Déclaration de M. Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France, en réponse à la déclaration du président de la République, sur son opposition au Traité de Lisbonne et à la supranationalité des institutions européennes, Strasbourg le 10 juillet 2008.

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Circonstance : Intervention de Nicolas Sarkozy, président de la République, devant le Parlement européen, à Strasbourg le 10 juillet 2008

Texte intégral

Monsieur le Président de la République,
Les peuples européens ont à supporter hélas, dans leur vie quotidienne, les effets désastreux des politiques menées par les autorités européennes de Bruxelles et de Francfort : Ils constatent, chaque jour davantage que tous leurs pouvoirs leur échappent, que leurs libertés sont confisquées : pouvoir d'achat, euro cher, OGM, Fiscalité, Pêche, Absence de protection commerciale...
Tout leur échappe. Tout vous échappe, Monsieur le Président. Vous le dites vous-même, et pour le regretter. Alors il est grand temps d'agir et de mettre en conformité le langage et les actes.
Vous déplorez l'absence de préférence communautaire. Mais peut on rappeler ici qu'elle a été supprimée par le traité de Marrakech, que vous avez approuvé, et qu'elle ne figure pas dans le traité de Lisbonne, que vous avez rédigé ?
Vous déplorez l'irresponsabilité de la Banque Centrale. Mais peut-on rappeler ici qu'elle a été organisée, solennisée par le traité de Maastricht ?
Vous regrettez d'avoir à obtenir l'accord de Bruxelles pour une baisse sur la fiscalité pétrolière. Mais ce n'est là que la conséquence des Traités de Nice et d'Amsterdam que vous avez ratifiés par la voie parlementaire. Bref, vous avez à vous plaindre aujourd'hui et tous les jours, des effets de ce que vous encouragez tous les jours : la dépossession des pouvoirs de l'Etat au profit d'enceintes post démocratiques composées de fonctionnaires, de banquiers, et de juges.
Votre présidence de l'Union européenne est une occasion historique de remettre l'Europe d'aplomb : Une Europe enracinée dans la liberté des nations et respectueuse de la démocratie.
C'est pourquoi nous vous demandons de respecter le vote du peuple Irlandais et de proclamer : "le traité de Lisbonne est mort".
Il faut repartir sur des bases nouvelles en traitant vraiment les trois questions de fond :
- la question du périmètre de l'Europe sans la Turquie.
- la question de l'architecture, avec non plus des Commissaires-Gouvernants mais des Commissaires-Secrétaires,
- la question du sens, du projet : Une Europe non plus de l'intégration mais de la coopération.
Ce n'est pas aux peuples européens de se réconcilier avec Bruxelles. C'est à Bruxelles de se réconcilier avec les peuples.
Source http://www.pourlafrance.fr, le 11 juillet 2008