Texte intégral
Chers Amis,
Un grand merci à toi, cher Franck et à ton équipe pour votre accueil à Montélimar. Je ne sais plus où j'ai lu que pour certains commentateurs ou observateurs, les universités d'été étaient un peu passées de mode, et qu'au fond, elles ne servaient qu'à produire des petites phrases ou à alimenter des débats politiciens.
J'étais donc extrêmement fier, hier, du fonctionnement de ce parti, fier des débats qui ont été animés par Serge et de la qualité des intervenants, fier de la remise en marche de notre formation politique. En à peine plus de huit mois, les contrats de progrès avec les fédérations ont été mis en place, le Contrat Radical sur lequel doit s'engager tout nouvel adhérent a été élaboré et voté, la modernisation de nos positions sur la laïcité a été conduite par Hanifa CHERIFI et Jean-Luc CADEDDU avec des propositions concrètes et opérationnelles : le code de la laïcité qui regroupe l'ensemble des textes qui concernent la laïcité, la création d'une conférence permanente de la vie laïque, l'inscription des grands principes républicains dans le livret de famille. Fier aussi de Laurent et de Serge qui ont rencontré, une à une, l'ensemble des fédérations et qui sont allés renouer le contact avec les militants de notre parti politique.
Au fond, nous avons eu une première période animée et présidée par André ROSSINOT qui a été le réel sauvetage de la maison et puis nous sommes rentrés maintenant dans une deuxième étape de notre vie politique qui est de redevenir le Parti de l'accompagnement des grandes évolutions et des grandes révolutions. Nous devons redevenir le Parti des grandes réflexions sociales, humanistes, économiques et politiques de notre pays. Après les interventions de Jean LEONETTI, d'Annabelle FERRY et d'Arlette FRUCTUS, on sent bien qu'il y a maintenant une réelle intensité de débat interne et je suis heureux qu'on ait mis en place les nouvelles commissions thématiques qui vont nous permettre d'arriver dans 18 mois au nouveau Manifeste du Pari Radical.
Permettez-moi de revenir assez sérieusement sur le débat d'hier parce que je crois que c'est le débat de l'humanisme et de l'universalisme. Nous avons vécu un siècle qui a permis des avancées extraordinaires mais qui, en même temps, a été le siècle de l'arrogance, du non respect de l'autre et de la planète. Ce siècle a été celui du « Dieu énergie facile, pas cher, qu'on croyait infinie », qui a détruit beaucoup de modèles économiques, beaucoup de modèles sociaux et qui surtout, a tué l'essentiel des autres capacités énergétiques de notre pays. Mais le hasard fait qu'aujourd'hui, l'humanité prend conscience que nous vivons dans un monde fini, que le dérèglement climatique est une réalité, que le principal responsable de ce dérèglement est un Dieu qui est en train de mourir, le Dieu de l'énergie fossile. Nous commençons à réaliser que ce que nous avons cru être de la libre concurrence loyale et saine, n'était pas en réalité, de la libre concurrence loyale et saine. Est-il sain et loyal que dans un magasin de distribution européen, américain ou asiatique, un meuble en bois ait comme seul prix le prix de la scie, le prix de l'heure de travail et le prix du transport et que l'on paye le même prix pour un bois en provenance d'une forêt gérée de façon durable comme en République Démocratique du Congo que pour un bois issu du pillage d'une forêt, « patrimoine de l'Humanité » ? Gérer une forêt ce n'est pas seulement un problème moral, ce n'est pas seulement lutter contre les gaz à effet de serre, mais c'est aussi un problème de loyauté. Gérer une forêt c'est beaucoup plus cher que de la saccager, gérer une forêt, ça demande de respecter l'autre, cela ne peut se faire qu'avec ceux qui y vivent, cela ne peut se faire qu'avec les scientifiques, cela ne peut se faire qu'en acceptant de ne pas tout abattre, tout le temps, n'importe comment, dans n'importe quelle condition. Bref, gérer une forêt, c'est la vie. Gérer une forêt, c'est protéger l'Humanité. Or notre modèle, dit de libre marché, donne le même prix au bois qu'il vienne d'une forêt gérée de façon durable ou d'une forêt complètement saccagée. Ce qui se cache derrière ça, c'est un modèle économique qui a été complètement faussé par un prix de l'énergie déconnecté de la réalité écologique. Ce que l'on a appelé la mondialisation économique et industrielle, a été surtout un grand transbordement en raison d'un coût du transport structurellement sous-évalué ; un déplacement mondial où certains continents sont devenus des ateliers du monde, quelque soit les problèmes écologiques que cela leur pose, quelque soit les problèmes de densité urbaine- je pense à l'Inde ou à la Chine. Et pendant des décennies, la concurrence n'a joué que sur le prix de l'heure ouvrée, de l'heure travaillée.
