Interview de M. André Santini, secrétaire d'Etat à la fonction publique, dans "La Provence" le 28 octobre 2008, sur la mise en oeuvre de la réforme de l'Etat et les suppressions de poste dans la Fonction publique.

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Média : La Provence

Texte intégral

- Quelles sont les raisons de votre venue à Marseille ?
André Santini : Je poursuis un tour d'Europe, d'un côté, pour examiner avec mes collègues la façon dont ils gèrent la fonction publique. Je suis allé en Espagne, au Portugal, le Luxembourg, en Allemagne... Et en même temps j'ai parcouru la région Rhône-Alpes, le Limousin. J'essaie de voir comment se passe le dialogue social sur place. Cela pour voir comment les accords signés à Bercy en juin dernier entre le ministre du Budget, Éric Woerth, six syndicats sur huit et moi-même trouvent leur application.
- Où en est aujourd'hui la réforme de l'État ?
André Santini : La réforme de l'administration est conduite conformément aux instructions du Premier ministre. Il y a eu un diagnostic lancé en septembre, trois groupes ont travaillé sur les fonctions support, un état des lieux a été établi. L'ensemble de ces travaux a fait l'objet d'une restitution en octobre. On en est maintenant à organiser des macro-organigrammes: tout a été remis à plat.
- Vous devez faire preuve de beaucoup de pédagogie dans votre démarche ?
André Santini : Vous avez dit le mot qui convient. Pas de patience mais de la pédagogie. Tout doit remonter chez le Premier ministre avant la fin du mois de novembre. Rien n'est décidé, rien n'est écrit pour l'instant.
- Quand on parle de la réforme de l'État, on pense aussi à la suppression des postes de fonctionnaires ?
André Santini : Chaque cas sera traité individuellement. C'est vrai qu'il y aura des concentrations et que nous offrirons aux gens différentes opportunités. Dès que l'on annonce un changement, il y a une anxiété. La réforme de l'État se fera. Conformément aux voeux du Président.
- Que voulez-vous dire par "concentration" ?
André Santini : De manière concrète, 30 600 suppressions sont prévues, c'est-à-dire un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Tout cela se fera au niveau de l'État. On ne touche pas aux collectivités territoriales ni à la fonction hospitalière.
- L'argument de la contrainte budgétaire est souvent invoqué par l'État. Mais on sait trouver de l'argent rapidement quand il faut sauver des banques ?
André Santini : Cet argent, ce sont souvent des garanties, il ne faut pas l'oublier. Il fallait parer au plus pressé et au plus grave. On ne peut pas mettre sur le même plan les allocations de crédits.
- Les syndicats vous attendent de pied ferme à Marseille...
André Santini : Je les rencontre à Paris, régulièrement, toutes les semaines. Je suis là pour les écouter. Il faut que nous nous respections les uns les autres.

source http://www.le-nouveaucentre.org, le 29 octobre 2008