand public et par ailleurs pour cerner les enjeux des négociations et des propositions qui sont effectués dans un cadre international et qui auront une influence de plus en plus grande sur nos économies. Le CEA a développé dans ce domaine une compétence remarquable, en partenariat avec le CNRS et des laboratoires universitaires, qu'il est impératif de renforcer.
Avant de terminer, je souhaiterai revenir sur l'importance de quelques points de nature transversale figurant dans le contrat :
le transfert technologique et le développement des sociétés de nouvelles technologies, qui sont au cur des priorités de la politique gouvernementale de recherche. Le CEA qui dispose d'un portefeuille de plus de 1500 brevets répond pleinement à nos attentes en la matière, même s'il est bien évidemment possible de faire mieux, ce que nous ne manquerons pas de vous demander tout au long de ces quatre années ;
la priorité à donner à la diffusion de l'information scientifique et à la communication. Nos concitoyens se considèrent aujourd'hui mal informés des avancées de la science et de l'état des recherches notamment dans les domaines touchant à la santé ou à l'environnement. Ce constat résulte bien évidemment d'abord de l'attitude des médias et plus particulièrement des médias audiovisuels qui ont considérablement réduits la part des émissions à caractère scientifique dans leurs programmes. Mais un effort doit également être fait au sein de chaque organisme de recherche et plus particulièrement au CEA compte tenu de ses activités nucléaires, pour donner et diffuser l'information la plus objective et la plus claire possible, en réponse aux questions que se pose le grand public ;
les partenariats avec les Universités et avec d'autres organismes de recherche qui sont à la base de l'excellence scientifique ;
l'évaluation scientifique avec l'évaluation tous les trois ans de chaque laboratoire ou programme et la création d'un comité de " visiteurs ", c'est à dire de scientifiques de renommée internationale, qui procédera à une évaluation globale de la politique scientifique de l'établissement et du positionnement de ses différentes composantes par rapport à ses homologues étrangers ;
une politique active en matière de gestion des ressources humaines permettant de développer les mobilités tant interne qu'externe, les échanges avec les partenaires internationaux, l'accueil de jeunes doctorants et post-doctorants, la formation et l'épanouissement des personnels par une gestion active des carrières.
Ce contrat pluriannuel marque en définitive la proximité des activités du CEA avec les priorités du Gouvernement en matière de recherche et avec les préoccupations quotidiennes de nos concitoyens, ainsi que son effort de modernisation et de renouvellement pour lui permettre de continuer à répondre pleinement aux attentes de tous.
Source http://www.recherche.gouv.fr, le 26 janvier 2001)
Monsieur l'Administrateur général,
Monsieur le Haut-Commissaire,
Mesdames, Messieurs,
Avec un effectif d'environ 16 000 personnes, un budget de près de 19 milliards de francs, et surtout des contributions majeures à la recherche fondamentale ou appliquée le CEA occupe une place essentielle dans le dispositif de recherche français. La signature du contrat pluriannuel entre l'Etat et cet organisme, dont la mission est stratégique par le rôle qu'il joue aussi bien dans le domaine de la défense que pour l'indépendance énergétique de la nation, est donc une étape importante, qui montre s'il en était encore besoin l'attachement que nous portons avec Christian PIERRET à votre établissement.
Le CEA est d'abord l'organisme qui couvre le mieux le champ qui va depuis l'acquisition des connaissances jusqu'à la valorisation de celles-ci dans un cadre industriel avec :
une recherche fondamentale reconnue au niveau international ;
une recherche technologique de base qui permet de disposer le moment venu d'avantages compétitifs souvent décisifs au niveau international ;
des développements appliqués répondant à des besoins industriels clairement identifiés.
Le taux particulièrement élevé, près de 40% du budget civil, des recettes propres du CEA, valeur qui est relativement atypique au sein des grands organismes de recherche, est un signe fort de cette proximité avec le monde industriel et les applications.
Votre capacité d'innovation technologique à partir d'une recherche de base menée au plus haut niveau a incontestablement été un facteur déterminant du succès du programme électronucléaire français. Il permet au pôle de microélectronique de Grenoble de jouer un rôle clé dans le maintien de la compétitivité de notre industrie microélectronique, dans un marché dont la croissance est sur une longue période une des plus fortes tous secteurs industriels confondus.
Le CEA dispose de compétences au meilleur niveau dans des champs disciplinaires variés, en mettant à profit les outils et les savoir-faire développés dans le domaine nucléaire pour ouvrir de nouvelles voies de recherche, et en favorisant l'émergence de nouveaux domaines scientifiques ou de technologies situés à l'interface de plusieurs disciplines : les sciences des matériaux, la micro-électronique, la robotique, l'imagerie médicale, l'ingénierie des protéines ou, plus récemment, les biopuces.
Aujourd'hui plus que jamais, c'est par cette combinaison de plusieurs compétences qu'émergent les grandes découvertes et les innovations majeures. Le CEA constitue en ce sens un atout pour la recherche française.
