Texte intégral
Monsieur le président, (du PREDIT, Jean-Louis LÉONARD)
Madame la présidente, (Chantal JOUANNO)
Monsieur le président, (François DROIN)
Mesdames et messieurs les directeurs généraux,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Je suis heureux de participer à cette session de clôture du Carrefour du programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres. Ces trois jours ont été l'occasion de dresser le bilan des travaux de recherche conduits dans le cadre du PREDIT 3 (2002-2007) et de présenter le nouveau programme pour les années 2008-2012, le PREDIT 4, en rappelant les priorités qui le sous-tendent. C'est également, évidemment, un réel bonheur pour l'ancien président du PREDIT 2 d'être à vos côtés.
Cette présentation intervient dans un contexte particulier. Il y a quelques jours, le projet de loi « Grenelle 1 » a été transmis au Conseil Economique et Social. Cette loi de programmation soumet au Parlement les principes fondateurs du Grenelle de l'Environnement. Elle constitue le « premier étage de la fusée ». Les autres étages seront, quant à eux, constitués de mesures d'application précises.
Or, le programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres constitue un outil majeur pour mettre en oeuvre nos nouvelles orientations en matière de recherche et de développement des transports terrestres.
Je suis persuadé que le nouveau PREDIT apportera aux politiques publiques un éclairage précieux et des outils d'aide à la décision. Par sa nature interministérielle et son ouverture vers le secteur privé, il répond parfaitement aux enjeux du développement durable qui nécessite une vision partagée et une action coordonnée.
Dans la droite ligne du Grenelle de l'Environnement, les six groupes de programmation du PREDIT 4 feront progresser la recherche dans quatre domaines stratégiques : 1- l'efficacité énergétique des transports ; 2- le rééquilibrage des différents modes de transport ; 3- les instruments économiques permettant d'encourager les comportements vertueux sur le plan écologique; et 4- la protection de l'environnement. Je dirai quelques mots de chacun de ces domaines.
1. L'efficacité énergétique
Tout d'abord, les enjeux liés au réchauffement climatique imposent l'amélioration urgente de l'efficacité énergétique de nos véhicules, sur laquelle se penchera l'un des six groupes du nouveau PREDIT, le groupe « Energie et environnement ».
Le mode routier restera prépondérant. Aussi, les recherches sur les véhicules propres sont de première importance. En particulier, nous devons concentrer nos efforts sur les véhicules électriques et hybrides rechargeables, plus économes en énergie fossile.
Afin de stimuler l'offre industrielle sur ce segment, nous avons créé, avec Jean-Louis BORLOO, un groupe de travail consacré au « développement industriel de véhicules très performants ». Ce groupe, présidé par Dominique CLÉMENT, est chargé de définir un plan d'action en faveur du véhicule propre, dont je peux d'ores et déjà présenter les grandes lignes : soutenir les projets de recherche technologique et stimuler l'innovation et la compétitivité des entreprises françaises dans ce domaine. Ce plan devra en outre identifier et lever les obstacles à la commercialisation et à la circulation de ce type de véhicules.
Qu'elles concernent les véhicules individuels ou collectifs, les coopérations avec les industriels et les entreprises de transport doivent être poursuivies dans le cadre du PREDIT 4. Je souhaiterais qu'un effort particulier soit fait en direction des PME et des sous-traitants. Le groupe « Compétitivité industrielle » devra, en outre, veiller à favoriser la « compétitivité écologique » d'une industrie importante pour notre pays. Des relations plus approfondies avec les pôles de compétitivité intervenant dans le secteur des transports - Mov'eo, MTA, Automobile haut de gamme, Véhicule du futur, i-Trans, Lyon Urban Truck&Bus, Logistique Seine Normandie - pourront nous aider dans cette voie. Je sais que Jean-Louis LEONARD est parfaitement conscient des enjeux de cette évolution.
2. Le rééquilibrage des modes de transport
Au-delà des progrès technologiques, il convient - c'est le deuxième axe prioritaire - de repenser l'organisation de notre système de transport, en faisant appel aux sciences humaines et sociales. Le nouveau programme PREDIT 4 renforce l'étude socio-économique des transports, renforcement que je ne peux qu'approuver. La connaissance des attentes et des comportements des clients des transports est en effet indispensable.
Cette alliance de la technologie et des sciences sociales est l'une des forces du PREDIT. Elle permettra de définir un nouvel équilibre entre les modes de transport, en s'appuyant sur l'évolution des comportements.
Ce nouvel équilibre favorisera l'intermodalité et la plurimodalité. Le groupe « Logistique et transport de marchandises » s'emploiera à promouvoir le fret ferroviaire, y compris sur de courtes distances, le fret fluvial et le cabotage maritime. C'est l'ensemble de la chaîne logistique qui doit être repensée, en optimisant notamment la distribution urbaine.
