Interview de M. André Santini, secrétaire d'Etat à la fonction publique, dans "20 minutes" le 2 mars 2009, sur la diminution programmée des effectifs de la fonction publique.

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Pourquoi diminuer les effectifs de la fonction publique, alors que les Français sont très attachés aux fonctionnaires et à leur statut ?
Le gouvernement y est tout aussi attaché, et nous sommes convaincus d'avoir la meilleure fonction publique du monde. Mais il faut également oeuvrer à la rendre plus efficace. Et l'efficacité, cela n'a rien à voir avec les effectifs ! On a continué à engager des fonctionnaires au niveau de l'Etat après les lois de décentralisation, qui transféraient des compétences aux collectivités locales, ça n'a pas de sens.
Par rapport aux autres pays, la fonction publique représente aujourd'hui une masse salariale trop élevée.
En temps de crise, ne vaudrait-il pas mieux préserver les emplois publics ?
Nous avons besoin de l'Etat et de la fonction publique. Mais on ne peut pas résoudre un chômage ponctuel, qui redescendra à la fin de la crise, par l'engagement de fonctionnaires pour plus de quarante ans. Considérer la fonction publique comme une «variable d'ajustement» a, en outre, un caractère un peu dégradant pour les missions qu'elle accomplit, voire pour ses agents. Quant aux collectivités territoriales, elles sont libres de leur recrutement. Elles devraient embaucher 4.000 personnes cette année [l'Etat en embauchera près de 100.000 sur les trois prochaines années], mais la rigueur budgétaire pourrait les amener à revoir leurs projets.
Les Français soulignent l'efficacité des fonctionnaires. Que répondez-vous aux syndicats qui vous accusent de leur retirer les moyens de faire leur travail ?
Mais les contribuables eux-mêmes trouvent le système actuel incohérent! Fusionner le Trésor et la comptabilité, cela répond à une demande des usagers pour plus d'efficacité. Dans un univers qui évolue vite, où les nouvelles technologies permettent d'effectuer des opérations à distance, il faut des solutions nouvelles. La règle du «un pour deux» [un départ à la retraite sur deux non remplacé] n'est pas un plan social: nous profitons simplement du nombre important de départs en retraite.
Combien de postes seront ouverts dans la fonction publique en 2009 ?
Quelque 30.000, à peu près autant que ceux que l'on ne remplacera pas. La fonction publique reste le premier employeur de France et l'un des principaux d'Europe.

source http://www.le-nouveaucentre.org, le 3 mars 2009