Vous savez, j'avance, j'apprends, j'échange, j'essaie de comprendre, j'essaie de découvrir, j'essaie de proposer une vision claire de l'avenir entre ce crépuscule et l'aurore évoquées tout à l'heure par Jean LEONETTI et par Serge LEPELTIER. Or, ce qui me frappe le plus, c'est que ces énergies fossiles ont induit des modes économiques et politiques particuliers sur lesquels il va falloir que nous évoluions, c'est-à-dire des endroits où l'on a territorialisé la richesse, des endroits où l'on a créé des rentes - c'est Henri GUAINO qui parlait hier, de ces rentes issues de matières premières toujours plus rares - au fond, ce modèle a entraîné la crise des matières premières- le charbon et l'uranium ont beaucoup plus augmenté que le pétrole- la crise du blé, la crise du coton. En réalité, ce qu'il y a derrière ce système là, c'est la destruction des systèmes alternatifs et des systèmes de proximité, c'est l'idée que l'alimentation, par exemple, ne pouvait être produite que dans certains endroits et uniquement destinée à l'exportation au détriment de l'autonomie alimentaire des territoires, des pays et des Etats. C'est l'idée au fond, qu'une boîte de conserve de carottes pouvait faire dix mille kilomètres sur des camions pour gagner 0,3 centime d'écart ou trois mois dans l'année par rapport à des carottes qui n'auraient fait que dix kilomètres ou cent kilomètres. Et d'ailleurs, je suis convaincu qu'avec la hausse des prix de l'énergie, nous allons évoluer progressivement vers un modèle caractérisé par la localisation de l'échange et de la production.
Vous savez, l'aurore ou le crépuscule, cela va se résumer à des choses assez simples. Le crépuscule, c'est faire comme si de rien n'était et laisser l'Afrique avec moins de 9% d'Africains ayant accès à l'électricité. Expliquez-moi comment on développe une activité économique ou une alimentation de proximité, sans énergie, c'est-à-dire sans eau, c'est-à-dire sans forêt, la déforestation étant bien souvent la conséquence directe des besoins énergétiques. Entre l'aurore et le crépuscule, il y a des choix assez simples et assez clairs à faire : c'est d'abord la bataille énergétique et il se trouve que c'est par ailleurs une bataille industrielle mondiale. On se trompe quand on pense que les Chinois ne s'en préoccupent pas, eux, qui par individu et par an, ne sont qu'à 3 tonnes d'émissions de CO2, quand les Etats-Unis sont à 24 tonnes et l'Europe à 11 tonnes. Les Chinois, quelque soit d'ailleurs un certain nombre de contradictions à court terme comme l'ouverture de centrales thermiques, sont déjà engagés dans cette nouvelle bataille économique. Ainsi, la Chine est le leader mondial de la production d'électricité photovoltaïque et développe en ce moment même des modèles de véhicules extrêmement performants au plan énergétique. Ne nous y trompons pas, les relais de croissance économique sont dans les nouvelles technologies, sont dans les énergies sobres en carbone, les produits faibles en émissions ou en besoins énergétiques, sont dans les économies de proximité et les économies dites de fonctionnalité. C'est l'ensemble de notre modèle comme l'expliquait Jeremy RIFKIN hier, qui est en train d'évoluer. En résumé, nous avons vécu trois révolutions : la première fut celle du charbon et de l'imprimerie ; la deuxième, celle des hydrocarbures et du téléphone ; et nous venons d'entrer dans la troisième révolution industrielle, celle des TIC et des énergies renouvelables. Il y a une expression que j'ai utilisée et que je vais désormais rayer définitivement de mon vocabulaire qui était « nous sommes entrés dans un monde de la rareté », rareté en eau, rareté en énergie, rareté en terres cultivables, rareté en biodiversité etc... En fait, nous ne sommes pas entrés dans l'ère de la rareté mais nous avons changé d'abondance. Car en effet, il n'y a pas de rareté du soleil, il n'y a pas de rareté du vent, il n'y a pas de rareté des forêts dès lors qu'elles sont gérées de façon durable. Bref, nous ne vivons pas un siècle de rareté mais de changement d'abondance.
Nous sommes actuellement à un moment, où je vois bien sur le prix écologique, qui a été appelé « bonus-malus », à quel point les lobbies et les habitudes de pensée - mais c'est la même chose sur le RSA - ont la vie dure. Au fond, quand on reprend l'exemple du bois de tout à l'heure, qu'avons-nous voulu faire ? Nous nous sommes dits : il n'est pas possible d'avoir un prix totalement déconnecté de la réalité écologique, un prix qui ne reflète ni la qualité du produit, ni ses origines, ni ses conséquences sur l'environnement. Et nous avons voulu le tester sur un produit, qui est l'automobile en sortant complètement du cadre des règles classiques de la fiscalité internationale ou du droit « apparent » de la concurrence. Ce nouveau prix intègre ainsi les économies d'énergie, et d'une certaine manière le pouvoir d'achat des Français, car plus les voitures sont performantes sur le plan écologique, moins il y a de dépenses quotidiennes pour l'essence ou le diesel. La vraie question c'est, comment faire ? En effet, si on applique seulement un malus, c'est une taxe et non un prix. Si, en revanche, on applique seulement un bonus, c'est une prime, et non un prix. Nous avons donc inventé le principe dit du « bonus malus » où l'avantage compétitif bénéficiant aux produits propres est financé par un prélèvement effectué sur les produits polluants. C'est la seule façon d'orienter le marché de manière puissante et significative. En quelques mois seulement, le marché automobile a complètement changé de physionomie et le parc français se situe déjà au-delà des recommandations européennes. Au fond, je suis convaincu, nous sommes convaincus, que le juste prix, le nouveau prix, doit s'étendre à toutes les familles de produits, en France, en Europe et dans le Monde. Je suis convaincu, pour reprendre la phrase de l'ancien Président d'EXXON, que le communisme est mort parce qu'il n'avait pas laissé les prix dire la vérité économique de l'époque et que le capitalisme mourra s'il ne laisse pas les prix dire la vérité écologique. Et nous sommes face à l'invention d'un modèle aussi radicalement différent que le modèle politique et républicain qui a accompagné la deuxième révolution industrielle.
