Texte intégral
Merci, Monsieur le Président, à Jacques, à vous, André LAIGNEL, de m'accueillir.
Je trouve assez symbolique, Mesdames et Messieurs les Maires, en saluant chacun et chacune dans la diversité de vos responsabilités et de vos territoires, de vous dire quelques mots de l'agriculture, après que vous ayez débattu ce matin du développement rural et avant d'entendre un homme que je respecte et avec lequel je travaille beaucoup, Jacques DIOUF, Directeur général de la F.A.O., sur les grands enjeux dans lesquels nous travaillons, s'agissant de la sécurité alimentaire.
Vous avez débattu du développement rural ce matin, j'ai bien entendu en attendant d'entrer sur cette tribune. Vous travaillez sur le développement rural et pour le développement rural quotidiennement, Mesdames et Messieurs, et je n'ai pas oublié en ce qui me concerne le travail que j'ai fait avec beaucoup d'entre vous , pas seulement pendant les 17 ans où j'ai présidé un conseil général montagnard, celui de la Savoie, mais aussi pendant les 5 années où j'ai eu l'honneur d'animer la politique régionale de l'Union européenne comme commissaire européen.
Peut-être, d'abord, une remarque un peu préalable qui paraîtra banale, c'est, dans la position où je me trouve aujourd'hui comme ministre de l'Agriculture, de la pêche et de la forêt, de dire qu'en ce qui me concerne, je ne n'imagine pas, je ne conçois pas le développement rural sans agriculture.
Je dis cela parce que je peux citer un certain nombre de pays ou de responsables politiques qui, eux, conçoivent très bien le développement rural sans production agricole. De l'autre côté de la Manche, j'ai souvent entendu parler du développement rural, de son avenir à travers la seule question des nouvelles technologies, du tourisme, des jardins ou du patrimoine. Et on peut très bien imaginer là et quelque part ailleurs aussi qu'il n'y ait pas d'agriculteurs.
Ce n'est pas notre conviction, ce n'est pas notre vision du développement rural.
Je vais donc, à ce stade, vous dire quelques mots sur l'agriculture dont je suis le porte-parole - avec d'autres - de ses difficultés et de son avenir. C'est peu de dire, Mesdames et Messieurs, vous le savez bien là où vous êtes, que les agricultrices, les agriculteurs sont dans une situation très difficile en ce moment, liée à l'augmentation des charges, de l'énergie, des intrants, des matières premières alimentaires, à une valorisation insuffisante - et le mot est faible - de leur production, notamment dans la grande distribution.
Et en même temps, au-delà de ces difficultés, ma conviction est qu'il y a pour la production agricole une perspective et un avenir.
Donc je voudrais vous dire quelques mots de ces difficultés et de cet avenir.
Nous faisons face à ces difficultés aux côtés des agriculteurs sur le territoire. Nous y faisons face quand l'agriculture est touchée dans son pouvoir d'achat, avec des problèmes de trésorerie extrêmement sérieux. La pêche a subi, vous vous en souvenez, l'année dernière, et subit encore les mêmes difficultés liées au coût de l'énergie et je pourrais évoquer, pour faire face à une autre crise que j'affronte depuis 18 mois quotidiennement, qui est celle de la fièvre catarrhale ovine (FCO), la plus grave crise sanitaire que la France ait jamais affrontée.
Nous faisons face comment ? J'ai, avec l'accord du Premier ministre, annoncé pour les difficultés de trésorerie un plan de 250 millions, qui est actuellement mis en oeuvre dans chacun des départements sous l'autorité des préfets. Les premières réunions ont eu lieu cette semaine. Il s'agit avec ces 250 millions - d'argent de l'Etat, de l'Union européenne, des banques que j'ai sollicitées et de la mutualité sociale agricole - d'apporter au cas par cas, après un examen rapide et objectif de la situation des agriculteurs les plus en difficulté, des allégements, des exonérations fiscales, sociales ou bancaires.
Nous faisons face à la FCO, avec un virus inconnu il y a encore deux ans, le numéro 8 qui est apparu directement aux Pays-Bas pour descendre aujourd'hui dans dix pays européens et qui se déplace maintenant à l'Est, et un virus, lui, connu, le numéro 1, qui remonte d'Espagne ; et ils se sont rencontrés dans le centre de la France, au coeur du bassin allaitant.
Le numéro 8 était inconnu donc nous n'avions pas de vaccin il y a 18 mois. Je veux dire que les laboratoires ont travaillé pour trouver le vaccin et pour le produire dans un délai exceptionnel.
Nous avons mis en oeuvre un plan de 200 millions d'argent européen et national pour la vaccination et pour la prise en charge des vaccins, et je veux remercier les collectivités locales qui participent dans beaucoup d'endroits à cet effort.
