Texte intégral
Q - Pourquoi ce livre ? Avez-vous le sentiment que votre action manque de visibilité ?
R - Le débat sur les Droits de l'Homme se limite souvent à "y a qu'à", "faut qu'on". En réalité, l'action diplomatique est lente, fastidieuse parfois, elle ne s'inscrit pas dans le temps médiatique. Ce livre me permet de l'expliquer à travers les questions que se posent les Français. Comment concilier intérêts et valeurs ? La France est-elle vraiment le pays des Droits de l'Homme ? L'islam est-il compatible avec les Droits de l'Homme ?
Q - Etes-vous en contact avec Carla Bruni-Sarkozy, qui veut également avoir une action humanitaire ?
R - Je l'ai appelée quand j'ai su qu'elle souhaitait s'engager. C'est une personne qui a des convictions et qui veut les mettre en oeuvre. Je suis toute disposée à mettre à son service l'appareil du Quai d'Orsay pour l'aider. Ce sera un honneur, parce qu'elle est la première dame et qu'elle est Carla Bruni, une personnalité qui peut donner un nouveau souffle à l'action en faveur des Droits de l'Homme.
Q - Allez-vous conduire la liste de la majorité en Ile-de-France lors des européennes ?
R - Cette décision se prendra le moment venu. Pour l'instant, je suis candidate à faire mon travail le mieux possible. Nicolas Sarkozy me dit souvent que c'est dans le combat électoral que l'on acquiert une légitimité, et il a raison. C'est d'ailleurs pour cela que je me suis présentée aux municipales à Colombes, une ville qui m'est chère, mais où la droite a perdu toutes les élections depuis 2001. Cela ne m'a pas fait peur. Je suis prête à repartir au feu électoral, avec un projet d'implantation locale.
Q - En quittant le gouvernement ?
R - C'est le président qui décide. J'entends dire que je partirais, qu'on voudrait ma place, mais je refuse d'entrer dans le jeu des rumeurs. Je ne fais pas de spéculation, je préfère l'économie réelle !
Q - Vous étiez plus présente dans le débat politique comme responsable de l'UMP que comme ministre. Le regrettez-vous ?
R - Quand on a une fonction ministérielle, il faut l'assumer, mais c'est vrai que j'aime la politique, j'aime participer au débat, et que cela me manque beaucoup. Je voudrais m'impliquer davantage à l'UMP et l'aider sur des terres de mission ou je peux être utile comme chez les jeunes ou dans le combat pour la diversité. Je crois que la société française souffre à tous les niveaux d'un manque de renouvellement. Pour moi, cette crise financière est l'échec d'une pensée économique qui n'a pas su se régénérer. Nos universités sont pleines de jeunes économistes, philosophes, qui n'ont pas d'espace public où s'exprimer. L'UMP pourrait les attirer à elle en créant par exemple des think-tanks. Dans le domaine de la diversité, Nicolas Sarkozy a donné de très fortes impulsions que nous pourrions relayer sur le terrain car la France est toujours en retard, notamment par rapport aux Etats-Unis.
Q - Voulez-vous dire qu'il ne peut y avoir d'Obama français ?
R - Les Français eux-mêmes y sont prêts, mais c'est notre système politique qui empêcherait l'émergence d'un Obama. Pas tant parce qu'il est noir que parce qu'il est issu d'une immigration récente. Chez nous, l'intégration est beaucoup plus difficile, comme l'a encore montré l'épisode de La Marseillaise sifflée. Ces jeunes nés en France, qui ne sont en général pas allés dans leur pays d'origine, ou qui veulent en revenir très vite quand ils y vont, n'ont pas le sentiment d'être français.
Q - Que pensez-vous de l'idée de Bernard Laporte de faire jouer ces matchs "sensibles" en province ?
