Déclarations de M. Bernard Laporte, secrétaire d'Etat aux sports, à la jeunesse et à la vie associative, sur l'opération "une cordée d'Européennes sur le toit de l'Union", à Paris le 25 juin 2008 et à Chamonix le 30.

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Circonstance : Opération "une cordée d'Européennes sur le toit de l'Union"

Texte intégral

Mesdames les ministres, chère Roselyne, chère Nathalie, chère Valérie,
Messieurs les maires,
Mesdames les Européennes, chères ascensionnistes,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux d'accueillir cette « cordée d'Européennes » dans nos murs avant qu'elles ne partent, dans le Pays du Mont Blanc, réaliser une véritable performance physique en gravissant le plus haut sommet de l'Union Européenne.
Je suis d'autant plus heureux que j'ai longtemps douté. Douté de l'adhésion de nos partenaires à ce projet que je trouve pourtant formidable. Mais force est de constater, qu'à l'exception d'un pays, toutes les nations de l'Union sont bel et bien représentées. De là à conclure que le sport et la lutte contre le changement climatique font figure de thèmes fédérateurs pour l'Europe de demain, il n'y a qu'un pas...
Entreprendre l'ascension du Mont-Blanc est un symbole fort des valeurs de dépassement, de respect et d'entraide portées par le sport. C'est un magnifique exploit qui permettra à ces femmes-européennes courageuses et volontaires de lui donner un sens particulier : elles vont promouvoir la cause de la protection de la nature et la lutte contre le réchauffement climatique.
Cette très belle initiative est fidèle à l'esprit dans lequel la France aborde sa présidence de l'Union européenne puisque le Président de la République a encouragé les 27 pays de l'Union à s'engager résolument dans la voie de la défense de l'environnement.
Nous avons voulu marquer, avec Roselyne BACHELOT et Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, notre attachement à faire du sport un facteur important de la mobilisation de nos concitoyens en faveur du développement durable.
Je souhaite d'ailleurs que notre ministère poursuive son engagement en faveur du développement des sports de nature, et de toutes les initiatives qui visent à promouvoir la protection de notre environnement. Dorénavant, nous valoriserons la prise en compte des critères liés au développement durable et à la sauvegarde environnementale. C'est-à-dire qu'une attention toute particulière sera portée :
1. aux actions de sensibilisation et de formation des acteurs sportifs au développement durable (pratiquants, cadres, dirigeants, spectateurs,...) ;
2. aux projets sportifs qui prennent en compte le développement durable dans l'organisation : de manifestations (compétitives ou promotionnelles) éco-responsables et durables ; du déplacement des pratiquants et des responsables lors des activités régulières des associations ;
3. à l'évaluation de la production de gaz à effet de serre émise par les fédérations, bilan indispensable avant de prévoir toute action susceptible de réduire les émissions.
Ainsi, le ministère chargé des sports entend accompagner les fédérations sportives et les différents acteurs du sport, à prendre conscience de l'impact de leurs activités sur la production de gaz à effet de serre dans le cadre de l'organisation de la pratique sportive, sous toutes ses formes, en France comme à l'étranger, afin d'engager une réflexion stratégique de réduction, voire de compensation, à moyen et à long terme.
Dans cette optique, le ministère et l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) proposent d'ores et déjà la réalisation par les fédérations de leur Bilan Carbone®.
Pour terminer, je tiens à remercier les villes de Saint-Gervais les Bains et de Chamonix, ainsi que tous les partenaires économiques de cette opération qui ont permis la faisabilité de ce beau projet.
Je vous remercie.
Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 30 juin 2008Madame la Directrice,
Monsieur le Directeur,
Mesdames et Messieurs, chers amis
Je suis très heureux de me trouver parmi vous, au coeur de la montagne, et dans la proximité de ses acteurs dont vous faites partie.
