Texte intégral
O. Galzi.- Bonjour R. Yade. Merci d'être avec nous. On va commencer à parler du drame en Italie. 180 morts dans le tremblement de terre, ce matin, 50 000 sans abris. Est-ce que la France, d'une manière ou d'une autre, va venir en aide aux sinistrés ?
Effectivement, le bilan est dramatique et la France souhaite exprimer toute sa tristesse et sa compassion aux Italiens, pour cette épreuve difficile qui, effectivement, a fait le bilan que vous citez. La crainte des répliques fait qu'il faut rester vigilant. Les gens ne peuvent pas rentrer chez eux, ils sont non loin d'un village de Rome où ils sont à l'abri dans des tentes.
Va-t-il y avoir une aide du Gouvernement français ?
La Sécurité civile est sur le terrain, très mobilisée et nous-mêmes, nous sommes en alerte, la Sécurité civile française, au cas où les Italiens souhaiteraient notre aide, parce que cela se passe comme ça ; notre ambassade sur place est également mobilisée, notamment pour rentrer en contact avec les Français qui habitent dans la région. D'ailleurs, des contacts ont déjà été établis avec certains d'entre eux. Nous appelons évidemment à la prudence, à ce que les Français n'effectuent pas de déplacement, en ce moment, dans la région centre de l'Italie, parce que, effectivement, cela gênerait les secours et leur travail.
Alors, autre actualité, cinq Français dont un enfant, qui naviguaient sur un voilier, au large de la Somalie, ont été pris en otage par des pirates. Vous confirmez, vous êtes en contact avec le bateau ?
L'acte de piraterie ne fait plus de doute. Un bateau, effectivement, s'est perdu dans les eaux. Ce n'est pas la première fois que cela arrive ; en 2007, il y a eu 37 actes de piratage, en 2008 il y en a eu 160 avec jusqu'à 300 otages qui avaient été pris. La piraterie est une vraie menace, non seulement dans cette route maritime qui est très très dense, mais aussi une menace pour l'humanitaire, pour l'action humanitaire, notamment en Somalie.
Les autorités françaises sont-elles en contact avec le bateau ?
On est en contact avec les familles de nos ressortissants. Nous restons très mobilisés, le centre de crise s'est mis en alerte, et puis nous essayons....
Cela veut dire qu'il y aura une opération, éventuellement, dans les heures qui viennent ?
Vous savez que, depuis quelques mois déjà, face aux actes de piraterie qui se multiplient, la France a pris l'initiative, aux Nations Unies, de faire adopter des résolutions, pour qu'on se saisisse de ce dossier, et au sein de l'Union européenne, des opérations, notamment Atalante, ont été mises en place, pour justement permettre les patrouilles, et c'est ce circuit-là qui se met en place, mais je ne peux pas en dire plus, parce que c'est une opération en cours...
Pour des raisons de sécurité, bien sûr.
Et donc nous devons rester prudents, même si nous sommes très mobilisés sur place.
Alors, autre actualité, cette nuit, à Dakar, S. Royal a demandé "pardon" pour les propos tenus par N. Sarkozy, au Sénégal, en 2007, il disait que l'homme africain n'était pas entré dans l'histoire, et elle a dit : "Ces propos n'engagent ni la France, ni les Français". Etes-vous d'accord avec elle ?
Je crois qu'il faut laisser l'Afrique et les Africains en dehors des jeux politiques de politique intérieure française. Il ne faut pas instrumentaliser les Africains, il faut les respecter pour ce qu'ils sont et je pense que les Africains méritent autre chose que d'être transformés en terrain de jeu de la politique intérieure française.
Mais sur le fond de ses propos, le fait de demander pardon au nom de la France, qu'en pensez-vous ?
Moi, je doute. Je doute de la sincérité de madame Royal. Vous savez très bien qu'elle est dans un face-à-face, depuis qu'elle a perdu l'élection présidentielle, avec N. Sarkozy et de toute façon, il y a eu des malentendus sur le fond, il y a eu des malentendus très tristes à l'époque ...
Mais, sur le fond, cette idée que l'homme africain n'était pas entré dans l'histoire ?
Il y a eu des malentendus, parce que telle n'était pas l'intention de N. Sarkozy de dire cela ; je crois le connaître assez bien pour savoir quelles sont ses intentions, étant avec lui d'ailleurs au moment du déplacement ; et ces malentendus-là sont aujourd'hui instrumentalisés par S. Royal, dans un jeu politicien qui n'est pas très positif, qui n'est pas très honorable. Et je pense que maintenant l'élection présidentielle est passée, il faut maintenant accepter que N. Sarkozy est le président de la République et dire qu'il ne représente pas la France, ce n'est pas quelque chose de normal.
Alors, on va parler de vous, maintenant, vous êtes au top dans les sondages, comme on dit, 59 % d'opinions favorables encore hier, au baromètre IPSOS, ça fait trois mois qu'il vous place en tête des personnalités préférées des Français. Qu'est-ce que cela vous fait ?
Ecoutez, ça fait plaisir, même si cela m'ajoute de de la responsabilité. Donc, j'ai le sentiment d'avoir des devoirs supplémentaires, en quelque sorte.
Est-ce que ce n'est pas un peu un cadeau empoisonné pour vous, parce que cette popularité est due en partie au fait que vous avez su parfois vous opposer au président de la République, dans sa relation avec lui, ce n'est pas un peu compliqué ?
Oh, mais vous savez, je n'étais peut-être pas en tête, mais bien placée, bien avant toutes les péripéties que vous commentez et au fond, personne n'y avait prêté grande intention et pourtant, à l'époque, il n'y avait pas cela. Donc, je crois fondamentalement que les Français apprécient les droits de l'Homme, les valeurs, pour lesquelles, moi, je me bats au quotidien, sous l'impulsion du président de la République, d'ailleurs.
