Texte intégral
Monsieur le Président,
Je suis très honoré d'être avec vous. Je vous remercie de me donner ces quelques minutes et je serai, ensuite, très heureux de répondre à vos questions. Permettez-moi, tout d'abord, de vous remercier profondément de m'avoir permis d'être avec vous en ce jour historique où vous venez d'approuver le Traité de Lisbonne.
Bravo et merci.
Evidemment, tout n'est pas fini. Il y a encore quelques difficultés, quelques inquiétudes, en particulier du côté de nos amis irlandais. Mais nous sommes sur la bonne voie et, avant de parler des perspectives de la Présidence française du Conseil de l'Union européenne, je voudrais vous remercier.
Je voudrais d'abord vous féliciter de la fécondité, parfois de la difficulté, mais toujours de cette formidable amitié qui existe entre nos deux pays. Ce n'est pas toujours facile - j'ai assisté à quelques séances spectaculaires entre les dirigeants de nos deux pays - mais c'est un des couples les plus importants pour l'avancée nécessaire, dans le passé mais aussi pour le présent et pour l'avenir de l'Union européenne. S'il n'y avait pas cette entente franco-allemande, je crois que ce serait beaucoup plus difficile. Cela n'empêche pas, bien sûr, que nous soyons amis avec les Britanniques mais un des piliers, non pas résiduel, encore très solide, c'est l'amitié et le développement d'une attitude commune franco-allemande, même quand on part de loin, même quand nous ne sommes pas en complet accord, par exemple sur l'Union pour la Méditerranée dont nous allons parler. Je crois qu'il est essentiel de revenir à cet élément fondateur de l'Union européenne.
Je vais évoquer quelques propositions que la France fera sans doute, à partir du 1er juillet, lors de sa présidence jusqu'à la fin de l'année. Je le ferai avec modestie car, actuellement, ce sont nos amis slovènes qui sont à la Présidence et appliquent avec beaucoup de bonheur un certain nombre de recettes et de leçons qui ont été apprises des diverses autres présidences. N'anticipons pas, nous sommes très fidèlement au service de nos amis slovènes. Je vais aussi m'exprimer avec modestie devant des représentants d'un pays que tout le monde s'accorde à reconnaître comme le pays qui a accompli une des meilleures présidences. Je le répète, je l'ai déjà dit, une des meilleures présidences. Alors, vous avez réussi votre présidence, nous essaierons de réussir la nôtre.
Tout d'abord, et c'est très important, il faut se préparer et je sais qu'il y a, au niveau de cette préparation, de nombreux groupes de travail franco-allemands. Il faut que la Présidence soit le reflet de l'opinion de tous les pays, pas seulement du pays qui exerce la Présidence. Il faut que les 27, ensemble, soient d'accord pour aller de l'avant et faire des propositions pendant les six mois que représente cette dernière - peut-être - présidence exercée suivant les anciennes règles. En effet, nous devions passer à autre chose à partir du 1er janvier 2009. Il faut donc une intense préparation et une bonne organisation sur les aspects desquels on peut discuter. Vous avez évidemment des propositions à faire. Il faut être à l'écoute de ses partenaires.
Une Présidence, c'est un relais avec une obligation de neutralité. Ce qui ne veut pas dire que l'on n'a pas d'opinion : cela veut dire que l'on tente de les faire partager. Il s'agit, tous les six mois, de passer le flambeau. Attendons les résultats des Slovènes, écoutons-les et nous verrons bien si nous pouvons faire bouger les choses, particulièrement avant l'année 2009 où le Parlement européen sera en campagne électorale. Il faudra probablement attendre la formation du nouveau Parlement. Cela ne veut pas dire que l'on ne va pas préparer, par exemple, le service extérieur de la diplomatie, mais nous serons plus à même de prendre des décisions et, peut-être, de décider qui représentera cette nouvelle Union européenne après ces élections.
