Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier de votre participation à cette conférence de presse, ici même, dans cette à l'occasion de cette journée champêtre.
A l'orée de la Présidence Française de l'Union Européenne et aussi de la campagne des élections européennes de juin 2009, je voudrais éclairer l'opinion sur l'inéluctable échec de la politique européenne du Président Sarkozy.
I- La présidence française est d'abord mal engagée en raison du récent « Non » des Irlandais au traité de Sarkozy.
Il est en effet de notoriété publique que c'est le Président de la République qui a mis en piste et en scène le traité de Lisbonne, pour relancer le processus de construction d'une Europe fédérale, mis à mal par le bon sens Français et néerlandais en 2005.
Malheureusement, le vendredi 13 juin lui a porté malheur. Le résultat négatif du référendum irlandais sur ce traité en est la preuve flagrante.
Encore faut-il mettre ce résultat en perspective. Contrairement à ce qui est écrit ici ou là, ce ne sont pas 4 millions d'Européens qui ont rejeté le Traité constitutionnel mais bien 80 millions avec la France, les Pays-Bas et l'Irlande et même beaucoup plus si l'Allemagne et le Royaume Uni avaient voté par référendum.
Et maintenant, que peut-il se passer ? Le Traité constitutionnel est caduc puisqu'en vertu du nouvel article 357 dudit traité, l'unanimité est requise pour son adoption.
Par conséquent, poursuivre les ratifications comme l'ont suggéré Mme Merkel et M. Sarkozy est juridiquement infondé et politiquement suicidaire. La suggestion de certains eurofédéralistes de faire revoter l'Irlande est, quant à elle, une véritable forfaiture.
Mais un coup d'Etat constitutionnel ne semble pas effrayer la basse-cour européiste, prompte à vouloir balayer d'un revers de main le résultat irlandais, pourtant sans bavure, comme jadis les votes Français et néerlandais.
La signification de ce NON est, une fois de plus, on ne peut plus claire : il marque l'attachement des peuples à la souveraineté nationale et le rejet de l'Europe fédérale.
La seconde raison qui condamne par avance la présidence française de l'UE est la complaisance extrême de Nicolas Sarkozy face à l'immigration-invasion qui menace le Vieux Continent.
Il a annoncé en effet un « Pacte européen sur l'immigration », qui est en fait un pacte européen pour accroître l'immigration, conformément au sophisme bien connu sur « l'immigration choisie », dont le Vieux Continent aurait besoin.
La pénurie de main-d'oeuvre et le déclin démographique ne sont que des prétextes savamment entretenus par le Chef de l'Etat, les Etats membres et les lobbies immigrationnistes pour justifier une immigration massive et planétaire, pour favoriser un appel d'air irresponsable et criminel vers l'Europe.
Il faut savoir en effet qu'une fois que les immigrés clandestins ont mis le pied dans la porte, c'est-à-dire ont posé le pied sur le sol communautaire, la partie est gagnée. Ils seront en effet, comme leurs prédécesseurs, régularisés dans leur immense majorité !
Jugez-en par vous-même : entre 2003 et 2007, plus de 2 millions d'étrangers illégaux ont été régularisés par l'Espagne et l'Italie. Ils finiront par arriver en France, en vertu de la libre-circulation dans l'Union, et parce que notre pays est le plus généreux qui soit à l'égard des délinquants au droit au séjour.
La fameuse directive « retour , à propos de laquelle la gauche a fait semblant de pousser des cris d'orfraie, n'est qu'un fumigène à l'adresse des opinions publiques nationales, inquiètes, à juste titre, de la submersion de l'Europe par une immigration de masse tant légale qu'illégale.
L'arme du retour sera évidemment inopérante en raison des recours, protections et procédures judiciaires dilatoires toujours plus nombreuses accordés, dans de nombreux Etats, aux immigrés en situation irrégulière.
Surtout, le retour n'est pas crédible lorsque les immigrés savent que les pouvoirs publics européens leur sont, par faiblesse, sensiblerie ou cynisme économique, totalement acquis.
II- Au-delà des risques que les idées progressistes du Président Sarkozy font courir à notre pays, les projets qu'il compte présenter à nos partenaires sont proprement dérisoires.