Concernant le déplacement des personnes, le groupe « Mobilités dans les régions urbaines » devra réfléchir aux moyens de limiter notre dépendance à l'égard de la voiture, en proposant des alternatives durables.
Ajoutons que si l'on veut modifier sensiblement les habitudes dans le sens souhaité, il faut améliorer la qualité des services, c'est-à-dire offrir une meilleure efficacité des systèmes de transport, une meilleure accessibilité, plus de confort et de sécurité. La recherche devra investir ce vaste champ plus systématiquement qu'elle ne l'a fait jusqu'à présent : ce sera l'objet d'un autre groupe du PREDIT 4 (« Qualité des systèmes de transport »).
Tous ces axes de recherche s'attacheront à identifier les modalités d'une bonne couverture de l'espace national. Aussi, les travaux de modélisation des flux et des liens entre transport et urbanisme, les études sur l'accessibilité des territoires doivent être poursuivis. Ils éclaireront les choix des pouvoirs publics à tous les niveaux, puisque les collectivités territoriales sont les premières concernées. L'approfondissement des liens entre le PREDIT et les collectivités locales, auquel Jean-Louis LEONARD travaille activement, est d'ailleurs nécessaire.
3. Instruments économiques et « fiscalité écologique »:
La question des outils incitatifs - en particulier fiscaux - dont nous disposons pour promouvoir notre politique de développement durable sera examinée par l'un des groupes de recherche du nouveau PREDIT (« Politiques de transport : prospective et aide à la décision »).
L'enjeu de la « fiscalité écologique » est de prendre en compte dans le système de prix les effets sur l'environnement des activités économiques et d'inciter ainsi les ménages et les entreprises à modifier leurs comportements, à les rendre plus responsables à l'égard de notre environnement. Cela suppose, au-delà de l'évaluation économique de ces mesures, de bien définir les conditions qui les rendront acceptables par la population. Pour emporter l'adhésion des Français, il convient de s'assurer que ces mesures ne se traduisent pas par une pression fiscale accrue et ne portent pas atteinte au pouvoir d'achat des ménages ni à la compétitivité des entreprises. La recherche ne peut se contenter d'étudier des mesures isolées : il lui incombe de donner une vision prospective et globale.
4. Protection de l'environnement et sauvegarde de la biodiversité
J'en viens à la quatrième priorité. Les groupes de recherche du PREDIT devront mesurer l'impact sur les milieux naturels des véhicules et des infrastructures de transport. J'ai parlé tout à l'heure de la promotion des véhicules propres, mais c'est également l'impact des infrastructures qui sera examiné avec attention : les émissions de CO2 et de gaz polluants lors de leur construction puis de leur utilisation, les nuisances sonores, ou encore le morcellement du territoire que ces infrastructures entraînent et leurs répercussions sur les écosystèmes.
Au-delà, c'est à la sauvegarde de la biodiversité qu'il s'agit de réfléchir plus avant. L'étalement urbain contribue à la perte d'espaces naturels. Ce sujet devra être examiné dans une perspective renouvelée, en explorant les liens entre urbanisme et transport.
Ces quatre axes prioritaires - l'efficacité énergétique, le rééquilibrage des modes de transport, les instruments économiques, la protection de l'environnement - dessinent des perspectives complètes et fécondes pour ce nouveau PREDIT. L'éclairage qu'il apporte aux responsables politiques est décisif, au niveau national et au niveau européen.
Alors que la France s'apprête à présider l'Union européenne, je tiens à souligner la dimension internationale du PREDIT. Celle-ci se manifeste d'abord par la coopération franco-allemande « Deufrako » que je souhaite voir s'intensifier. Au-delà, le PREDIT doit jouer un rôle d'incubateur et de tremplin, en examinant des sujets appelés à être développés à l'échelle européenne. Le Programme Cadre pour la Recherche et le Développement (PCRD) doit pleinement s'appuyer sur les programmes nationaux et tirer profit de l'expérience du PREDIT.
Pour toutes ces raisons, le rôle du PREDIT est essentiel. En alliant la recherche technologique et la recherche en sciences humaines et sociales, il constitue un véritable atout, auquel - Valérie Pécresse l'a rappelé avant-hier - nous sommes très attachés.
Aussi, le gouvernement a décidé de soutenir le nouveau programme : il participera à son financement sur la période 2008-2012 à hauteur de 400 millions d'euros. Cet engagement très important atteste, s'il en était besoin, de notre détermination : nous sommes résolus à contribuer à l'émergence et au développement des transports performants et durables de demain.