Je vais vous dire un mot de la nécessaire besogne, du nécessaire travail de réconciliation. Pas avec vous, c'est déjà fait, mais avec nous, les Français. Nous avons, au cours de la Présidence française, un travail de pédagogie, un grand travail politique à faire auprès de nos propres citoyens parce que nous avons voté "non" au référendum sur le traité constitutionnel. Pour ma part, j'avais voté "oui", ainsi que le président Sarkozy. En tout cas, nous avions voté "non" à une large majorité et ce pays qui avait voté "non", pour des raisons diverses, très politiciennes certes, mais aussi des raisons de profonde inquiétude des citoyens français face à l'Europe face à la globalisation. Après avoir voté "non", les Français ont voté "oui" à une large majorité pour un président, Nicolas Sarkozy, qui, lui, avait voté "oui" et qui proposait déjà le Traité simplifié. Il faut donc se réconcilier avec nous-mêmes.
Un mot sur le dernier conseil des ministres franco-allemand. Nous étions parvenus à travailler en harmonie, très efficacement sur bien des sujets et c'est donc à vous que je réserve la primeur de cette discussion, avec des parlementaires. Il existe de nombreux ponts entre votre Présidence, entre le travail qui s'accomplit dans les groupes et la Présidence française.
Je vais vous donner trois exemples.
D'abord, l'espoir que vous avez fait naître grâce à votre Présidence, à ce Traité et à sa mise en oeuvre, nous devons le poursuivre. Les Portugais ont réussi, dans un travail de préparation déjà existant, à faire voter le Traité et ce fut un grand succès, à Lisbonne, en décembre 2007. Maintenant, nous avons à faire face à une tâche compliquée. Nous nous fixons un objectif mesuré mais c'est déjà beaucoup pour que la nouvelle Europe de Lisbonne fonctionne afin de prendre des décisions visibles, comme la nomination du président du Conseil européen, du futur haut représentant pour la politique extérieure. Il s'agit aussi de tenter - de tenter seulement - de recueillir les opinions sur la masse critique que doit présenter ou non ce service extérieur de la Diplomatie européenne. Comment ? Avec qui ? A quel moment ? Est-ce qu'il faut attendre l'élection du Parlement ? Est-ce qu'il faut constituer déjà une armature forte ? Combien de personnes ? Qui paye ? Et puis aussi, que deviennent les ministres des Affaires étrangères nationaux ? Est-ce que ceux-ci ont encore un rôle et lequel par rapport à la haute représentation ? Quel rapport entre tous ces acteurs : la Commission, le Secrétariat du Conseil et les Etats membres qui, comme le prévoit le Traité, doivent tous être représentés ? Il faut donc travailler avec pragmatisme sur des questions politiques très difficiles comme le lien entre le président du Conseil et le futur Premier ministre de la Présidence tournante ; cela non plus ce n'est pas facile : que deviennent les ministres, chacun dans son domaine respectif ?
Par ailleurs, comment allons-nous résoudre la question des étrangers en situation irrégulière et bâtir une Europe de l'asile ? Il faudrait peut-être avoir, c'est en tout cas le souhait de la Présidence française, une approche globale des migrations, des nécessités de la main-d'oeuvre étrangère, de l'accueil de cette main-d'oeuvre, du respect des Droits de l'Homme, du droit d'asile. Il me semble que dans l'espace Schengen, auquel nous sommes désormais nombreux à participer, il est possible d'avoir une sorte d'accord - je ne sais pas si ce sera une charte ou non - sur les migrations et sur une meilleure gestion des frontières de l'Union européenne. Il faut également mettre l'accent sur le développement et la coopération avec les pays d'où proviennent ces migrations.
Troisième point, un plan d'action sur l'énergie et sur le climat. Vous savez que ce plan a été adopté par le Conseil européen, en mars 2007, et il nous revient la nécessité d'aboutir, en étroite concertation avec le Parlement européen, sur un paquet énergie-climat pour le Conseil de décembre 2008. Cela veut dire nous entendre sur le partage du fardeau de la réduction des gaz à effet de serre entre Européens et ce n'est pas simple. Conserver un rôle moteur pour l'Europe dans la négociation internationale à Potsdam et à Copenhague sans pénaliser les entreprises européennes est une difficulté qui ne vous échappe pas. Au sein de l'Europe, il s'agit d'adapter la législation actuelle pour que ni les entreprises européennes, ni les entreprises concurrentes de l'Europe ne soient pénalisées. Ce paquet, ainsi que la question de la sécurité d'approvisionnement en énergie, est important dans notre programme. Est-ce que l'on peut avoir, tout en diversifiant les sources d'énergies, une attitude commune face à nos amis russes ?