Je voudrais avant tout vous dire toute ma gratitude pour votre investissement dans ce beau projet « Une cordée d'Européennes sur le toit de l'union » qui inaugure la présidence française de l'union européenne. Votre mobilisation, la qualité de votre travail et votre professionnalisme justifient totalement la confiance qui vous a été accordée jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. Soyez en fier comme je le suis aujourd'hui d'être votre ministre !
Monsieur le Directeur, vous avez présenté l'Ecole nationale dans son présent et face aux défis que nous aurons à partager. Sachez que je serai à vos côtés pour vous aider à les relever. C'est ensemble que nous gagnerons, dans cet esprit d'équipe qui caractérise ce ministère et dans la solidarité de la cordée qui nous unit.
Ces défis sont nombreux et représentent autant de challenges à relever.
Le premier d'entre eux, et vous y avez fait référence, réside dans les conclusions de la révision générale des politiques publiques, la fameuse « RGPP » et des récents conseils de modernisation des politiques publiques. Elles suscitent tout naturellement beaucoup d'interrogations légitimes que vous n'avez pas manqué de relever.
Je tiens, dès à présent, vous affirmer que l'avenir de l'ENSA n'est aucunement remis en cause par cette réforme d'ampleur de l'Etat.
Je sais que vous avez déjà engagé un travail important mais nécessaire de réflexion sur vos missions et votre organisation. Vous avez mis en évidence deux axes d'évolution : une réorganisation de l'organigramme au profit du coeur de métier de l'école et la mise en place d'un contrat de performance en phase avec la LOLF. Cette réflexion, j'en suis certain, portera ses fruits très rapidement. Le Ministre que je suis partage bien votre cordée et tient cette fois-ci le rôle du guide. Travailler sur votre coeur de métier, celui qui irriguera l'ensemble de vos activités, est le chemin le plus sûr pour faire de cette école nationale un acteur incontournable et internationalement reconnu.
Au-delà de la situation de l'ENSA, je profite de l'occasion de notre rencontre pour évoquer brièvement deux chantiers de réforme de notre ministère : celui du réseau des CREPS et celui de nos services déconcentrés.
Pour ce qui concerne le réseau des CREPS, une procédure d'évaluation vient d'être engagée. Une commission, présidée par Jean-Claude Champin, le chef de l'inspection générale du ministère, a été constituée et va me fournir dès fin juillet des éléments d'appréciation fiables sur l'activité et les forces et faiblesses des 24 CREPS. Ils me permettront d'arrêter mes choix sur l'évolution du réseau des CREPS, en principe début octobre. J'ai souhaité une démarche transparente et qui accordera une large place à la concertation avec les principaux acteurs.
Pour ce qui concerne les services déconcentrés, les réflexions sont loin d'être achevées. Si la situation parait stabilisée pour l'échelon régional avec la création de « directions régionales de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale », qui correspondent à mes voeux, il est encore hasardeux de vous donner un schéma précis pour l'échelon départemental. Une approche département par département est envisagée. Vous serez bien évidemment consultés afin que vos activités s'inscrivent dans la continuité voire le renforcement autour de l'ENSA, établissement référent.
La réforme est bien sûr l'un des chemins à suivre dans les prochains mois, mais il en est un autre, celui tracé par le rapport de Jean BERTSCH. Tout d'abord, je tiens à être clair en ce qui concerne ma position par rapport à l'« environnement spécifique ». Je suis convaincu de la pertinence et la validité de cette notion. Il n'est donc pas question de la remettre en cause.
