Texte intégral
Si deux ministres sont là aujourd'hui aux côtés des élus et des habitants de la Courneuve, c'est parce que le quartier des 4 000 est une sorte d'archétype dans ses difficultés,- largement médiatisées -, mais aussi dans la marche à suivre, dans les chantiers qui sont devant nous pour les années à venir.
Une démolition n'est jamais un moment anodin ; elle emporte avec elle un bout d'histoire de ceux qui y ont habité ; c'est d'une certaine façon aussi un constat d'échec par rapport à une certaine forme d'urbanisme et d'habitat qui, contrairement à d'autres, a mal supporté l'épreuve du temps, faute d'avoir mis parfois l'homme au coeur du projet urbain.
Mais une démolition comme celle d'aujourd'hui, cela doit être aussi et surtout une étape pour tirer les conséquences des erreurs du passé et donner un cadre de vie et des conditions de logement meilleurs qu'ils ne le sont aujourd'hui. Je sais que La Courneuve déploie des efforts considérables depuis 20 ans pour, pas à pas, refaire de la ville, mettre de l'urbanité là où l'on s'est contenté il y a 40 ans de poser 4 000 logements.
Si depuis 1997, nous avons souhaité lever le tabou de la démolition, changer de discours sur cette dernière, ce n'est pas pour en faire une panacée, c'est parce que nous l'inscrivons dans une politique plus globale de lutte contre la ville à deux vitesses.
Une ville où certains quartiers hors échelle humaine se sont vus progressivement condamnés à mal vieillir, une ville où de nombreuses familles sont privées de tout choix réel de leur logement et de leur quartier, des quartiers où se sont conjugués rejets et assignations de fait à résidence, concentrations et mises en échec du travail social ?
Démolir oui, lorsqu'il s'agit de refaire des quartiers équilibrés et plus agréables à vivre, et de remplacer une offre HLM obsolète par un logement social de qualité, bien intégré à la ville, capable de répondre aux exigences de progrès et de justice sociale qui sont celles d'aujourd'hui.
C'est pour favoriser ce renouvellement que depuis 3 ans, le gouvernement a mis en place les moyens financiers d'une relance de la construction et de la réhabilitation du logement social. C'est dans cette perspective que dès janvier 1998 a été instauré le PLA-construction-démolition qui montre bien le sens dans lequel nous travaillons. C'est dans ce contexte que nous avons accru nos financements en matière de démolition (50 % pour les opérations les plus lourdes et celles des organismes en difficulté).
Mais renouveler l'offre HLM, lutter contre la ségrégation, c'est aussi faire en sorte que le logement social ait droit de cité dans toutes les communes.
C'est bien sûr le sens de la réforme de la loi d'orientation pour la ville prévue dans le projet de loi relatif à la solidarité et au renouvellement urbains. En Ile de France, c'est de l'ordre de 160 000 logements qui devront être construits en 20 ans dans les communes déficitaires.
Je pense donc que c'est une erreur d'opposer droit au logement et démolition. Le faire, c'est refuser toute évolution positive de certains quartiers, tout droit de leurs habitants à un cadre de vie meilleur, c'est faire à terme le jeu des ghettos. Le droit au logement, c'est le droit non seulement à un logement, mais un logement de qualité, dans un environnement qui ne soit pas stigmatisé.
Il faut sortir par le haut de la situation actuelle, qui est , il est vrai, dramatique pour certaines familles, en particulier en Ile de France. Sortir par le haut en construisant et en rénovant certains quartiers. Sortir par le haut également en luttant contre le marché de la misère du parc privé dégradé. Et vous le savez, le projet de loi SRU comporte des mesures fortes sur ce domaine en renforçant la lutte contre l'insalubrité à partir de la notion de logement décent.
Il est clair que le chantier d'une ville plus solidaire est difficile et qu'il se traduit localement par des projets exigeants et complexes à mener au quotidien et dans la durée. Mais nous avons un devoir de réussite dans les 10 ans qui viennent et nous nous en donnons progressivement les moyens.