Nous souhaitons également mettre l'accent sur le Processus de Barcelone, sur l'Union pour la Méditerranée. Il y a maintenant un accord, un document franco-allemand. Nous accorderons une grande importance à tous les projets qui viennent se greffer autour de nécessités émanant des deux rives de la Méditerranée avec un rendez-vous à Paris, le 13 juillet prochain.
Concernant la relance de la Défense européenne, nous tenons et nous en avons beaucoup parlé avec nos amis allemands, britanniques, espagnols, italiens à ce qu'il y ait un pilier européen de l'OTAN. C'est la démarche que nous avons adoptée à Bucarest et c'est celle qu'ensemble, je l'espère, nous adopterons lors de ce sommet commun franco-allemand, l'année prochaine, entre Kehl et Strasbourg.
Il y a de nombreux autres sujets à aborder dont les relations transatlantiques, comme la crise financière internationale sur laquelle nous avons une attitude commune entre l'Allemagne, la France et le Royaume Uni. Il y a quelques semaines, Mme Merkel, MM. Gordon Brown et Nicolas Sarkozy se sont réunis à Londres pour aller de l'avant et pour signifier leur accord sur le fait de gommer les effets négatifs de la spéculation dans le domaine financier et de porter plus d'attention aux industriels et aux producteurs plutôt qu'aux financiers. C'est difficile à faire mais je crois qu'il faut continuer dans ce sens.
Je voudrais terminer sur la question de la crise alimentaire internationale qui me préoccupe fortement depuis quelques jours. Je ne veux plus sentir notre impuissance lorsque des évènements comme à Douala ou en Haïti surgissent, lorsque l'on voit que des centaines de milliers de personnes ne peuvent plus imaginer manger à leur faim à cause notamment du renchérissement des denrées alimentaires de base (riz, blé, maïs...). Je propose que l'Union européenne, aussi bien avant qu'après la Présidence française, ait une attitude positive. Première chose, on doit utiliser les fonds souverains pour faire un fonds de réserve alimentaire. C'est l'urgence et mes premières démarches sont positives. Mais il s'agit surtout de traiter le fond, c'est-à-dire l'agriculture mondiale. Il n'y a pas une production agricole qui soit suffisante pour nourrir les populations, qui d'un côté vont mieux et donc consomment plus. Pour le moment, personne n'ose aborder le problème de la démographie. En Afrique, il y aura en 2050 deux milliards d'individus. Si aucun effort n'a été fait pour améliorer la production vivrière, je crois que nous ne pourrons que déplorer des crises alimentaires successives. C'est notre responsabilité et c'est, d'ailleurs, un idéal à insuffler pour notre jeunesse allemande, française, - vous remarquez que je dis "nous" pour parler des Allemands et des Français, et non pas "je" ou "les Français et vous, les Allemands" - donc, pour notre jeunesse commune franco-allemande.
Merci Monsieur le Président.
Je vais tenter de répondre à toutes vos questions.
Q - (à propos de l'élargissement de l'Union européenne)
R - Vous avez parlé de cette mesure que le président Chirac avait fait voter n'autorisant aucun élargissement sans un référendum. C'est une position très pénalisante qui était à mon avis très conjoncturelle. Le président Sarkozy a déjà dit qu'en effet nous souhaitions que l'élargissement soit possible sans recourir automatiquement au référendum - nous avons eu un exemple très négatif de référendum dans notre pays.
Vous avez signalé que l'opposition - il s'agit d'ailleurs de mes amis socialistes - se trouvent dans une position assez curieuse, contradictoire et même un peu perverse. Je surveillerai avec intérêt le débat pour ce qui concerne la ratification du parlement, du Traité de Lisbonne, cela a déjà été un peu acrobatique et un peu triste : "je suis d'accord avec le but, donc je vote contre. Et d'ailleurs, c'est parce que c'est vous qui le proposez que je vote contre, parce que si je l'avais proposé, j'aurais voté pour". Ce n'est pas satisfaisant. Je suis désolé mais j'espère que cela ne se reproduira pas avec cette décision nécessaire de supprimer le recours au référendum pour l'élargissement, ne serait-ce que pour les pays des Balkans, bien entendu.