Je me suis également battu sur cette question de la FCO pour bâtir une stratégie européenne. Dans beaucoup de domaines, Mesdames et Messieurs, cela ne vous surprendra pas, je pense que plus la réponse est européenne, plus elle est efficace ; par exemple pour faciliter les mouvements d'animaux, une fois vaccinés, notamment vers l'Espagne ou vers l'Italie. Nous sommes parvenus à un accord important avec l'Italie il y a quelques jours.
Et je pourrais, s'agissant de faire face aux côtés des producteurs, évoquer enfin le plan pour une pêche durable et responsable que nous avons mis en oeuvre il y a un an et qui mobilise 310 millions d'euros en l'espace de deux années.
Mesdames et Messieurs les Maires, je ne sais pas si c'est le sentiment que vous avez, tous, dans vos communes, moi j'ai acquis dans mes différentes responsabilités la conviction que, quand on affronte des difficultés - c'est votre cas et c'est le mien - ces difficultés sont un peu moins difficiles à résoudre si on parvient à les mettre en perspective, s i on relève la ligne d'horizon. Et c'est ce que j'ai voulu faire depuis 18 mois à la place que m'ont confiée le président de la République et le Premier ministre.
Et donc je me suis efforcé avec les dirigeants agricoles et syndicaux, avec les élus, de trouver les lignes d'horizon dans lesquelles inscrire et nos projets et nos difficultés.
Il y a quatre défis que je veux sommairement évoquer devant vous et qui encadrent le travail que nous conduisons.
Le premier défi, il est celui de la gouvernance et de la régulation. S'il y a une leçon parmi d'autres sans doute à tirer de la crise financière qui bouscule le monde en ce moment, c'est que nous avons besoin de gouvernance et de régulation. Et en attendant de créer cette régulation là où elle doit être créée pour mettre dans le système financier mondial davantage de morale, d'éthique et de transparence, au moins gardons la gouvernance et la régulation là où elles existent. C'est le cas de l'agriculture avec, notamment, cette politique agricole commune. C'est le premier défi.
Le deuxième défi est celui qu'évoquera Jacques DIOUF avec plus de compétence encore que je ne peux en avoir, même s'il sait mon intérêt pour ces sujets, c'est celui de la sécurité alimentaire. Quand je parle de la sécurité, d'ailleurs, je parle de quantité en pensant à 900 millions d'êtres humains qui sont en danger de mort parce qu'ils ont faim, et de qualité, de sûreté de la production et des aliments.
Un troisième défi, défi qu'évoquait Jacques PELISSARD, est celui de l'écologie, du réchauffement climatique, qui touche de plein fouet d'abord les agriculteurs et les pêcheurs puisque ce sont les seuls dans notre société à ne travailler quotidiennement qu'avec l'eau, l'air et la nature, et le défi sanitaire que j'évoquais à l'instant.
Et puis, enfin, il y a le défi qui est le vôtre, qui est le mien, qui est le défi de l'équilibre et de la vie dans tous les territoires, aussi bien d'ailleurs quand je regarde l'Europe, les régions septentrionales de Finlande et de Suède que celles des Pyrénées, du Massif central ou des Alpes.
C'est en pensant, Mesdames et Messieurs les Maires, à ces quatre défis que je travaille depuis 18 mois pour donner du sens à l'action quotidienne du gouvernement et de ce ministère.
Ce ministère, j'ai eu, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, vous en avez parlé, l'occasion de le rénover. Je pense que ce ministère est important. Il n'est pas le ministère du passé ; il n'est pas un ministère dépassé. Il est au coeur des enjeux de la société.
J'ai dit un jour ma conviction que la question agricole, si elle était d'abord la question des agriculteurs, n'était pas seulement la leur, qu'elle était une question de société. Et donc j'ai voulu transformer ce ministère dans un contexte de maîtrise des dépenses publiques, comme on le dit sur le moment, pour en faire ou en refaire le ministère de l'alimentation, du développement rural, de l'agriculture, de la forêt et de la pêche. Et ce travail est pratiquement terminé.
J'ai eu un souci que vous devez bien mesurer, me souvenant de mes responsabilités de président de conseil général, c'est de préserver et la compétence et la proximité de nos services départementaux. Et même si nous avons, avec M. BORLOO, décidé de mutualiser les directions de l'agriculture et de l'équipement, je pense que c'est une bonne réforme que d'avoir les ingénieurs de l'agriculture, du développement rural et de l'équipement ensemble, notamment pour faire face aux défis de l'urbanisme qui touche de plein fouet la production agricole. Je me suis attaché pour les services vétérinaires et pour les services de l'agriculture à préserver cette proximité, cette compétence au plus près des gens qui en ont besoin.