Le Chef de l'Etat est si peu sûr de son fait qu'il a fait une tournée des capitales européennes, en particulier à l'Est de l'Europe, pour tenter de convaincre les Européens que notre vision de l'Europe est la bonne et que nos propositions ou suggestions sont les meilleures, que ce soit sur la PAC, à propos de l'immigration ou des changements climatiques.
Pour couronner le tout et hors de tout esprit partisan, Sarkozy a lancé une sorte de concours Lépine des inventions pour sensibiliser les Européens et montrer qu'à défaut de pétrole et de finances publiques saines, la France a des idées. Jugez plutôt !
- La France veut réunir à Paris après les J.O. de Pékin tous les médaillés olympiques des 27 Etats membres ;
- elle veut faire gravir le Mont Blanc à 27 femmes des 27 Etats européens, deux cents ans après l'exploit de Marie Paradis (au nom prédestiné) pour défendre la cause des femmes et du changement climatique ;
- Sarkozy veut renvoyer les dirigeants européens dans le collège de leur enfance pour expliquer l'Europe aux jeunes ;
- Il veut organiser un Davos de la culture à Avignon, etc...
Si vous avez des idées, contactez le service de presse de l'Elysée ou le secrétariat général de la présidence de la République. Ils sont preneurs !
La France ruinée annonce fièrement l'organisation de plus de 300 manifestations dans tout le pays, à l'occasion des 6 mois de la Présidence française, soit plus de deux évènements par jour, payés par le contribuable ou par la dette abyssale que nous lèguerons à nos enfants.
Tout ceci n'est pas très sérieux et augure mal du succès de la présidence française.
Au lieu de lancer un catalogue à la Prévert qui fait de nous la risée de l'Europe, Sarkozy aurait mieux fait de rassurer les Français et de se préoccuper de leur pouvoir d'achat, de leur emploi, de leur sécurité et de la défense de leur identité.
Mais pour cela, il faudrait affronter les lobbies, la Commission européenne, les médias et tous ceux qui contribuent au démantèlement de nos forces vives, à notre désarmement intellectuel et moral.
Pis encore, sous son autorité institutionnelle, tous les projets, toutes les utopies mortifères dont on sait, par les sondages ou par la rue, que le peuple français les rejette, vont être remise dans l'agenda européen.
- Tout d'abord, la directive Bolkestein. Chassé par la porte, le plombier polonais, exemple emblématique de dumping salarial et social, est revenu par la fenêtre à la faveur d'un arrêt récent de la Cour de Justice des Communautés européennes de Luxembourg. L'arrêt relatif au détachement des travailleurs exonère l'employeur de l'obligation de respecter les conventions collectives "bâtiments et travaux publics" signées dans le pays où le travail est effectué au motif qu'elles ne sont pas d'application générale.
Cette interprétation restrictive et partisane n'augure rien de bon de la volonté des juges de privilégier le marché intérieur et la libre prestation de services au détriment des salariés ou des indépendants, en particulier en matière de salaire minimum. Du reste, Sarkozy vient de décider d'ouvrir le marché du travail le 1er juillet aux huit pays d'Europe centrale et orientale entrés dans l'Union européenne en 2004.
- Quant à la Turquie, Sarkozy trompe son monde comme il l'a fait sur la Constitution européenne. Il a laissé et même encouragé la commission Balladur sur la réforme des institutions à supprimer le referendum obligatoire qui avait été inscrit dans la Constitution française à l'article 88-5 pour toute nouvelle adhésion à l'Union européenne après la Croatie. Il est vrai que MM. Kouchner et Jouyet, respectivement ministre des Affaires Etrangères et secrétaire d'Etat aux affaires européennes sont de chauds partisans de l'adhésion de la Turquie.
Sarkozy est maître dans l'art de la duplicité. Ses déclarations contre l'entrée de la Turquie ne sont pas sincères.
J'affirme que même s'il n'ose pas encore le dire pour d'évidentes raisons politiques, le Président de la République est acquis à l'adhésion turque.
J'en veux tout d'abord pour preuve son acceptation d'ouvrir 3 nouveaux chapitres d'adhésion, record pour une Présidence de l'UE qui porterait le nombre de chapitres ouverts à 11 en 3 ans.
Ensuite, le Chef de l'Etat a empêché le rétablissement du référendum obligatoire, pourtant demandé par une majorité de représentants à l'Assemblée Nationale, en laissant les sénateurs supprimer l'amendement en ce sens qu'avaient adopté des députés.