Je vous remercie de votre attention.Source www.predit.prd.fr, le 4 juin 2008
Madame la présidente, (Chantal JOUANNO)
Monsieur le président, (François DROIN)
Mesdames et messieurs les directeurs généraux,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Je suis heureux de participer à cette session de clôture du Carrefour du programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres. Ces trois jours ont été l'occasion de dresser le bilan des travaux de recherche conduits dans le cadre du PREDIT 3 (2002-2007) et de présenter le nouveau programme pour les années 2008-2012, le PREDIT 4, en rappelant les priorités qui le sous-tendent. C'est également, évidemment, un réel bonheur pour l'ancien président du PREDIT 2 d'être à vos côtés.
Cette présentation intervient dans un contexte particulier. Il y a quelques jours, le projet de loi « Grenelle 1 » a été transmis au Conseil Economique et Social. Cette loi de programmation soumet au Parlement les principes fondateurs du Grenelle de l'Environnement. Elle constitue le « premier étage de la fusée ». Les autres étages seront, quant à eux, constitués de mesures d'application précises.
Or, le programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres constitue un outil majeur pour mettre en oeuvre nos nouvelles orientations en matière de recherche et de développement des transports terrestres.
Je suis persuadé que le nouveau PREDIT apportera aux politiques publiques un éclairage précieux et des outils d'aide à la décision. Par sa nature interministérielle et son ouverture vers le secteur privé, il répond parfaitement aux enjeux du développement durable qui nécessite une vision partagée et une action coordonnée.
Dans la droite ligne du Grenelle de l'Environnement, les six groupes de programmation du PREDIT 4 feront progresser la recherche dans quatre domaines stratégiques : 1- l'efficacité énergétique des transports ; 2- le rééquilibrage des différents modes de transport ; 3- les instruments économiques permettant d'encourager les comportements vertueux sur le plan écologique; et 4- la protection de l'environnement. Je dirai quelques mots de chacun de ces domaines.
1. L'efficacité énergétique
Tout d'abord, les enjeux liés au réchauffement climatique imposent l'amélioration urgente de l'efficacité énergétique de nos véhicules, sur laquelle se penchera l'un des six groupes du nouveau PREDIT, le groupe « Energie et environnement ».
Le mode routier restera prépondérant. Aussi, les recherches sur les véhicules propres sont de première importance. En particulier, nous devons concentrer nos efforts sur les véhicules électriques et hybrides rechargeables, plus économes en énergie fossile.
Afin de stimuler l'offre industrielle sur ce segment, nous avons créé, avec Jean-Louis BORLOO, un groupe de travail consacré au « développement industriel de véhicules très performants ». Ce groupe, présidé par Dominique CLÉMENT, est chargé de définir un plan d'action en faveur du véhicule propre, dont je peux d'ores et déjà présenter les grandes lignes : soutenir les projets de recherche technologique et stimuler l'innovation et la compétitivité des entreprises françaises dans ce domaine. Ce plan devra en outre identifier et lever les obstacles à la commercialisation et à la circulation de ce type de véhicules.
Qu'elles concernent les véhicules individuels ou collectifs, les coopérations avec les industriels et les entreprises de transport doivent être poursuivies dans le cadre du PREDIT 4. Je souhaiterais qu'un effort particulier soit fait en direction des PME et des sous-traitants. Le groupe « Compétitivité industrielle » devra, en outre, veiller à favoriser la « compétitivité écologique » d'une industrie importante pour notre pays. Des relations plus approfondies avec les pôles de compétitivité intervenant dans le secteur des transports - Mov'eo, MTA, Automobile haut de gamme, Véhicule du futur, i-Trans, Lyon Urban Truck&Bus, Logistique Seine Normandie - pourront nous aider dans cette voie. Je sais que Jean-Louis LEONARD est parfaitement conscient des enjeux de cette évolution.
2. Le rééquilibrage des modes de transport
Au-delà des progrès technologiques, il convient - c'est le deuxième axe prioritaire - de repenser l'organisation de notre système de transport, en faisant appel aux sciences humaines et sociales. Le nouveau programme PREDIT 4 renforce l'étude socio-économique des transports, renforcement que je ne peux qu'approuver. La connaissance des attentes et des comportements des clients des transports est en effet indispensable.
Cette alliance de la technologie et des sciences sociales est l'une des forces du PREDIT. Elle permettra de définir un nouvel équilibre entre les modes de transport, en s'appuyant sur l'évolution des comportements.
Ce nouvel équilibre favorisera l'intermodalité et la plurimodalité. Le groupe « Logistique et transport de marchandises » s'emploiera à promouvoir le fret ferroviaire, y compris sur de courtes distances, le fret fluvial et le cabotage maritime. C'est l'ensemble de la chaîne logistique qui doit être repensée, en optimisant notamment la distribution urbaine.