( Source http://www.logement.equipement.gouv.fr, le 14 juin 2000)
Une démolition n'est jamais un moment anodin ; elle emporte avec elle un bout d'histoire de ceux qui y ont habité ; c'est d'une certaine façon aussi un constat d'échec par rapport à une certaine forme d'urbanisme et d'habitat qui, contrairement à d'autres, a mal supporté l'épreuve du temps, faute d'avoir mis parfois l'homme au coeur du projet urbain.
Mais une démolition comme celle d'aujourd'hui, cela doit être aussi et surtout une étape pour tirer les conséquences des erreurs du passé et donner un cadre de vie et des conditions de logement meilleurs qu'ils ne le sont aujourd'hui. Je sais que La Courneuve déploie des efforts considérables depuis 20 ans pour, pas à pas, refaire de la ville, mettre de l'urbanité là où l'on s'est contenté il y a 40 ans de poser 4 000 logements.
Si depuis 1997, nous avons souhaité lever le tabou de la démolition, changer de discours sur cette dernière, ce n'est pas pour en faire une panacée, c'est parce que nous l'inscrivons dans une politique plus globale de lutte contre la ville à deux vitesses.
Une ville où certains quartiers hors échelle humaine se sont vus progressivement condamnés à mal vieillir, une ville où de nombreuses familles sont privées de tout choix réel de leur logement et de leur quartier, des quartiers où se sont conjugués rejets et assignations de fait à résidence, concentrations et mises en échec du travail social ?
Démolir oui, lorsqu'il s'agit de refaire des quartiers équilibrés et plus agréables à vivre, et de remplacer une offre HLM obsolète par un logement social de qualité, bien intégré à la ville, capable de répondre aux exigences de progrès et de justice sociale qui sont celles d'aujourd'hui.
C'est pour favoriser ce renouvellement que depuis 3 ans, le gouvernement a mis en place les moyens financiers d'une relance de la construction et de la réhabilitation du logement social. C'est dans cette perspective que dès janvier 1998 a été instauré le PLA-construction-démolition qui montre bien le sens dans lequel nous travaillons. C'est dans ce contexte que nous avons accru nos financements en matière de démolition (50 % pour les opérations les plus lourdes et celles des organismes en difficulté).
Mais renouveler l'offre HLM, lutter contre la ségrégation, c'est aussi faire en sorte que le logement social ait droit de cité dans toutes les communes.
C'est bien sûr le sens de la réforme de la loi d'orientation pour la ville prévue dans le projet de loi relatif à la solidarité et au renouvellement urbains. En Ile de France, c'est de l'ordre de 160 000 logements qui devront être construits en 20 ans dans les communes déficitaires.
Je pense donc que c'est une erreur d'opposer droit au logement et démolition. Le faire, c'est refuser toute évolution positive de certains quartiers, tout droit de leurs habitants à un cadre de vie meilleur, c'est faire à terme le jeu des ghettos. Le droit au logement, c'est le droit non seulement à un logement, mais un logement de qualité, dans un environnement qui ne soit pas stigmatisé.
Il faut sortir par le haut de la situation actuelle, qui est , il est vrai, dramatique pour certaines familles, en particulier en Ile de France. Sortir par le haut en construisant et en rénovant certains quartiers. Sortir par le haut également en luttant contre le marché de la misère du parc privé dégradé. Et vous le savez, le projet de loi SRU comporte des mesures fortes sur ce domaine en renforçant la lutte contre l'insalubrité à partir de la notion de logement décent.
Il est clair que le chantier d'une ville plus solidaire est difficile et qu'il se traduit localement par des projets exigeants et complexes à mener au quotidien et dans la durée. Mais nous avons un devoir de réussite dans les 10 ans qui viennent et nous nous en donnons progressivement les moyens.
( Source http://www.logement.equipement.gouv.fr, le 14 juin 2000)