Il est moralement scandaleux et politiquement irresponsable d'interdire au peuple français de s'exprimer sur l'élargissement de l'Europe, sur ses frontières, sur la question de l'identité nationale et sur le projet européen que nous souhaitons.
Inutile de dire que la Turquie dans l'Europe - non pas dans 15 ou 20 ans comme on l'entend dire ici ou là pour nous endormir - mais en 2014, épuiserait le budget européen tant en matière agricole qu'en matière de politique régionale. Les Turcs domineraient alors numériquement le Parlement européen et le Conseil, les deux branches de l'autorité budgétaire.
Cette marche turque sonnerait non seulement la fin de l'Europe européenne, mais ouvrirait la voie à d'éventuels conflits de civilisation.
En effet, l'entrée de la Turquie renforcera les populations arabo-musulmanes et sanctuarisera un vaste territoire, le "croissant musulman", qui va de la Turquie à la Bosnie en passant par le Kosovo et l'Albanie sans parler de Chypre ou de la Bulgarie qui comptent déjà plus de 20 % de musulmans.
III- La Présidence française va également montrer au plus grand nombre de nos compatriotes l'étendue de notre déclin, que l'on cherche généralement à dissimuler aux Français.
Comme le lamentable échec de l'Union pour la Méditerranée l'a prouvé, la France pèse de moins en moins en Europe.
- Considéré comme l'homme malade du Vieux Continent, notre pays est montré du doigt pour ses piètres performances économico-budgétaires.
Sarkozy, malgré tout son talent de bonimenteur, aura donc beaucoup de mal à faire accepter et adopter des projets ou des propositions, même souhaitables, dont les autres ne voudraient pas. Tout simplement parce que nous ne montrons pas l'exemple.
- Nous sommes à la merci des Anglais pour la politique européenne de défense, à la merci des Allemands pour l'Union pour la Méditerranée, à la merci des Britanniques pour la PAC, à la merci de la Commission pour le changement climatique et la politique énergétique.
Bref, la présidence française, coincée entre deux présidences sous influence allemande, la slovène et la tchèque, sera au pire une défaite humiliante où nous aurons abandonné nos principes, notre souveraineté, notre diplomatie, notre défense et... en plus notre honneur, au mieux une victoire à la Pyrrhus où, ayant tout accepté pour sauver les apparences, nous aurons en réalité tout lâché.
Préparons-nous à dénoncer les abandons de souveraineté, les concessions majeures sans contrepartie, les dérives supranationales inacceptables que Sarkozy s'apprête à commettre au nom de la raison d'Etat, rebaptisée réalisme politique, mais qui s'appellent en fait la trahison du peuple français.
Pourtant, la France aurait pu s'inspirer du président tchèque Vaclav Klaus, qui n'a pas eu peur de dénoncer les "tendances négatives de l'intégration européenne, à savoir l'unification, la centralisation, la bureaucratisation et la socialisation de l'Union européenne". Belle leçon de courage et de réalisme politique.
Mais en se faisant le promoteur, le héraut de la Constitution européenne, camouflée en traité constitutionnel, Sarkozy a non seulement failli à sa mission de défense de l'indépendance nationale, mais il s'est privé d'arguments juridiques, politiques, diplomatiques ou tactiques qu'il aurait pu utiliser pendant sa présidence, comme la menace de ne plus verser les contributions françaises au budget européen (18 % de celui-ci en tout).
Il ne l'a pas fait.
Les Français ne veulent pas d'un gouvernement et d'un président qui bradent les intérêts nationaux et remettent à d'autres - la Commission européenne, le Parlement européen, l'Allemagne - le soin de préparer ou de voter des lois qui s'imposent à nous et affaiblissent gravement notre identité et notre sécurité tant intérieure qu'extérieure.
Que le peuple s'en souvienne quand il ira voter aux élections européennes, dans un an !
Je forme des voeux pour qu'en juin 2009, nos compatriotes rejettent l'aventurisme forcené des eurofédéralistes et choisissent la voie la plus sage qui soit, celle de l'Europe des nations, pour préserver l'essentiel et travailler ensemble à la construction de la paix et de la prospérité pour tous les peuples du Vieux Continent.