J'ai également travaillé sur le budget dans le contexte difficile où nous sommes. Ce budget augmente de 2,7 %, et à l'intérieur de ce budget, ma priorité était de préserver les investissements et l'installation des jeunes agriculteurs. Il y a 16 000 installations par an dans notre pays. Elles augmentent à nouveau. 30 à 35 % de ces jeunes qui s'installent, d'ailleurs, ne sont pas issus du milieu rural. Voilà pourquoi il faut aussi être très attentif - je l'ai été avec les jeunes agriculteurs - à la professionnalisation du parcours des jeunes qui s'installent.
Troisième engagement, en tenant compte de ces quatre défis, cela a été, de manière un peu improbable, le rendez-vous du Grenelle de l'environnement.
J'ai dit au moment où débutait ce rendez -vous qu'avait voulu le chef de l'Etat - pour non pas une décroissance, mais une croissance verte, une éco-croissance, et nous sommes au début de cette révolution - j'ai dit aux agriculteurs dont je devenais le ministre : « Ou bien le Grenelle se termine en réussissant sans nous , voire contre nous, ou il se termine avec nous ».
Nous avons donc choisi d'être proactifs dans ce Grenelle. Ce n'est pas évident, compte tenu du passé et des polémiques. Nous avons été très actifs et en proposition dans ce Grenelle. Et voilà comment il s'est engagé avec, à son bord, le secteur agricole qui a fait preuve de beaucoup de responsabilité et de volontarisme.
Nous avons mis en place dans le cadre de ce Grenelle un plan excessivement difficile et ambitieux que je crois nécessaire, qui est celui de réduire en dix ans l'usage des produits phytosanitaires et des pesticides dans toute l'agriculture française ; c'est le plan « Ecophyto 2018 », qui exige beaucoup d'efforts de recherche pour trouver des solutions alternatives.
Nous avons mis en place un plan de valorisation énergétique pour que les agriculteurs soient moins dépendants des énergies fossiles ; et que ce que j'ai vu l'autre jour dans l'Aveyron - une centaine de jeunes éleveurs qui, dans une coopérative, ont réalisé la couverture de 33 000 mètres carrés de toits de leurs granges en photovoltaïque - soit, dans les quelques années qui viennent, la règle générale.
La certification, le développement du bio, voilà quelques -uns des chantiers que nous avons nous -mêmes ouverts dans le cadre du Grenelle de l'environnement.
Et puis, quatrième point et j'en termine par là, l'outil principal, Mesdames et Messieurs les Maires, dont nous disposons quand on parle de la politique agricole, c'est le cadre européen.
Je suis probablement le seul ministre du gouvernement dont la politique est totalement mutualisée au niveau européen et depuis 40 ans.
C'est à la fois une chance et une exigence. Une chance parce que nous avons un budget et des politiques fixés sur sept ans, ce qui n'est pas le cas des politiques strictement nationales, on le voit bien. Et une exigence parce que dans ce domaine - les normes, les orientations politiques, les décisions budgétaires - nous ne décidons plus tous seuls. Ce ne sont pas les autres qui décident pour nous. Nous décidons avec les autres, et à la majorité qualifiée.
27 ministres, je le dis quelquefois pour expliquer comment cela se passe, c'est comme cela que cela s'est passé encore dans la nuit de mercredi à jeudi sur le bilan de santé de la PAC, 27 ministres qui travaillent sur les propositions de la Commission, en ayant écouté le Parlement européen. A 27, nous avons 347 voix. J'en ai 27 seulement, comme le ministre allemand. Et il nous faut, sur chaque décision, réunir 255 voix. C'est cela, la majorité qualifiée qui, parfois, se réunit sans nous ou malgré nous, comme nous l'avons constaté sur la question de la suppression des quotas laitiers en 2014, qui a été décidée en 2003.
Donc j'ai abordé cette politique agricole avec ce souci d'écouter les autres, de les convaincre, notamment dans les quelques mois qui viennent de s'écouler, où j'ai eu l'honneur de présider le Conseil des ministres.
Et donc nous sommes parvenus jeudi matin à cette conclusion de l'adaptation de la politique agricole commune dans un contexte, celui que je viens de vous dire, où nous ne décidons pas tous seuls. Dans un contexte où nous travaillons sur un budget stable jusqu'en 2013. Pour que vous ayez les chiffres en tête, je rappelle que le budget de la PAC pour la France, chaque année, c'est 10 milliards d'euros, 9 milliards dans le premier pilier, ce sont les aides directes, et 1 milliard dans le deuxième pilier, c'est le développement rural et agro-environnemental.
Dix milliards par an pour l'économie rurale française dans le cadre du budget européen, c'est, Mesdames et Messieurs, dix fois plus que ce qu'il y a dans le budget de la nation.
Dans le budget du ministère de l'Agriculture, j'ai pour le même sujet 1,5 milliard qui correspond, d'ailleurs, au cofinancement du deuxième pilier.