Quant à la Délégation des Affaires européennes, elle devra maintenant se prononcer sur tous les projets, même si nous n'envisageons pas, pour le moment, à ma connaissance, de lui donner une valeur plus importante et de faire en sorte qu'elle se transforme en commission.
Q - (à propos de l'opinion publique française et l'Union européenne)
R - Vous m'avez dit que je parlais avec franchise et je vais continuer. Nous n'avons pas réussi à rendre l'Europe suffisamment populaire, peut être par défaut d'information, mais suffisamment populaire pour que l'élan se poursuive de façon naturelle. En France, si vous faites un sondage, tout le monde est en faveur de l'Europe ; si vous proposez un vote, il risque d'être négatif pour toute autre raison : pour des raisons de politiques intérieures, pour des raisons de difficultés sociales, etc. Il faut donc travailler et c'est pour cela que, tout à l'heure, j'ai dit que la Présidence française serait aussi une bonne occasion pour parler aux Français et faire un effort sur nous-mêmes.
Q - (à propos de l'intégration de la France dans l'OTAN, de la diplomatie et de la défense européenne)
R - Je me suis peut-être mal exprimé car l'attitude vis-à-vis de l'OTAN est claire. Nous souhaitons adhérer pleinement. Il reste un tout petit comité stratégique des plans, sinon nous sommes dans l'OTAN. Les Français ne s'en étaient peut-être pas rendu compte mais nous sommes en Afghanistan avec l'OTAN depuis 2001. Le monde est dangereux, malheureusement, et je crois qu'il ne faut pas se déresponsabiliser. Cela veut dire s'appuyer sur l'OTAN, c'est à dire sur nos amis américains.
Je crois cependant que c'est insuffisant. Il y a ces deux démarches parallèles : l'adhésion à l'OTAN et la mise en oeuvre d'une défense européenne. Si cela ne marche pas, nous n'irons pas plus loin dans l'OTAN. En tout cas c'est ce que le président de la République a annoncé.
Ce qui est précis, c'est que nous accomplirons ce dernier pas vers le comité stratégique des plans à condition que l'Europe de la défense commence à avancer. Nous en avons besoin. Qu'est ce que c'est l'Europe de la défense ? Cela peut être beaucoup de choses à la fois : des entraînements communs, des formations d'officiers en commun, une responsabilité commune sur le matériel et sur les industries de l'armement. Cela peut être tout à la fois, mais il n'y aura pas d'armée européenne commune. Personne ne souhaite d'armée européenne commune, mais des possibilités de travail en commun plus faciles.
Si nous voulons une diplomatie commune - et nous aurons un haut représentant -, il faut également qu'il soit responsable d'une politique qui ne peut se compléter qu'avec une défense européenne. La diplomatie sans responsabilités dans ce domaine est une diplomatie très difficile. Elle n'est pas impossible, je ne dis pas que seule l'armée ou seules les menaces de guerre puissent fonder une diplomatie, au contraire, mais elle est inhérente à l'action diplomatique.
Q - (A propos des positions différentes des pays de l'Union européenne au sujet de l'indépendance du Kosovo)
R - Au sujet du Kosovo, les avis divergent. C'est très intéressant, parce que lors de la reconnaissance du Kosovo qui, je vous le rappelle, a été accomplie par l'Allemagne et par la France, il y a eu sept discussions, de trois à quatre heures chacune, entre les différents ministres des Affaires étrangères.
Nous avons finalement décidé, sous Présidence portugaise, que nous étions d'accord pour maintenir l'unité de l'Europe : ceux qui reconnaissaient le Kosovo ne seraient pas pénalisés, pas plus que ceux qui ne le reconnaissaient pas.