Je vous remercie
Source http://www.frontnational.com, le 30 juin 2008
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier de votre participation à cette conférence de presse, ici même, dans cette à l'occasion de cette journée champêtre.
A l'orée de la Présidence Française de l'Union Européenne et aussi de la campagne des élections européennes de juin 2009, je voudrais éclairer l'opinion sur l'inéluctable échec de la politique européenne du Président Sarkozy.
I- La présidence française est d'abord mal engagée en raison du récent « Non » des Irlandais au traité de Sarkozy.
Il est en effet de notoriété publique que c'est le Président de la République qui a mis en piste et en scène le traité de Lisbonne, pour relancer le processus de construction d'une Europe fédérale, mis à mal par le bon sens Français et néerlandais en 2005.
Malheureusement, le vendredi 13 juin lui a porté malheur. Le résultat négatif du référendum irlandais sur ce traité en est la preuve flagrante.
Encore faut-il mettre ce résultat en perspective. Contrairement à ce qui est écrit ici ou là, ce ne sont pas 4 millions d'Européens qui ont rejeté le Traité constitutionnel mais bien 80 millions avec la France, les Pays-Bas et l'Irlande et même beaucoup plus si l'Allemagne et le Royaume Uni avaient voté par référendum.
Et maintenant, que peut-il se passer ? Le Traité constitutionnel est caduc puisqu'en vertu du nouvel article 357 dudit traité, l'unanimité est requise pour son adoption.
Par conséquent, poursuivre les ratifications comme l'ont suggéré Mme Merkel et M. Sarkozy est juridiquement infondé et politiquement suicidaire. La suggestion de certains eurofédéralistes de faire revoter l'Irlande est, quant à elle, une véritable forfaiture.
Mais un coup d'Etat constitutionnel ne semble pas effrayer la basse-cour européiste, prompte à vouloir balayer d'un revers de main le résultat irlandais, pourtant sans bavure, comme jadis les votes Français et néerlandais.
La signification de ce NON est, une fois de plus, on ne peut plus claire : il marque l'attachement des peuples à la souveraineté nationale et le rejet de l'Europe fédérale.
La seconde raison qui condamne par avance la présidence française de l'UE est la complaisance extrême de Nicolas Sarkozy face à l'immigration-invasion qui menace le Vieux Continent.
Il a annoncé en effet un « Pacte européen sur l'immigration », qui est en fait un pacte européen pour accroître l'immigration, conformément au sophisme bien connu sur « l'immigration choisie », dont le Vieux Continent aurait besoin.
La pénurie de main-d'oeuvre et le déclin démographique ne sont que des prétextes savamment entretenus par le Chef de l'Etat, les Etats membres et les lobbies immigrationnistes pour justifier une immigration massive et planétaire, pour favoriser un appel d'air irresponsable et criminel vers l'Europe.
Il faut savoir en effet qu'une fois que les immigrés clandestins ont mis le pied dans la porte, c'est-à-dire ont posé le pied sur le sol communautaire, la partie est gagnée. Ils seront en effet, comme leurs prédécesseurs, régularisés dans leur immense majorité !
Jugez-en par vous-même : entre 2003 et 2007, plus de 2 millions d'étrangers illégaux ont été régularisés par l'Espagne et l'Italie. Ils finiront par arriver en France, en vertu de la libre-circulation dans l'Union, et parce que notre pays est le plus généreux qui soit à l'égard des délinquants au droit au séjour.
La fameuse directive « retour , à propos de laquelle la gauche a fait semblant de pousser des cris d'orfraie, n'est qu'un fumigène à l'adresse des opinions publiques nationales, inquiètes, à juste titre, de la submersion de l'Europe par une immigration de masse tant légale qu'illégale.
L'arme du retour sera évidemment inopérante en raison des recours, protections et procédures judiciaires dilatoires toujours plus nombreuses accordés, dans de nombreux Etats, aux immigrés en situation irrégulière.
Surtout, le retour n'est pas crédible lorsque les immigrés savent que les pouvoirs publics européens leur sont, par faiblesse, sensiblerie ou cynisme économique, totalement acquis.
II- Au-delà des risques que les idées progressistes du Président Sarkozy font courir à notre pays, les projets qu'il compte présenter à nos partenaires sont proprement dérisoires.