Et c'est exactement pour les mêmes raisons que nous soutenons le RSA, que nous avons co-imaginé, co-inventé avec Martin HIRSCH dans la cadre du Plan de Cohésion Sociale. Le principe du Plan de Cohésion Sociale était simple : un pays n'est fort que de ses richesses humaines. Or, comment est-il imaginable qu'il y ait autant de personnes, notamment de jeunes, qui n'aient pas accès à un logement digne alors qu'il s'agit d'une condition essentielle de promotion sociale et d'équilibre des familles ? Comment est-il imaginable qu'il y ait autant de personnes au chômage, autant de personnes au RMI ou bénéficiaires de l'allocation de parents isolés ? On a donc inventé des dispositifs, avec Laurent HENART et avec d'autres : le contrat de professionnalisation, le triplement des logements sociaux, le programme de rénovation urbaine, le logement qui attirait l'emploi, les maisons de l'emploi, le fait d'accueillir les demandeurs d'emplois une fois par mois et non pas une fois par an...On nous avait dit à l'époque, c'est de la dépense ! Et nous, nous avions répondu, c'est de l'investissement quand on évalue l'impact que peuvent avoir 700 000 chômeurs de moins sur les finances publiques, sur les comptes sociaux, sur l'UNEDIC, sur l'assurance maladie. C'était bien de l'investissement et nous n'avions qu'un seul regret : celui de ne pas avoir été jusqu'au bout de cette logique avec le RSA. Nous n'avions fait que l'expérimenter. Et ce qu'a fait Martin HIRSCH depuis, est absolument extraordinaire. Au fond, pourquoi défendons-nous le RSA ? Bien sûr, nous le défendons pour des raisons sociales et morales, ici, au Parti Radical. Mais nous le défendons aussi parce que c'est un changement politique aussi radical que le prix écologique. Le RMI ou l'API sont des dépenses stériles pour les finances publiques. Or, l'enjeu du RSA c'est d'augmenter les ressources humaines prêtes à travailler, c'est d'encourager chacun à apporter sa contribution à la vie économique du pays. Ainsi, l'on passe d'une dépense stérile à une dépense profondément active et bénéfique pour l'économie, pour le budget de la France et pour la solidarité nationale. Et puis, c'est ce qui nous est cher en termes politiques : sortir de cet affrontement, du capital et du travail. Au fond, ceux qui ont critiqué les mesures du Gouvernement de Michel ROCARD, parce qu'elles créaient des revenus de subsistance ou d'assistance, sont les mêmes qui, aujourd'hui, critiquent le RSA parce qu'il coûte trop cher. Moi, je le dis sans ambages : je ne crois pas qu'il y aura des difficultés politiques sur le RSA mais c'est à l'évidence, un sujet de débat et de clivage pour nous qui est extrêmement important, comme le prix écologique. Et on voit bien d'ailleurs comment une certaine idéologie, ceux qui en clair, ne veulent pas raisonner autrement, utilisent les mêmes arguments contre le RSA et contre le bonus écologique : c'est une taxe, c'est de la dépense improductive, cela va coûter cher aux finances publiques, alors que c'est tout le contraire !
Alors, mes chers Amis, le Parti Radical, est-il simplement en train de se verdir ? Eh bien non. Le Parti Radical est aujourd'hui dans sa mission historique. Sa mission ce n'est pas forcément la conquête et l'exercice du pouvoir. Sa mission historique, en s'appuyant sur ses valeurs qui sont finalement l'homme, l'humanisme, mots dévalués, mots banalisés, sa mission historique c'est d'être à l'avant-garde des grandes évolutions de notre pays. Il l'a été au 19ème, il doit l'être au 21ème siècle. Le rôle historique du Parti Radical c'est d'être ce pont, cette main tendue, ce nouveau regard, avec le combat énergétique, avec le combat pour la forêt en Afrique ; le rôle du Parti Radical, c'est de dire aux Français, l'avenir, le progrès, la croissance, elle est sur les nouvelles technologies, elle est sur les nouvelles énergies, elle est sur une économie sobre en carbone, elle est sur une économie respectueuse... Le rôle du Parti Radical, c'est de dire, il faut peut être remettre en cause certaines idées reçues, certaines conceptions, réconcilier le capital et le travail. Le rôle du Parti Radical, c'est de dire, la justice sociale, ce n'est pas un slogan, ce n'est pas une phrase, ce n'est pas la critique de l'autre, c'est la lucidité et le courage. Le rôle du Parti Radical c'est de dire qu'au moment de la distribution des diplômes des générations, nous ne voulons pas que sur le nôtre, figurent les mots « imprévoyance », « irresponsabilité », ou « manque de courage ». Le rôle du Parti Radical c'est de sortir des sentiers battus, d'accepter ces confrontations, c'est d'ouvrir le débat au reste du monde. J'étais frappé hier de certaines interrogations : mais, pourquoi des grands ministres africains, pourquoi des penseurs américains, pourquoi des Ministres porteurs de certaines valeurs, pourquoi des Ministres