Certains pays étaient confrontés à des problèmes intérieurs, comme l'Espagne qui avait - et a un problème - avec les Basques. Ce n'est pas parce que les Espagnols n'ont pas encore reconnu le Kosovo que nous sommes fâchés avec les Espagnols. D'ailleurs, les Espagnols n'ont pas retiré leurs contingents militaires du Kosovo. C'est cela l'Europe. Chypre ne reconnaîtra pas non plus l'indépendance du Kosovo.
Pourquoi avons-nous voulu que le Kosovo soit indépendant ? Notamment parce que les parties ne voulaient pas se parler, après des heures de discussions et plusieurs tentatives de rapprochement, et nous ne voulions pas laisser des troupes de casques bleus des Nations unies, originaires notamment d'Europe, au milieu de ce pays. Dans le cas contraire, ni la Serbie ni les autres pays ne pourraient prétendre adhérer à l'Union européenne.
Nous nous sommes très bien entendus et je vous assure qu'il n'y a pas de différence entre ceux qui reconnaissent et ceux qui ne reconnaissent pas l'indépendance du Kosovo. Il y a des gens plus impatients que d'autres, c'est tout. A mon avis, le Kosovo est un bon exemple d'unité européenne, même si cela peut paraître contradictoire.
Q - A propos de la politique africaine de la France ?
R - La politique africaine de la France ne relève pas d'une responsabilité européenne, du moins pas encore, mais cette politique va changer. Nous avons annoncé très clairement que les bases militaires françaises allaient être réduites, en collaboration avec les pays concernés et que les accords de défense seront renégociés. L'armée française n'est pas en Afrique pour protéger certains pays de coups d'Etats. En tout cas c'est aussi la décision du président Sarkozy que je répercute avec plaisir, parce que c'est ainsi qu'il faut raisonner maintenant.
Q - (Au sujet de la coopération économique et énergétique)
R - S'il y a des coopérations économique et énergétique, elles doivent être tournées vers l'extérieur. Nous pouvons imaginer des spécialisations et des harmonies économiques. C'est encore difficile. Pour le moment en tout cas, la coopération énergétique doit être dans la demande, c'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait une position commune de l'Europe sur la demande énergétique et sur les discussions avec les fournisseurs.
Q - (A propos des relations de l'Union européenne avec ses voisins)
R - L'Union pour la Méditerranée fonctionnera d'abord dans le domaine économique, par exemple sur l'énergie. C'est également sur la possibilité pour les étudiants de faire un ERASMUS méditerranéen. C'est en développant les pays et en augmentant le niveau de vie que la démocratie s'installera plus facilement et qu'un certain nombre de régimes très solides pourront laisser place à une démocratie adaptée.
Je pense que l'avenir de l'Union européenne passe aussi par les relations avec la Russie. Bon ou mauvais, l'avenir de l'Union européenne passe par des relations améliorées avec la Russie, avec un langage différent. Je vous signale qu'encore une fois, à Bucarest, les six pays fondateurs de l'Europe ont tenté d'adopter une position commune à l'OTAN pour que l'on ne propose pas tout de suite le MAP (plan d'action pour l'adhésion) à la Georgie et à l'Ukraine. On peut discuter de cela car, en même temps, on leur à dit : "vous viendrez dans l'OTAN, c'est votre avenir".
Q - (A propos de la rencontre entre le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne et du Dalaï-Lama)
R - La proposition venait de la France et plus précisément de moi, mais la Slovénie a dit non. J'ai pensé qu'afin de permettre la levée des malentendus à propos du boycott des Jeux Olympiques et du Tibet, il suffisait que les 27 pays de l'Union acceptent, non pas lors d'une séance extraordinaire mais d'une séance normale, d'entendre le Dalaï-Lama. Je ne pense pas que la Chine aurait pu s'opposer à cela. La Slovénie à répondu "non" concernant cette proposition de rencontre. Pour le reste, j'espère que nous pourrons profiter de cet éclairage. En attendant, la France fait tout ce qu'elle peut pour que le dialogue se rétablisse. Je crois que ce n'est pas manquer de respect et d'amitié envers la Chine que d'écouter les différents protagonistes.
Merci beaucoup.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 29 avril 2008