Entretien de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, avec "TV5" le 28 février 2001, sur la PAC, l'élargissement de l'Union europénne, le traité de Nice, les relations entre l'Union européenne et les pays des Balkans, l'embargo sur l'Irak, le nouveau secrétaire d'Etat américain Colin Powell et le processus de paix au Proche-Orient.

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Média : TV5

Texte intégral

Q - Je voudrais que l'on revienne tout d'abord, même si vous n'êtes pas en charge de ce dossier, sur ce qui s'est passé à Bruxelles à propos de la gestion par l'Europe de la crise agricole. On a le sentiment pour une fois, peut-être une fois de plus, je n'en sais rien, que l'Europe n'a pas su répondre à la plus grave crise agricole de son histoire. Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce que cela montre qu'il faut revoir l'organisation, les réponses de l'Europe fasse à ce type de crise ?
R - Je pense qu'il ne faut pas conclure aussi vite, parce que la Politique agricole commune est la première des politiques communes européennes, historiquement. Elle a traversé de très grandes crises, à chaque fois elle a su s'adapter, les Européens l'ont adaptée. Nous avons ces précédentes années déjà entrepris de l'adapter à nouveau, il faudra le faire plus encore, voir même la repenser ; c'est vrai parce que nous sommes devant des phénomènes de plus grande ampleur, avec les conséquences financières et budgétaires qui découlent des épizooties qui ont été découvertes avec les interrogations que cela nourrit sur certains procédés, presque industrialisés, de faire de l'élevage. Donc, il y a une réflexion qui est en cours au sein de l'Union européenne sur la combinaison entre les différents éléments qui sont la qualité des produits fournis aux consommateurs, la qualité de la sûreté, et puis en même temps l'avis des agriculteurs. Cela devient plus compliqué qu'avant. Et puis quand il y a une crise aiguë qui arrive, on voit que budgétairement cela pose des problèmes considérables.
Il est arrivé souvent dans le passé qu'il ne suffise pas d'un seul Conseil agricole pour régler le problème. On prend conscience, on prend la mesure, il y en a un, il y en a plusieurs, le Conseil Affaires générales intervient parfois, le Conseil européen peut trancher. On n'est donc pas au bout de l'affaire.
La Commission a fait des propositions, il y a eu des débats. Il n'y a pas eu de désaccords franco-allemand particuliers. Cela ne se passe pas entre la France et l'Allemagne. Il y a quinze partenaires et comme il n'y a pas eu d'accord au sein des Quinze, c'est la Commission qui fait des propositions.
Q - La France semblait un peu isolée quand même sur ce dossier ?
R - La France a toujours des positions particulières là-dessus, parce que c'est dans l'économie française que, - toutes proportions gardées, parce que cela a beaucoup diminué en réalité depuis des années et des années -, la question agricole reste la plus fondamentale. Donc, c'est toujours la France qui porte certaines demandes, certaines revendications, certaines demandes de garantie mais croyez-moi, il y a toujours beaucoup de pays derrière.
Q - Lorsque votre collègue, ministre de l'Agriculture, Jean Glavany, parle de renationalisation de la PAC, il va un peu vite ? C'est une formule un peu rapide ?
R - Je pense que c'est une mise en garde. Il veut dire par là que si les Quinze n'arrivent pas à se mettre d'accord sur certaines aides à un moment donné aux éleveurs, il faudra bien que, d'une façon ou d'une autre, les Etats les plus concernés le fassent eux-mêmes, à titre national.
Evidemment ce n'est pas le plus souhaitable, il vaut mieux que l'Europe toute entière puisse faire face à ce type de demandes dans l'urgence. Quand ce n'est pas possible, il faut le faire autrement. Cela ne dispense pas d'une réflexion pour repenser et adapter la politique agricole dans l'avenir.
Q - Alors, on va revenir sur un événement qui a également fait l'objet de controverses en matière d'appréciation, c'est le Sommet de Nice qui a été ratifié il y a quelques heures et qui prévoit l'élargissement...