hongrois, pourquoi des députés européens, viennent-ils, ici, à Montélimar ? Eh bien parce que tout le monde sent bien aujourd'hui qu'on est à un moment absolument crucial de la vie de ce siècle. Tout le monde sait aujourd'hui que ce qu'il se passe à KINSHASA et ce qu'il se passe à FONTAINEBLEAU, c'est le même débat et c'est le même combat. Oui, José, l'Afrique, ce continent de près d'un milliard de personnes, bientôt 1,5 milliard de personnes, oui José, la francophonie de bientôt 450 millions de personnes, oui cette Afrique qui est à quelques encablures de nous, cette Afrique qui peut être demain, le continent du développement durable, celui qui peut avoir la biodiversité la plus riche du monde, quand on voit les fleuves et les forêts de ton beau pays, le Congo... Oui, il nous appartient de proposer un véritable accord énergétique, politique, démocratique, forestier à l'Afrique. Je l'ai dit à nos collègues européens l'autre jour, la reforestation de l'Afrique, c'est une trentaine de milliards d'euros pour dire les choses simplement. Et l'autonomie énergétique propre de l'Afrique, entre ses mers, son sous-sol, son vent, son soleil, ses forêts et son eau, est une priorité absolue. Alors, j'entends depuis de nombreuses années, des discours compatissants à l'égard de l'Afrique. Je crois que nous en sommes enfin sortis. L'Afrique, elle a ses hommes, elle a ses défis, elle y voit clair, elle sait ce qu'elle veut. Tous nos collègues africains, tous les gouvernements d'Afrique sont unis sur ce point. Il y a deux grands enjeux, l'énergie et la crise alimentaire. 1 milliard d'habitants bientôt, 500 millions ici, c'est un deal d'1,5 milliard de personnes que nous allons essayer de proposer d'ici fin décembre, ou en tous les cas, avant le grand rendez-vous de la planète de Copenhague.
Alors, mes Amis, j'étais fier avant-hier et hier. Je suis heureux de voir l'attraction que modestement, nous exerçons, sans aucune volonté d'impérialisme, ce n'est ni le propos, ni le sujet. Le débat d'idées ne fait que commencer et c'est pourquoi j'ai absolument besoin de vos contributions. Nous avons besoin que dans tous les départements, dans toutes les villes, vous animiez ce débat un peu comme on l'a fait au moment du Grenelle Environnement. J'ai besoin que là où vous êtes, dans vos syndicats, dans vos entreprises, dans vos fédérations, dans vos écoles, dans vos universités, vous soyez porteurs de ces débats, de ces choix absolument cruciaux. Vous savez, je crois que le Parti Radical aujourd'hui est un moteur extrêmement important de la majorité présidentielle. C'est le Président de la République Française, qui le premier, a voulu doter la France de ce Ministère du Futur qui regroupe l'eau, les forêts, la nature, la montagne, le transport, l'habitat, l'énergie et l'environnement dans sa conception traditionnelle. Vu de l'étranger, c'est très bizarre et pourtant, c'est la réconciliation de l'ensemble des possibles. En clair, le 20ème siècle a été celui où le développement économique s'est fait au détriment de la planète. La nouvelle croissance, la mission de la France, c'est de réconcilier le progrès et l'avenir. La France a cette chance extraordinaire d'avoir sur le papier, probablement les meilleurs atouts : un Ministère du Développement durable absolument inédit, une feuille de route qui est le Grenelle Environnement, des champions industriels dans l'énergie, dans l'eau, dans le traitement des déchets, dans les transports... Nous sommes probablement le premier pays industriel qui peut démontrer que le développement durable est possible.
Souvenez-vous la phrase de Joe BIDDEN qui hier ou avant-hier, expliquait pourquoi il soutenait la candidature de Barack OBAMA : « Barack OBAMA transformera l'économie américaine en faisant des énergies alternatives une priorité nationale, ce qui favorisera la création de 5 millions de nouveaux emplois et nous libèrera de l'emprise du pétrole étranger ». Pas plus que tard que la semaine dernière, le Président de la Fédération du bâtiment me disait que face au ralentissement actuel du secteur, il ne licenciait pas mais qu'au contraire, il embauchait en raison de l'explosion à venir du marché de la rénovation thermique.
En conclusion, le Parti Radical est fier de sa souveraineté, comme parti, fier de sa loyauté à la majorité présidentielle. Il est, plus que jamais, le Parti de la Justice Sociale, le Parti de la conception politique qui permettra d'accompagner la troisième révolution industrielle. Le Parti Radical veut dire aux Français : nous avons un pari extraordinaire qui est la réconciliation du progrès et de l'avenir. Le Parti Radical veut aider à aimer ce siècle qui s'ouvre parce qu'aujourd'hui, nous sommes dans notre rôle, d'humanisme et d'universalisme, et entre le crépuscule et la préfiguration de l'aurore, nous choisissons résolument la croissance et l'Europe.