Le contrat pluriannuel que l'Etat signe aujourd'hui avec le CEA fixe des orientations et des objectifs clairs pour chacun des pôles d'activités de l'établissement :
apporter des solutions technologiques pour la compétitivité et l'acceptabilité de l'énergie nucléaire ;
favoriser l'essor des nouvelles technologies de l'énergie, de l'information, des communications et des biotechnologies ;
développer la recherche fondamentale notamment dans les domaines de l'énergie, de la santé et des biotechnologies, de l'environnement, de la connaissance de la matière.
Concernant le premier axe d'effort qui intéresse plus directement Christian PIERRET, je souhaiterais insister sur trois points qui me paraissent tout particulièrement répondre aux préoccupations légitimes de nos concitoyens :
la poursuite des efforts de recherche sur la gestion des déchets nucléaires ; ceux-ci sont aussi indispensables que les travaux à conduire pour chercher à limiter les émissions de gaz à effet de serre ; je tiens ici à souligner que depuis 1991, les procédés développés par le CEA ont déjà permis de réduire la quantité des déchets solides d'un facteur 3 et la quantité des déchets liquides d'un facteur 10 ; il est indispensable de poursuivre dans cette voie et de contribuer activement aux recherches en cours sur la gestion des déchets à durée de vie longue ;
la sûreté des installations pour le personnel et les populations voisines, à tous les stades de l'activité, depuis l'investissement initial jusqu'à la phase de démantèlement et d'assainissement ;
enfin les recherches sur les effets des activités nucléaires sur la santé et l'environnement ; une des préoccupations majeures est aujourd'hui de cerner qualitativement et quantitativement les effets sur de longues durées de faibles doses de rayonnement ou de toxiques.
Le deuxième pôle d'activités est le développement des nouvelles technologies dans les domaines de l'énergie, de l'information et de la communication et des biotechnologies. Il s'agit de l'axe prioritaire de ce contrat avec une croissance des ressources consacrées à cet axe de 40 % en quatre ans.
Dans le domaine de l'énergie la Commission européenne a lancé avec son Livre Vert un débat sur les choix énergétiques de l'Union, auquel il est essentiel que de nombreux acteurs français apportent une contribution. Sans anticiper sur les résultats de ce débat, il apparaît aujourd'hui clair que nous devons engager des recherches pour diversifier nos sources d'énergie sur le long terme et limiter notre dépendance vis à vis des énergies fossiles, dont les rejets de gaz carbonique et la fluctuation des prix ont un impact potentiel majeur sur notre environnement et sur la croissance européenne.
Le développement des énergies renouvelables doit ainsi s'inscrire dans les priorités du CEA et il est prévu de doubler les efforts sur ce poste. La filière Hydrogène qui apparaît prometteuse notamment pour réduire sur le long terme la dépendance du secteur des transports vis à vis des énergies fossiles doit faire l'objet d'une attention particulière dans le cadre du réseau sur les piles à combustible que le CEA anime avec l'ADEME.
Dans le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication, pour lequel le CEA joue un rôle moteur, je tiens d'abord à revenir sur la participation du CEA à la naissance d'une nouvelle génération de disques DVD réenregistrables. Ce véritable exploit technologique résulte d'un partenariat de longue durée avec l'industriel MPO. D'autres évènements importants sont attendus pendant la période de réalisation du contrat, je n'en citerai que quelques uns. D'abord la sortie des premiers silicium de 300 mm dans l'usine de Crolles 2 dont nous savons tous ici qu'ils dépendent largement des travaux réalisés au sein du LETI.
Ensuite la poursuite du développement des biopuces ADN dont le potentiel d'applications est considérable. Enfin le développement des nano-technologies qui constituent clairement un enjeu de la compétition économique de demain.
Le CEA est par ailleurs impliqué dans deux grands projets visant à fédérer les efforts dans ce domaine où nos laboratoires sont particulièrement actifs, et qui seront suivis de près par le Gouvernement :
la création à Grenoble d'un pôle d'innovation en micro et nanotechnologies de dimension européenne, en partenariat avec l'Institut national polytechnique de Grenoble (INPG), l'Université Joseph Fourier, le CNRS et l'INRIA, avec le soutien des collectivités locales et régionales. Ce pôle doit aller de l'enseignement jusqu'à la recherche et sa valorisation, permettant ainsi de couvrir l'ensemble du processus d'innovation depuis l'idée jusqu'à la réalité industrielle. Il est prévu que ce pôle technologique accueille plus de 1000 élèves-ingénieurs, 500 stagiaires, 400 enseignants et plus de 2000 chercheurs, ingénieurs et techniciens des organismes publics de recherche et de l'industrie ;
le projet List (laboratoire d'intégration des systèmes et des technologies), prévu en Ile de France dans le domaine de l'instrumentation et des systèmes complexes. Ce projet est conduit en étroite coopération avec l'INRIA, des équipes de recherches universitaires, le CNRS et l'industrie. Il s'agit de prendre en compte la montée en puissance des systèmes associant composants et logiciels pour aboutir à des produits de forte valeur ajoutée.
L'accent continuera également à être mis sur la recherche fondamentale, troisième grand axe d'efforts de l'établissement, qui mobilise plus de 25 % des ressources civiles du CEA et continuera à croître tout au long du contrat. Sans détailler tous les axes de recherche identifiés je souhaiterai revenir ici sur quelques points particuliers.