R - Qui a été signé?
Q - signé, oui , qui doit être ratifié par les Parlements, en effet. Est-ce que finalement c'était un bon Traité ou, comme parfois on l'a dit a minima pour sauver cette marge de l'Europe ? Vous, vous pensiez dès le début que c'était quand même un bon accord et qu'il ne fallait pas jeter ce Traité avec le minima, si je puis dire.
R - Moi, je n'ai jamais dit que c'était un Traité extraordinaire. J'ai dit simplement qu'il fallait l'évaluer rigoureusement, c'est à dire par rapport à la réalité de l'Europe d'aujourd'hui et par rapport au mandat qui avait été confié aux Quinze et singulièrement à la Présidence française sur ce sujet, c'est à dire : comment réformer les institutions européennes pour qu'elles puissent fonctionner mieux et qu'elles continuent à être efficaces même dans l'Europe très élargie, puisqu'on va vers 27 membres, peut-être un jour plus.
Il y avait quatre - je n'entre pas dans le détail - mécanismes de décisions à modifier et les Quinze avaient échoué à le faire à Amsterdam en 1997, donc là il y avait un vrai échec, il n'y a pas d'accord. A Nice, ils se sont mis d'accord, donc on peut dire que c'est un vrai résultat qui permet ensuite de poursuivre l'élargissement. C'était un préalable, c'est très important et cela permet de s'attaquer à la grande question de l'avenir de l'Europe pour laquelle nous avons prévu un nouveau rendez-vous en 2004 pour avoir le temps, d'abord, de ratifier Nice, ensuite de débattre de façon très démocratique de ce que l'on veut pour l'avenir de l'Europe.
Donc, quand il m'était arrivé de dire il y a quelques semaines qu'il fallait évaluer plus positivement les résultats de Nice, c'était par rapport à ces réalités. Qu'est-ce qu'on aurait dit s'il n'y avait pas eu d'accord réellement à Nice, s'il y avait eu un vrai échec ?
Je note, d'ailleurs, que tous les dirigeants européens qui se sont exprimés depuis, ont été positifs y compris, hier à Nice, pour la signature.
Q - Ce n'est pas un calendrier un peu lointain : 2003 - 2004 pour cet élargissement ?
R - Non. Ce sont deux choses différentes. Pour l'élargissement, ce qui commande c'est la réalité des négociations. Pour qu'un pays puisse rentrer dans l'Union, il faut qu'il ait réglé tous les problèmes et fait les réformes qui vont lui permettre, une fois dans l'Union, de tenir le coup. Il faut que l'Union tienne le coup aussi dans l'autre sens par rapport à ces adhésions nombreuses, jusqu'à Douze. Alors, on ne sait pas s'ils arriveront par paquet ou les uns après les autres, cela dépendra de leur degré de préparation et d'avancement.
Il n'y a pas de calendrier fixé à l'avance, parce que par définition, on ne peut pas savoir quand une négociation va se terminer, sauf que nous nous étions engagés à dire : il faut que nous soyons prêts à partir de janvier 2003 à les accueillir. On a fait notre part du contrat puisque nous avons fait le Traité de Nice, après cela dépend de la négociation pays par pays.
Donc, il y a ce calendrier, c'est à partir de 2003 jusqu'à on ne sait pas quand. Et le calendrier 2004, c'est le calendrier du débat sur l'avenir de l'Europe, de la conclusion par une nouvelle conférence intergouvernementale. Cela est autre chose et on s'est engagé à Nice à mieux clarifier les pouvoirs, pour résumer, entre le niveau européen et le niveau des Etats nation.
Q - Autre région du monde qui attire actuellement l'attention. Il s'agit de l'Europe centrale et orientale : réunion de l'OTAN à propos du Kosovo et de la Bosnie. Est-ce que finalement la réponse aujourd'hui entre disons l'Alliance atlantique, les Américains, etc... vous donne satisfaction ? Est ce que l'on a une réponse de long terme qui marche ?