Source http://www.partiradical.net, le 15 septembre 2008
Un grand merci à toi, cher Franck et à ton équipe pour votre accueil à Montélimar. Je ne sais plus où j'ai lu que pour certains commentateurs ou observateurs, les universités d'été étaient un peu passées de mode, et qu'au fond, elles ne servaient qu'à produire des petites phrases ou à alimenter des débats politiciens.
J'étais donc extrêmement fier, hier, du fonctionnement de ce parti, fier des débats qui ont été animés par Serge et de la qualité des intervenants, fier de la remise en marche de notre formation politique. En à peine plus de huit mois, les contrats de progrès avec les fédérations ont été mis en place, le Contrat Radical sur lequel doit s'engager tout nouvel adhérent a été élaboré et voté, la modernisation de nos positions sur la laïcité a été conduite par Hanifa CHERIFI et Jean-Luc CADEDDU avec des propositions concrètes et opérationnelles : le code de la laïcité qui regroupe l'ensemble des textes qui concernent la laïcité, la création d'une conférence permanente de la vie laïque, l'inscription des grands principes républicains dans le livret de famille. Fier aussi de Laurent et de Serge qui ont rencontré, une à une, l'ensemble des fédérations et qui sont allés renouer le contact avec les militants de notre parti politique.
Au fond, nous avons eu une première période animée et présidée par André ROSSINOT qui a été le réel sauvetage de la maison et puis nous sommes rentrés maintenant dans une deuxième étape de notre vie politique qui est de redevenir le Parti de l'accompagnement des grandes évolutions et des grandes révolutions. Nous devons redevenir le Parti des grandes réflexions sociales, humanistes, économiques et politiques de notre pays. Après les interventions de Jean LEONETTI, d'Annabelle FERRY et d'Arlette FRUCTUS, on sent bien qu'il y a maintenant une réelle intensité de débat interne et je suis heureux qu'on ait mis en place les nouvelles commissions thématiques qui vont nous permettre d'arriver dans 18 mois au nouveau Manifeste du Pari Radical.
Permettez-moi de revenir assez sérieusement sur le débat d'hier parce que je crois que c'est le débat de l'humanisme et de l'universalisme. Nous avons vécu un siècle qui a permis des avancées extraordinaires mais qui, en même temps, a été le siècle de l'arrogance, du non respect de l'autre et de la planète. Ce siècle a été celui du « Dieu énergie facile, pas cher, qu'on croyait infinie », qui a détruit beaucoup de modèles économiques, beaucoup de modèles sociaux et qui surtout, a tué l'essentiel des autres capacités énergétiques de notre pays. Mais le hasard fait qu'aujourd'hui, l'humanité prend conscience que nous vivons dans un monde fini, que le dérèglement climatique est une réalité, que le principal responsable de ce dérèglement est un Dieu qui est en train de mourir, le Dieu de l'énergie fossile. Nous commençons à réaliser que ce que nous avons cru être de la libre concurrence loyale et saine, n'était pas en réalité, de la libre concurrence loyale et saine. Est-il sain et loyal que dans un magasin de distribution européen, américain ou asiatique, un meuble en bois ait comme seul prix le prix de la scie, le prix de l'heure de travail et le prix du transport et que l'on paye le même prix pour un bois en provenance d'une forêt gérée de façon durable comme en République Démocratique du Congo que pour un bois issu du pillage d'une forêt, « patrimoine de l'Humanité » ? Gérer une forêt ce n'est pas seulement un problème moral, ce n'est pas seulement lutter contre les gaz à effet de serre, mais c'est aussi un problème de loyauté. Gérer une forêt c'est beaucoup plus cher que de la saccager, gérer une forêt, ça demande de respecter l'autre, cela ne peut se faire qu'avec ceux qui y vivent, cela ne peut se faire qu'avec les scientifiques, cela ne peut se faire qu'en acceptant de ne pas tout abattre, tout le temps, n'importe comment, dans n'importe quelle condition. Bref, gérer une forêt, c'est la vie. Gérer une forêt, c'est protéger l'Humanité. Or notre modèle, dit de libre marché, donne le même prix au bois qu'il vienne d'une forêt gérée de façon durable ou d'une forêt complètement saccagée. Ce qui se cache derrière ça, c'est un modèle économique qui a été complètement faussé par un prix de l'énergie déconnecté de la réalité écologique. Ce que l'on a appelé la mondialisation économique et industrielle, a été surtout un grand transbordement en raison d'un coût du transport structurellement sous-évalué ; un déplacement mondial où certains continents sont devenus des ateliers du monde, quelque soit les problèmes écologiques que cela leur pose, quelque soit les problèmes de densité urbaine- je pense à l'Inde ou à la Chine. Et pendant des décennies, la concurrence n'a joué que sur le prix de l'heure ouvrée, de l'heure travaillée.