Concernant le déplacement des personnes, le groupe « Mobilités dans les régions urbaines » devra réfléchir aux moyens de limiter notre dépendance à l'égard de la voiture, en proposant des alternatives durables.
Ajoutons que si l'on veut modifier sensiblement les habitudes dans le sens souhaité, il faut améliorer la qualité des services, c'est-à-dire offrir une meilleure efficacité des systèmes de transport, une meilleure accessibilité, plus de confort et de sécurité. La recherche devra investir ce vaste champ plus systématiquement qu'elle ne l'a fait jusqu'à présent : ce sera l'objet d'un autre groupe du PREDIT 4 (« Qualité des systèmes de transport »).
Tous ces axes de recherche s'attacheront à identifier les modalités d'une bonne couverture de l'espace national. Aussi, les travaux de modélisation des flux et des liens entre transport et urbanisme, les études sur l'accessibilité des territoires doivent être poursuivis. Ils éclaireront les choix des pouvoirs publics à tous les niveaux, puisque les collectivités territoriales sont les premières concernées. L'approfondissement des liens entre le PREDIT et les collectivités locales, auquel Jean-Louis LEONARD travaille activement, est d'ailleurs nécessaire.
3. Instruments économiques et « fiscalité écologique »:
La question des outils incitatifs - en particulier fiscaux - dont nous disposons pour promouvoir notre politique de développement durable sera examinée par l'un des groupes de recherche du nouveau PREDIT (« Politiques de transport : prospective et aide à la décision »).
L'enjeu de la « fiscalité écologique » est de prendre en compte dans le système de prix les effets sur l'environnement des activités économiques et d'inciter ainsi les ménages et les entreprises à modifier leurs comportements, à les rendre plus responsables à l'égard de notre environnement. Cela suppose, au-delà de l'évaluation économique de ces mesures, de bien définir les conditions qui les rendront acceptables par la population. Pour emporter l'adhésion des Français, il convient de s'assurer que ces mesures ne se traduisent pas par une pression fiscale accrue et ne portent pas atteinte au pouvoir d'achat des ménages ni à la compétitivité des entreprises. La recherche ne peut se contenter d'étudier des mesures isolées : il lui incombe de donner une vision prospective et globale.
4. Protection de l'environnement et sauvegarde de la biodiversité
J'en viens à la quatrième priorité. Les groupes de recherche du PREDIT devront mesurer l'impact sur les milieux naturels des véhicules et des infrastructures de transport. J'ai parlé tout à l'heure de la promotion des véhicules propres, mais c'est également l'impact des infrastructures qui sera examiné avec attention : les émissions de CO2 et de gaz polluants lors de leur construction puis de leur utilisation, les nuisances sonores, ou encore le morcellement du territoire que ces infrastructures entraînent et leurs répercussions sur les écosystèmes.
Au-delà, c'est à la sauvegarde de la biodiversité qu'il s'agit de réfléchir plus avant. L'étalement urbain contribue à la perte d'espaces naturels. Ce sujet devra être examiné dans une perspective renouvelée, en explorant les liens entre urbanisme et transport.
Ces quatre axes prioritaires - l'efficacité énergétique, le rééquilibrage des modes de transport, les instruments économiques, la protection de l'environnement - dessinent des perspectives complètes et fécondes pour ce nouveau PREDIT. L'éclairage qu'il apporte aux responsables politiques est décisif, au niveau national et au niveau européen.
Alors que la France s'apprête à présider l'Union européenne, je tiens à souligner la dimension internationale du PREDIT. Celle-ci se manifeste d'abord par la coopération franco-allemande « Deufrako » que je souhaite voir s'intensifier. Au-delà, le PREDIT doit jouer un rôle d'incubateur et de tremplin, en examinant des sujets appelés à être développés à l'échelle européenne. Le Programme Cadre pour la Recherche et le Développement (PCRD) doit pleinement s'appuyer sur les programmes nationaux et tirer profit de l'expérience du PREDIT.
Pour toutes ces raisons, le rôle du PREDIT est essentiel. En alliant la recherche technologique et la recherche en sciences humaines et sociales, il constitue un véritable atout, auquel - Valérie Pécresse l'a rappelé avant-hier - nous sommes très attachés.
Aussi, le gouvernement a décidé de soutenir le nouveau programme : il participera à son financement sur la période 2008-2012 à hauteur de 400 millions d'euros. Cet engagement très important atteste, s'il en était besoin, de notre détermination : nous sommes résolus à contribuer à l'émergence et au développement des transports performants et durables de demain.
Je vous remercie de votre attention.Source www.predit.prd.fr, le 4 juin 2008