R - Oui, je crois qu'on peut le dire, par rapport à il y a 10 ans, où sur cette question très compliquée des Balkans, le monde entier était en désaccord, pas spécialement les Européens entre eux, mais tout le monde : les pays voisins, les Russes, les Américains.
Nous avons depuis quelques années bâti une vraie politique européenne avec les Américains et les Russes, pas sur tous les détails, mais enfin grosso modo. Nous avons une politique pour les Balkans qui consiste à prendre l'ensemble de ces pays dans la situation où ils sont, à les aider à se développer, à pacifier leurs rapports, à coopérer régionalement et à progresser, chacun à son rythme, vers l'Union européenne. Il y a deux pays candidats : la Roumanie et la Bulgarie. Il y a d'autres pays qui sont en amont par rapport à ça. Il y a des pays avec lesquels on n'en est pas encore là : comme précisément l'ex-Yougoslavie.
Mais nous avons beaucoup progressé là aussi depuis l'arrivée au pouvoir à Belgrade du président Kostunica et depuis la victoire des démocrates en Serbie avec le nouveau gouvernement. Toutes ces questions ne sont pas réglées, ce sont des questions terriblement compliquées, elles n'ont pas disparu comme par miracle parce que Milosevic n'est plus au pouvoir. Mais elles se présentent toutes avec des chances raisonnables d'être résolues. Donc, cela change tout comme perspectives ; même si nous avons encore beaucoup à faire au Kosovo, les questions du Monténégro, la Bosnie, cela reste compliqué.
Mais la tendance générale est bonne. En ce moment, nous avons un problème embêtant qui est une petite région de la Serbie en dehors du Kosovo, habitée surtout par des Albanais où il y a à nouveau des tensions entre les éléments albanais et la police serbe, avec des attentats, des provocations.
Nous nous en sommes occupés hier au sein de l'Europe, aujourd'hui au sein de l'OTAN. Nous appelons les uns et les autres à la retenue, à l'absence de provocations et nous sommes en train de vérifier que toutes les organisations, tous les pays font pression dans le même sens pour que personne ne se montre irresponsable sur le terrain et puis que l'on cherche une solution par un dialogue politique entre les Albanais du Kosovo et leurs voisins immédiats et Belgrade.
Q - Il y a une autre réalité politique sur laquelle on a lu avec beaucoup d'attention les réactions de votre ministère, c'est ce qui s'est passé en Iraq. On se souvient des frappes aériennes diligentées par l'Amérique et la Grande-Bretagne et puis la France affirme n'avoir été ni consultée, ni même informée de cette affaire ?
R - Oui.
Q - Oui, mais c'est un langage diplomatique, vous n'avez vraiment rien su ; la France n'a rien su ?
R - C'est un langage tout à fait normal. Cela consiste à rappeler que ce n'est pas notre politique. Ce n'est pas nous qui avons mené cette action.
Mais la question de l'Iraq n'est pas tellement l'affaire de ces frappes - dont nous nous sommes dissociés il y a longtemps déjà - et nous l'avons dit à plusieurs reprises y compris à l'époque de l'administration Clinton.
Q - Mais cela fait près de deux ans, Monsieur le Ministre, que vous dites que l'embargo par exemple n'est plus une réponse adaptée ?
R - Alors cela est un sujet plus important. Il est vrai que nous pensons maintenant, dix ans après la guerre du Golfe, qu'au début il était compréhensible de voter des sanctions, ce qu'a fait le Conseil de sécurité unanime, y compris avec la Russie. Voter des sanctions et appliquer un embargo sévère parce qu'à l'époque c'était la seule façon d'essayer de contrôler la situation et ce qu'il pourrait y avoir encore de dangereux de la part de ce régime.
Mais nous sommes dix ans après. Nous Français, nous disons depuis quelques temps déjà, depuis plus de deux ans, que nous pouvons atteindre l'objectif de sécurité régionale qui est demandé par les voisins de l'Iraq : par l'Arabie saoudite, le Koweït, les autres Emirats, la Jordanie, la Turquie, l'Iran, etc... On peut atteindre l'objectif de sécurité en contrôlant le régime, en vérifiant s'il ne remet pas en chantier des programmes d'armement, d'armes de destruction massive prohibés.