Vous savez, j'avance, j'apprends, j'échange, j'essaie de comprendre, j'essaie de découvrir, j'essaie de proposer une vision claire de l'avenir entre ce crépuscule et l'aurore évoquées tout à l'heure par Jean LEONETTI et par Serge LEPELTIER. Or, ce qui me frappe le plus, c'est que ces énergies fossiles ont induit des modes économiques et politiques particuliers sur lesquels il va falloir que nous évoluions, c'est-à-dire des endroits où l'on a territorialisé la richesse, des endroits où l'on a créé des rentes - c'est Henri GUAINO qui parlait hier, de ces rentes issues de matières premières toujours plus rares - au fond, ce modèle a entraîné la crise des matières premières- le charbon et l'uranium ont beaucoup plus augmenté que le pétrole- la crise du blé, la crise du coton. En réalité, ce qu'il y a derrière ce système là, c'est la destruction des systèmes alternatifs et des systèmes de proximité, c'est l'idée que l'alimentation, par exemple, ne pouvait être produite que dans certains endroits et uniquement destinée à l'exportation au détriment de l'autonomie alimentaire des territoires, des pays et des Etats. C'est l'idée au fond, qu'une boîte de conserve de carottes pouvait faire dix mille kilomètres sur des camions pour gagner 0,3 centime d'écart ou trois mois dans l'année par rapport à des carottes qui n'auraient fait que dix kilomètres ou cent kilomètres. Et d'ailleurs, je suis convaincu qu'avec la hausse des prix de l'énergie, nous allons évoluer progressivement vers un modèle caractérisé par la localisation de l'échange et de la production.
Vous savez, l'aurore ou le crépuscule, cela va se résumer à des choses assez simples. Le crépuscule, c'est faire comme si de rien n'était et laisser l'Afrique avec moins de 9% d'Africains ayant accès à l'électricité. Expliquez-moi comment on développe une activité économique ou une alimentation de proximité, sans énergie, c'est-à-dire sans eau, c'est-à-dire sans forêt, la déforestation étant bien souvent la conséquence directe des besoins énergétiques. Entre l'aurore et le crépuscule, il y a des choix assez simples et assez clairs à faire : c'est d'abord la bataille énergétique et il se trouve que c'est par ailleurs une bataille industrielle mondiale. On se trompe quand on pense que les Chinois ne s'en préoccupent pas, eux, qui par individu et par an, ne sont qu'à 3 tonnes d'émissions de CO2, quand les Etats-Unis sont à 24 tonnes et l'Europe à 11 tonnes. Les Chinois, quelque soit d'ailleurs un certain nombre de contradictions à court terme comme l'ouverture de centrales thermiques, sont déjà engagés dans cette nouvelle bataille économique. Ainsi, la Chine est le leader mondial de la production d'électricité photovoltaïque et développe en ce moment même des modèles de véhicules extrêmement performants au plan énergétique. Ne nous y trompons pas, les relais de croissance économique sont dans les nouvelles technologies, sont dans les énergies sobres en carbone, les produits faibles en émissions ou en besoins énergétiques, sont dans les économies de proximité et les économies dites de fonctionnalité. C'est l'ensemble de notre modèle comme l'expliquait Jeremy RIFKIN hier, qui est en train d'évoluer. En résumé, nous avons vécu trois révolutions : la première fut celle du charbon et de l'imprimerie ; la deuxième, celle des hydrocarbures et du téléphone ; et nous venons d'entrer dans la troisième révolution industrielle, celle des TIC et des énergies renouvelables. Il y a une expression que j'ai utilisée et que je vais désormais rayer définitivement de mon vocabulaire qui était « nous sommes entrés dans un monde de la rareté », rareté en eau, rareté en énergie, rareté en terres cultivables, rareté en biodiversité etc... En fait, nous ne sommes pas entrés dans l'ère de la rareté mais nous avons changé d'abondance. Car en effet, il n'y a pas de rareté du soleil, il n'y a pas de rareté du vent, il n'y a pas de rareté des forêts dès lors qu'elles sont gérées de façon durable. Bref, nous ne vivons pas un siècle de rareté mais de changement d'abondance.
Nous sommes actuellement à un moment, où je vois bien sur le prix écologique, qui a été appelé « bonus-malus », à quel point les lobbies et les habitudes de pensée - mais c'est la même chose sur le RSA - ont la vie dure. Au fond, quand on reprend l'exemple du bois de tout à l'heure, qu'avons-nous voulu faire ? Nous nous sommes dits : il n'est pas possible d'avoir un prix totalement déconnecté de la réalité écologique, un prix qui ne reflète ni la qualité du produit, ni ses origines, ni ses conséquences sur l'environnement. Et nous avons voulu le tester sur un produit, qui est l'automobile en sortant complètement du cadre des règles classiques de la fiscalité internationale ou du droit « apparent » de la concurrence. Ce nouveau prix intègre ainsi les économies d'énergie, et d'une certaine manière le pouvoir d'achat des Français, car plus les voitures sont performantes sur le plan écologique, moins il y a de dépenses quotidiennes pour l'essence ou le diesel. La vraie question c'est, comment faire ? En effet, si on applique seulement un malus, c'est une taxe et non un prix. Si, en revanche, on applique seulement un bonus, c'est une prime, et non un prix. Nous avons donc inventé le principe dit du « bonus malus » où l'avantage compétitif bénéficiant aux produits propres est financé par un prélèvement effectué sur les produits polluants. C'est la seule façon d'orienter le marché de manière puissante et significative. En quelques mois seulement, le marché automobile a complètement changé de physionomie et le parc français se situe déjà au-delà des recommandations européennes. Au fond, je suis convaincu, nous sommes convaincus, que le juste prix, le nouveau prix, doit s'étendre à toutes les familles de produits, en France, en Europe et dans le Monde. Je suis convaincu, pour reprendre la phrase de l'ancien Président d'EXXON, que le communisme est mort parce qu'il n'avait pas laissé les prix dire la vérité économique de l'époque et que le capitalisme mourra s'il ne laisse pas les prix dire la vérité écologique. Et nous sommes face à l'invention d'un modèle aussi radicalement différent que le modèle politique et républicain qui a accompagné la deuxième révolution industrielle.