Et puis nous travaillons dans un contexte européen, je vous l'ai dit deux fois, je le répète une troisième fois, où nous ne sommes pas tous seuls, et où beaucoup de nos partenaires, qu'il faut écouter, sont beaucoup plus libéraux voire ultralibéraux que nous ne le sommes, fondés sur une certaine expérience, et où beaucoup de nos partenaires , y compris au sein de la Commission, considèrent, ce que je ne crois pas, s'agissant de l'alimentation et de l'agriculture, que l'avenir se trouve seulement dans le marché.
Et moi, j'ai dit ma conviction et je vous la répète ici, devant le Congrès des maires de France, que je ne crois pas que l'on puisse laisser l'alimentation des gens à la seule loi du marché, c'est-à-dire au moins-disant sanitaire et écologique.
Et donc nous nous battons pour préserver les outils d'intervention et de régulation, instruits, d'ailleurs, par l'expérience et les leçons de la crise actuelle, mais un certain nombre de nos partenaires ont des idées différentes.
Dans ce contexte, et avec ces partenaires avec lesquels nous travaillons, nous sommes parvenus à préserver les outils d'intervention dont l'agriculture et l'alimentation ont besoin sur les marchés, à créer un nouvel outil que j'ai proposé, auquel je crois beaucoup, pour prendre une partie des crédits du premier pilier de la PAC et créer des couvertures sur les risques sanitaires et écologiques.
Les agriculteurs sont, dans notre société, les plus vulnérables et les moins bien protégés contre tous les risques sanitaires et écologiques. Nous allons pouvoir créer un système généralisé, pour les fruits et légumes ou d'autres secteurs fragiles, de couverture de risque.
Je parlais des quotas laitiers dont la suppression était décidée, en 2014, et pour l'instant, il n'y a pas de majorité qualifiée pour renverser cette décision, nous sommes nous-mêmes dans la minorité. Pour autant, je me suis attaché à contrôler ou à maîtriser l'augmentation des quotas - 1 % par an avec des clauses de rendez vous - et à accompagner la production laitière. Nous aurons les moyens à l'intérieur du budget de la PAC de soutenir plus facilement la production laitière dans les zones fragiles et difficiles.
Et puis, enfin, je voulais également, Mesdames et Messieurs, j'assumerai que la PAC soit plus équilibrée. Il y a le sentiment que les aides actuellement distribuées en France dans le cadre de ce premier pilier pourraient être plus justes ou plus équitables.
Il y a incontestablement des gens qui souffrent plus que d'autres voire même qui sont en danger de disparition. Je pense en particulier à l'élevage ovin, et moi, je ne laisserai pas disparaître ces filières.
Voilà pourquoi je vais, avec la boîte à outils dont nous disposons depuis jeudi matin, proposer et puis nous déciderons et chacun assumera ses responsabilités, de réorienter un certain nombre d'aides dans des proportions raisonnables mais significatives pour soutenir les secteurs et les filières qui en ont besoin.
C'est le cas des productions animales à herbe. C'est le cas en priorité de l'élevage ovin.
Je veux soutenir également un plan protéagineux ; je veux soutenir, je vous l'ai dit, la production laitière et je veux soutenir également davantage le secteur de l'agriculture biologique.
Voilà, Mesdames et Messieurs, j'ai été sans doute un peu long tout en respectant les contraintes que m'avait fixées votre Président.
Nous avons cette boîte à outils. Je suis maintenant disponible, et directement et par Internet, pour répondre à vos questions et interpellations.
Nous avons les outils à condition de savoir bien les utiliser pour que la PAC soit plus équitable, plus préventive, plus durable.
Nous avons les outils pour préserver la PAC parce que ce n'est pas par hasard, dans la crise actuelle, que l'une des bases solides de notre pays et de l'Europe se trouve là, dans le secteur productif, dans l'économie réelle, bien loin de l'économie financiarisée et artificielle qui a provoqué tant de désordres.
Et puis nous avons aussi les outils et la volonté, Mesdames et Messieurs les Maires, de préserver la PAC parce qu'elle est, cela ne vous surprendra pas que je vous le dise, symbolique d'une certaine idée de l'Europe.
Et cette idée pour nous, pour moi, pour le président de la République et le Premier ministre, elle n'est pas celle d'une Europe limitée à la seule dimension d'un supermarché ou d'une zone de libre-échange. C'est une Europe qui est aussi une communauté solidaire, qui doit être un protagoniste mondial, un acteur.
C'est une Europe qui doit être plus solidaire et souveraine, y compris et d'abord dans le domaine de l'alimentation, en même temps qu'elle doit être ouverte sur le reste du monde. Et je pense pouvoir dire en conscience, en assumant mes responsabilités, que nous nous en sommes donné les moyens.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.amf.asso.fr, le 28 novembre 2008