Le Chef de l'Etat est si peu sûr de son fait qu'il a fait une tournée des capitales européennes, en particulier à l'Est de l'Europe, pour tenter de convaincre les Européens que notre vision de l'Europe est la bonne et que nos propositions ou suggestions sont les meilleures, que ce soit sur la PAC, à propos de l'immigration ou des changements climatiques.
Pour couronner le tout et hors de tout esprit partisan, Sarkozy a lancé une sorte de concours Lépine des inventions pour sensibiliser les Européens et montrer qu'à défaut de pétrole et de finances publiques saines, la France a des idées. Jugez plutôt !
- La France veut réunir à Paris après les J.O. de Pékin tous les médaillés olympiques des 27 Etats membres ;
- elle veut faire gravir le Mont Blanc à 27 femmes des 27 Etats européens, deux cents ans après l'exploit de Marie Paradis (au nom prédestiné) pour défendre la cause des femmes et du changement climatique ;
- Sarkozy veut renvoyer les dirigeants européens dans le collège de leur enfance pour expliquer l'Europe aux jeunes ;
- Il veut organiser un Davos de la culture à Avignon, etc...
Si vous avez des idées, contactez le service de presse de l'Elysée ou le secrétariat général de la présidence de la République. Ils sont preneurs !
La France ruinée annonce fièrement l'organisation de plus de 300 manifestations dans tout le pays, à l'occasion des 6 mois de la Présidence française, soit plus de deux évènements par jour, payés par le contribuable ou par la dette abyssale que nous lèguerons à nos enfants.
Tout ceci n'est pas très sérieux et augure mal du succès de la présidence française.
Au lieu de lancer un catalogue à la Prévert qui fait de nous la risée de l'Europe, Sarkozy aurait mieux fait de rassurer les Français et de se préoccuper de leur pouvoir d'achat, de leur emploi, de leur sécurité et de la défense de leur identité.
Mais pour cela, il faudrait affronter les lobbies, la Commission européenne, les médias et tous ceux qui contribuent au démantèlement de nos forces vives, à notre désarmement intellectuel et moral.
Pis encore, sous son autorité institutionnelle, tous les projets, toutes les utopies mortifères dont on sait, par les sondages ou par la rue, que le peuple français les rejette, vont être remise dans l'agenda européen.
- Tout d'abord, la directive Bolkestein. Chassé par la porte, le plombier polonais, exemple emblématique de dumping salarial et social, est revenu par la fenêtre à la faveur d'un arrêt récent de la Cour de Justice des Communautés européennes de Luxembourg. L'arrêt relatif au détachement des travailleurs exonère l'employeur de l'obligation de respecter les conventions collectives "bâtiments et travaux publics" signées dans le pays où le travail est effectué au motif qu'elles ne sont pas d'application générale.
Cette interprétation restrictive et partisane n'augure rien de bon de la volonté des juges de privilégier le marché intérieur et la libre prestation de services au détriment des salariés ou des indépendants, en particulier en matière de salaire minimum. Du reste, Sarkozy vient de décider d'ouvrir le marché du travail le 1er juillet aux huit pays d'Europe centrale et orientale entrés dans l'Union européenne en 2004.
- Quant à la Turquie, Sarkozy trompe son monde comme il l'a fait sur la Constitution européenne. Il a laissé et même encouragé la commission Balladur sur la réforme des institutions à supprimer le referendum obligatoire qui avait été inscrit dans la Constitution française à l'article 88-5 pour toute nouvelle adhésion à l'Union européenne après la Croatie. Il est vrai que MM. Kouchner et Jouyet, respectivement ministre des Affaires Etrangères et secrétaire d'Etat aux affaires européennes sont de chauds partisans de l'adhésion de la Turquie.
Sarkozy est maître dans l'art de la duplicité. Ses déclarations contre l'entrée de la Turquie ne sont pas sincères.
J'affirme que même s'il n'ose pas encore le dire pour d'évidentes raisons politiques, le Président de la République est acquis à l'adhésion turque.
J'en veux tout d'abord pour preuve son acceptation d'ouvrir 3 nouveaux chapitres d'adhésion, record pour une Présidence de l'UE qui porterait le nombre de chapitres ouverts à 11 en 3 ans.
Ensuite, le Chef de l'Etat a empêché le rétablissement du référendum obligatoire, pourtant demandé par une majorité de représentants à l'Assemblée Nationale, en laissant les sénateurs supprimer l'amendement en ce sens qu'avaient adopté des députés.