Et c'est exactement pour les mêmes raisons que nous soutenons le RSA, que nous avons co-imaginé, co-inventé avec Martin HIRSCH dans la cadre du Plan de Cohésion Sociale. Le principe du Plan de Cohésion Sociale était simple : un pays n'est fort que de ses richesses humaines. Or, comment est-il imaginable qu'il y ait autant de personnes, notamment de jeunes, qui n'aient pas accès à un logement digne alors qu'il s'agit d'une condition essentielle de promotion sociale et d'équilibre des familles ? Comment est-il imaginable qu'il y ait autant de personnes au chômage, autant de personnes au RMI ou bénéficiaires de l'allocation de parents isolés ? On a donc inventé des dispositifs, avec Laurent HENART et avec d'autres : le contrat de professionnalisation, le triplement des logements sociaux, le programme de rénovation urbaine, le logement qui attirait l'emploi, les maisons de l'emploi, le fait d'accueillir les demandeurs d'emplois une fois par mois et non pas une fois par an...On nous avait dit à l'époque, c'est de la dépense ! Et nous, nous avions répondu, c'est de l'investissement quand on évalue l'impact que peuvent avoir 700 000 chômeurs de moins sur les finances publiques, sur les comptes sociaux, sur l'UNEDIC, sur l'assurance maladie. C'était bien de l'investissement et nous n'avions qu'un seul regret : celui de ne pas avoir été jusqu'au bout de cette logique avec le RSA. Nous n'avions fait que l'expérimenter. Et ce qu'a fait Martin HIRSCH depuis, est absolument extraordinaire. Au fond, pourquoi défendons-nous le RSA ? Bien sûr, nous le défendons pour des raisons sociales et morales, ici, au Parti Radical. Mais nous le défendons aussi parce que c'est un changement politique aussi radical que le prix écologique. Le RMI ou l'API sont des dépenses stériles pour les finances publiques. Or, l'enjeu du RSA c'est d'augmenter les ressources humaines prêtes à travailler, c'est d'encourager chacun à apporter sa contribution à la vie économique du pays. Ainsi, l'on passe d'une dépense stérile à une dépense profondément active et bénéfique pour l'économie, pour le budget de la France et pour la solidarité nationale. Et puis, c'est ce qui nous est cher en termes politiques : sortir de cet affrontement, du capital et du travail. Au fond, ceux qui ont critiqué les mesures du Gouvernement de Michel ROCARD, parce qu'elles créaient des revenus de subsistance ou d'assistance, sont les mêmes qui, aujourd'hui, critiquent le RSA parce qu'il coûte trop cher. Moi, je le dis sans ambages : je ne crois pas qu'il y aura des difficultés politiques sur le RSA mais c'est à l'évidence, un sujet de débat et de clivage pour nous qui est extrêmement important, comme le prix écologique. Et on voit bien d'ailleurs comment une certaine idéologie, ceux qui en clair, ne veulent pas raisonner autrement, utilisent les mêmes arguments contre le RSA et contre le bonus écologique : c'est une taxe, c'est de la dépense improductive, cela va coûter cher aux finances publiques, alors que c'est tout le contraire !
Alors, mes chers Amis, le Parti Radical, est-il simplement en train de se verdir ? Eh bien non. Le Parti Radical est aujourd'hui dans sa mission historique. Sa mission ce n'est pas forcément la conquête et l'exercice du pouvoir. Sa mission historique, en s'appuyant sur ses valeurs qui sont finalement l'homme, l'humanisme, mots dévalués, mots banalisés, sa mission historique c'est d'être à l'avant-garde des grandes évolutions de notre pays. Il l'a été au 19ème, il doit l'être au 21ème siècle. Le rôle historique du Parti Radical c'est d'être ce pont, cette main tendue, ce nouveau regard, avec le combat énergétique, avec le combat pour la forêt en Afrique ; le rôle du Parti Radical, c'est de dire aux Français, l'avenir, le progrès, la croissance, elle est sur les nouvelles technologies, elle est sur les nouvelles énergies, elle est sur une économie sobre en carbone, elle est sur une économie respectueuse... Le rôle du Parti Radical, c'est de dire, il faut peut être remettre en cause certaines idées reçues, certaines conceptions, réconcilier le capital et le travail. Le rôle du Parti Radical, c'est de dire, la justice sociale, ce n'est pas un slogan, ce n'est pas une phrase, ce n'est pas la critique de l'autre, c'est la lucidité et le courage. Le rôle du Parti Radical c'est de dire qu'au moment de la distribution des diplômes des générations, nous ne voulons pas que sur le nôtre, figurent les mots « imprévoyance », « irresponsabilité », ou « manque de courage ». Le rôle du Parti Radical c'est de sortir des sentiers battus, d'accepter ces confrontations, c'est d'ouvrir le débat au reste du monde. J'étais frappé hier de certaines interrogations : mais, pourquoi des grands ministres africains, pourquoi des penseurs américains, pourquoi des Ministres porteurs de certaines valeurs, pourquoi des Ministres hongrois, pourquoi des députés