R - Ce n'est pas en déplaçant le problème qu'on le résoudra. Il faut banaliser la différence et cela nous prendra sans doute vingt ans, les vingt ans que nous avons passés à ignorer le problème. Mais je sais que ce pays a les ressorts pour relever le défi !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 octobre 2008
R - Le débat sur les Droits de l'Homme se limite souvent à "y a qu'à", "faut qu'on". En réalité, l'action diplomatique est lente, fastidieuse parfois, elle ne s'inscrit pas dans le temps médiatique. Ce livre me permet de l'expliquer à travers les questions que se posent les Français. Comment concilier intérêts et valeurs ? La France est-elle vraiment le pays des Droits de l'Homme ? L'islam est-il compatible avec les Droits de l'Homme ?
Q - Etes-vous en contact avec Carla Bruni-Sarkozy, qui veut également avoir une action humanitaire ?
R - Je l'ai appelée quand j'ai su qu'elle souhaitait s'engager. C'est une personne qui a des convictions et qui veut les mettre en oeuvre. Je suis toute disposée à mettre à son service l'appareil du Quai d'Orsay pour l'aider. Ce sera un honneur, parce qu'elle est la première dame et qu'elle est Carla Bruni, une personnalité qui peut donner un nouveau souffle à l'action en faveur des Droits de l'Homme.
Q - Allez-vous conduire la liste de la majorité en Ile-de-France lors des européennes ?
R - Cette décision se prendra le moment venu. Pour l'instant, je suis candidate à faire mon travail le mieux possible. Nicolas Sarkozy me dit souvent que c'est dans le combat électoral que l'on acquiert une légitimité, et il a raison. C'est d'ailleurs pour cela que je me suis présentée aux municipales à Colombes, une ville qui m'est chère, mais où la droite a perdu toutes les élections depuis 2001. Cela ne m'a pas fait peur. Je suis prête à repartir au feu électoral, avec un projet d'implantation locale.
Q - En quittant le gouvernement ?
R - C'est le président qui décide. J'entends dire que je partirais, qu'on voudrait ma place, mais je refuse d'entrer dans le jeu des rumeurs. Je ne fais pas de spéculation, je préfère l'économie réelle !
Q - Vous étiez plus présente dans le débat politique comme responsable de l'UMP que comme ministre. Le regrettez-vous ?
R - Quand on a une fonction ministérielle, il faut l'assumer, mais c'est vrai que j'aime la politique, j'aime participer au débat, et que cela me manque beaucoup. Je voudrais m'impliquer davantage à l'UMP et l'aider sur des terres de mission ou je peux être utile comme chez les jeunes ou dans le combat pour la diversité. Je crois que la société française souffre à tous les niveaux d'un manque de renouvellement. Pour moi, cette crise financière est l'échec d'une pensée économique qui n'a pas su se régénérer. Nos universités sont pleines de jeunes économistes, philosophes, qui n'ont pas d'espace public où s'exprimer. L'UMP pourrait les attirer à elle en créant par exemple des think-tanks. Dans le domaine de la diversité, Nicolas Sarkozy a donné de très fortes impulsions que nous pourrions relayer sur le terrain car la France est toujours en retard, notamment par rapport aux Etats-Unis.
Q - Voulez-vous dire qu'il ne peut y avoir d'Obama français ?
R - Les Français eux-mêmes y sont prêts, mais c'est notre système politique qui empêcherait l'émergence d'un Obama. Pas tant parce qu'il est noir que parce qu'il est issu d'une immigration récente. Chez nous, l'intégration est beaucoup plus difficile, comme l'a encore montré l'épisode de La Marseillaise sifflée. Ces jeunes nés en France, qui ne sont en général pas allés dans leur pays d'origine, ou qui veulent en revenir très vite quand ils y vont, n'ont pas le sentiment d'être français.
Q - Que pensez-vous de l'idée de Bernard Laporte de faire jouer ces matchs "sensibles" en province ?
R - Ce n'est pas en déplaçant le problème qu'on le résoudra. Il faut banaliser la différence et cela nous prendra sans doute vingt ans, les vingt ans que nous avons passés à ignorer le problème. Mais je sais que ce pays a les ressorts pour relever le défi !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 octobre 2008