Il faut contrôler, vérifier, surveiller. La vigilance internationale est légitime dans le cas de l'Iraq ; mais nous disons depuis un certain temps qu'on n'a pas besoin pour atteindre cet objectif d'avoir un embargo massif qui pénalise et qui prend en otage la population. Nous cherchons à distinguer les deux. Alors, le régime iraquien ne nous aide pas, parce qu'il a toujours refusé toutes les formes de coopération avec l'ONU ou alors il les acceptait à moitié. Mais en tout cas, nous devons, par rapport au peuple iraquien, obtenir cette séparation entre les deux choses et ce dont nous avons vraiment besoin, car il ne faut pas tout mélanger, c'est de cette politique de vigilance et de sécurité.
Nous le disions un peu isolément. Je vois que la nouvelle administration américaine commence sa responsabilité en disant que cette politique iraquienne ne marche pas, qu'il faut la repenser, que Colin Powell dit - c'est le nouveau secrétaire d'Etat américain, qui a succédé à Madeleine Albright - qu'il faut réfléchir à des sanctions plus intelligentes - très bien, c'est ce que dit aussi le ministre britannique, mon ami Robin Cook -. Nous sommes très ouverts à la concertation avec les autres membres permanents du Conseil de sécurité, c'est à dire les deux que j'ai cités, plus les Russes et les Chinois. Et peut-être qu'en effet il y a une opportunité pour repenser cette politique internationale envers l'Iraq.
Q - Vous avez beaucoup travaillé avec Madeleine Albright. Quels sont aujourd'hui vos contacts, vos rapports avec son successeur Colin Powell ? C'est quelqu'un que l'on cherche actuellement. Il y a un certain nombre d'avis, des journalistes qui s'interrogent : est-ce que c'est l'homme de la situation, etc... Il est bien difficile de porter un jugement au bout de quelques jours. Vos administrations travaillent en complémentarité ?
R - Il n'y a pas de jugement à porter. Les contacts se développent. D'abord, quand une administration américaine arrive, il est classique à Washington qu'elle procède à une "review" de toute la politique étrangère, domaine par domaine, il faut donc les laisser tranquille au début. Ils s'organisent entre eux, apprennent à travailler les uns avec les autres, ils nomment les gens, cela dure des semaines en réalité.
Il y a quelques ministres européens qui ont déjà eu des contacts à Washington et puis qui les ont racontés. J'irai moi-même fin mars passer deux jours à Washington pour avoir de nombreux contacts. J'ai vu à l'OTAN Colin Powell, nous avons eu un entretien en marge des conversations au sein de l'OTAN et ma première impression est que c'est quelqu'un de tout à fait affable, ouvert, méthodique, avec lequel il a l'air d'être agréable de travailler, mais c'est naturellement le fonds qui commande. La position française restera la même avec cette administration qu'avec la précédente. Nous serons toujours prêts à coopérer quand nous sommes d'accord sur les objectifs et sur les modalités. S'il y a des points où nous ne sommes pas d'accord, nous le dirons, sans en faire un drame, parce que nous gardons notre liberté de penser, notre autonomie d'appréciation et d'évaluation.
Après cela dépend des sujets.
Q - A propos de cette région, au sens un peu plus large, est-ce que le diplomate que vous êtes n'est pas un peu déçu, pessimiste de voir, que par exemple, sur le Proche-Orient, on semble chaque jour s'éloigner d'une véritable réponse politique vers la paix, avec une incertitude gouvernementale, avec en tous cas, visiblement, une grande difficulté entre les Palestiniens et les Israéliens aujourd'hui, à nouer, ne serait-ce qu'un début de dialogue ? On a reculé là-dessus.