européens, viennent-ils, ici, à Montélimar ? Eh bien parce que tout le monde sent bien aujourd'hui qu'on est à un moment absolument crucial de la vie de ce siècle. Tout le monde sait aujourd'hui que ce qu'il se passe à KINSHASA et ce qu'il se passe à FONTAINEBLEAU, c'est le même débat et c'est le même combat. Oui, José, l'Afrique, ce continent de près d'un milliard de personnes, bientôt 1,5 milliard de personnes, oui José, la francophonie de bientôt 450 millions de personnes, oui cette Afrique qui est à quelques encablures de nous, cette Afrique qui peut être demain, le continent du développement durable, celui qui peut avoir la biodiversité la plus riche du monde, quand on voit les fleuves et les forêts de ton beau pays, le Congo... Oui, il nous appartient de proposer un véritable accord énergétique, politique, démocratique, forestier à l'Afrique. Je l'ai dit à nos collègues européens l'autre jour, la reforestation de l'Afrique, c'est une trentaine de milliards d'euros pour dire les choses simplement. Et l'autonomie énergétique propre de l'Afrique, entre ses mers, son sous-sol, son vent, son soleil, ses forêts et son eau, est une priorité absolue. Alors, j'entends depuis de nombreuses années, des discours compatissants à l'égard de l'Afrique. Je crois que nous en sommes enfin sortis. L'Afrique, elle a ses hommes, elle a ses défis, elle y voit clair, elle sait ce qu'elle veut. Tous nos collègues africains, tous les gouvernements d'Afrique sont unis sur ce point. Il y a deux grands enjeux, l'énergie et la crise alimentaire. 1 milliard d'habitants bientôt, 500 millions ici, c'est un deal d'1,5 milliard de personnes que nous allons essayer de proposer d'ici fin décembre, ou en tous les cas, avant le grand rendez-vous de la planète de Copenhague.
Alors, mes Amis, j'étais fier avant-hier et hier. Je suis heureux de voir l'attraction que modestement, nous exerçons, sans aucune volonté d'impérialisme, ce n'est ni le propos, ni le sujet. Le débat d'idées ne fait que commencer et c'est pourquoi j'ai absolument besoin de vos contributions. Nous avons besoin que dans tous les départements, dans toutes les villes, vous animiez ce débat un peu comme on l'a fait au moment du Grenelle Environnement. J'ai besoin que là où vous êtes, dans vos syndicats, dans vos entreprises, dans vos fédérations, dans vos écoles, dans vos universités, vous soyez porteurs de ces débats, de ces choix absolument cruciaux. Vous savez, je crois que le Parti Radical aujourd'hui est un moteur extrêmement important de la majorité présidentielle. C'est le Président de la République Française, qui le premier, a voulu doter la France de ce Ministère du Futur qui regroupe l'eau, les forêts, la nature, la montagne, le transport, l'habitat, l'énergie et l'environnement dans sa conception traditionnelle. Vu de l'étranger, c'est très bizarre et pourtant, c'est la réconciliation de l'ensemble des possibles. En clair, le 20ème siècle a été celui où le développement économique s'est fait au détriment de la planète. La nouvelle croissance, la mission de la France, c'est de réconcilier le progrès et l'avenir. La France a cette chance extraordinaire d'avoir sur le papier, probablement les meilleurs atouts : un Ministère du Développement durable absolument inédit, une feuille de route qui est le Grenelle Environnement, des champions industriels dans l'énergie, dans l'eau, dans le traitement des déchets, dans les transports... Nous sommes probablement le premier pays industriel qui peut démontrer que le développement durable est possible.
Souvenez-vous la phrase de Joe BIDDEN qui hier ou avant-hier, expliquait pourquoi il soutenait la candidature de Barack OBAMA : « Barack OBAMA transformera l'économie américaine en faisant des énergies alternatives une priorité nationale, ce qui favorisera la création de 5 millions de nouveaux emplois et nous libèrera de l'emprise du pétrole étranger ». Pas plus que tard que la semaine dernière, le Président de la Fédération du bâtiment me disait que face au ralentissement actuel du secteur, il ne licenciait pas mais qu'au contraire, il embauchait en raison de l'explosion à venir du marché de la rénovation thermique.
En conclusion, le Parti Radical est fier de sa souveraineté, comme parti, fier de sa loyauté à la majorité présidentielle. Il est, plus que jamais, le Parti de la Justice Sociale, le Parti de la conception politique qui permettra d'accompagner la troisième révolution industrielle. Le Parti Radical veut dire aux Français : nous avons un pari extraordinaire qui est la réconciliation du progrès et de l'avenir. Le Parti Radical veut aider à aimer ce siècle qui s'ouvre parce qu'aujourd'hui, nous sommes dans notre rôle, d'humanisme et d'universalisme, et entre le crépuscule et la préfiguration de l'aurore, nous choisissons résolument la croissance et l'Europe.
Source http://www.partiradical.net, le 15 septembre 2008