Concernant les formations, je me suis déjà exprimé, notamment dans une interview donnée au magazine TRACE, le mensuel des moniteurs du ski français, sur les options qui se présentent à nous pour aborder la nécessaire réforme des diplômes de montagne. Vous avez, vous mêmes, engagé plusieurs travaux qui vont nous fournir des pistes concrètes d'évolution ; j'en rappelle quelques uns : - vous avez engagé avec l'Union internationale des associations de guides de montagne (UIAGM) un travail sur la plate-forme européenne des aspirants guides ; - dans son prolongement, vous oeuvrez également, avec le Syndicat national des guides de montagne (SNGM), à une refonte du diplôme de guide ; - vous êtes également mobilisés sur un premier bilan de la réforme de 2004 du brevet d'état d'éducateur sportif de moniteur de ski alpin, avec les professeurs, les rédacteurs de ces textes et l'organisation professionnelle la plus représentative.
Je peux vous dire que ces travaux ne seront pas vains. Bien sûr, il est encore trop tôt pour prendre des arbitrages définitifs et j'attends de vous, des propositions concrètes dont nous devrons débattre avec les professionnels.
L'Union Européenne nous pousse bien évidemment à des évolutions mais soyez d'ores et déjà assurés que l'ENSA restera ce centre unique de formation. Ma présence ici en ce jour d'ouverture de la présidence française est d'ailleurs un signe fort.
Après avoir évoqué la réforme du ministère et les évolutions dans le secteur de la formation, je souhaite, pour conclure mon propos, aborder une question qui vous tient à coeur, celle des personnels et de leurs statuts. Ma longue pratique des sports collectifs m'a appris que l'on ne gagne qu'en équipe et grâce à l'effort de chacun. Ce qui est vrai dans une équipe de rugby l'est aussi dans un ministère.
Le travail des personnels techniques et pédagogiques de cet établissement est - je le sais - atypique et exposé parce que les activités de montagne ne sont pas des activités comme les autres. Vous m'avez amené prés de cette plaque de marbre qui relate le souvenir de ceux qui ont servi ici jusqu'au bout de leur vie. Je n'y ai pas été insensible et je vous redis toute l'importance que j'accorde à vos conditions d'exercice professionnel.
Monsieur le Directeur, vous avez engagé une réflexion sur le temps de travail au sein de votre comité technique paritaire et une autre sur une politique de prévention, au sein de votre comité d'hygiène et de sécurité. Deux chantiers qui font écho aux problématiques que vous avez évoquées - nuit en refuge, accidentologie, entraînement - et qui vont de pair avec la définition des métiers dans nos établissements. J'attends les conclusions des travaux menés au sein de vos instances paritaires. Je demanderai à mes services de vous accompagner dans votre démarche et d'envisager, avec vous-même et les représentants des personnels, les solutions les plus adaptées.
Quant aux statuts des personnels de secrétariat, je crois utile de préciser qu'il n'est, à ce jour, aucunement question de remettre en question leur appartenance à l'Education Nationale.
En ce qui concerne les personnels agents techniques, je me réjouis de leur accès à des statuts relevant de l'enseignement supérieur. Les services de la DRHACG vous accompagnent, dans la mutation du statut actuel vers les nouvelles grilles. Ici encore, une approche individualisée sera préférée. Je ne mésestime pas les difficultés que vous pouvez rencontrer ça et là avec les rectorats mais j'ai donné des instructions pour la meilleure information des agents concernés afin qu'ils fassent leur choix dans la plus grande clarté et avec sérénité. Cette nouvelle donne ouvre des perspectives en matière de mouvements et mutations, de déroulement de carrière et de formation continue.
Voilà, Monsieur le Directeur, Mesdames et Messieurs, les quelques mots que je souhaitais prononcer ici, en ce jour symbolique. La montagne est un domaine que je connais mal - je dois le reconnaître - mais auquel je porte une grande attention. J'ai d'ailleurs pour projet de désigner un chargé de mission dont le travail serait exclusivement centré sur les formations aux métiers de la montagne, les acteurs des sports de montagne, votre école nationale et l'ensemble des relations avec les partenaires, dont certaines sont délicates comme vous l'avez évoqué.
Merci de votre accueil chaleureux, digne des « gens de la montagne », et merci encore de votre attention.Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 7 juillet 2008