La fusion par confinement magnétique d'abord, qui offre des perspectives pour la production énergétique du futur tout en présentant de nombreux avantages notamment en matière d'environnement : disponibilité du combustible, sûreté de fonctionnement et limitation de la durée de vie des déchets radioactifs. Je peux vous assurer que la poursuite des recherches dans ce domaine semble largement soutenue par nos partenaires européens, dans l'optique que je mentionnais tout à l'heure d'une diversification de nos sources d'énergie.
Concernant la proposition du CEA d'implanter le projet ITER sur le site de Cadarache, sur laquelle nous allons discuter désormais de façon active aux niveaux national et européen je peux également vous assurer qu'elle est accueillie de façon positive par ces mêmes partenaires.
L'année 2001 sera importante pour ce dossier que nous devrons instruire ensemble avec les différents départements ministériels concernés et à Bruxelles et avec les partenaires du projet que sont le Japon, la Russie et sans doute aussi le Canada.
Toujours dans le domaine de la recherche fondamentale, la biologie, l'imagerie médicale et plus généralement les sciences du vivant font partie des pôles d'excellence du CEA comme le montre le rôle très actif joué par l'établissement sur les recherches sur le prion et pour la mise au point des tests de détection de la maladie de la vache folle, dont les performances viennent d'être confirmées par la revue Nature.
Il convient également de souligner l'apport des techniques d'imagerie isotopique dans les sciences cognitives, pour la compréhension et le traitement des maladies neuro-dégénératives (Alzheimer, Huntington, Parkinson) et les nouvelles tentatives de traitement par thérapie cellulaire ou génique. Le CEA est ainsi le seul centre de recherche en Europe qui regroupe sur un même site l'ensemble des techniques d'imagerie isotopique chez l'homme, en partenariat avec le CNRS, l'INSERM et les centres hospitaliers.
Ceci permet au CEA d'être en première ligne sur des questions qui touchent de près le grand public.
Je tiens également à insister tout particulièrement sur le développement des sciences du climat et de l'environnement. Il est aujourd'hui indispensable de poursuivre notre effort de compréhension et de modélisation des évolutions du climat et de notre environnement et de l'impact des activités humaines sur ceux-ci. Pour cela il nous faut connaître les cycles du carbone et des composés à effets de serre, le rôle des océans et d'autres facteurs dans l'absorption de ceux-ci.
Ceci est essentiel d'une part pour répondre aux préoccupations légitimes du grand public et par ailleurs pour cerner les enjeux des négociations et des propositions qui sont effectués dans un cadre international et qui auront une influence de plus en plus grande sur nos économies. Le CEA a développé dans ce domaine une compétence remarquable, en partenariat avec le CNRS et des laboratoires universitaires, qu'il est impératif de renforcer.
Avant de terminer, je souhaiterai revenir sur l'importance de quelques points de nature transversale figurant dans le contrat :
le transfert technologique et le développement des sociétés de nouvelles technologies, qui sont au cur des priorités de la politique gouvernementale de recherche. Le CEA qui dispose d'un portefeuille de plus de 1500 brevets répond pleinement à nos attentes en la matière, même s'il est bien évidemment possible de faire mieux, ce que nous ne manquerons pas de vous demander tout au long de ces quatre années ;
la priorité à donner à la diffusion de l'information scientifique et à la communication. Nos concitoyens se considèrent aujourd'hui mal informés des avancées de la science et de l'état des recherches notamment dans les domaines touchant à la santé ou à l'environnement. Ce constat résulte bien évidemment d'abord de l'attitude des médias et plus particulièrement des médias audiovisuels qui ont considérablement réduits la part des émissions à caractère scientifique dans leurs programmes. Mais un effort doit également être fait au sein de chaque organisme de recherche et plus particulièrement au CEA compte tenu de ses activités nucléaires, pour donner et diffuser l'information la plus objective et la plus claire possible, en réponse aux questions que se pose le grand public ;
les partenariats avec les Universités et avec d'autres organismes de recherche qui sont à la base de l'excellence scientifique ;
l'évaluation scientifique avec l'évaluation tous les trois ans de chaque laboratoire ou programme et la création d'un comité de " visiteurs ", c'est à dire de scientifiques de renommée internationale, qui procédera à une évaluation globale de la politique scientifique de l'établissement et du positionnement de ses différentes composantes par rapport à ses homologues étrangers ;
une politique active en matière de gestion des ressources humaines permettant de développer les mobilités tant interne qu'externe, les échanges avec les partenaires internationaux, l'accueil de jeunes doctorants et post-doctorants, la formation et l'épanouissement des personnels par une gestion active des carrières.
Ce contrat pluriannuel marque en définitive la proximité des activités du CEA avec les priorités du Gouvernement en matière de recherche et avec les préoccupations quotidiennes de nos concitoyens, ainsi que son effort de modernisation et de renouvellement pour lui permettre de continuer à répondre pleinement aux attentes de tous.
Source http://www.recherche.gouv.fr, le 26 janvier 2001)