Il est moralement scandaleux et politiquement irresponsable d'interdire au peuple français de s'exprimer sur l'élargissement de l'Europe, sur ses frontières, sur la question de l'identité nationale et sur le projet européen que nous souhaitons.
Inutile de dire que la Turquie dans l'Europe - non pas dans 15 ou 20 ans comme on l'entend dire ici ou là pour nous endormir - mais en 2014, épuiserait le budget européen tant en matière agricole qu'en matière de politique régionale. Les Turcs domineraient alors numériquement le Parlement européen et le Conseil, les deux branches de l'autorité budgétaire.
Cette marche turque sonnerait non seulement la fin de l'Europe européenne, mais ouvrirait la voie à d'éventuels conflits de civilisation.
En effet, l'entrée de la Turquie renforcera les populations arabo-musulmanes et sanctuarisera un vaste territoire, le "croissant musulman", qui va de la Turquie à la Bosnie en passant par le Kosovo et l'Albanie sans parler de Chypre ou de la Bulgarie qui comptent déjà plus de 20 % de musulmans.
III- La Présidence française va également montrer au plus grand nombre de nos compatriotes l'étendue de notre déclin, que l'on cherche généralement à dissimuler aux Français.
Comme le lamentable échec de l'Union pour la Méditerranée l'a prouvé, la France pèse de moins en moins en Europe.
- Considéré comme l'homme malade du Vieux Continent, notre pays est montré du doigt pour ses piètres performances économico-budgétaires.
Sarkozy, malgré tout son talent de bonimenteur, aura donc beaucoup de mal à faire accepter et adopter des projets ou des propositions, même souhaitables, dont les autres ne voudraient pas. Tout simplement parce que nous ne montrons pas l'exemple.
- Nous sommes à la merci des Anglais pour la politique européenne de défense, à la merci des Allemands pour l'Union pour la Méditerranée, à la merci des Britanniques pour la PAC, à la merci de la Commission pour le changement climatique et la politique énergétique.
Bref, la présidence française, coincée entre deux présidences sous influence allemande, la slovène et la tchèque, sera au pire une défaite humiliante où nous aurons abandonné nos principes, notre souveraineté, notre diplomatie, notre défense et... en plus notre honneur, au mieux une victoire à la Pyrrhus où, ayant tout accepté pour sauver les apparences, nous aurons en réalité tout lâché.
Préparons-nous à dénoncer les abandons de souveraineté, les concessions majeures sans contrepartie, les dérives supranationales inacceptables que Sarkozy s'apprête à commettre au nom de la raison d'Etat, rebaptisée réalisme politique, mais qui s'appellent en fait la trahison du peuple français.
Pourtant, la France aurait pu s'inspirer du président tchèque Vaclav Klaus, qui n'a pas eu peur de dénoncer les "tendances négatives de l'intégration européenne, à savoir l'unification, la centralisation, la bureaucratisation et la socialisation de l'Union européenne". Belle leçon de courage et de réalisme politique.
Mais en se faisant le promoteur, le héraut de la Constitution européenne, camouflée en traité constitutionnel, Sarkozy a non seulement failli à sa mission de défense de l'indépendance nationale, mais il s'est privé d'arguments juridiques, politiques, diplomatiques ou tactiques qu'il aurait pu utiliser pendant sa présidence, comme la menace de ne plus verser les contributions françaises au budget européen (18 % de celui-ci en tout).
Il ne l'a pas fait.
Les Français ne veulent pas d'un gouvernement et d'un président qui bradent les intérêts nationaux et remettent à d'autres - la Commission européenne, le Parlement européen, l'Allemagne - le soin de préparer ou de voter des lois qui s'imposent à nous et affaiblissent gravement notre identité et notre sécurité tant intérieure qu'extérieure.
Que le peuple s'en souvienne quand il ira voter aux élections européennes, dans un an !
Je forme des voeux pour qu'en juin 2009, nos compatriotes rejettent l'aventurisme forcené des eurofédéralistes et choisissent la voie la plus sage qui soit, celle de l'Europe des nations, pour préserver l'essentiel et travailler ensemble à la construction de la paix et de la prospérité pour tous les peuples du Vieux Continent.
Je vous remercie
Source http://www.frontnational.com, le 30 juin 2008