R - Vous savez, si l'on doit être déçu ou attristé par ce qu'il se passe au Proche-Orient, c'est en tant qu'être humain, ce n'est pas en tant que diplomate, ce que je ne suis pas d'ailleurs, de formation.
Mais, c'est vrai que c'est triste de voir que les années passent et que cette situation perdure et que les Palestiniens et les Israéliens n'ont toujours pas trouvé en eux la solution pour une véritable coexistence pacifique qui préluderait à une vraie coopération. Le monde entier est là, très disponible, nous n'avons pas d'autre ambition que de les aider à conclure cette paix, à la bâtir ensuite, mais on ne peut pas se substituer à eux pour décider quand ils sont devant le choix historique du compromis et le compromis est nécessairement un renoncement terrible pour chacun. On a cru passer tout près au cours des derniers mois, malheureusement cela ne s'est pas fait et je dois dire qu'en effet aujourd'hui la situation est tout à fait inquiétante. Je crois qu'il ne faut pas du tout sous estimer le profond désespoir des Palestiniens et tout ce que cela peut entraîner.
D'ailleurs, lors de la réunion des Européens à quinze hier, nous avons d'une part déclaré très nettement que nous demandions à Israël de mettre un terme au bouclage des territoires qui entraînent une véritable asphyxie avec tout ce que cela signifie sur le plan financier puis humain, désagrégation sociale, et, d'autre part, nous avons décidé une aide supplémentaire, sur la proposition du Commissaire Chris Patten, pour aider l'Autorité palestinienne.
Nous pensons qu'Israël a besoin d'un interlocuteur palestinien qui puisse fonctionner, répondre aux aspirations des Palestiniens, de ceux d'entre eux qui vivent déjà sous l'autorité, justement des Palestiniens et tout cela est en péril aujourd'hui, tout cela est en danger. Donc, c'est très grave.
C'est un peu vain de croire que l'on puisse s'attendre à un arrêt des violences avant de recommencer des discussions parce que la tension est telle, pour toutes sortes de raisons depuis très longtemps, ne serait-ce que par exemple les 32 ou 33 années cumulées de colonisation dans les territoires occupés, plus tous les événements des derniers mois, et puis maintenant le ressentiment, la peur, l'inquiétude du côté israélien ; tous les mécanismes qui permettaient de travailler à la paix depuis des années sont en partie, en tout cas endommagés, j'espère pas complètement brisés.
Notre travail dans les prochains jours va être de voir, si avec le prochain gouvernement israélien, qui n'est pas encore constitué, il est possible de faire quelque chose ; mais la paix ne sera pas imposée de l'extérieur, jamais.
Q - Est-ce que c'est toujours un peu le champ clos de la diplomatie américaine ? On voit les Européens financer, financer....
R - Mais non, regardez le président Clinton qui s'est engagé comme aucun président américain avant lui, il n'a pas atteint l'objectif.
Non, plus exactement, les Israéliens et les Palestiniens, ce sont eux les acteurs, ce ne sont pas les Américains ou les Européens ou les autres. Il ne s'agissait pas d'une sorte de concours entre les autres pour savoir qui va faire la paix à la place des Israéliens et des Palestiniens, c'est eux qui la feront.
Notre responsabilité à l'extérieur, même si l'on est un extérieur proche et amical et inspiré des meilleures intentions, c'est de créer le contexte favorable à la conclusion de cette paix et là dessus, tous les derniers mois par exemple avec l'administration Clinton, nous avons vraiment travaillé en coopération.
Q - Merci. Généralement vous ne commentez pas les situations intérieures françaises, compte tenu de votre portefeuille. Je résiste néanmoins pas à la tentation : c'est difficile d'être ministre des Affaires étrangères d'une cohabitation comme cela, à quelques semaines des élections municipales, qui s'annoncent relativement agitées où l'on parvient, je voudrais dire, à s'abstraire du champ clos politique, des petites phrases, ce genre de choses...
R - A vous de juger. Il me semble que ce n'est pas plus difficile, ni moins difficile, ni plus difficile qu'à toute autre moment./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 mars 2001)