Ils ont apprécié notamment vos prises de position ; on se souvient de la Chine au moment des Jeux Olympiques, vous aviez parlé des droits de l'Homme en Chine. Comment vous avez réagi au "rabibochage" de la France et de la Chine au G20, à Londres, la semaine dernière ?
C'est-à-dire qu'il y a eu des malentendus, là encore, c'est-à-dire que la France ne demandait absolument pas l'indépendance du Tibet, elle ne l'a jamais fait, c'est une position qui date du Général de Gaulle. La France reçoit le Dalaï-Lama, ce qui est tout à fait normal, elle reçoit qui elle veut, mais cela ne veut pas dire que la France soutenait l'indépendance du Tibet.
Donc, c'est bien que la France et la Chine se rabibochent comme ça ?
Eh bien oui, c'est très bien, parce que de toute façon nous avons des relations politiques, économiques, qui sont symbolisées par l'existence d'un partenariat stratégique très important. Nous avons toujours dit notre respect au peuple chinois, nous n'avons jamais réclamé l'indépendance du Tibet, mais nous avons toujours dit qu'en tant que peuple indépendant, nous étions en droit de recevoir qui nous souhaitions et en particulier le Dalaï-Lama, qui est un homme de paix, un homme de non violence et un Prix Nobel de la paix, reconnu ainsi par la communauté internationale.
Je vous ai quand même bien entendu. Vous parlez de partenariat économique, maintenant d'enjeu stratégique. Cela veut dire que vous vous êtes mise à ce que l'on appelle la realpolitik, l'économie avant les droits de l'Homme ?
Vous n'avez pas compris. Non, non, vous n'avez pas compris. Le partenariat stratégique, c'est un document technique qui scelle les relations entre deux pays. Cela existe depuis des années.
Est-ce que vous avez mis de l'eau dans votre vin, comme on dit ? Est-ce que vous considérez aujourd'hui que peut-être on ne peut pas tout dire au nom des droits de l'Homme ?
Mais, qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Ce que je viens de vous dire, c'est ce que je répète depuis des mois, pourquoi le lire autrement ? Il faut être attentif à ce que l'on dit. Moi, j'ai toujours dit ça. On reçoit le Dalaï-Lama quand on veut, on a un partenariat stratégique dans lequel nous établissons des relations bilatérales classiques. Point. C'est un discours que nous tenons depuis le début. Je ne sais pas pourquoi le fait de le tenir aujourd'hui est perçu différemment, mais c'est le même discours que nous faisons.
On se souvient de votre ministre de tutelle, B. Kouchner, qui avait regretté finalement, la création de secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme, votre secrétariat d'Etat. Vous en avez reparlé avec lui, au calme, un peu, depuis ?
Non, c'est passé maintenant, c'est derrière nous.
C'est passé ! C'était quand même gros, parce que c'est votre poste !
Moi, vous savez, ce n'est pas mon poste, précisément. Un ministère n'appartient à personne. Donc, l'essentiel pour moi c'est que le combat des droits de l'Homme soit respecté et qu'il soit mené. Parce que les Français ne comprendraient pas, parce que les peuples entiers ne comprendraient pas... Et moi, j'ai la même conviction, la même constance dans ce combat-là. Rien ne me l'enlèvera et ministre ou pas ministre, politique ou pas politique, j'avais ces convictions avant...
Vous préférez partir plutôt que de renier vos convictions, c'est ce que vous dites ?
Ah, mais j'avais ces convictions avant, je les aurai pendant, je les aurai après et j'espère que vous aussi, et l'ensemble des Français ont ces convictions et en tant que peuple et pays des droits de l'Homme, c'est notre responsabilité historique que de porter ce combat et moi, je continue à le porter avec la même conviction, la même constance et le même enthousiasme.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 7 avril 2009
Effectivement, le bilan est dramatique et la France souhaite exprimer toute sa tristesse et sa compassion aux Italiens, pour cette épreuve difficile qui, effectivement, a fait le bilan que vous citez. La crainte des répliques fait qu'il faut rester vigilant. Les gens ne peuvent pas rentrer chez eux, ils sont non loin d'un village de Rome où ils sont à l'abri dans des tentes.
Va-t-il y avoir une aide du Gouvernement français ?
La Sécurité civile est sur le terrain, très mobilisée et nous-mêmes, nous sommes en alerte, la Sécurité civile française, au cas où les Italiens souhaiteraient notre aide, parce que cela se passe comme ça ; notre ambassade sur place est également mobilisée, notamment pour rentrer en contact avec les Français qui habitent dans la région. D'ailleurs, des contacts ont déjà été établis avec certains d'entre eux. Nous appelons évidemment à la prudence, à ce que les Français n'effectuent pas de déplacement, en ce moment, dans la région centre de l'Italie, parce que, effectivement, cela gênerait les secours et leur travail.
Alors, autre actualité, cinq Français dont un enfant, qui naviguaient sur un voilier, au large de la Somalie, ont été pris en otage par des pirates. Vous confirmez, vous êtes en contact avec le bateau ?
L'acte de piraterie ne fait plus de doute. Un bateau, effectivement, s'est perdu dans les eaux. Ce n'est pas la première fois que cela arrive ; en 2007, il y a eu 37 actes de piratage, en 2008 il y en a eu 160 avec jusqu'à 300 otages qui avaient été pris. La piraterie est une vraie menace, non seulement dans cette route maritime qui est très très dense, mais aussi une menace pour l'humanitaire, pour l'action humanitaire, notamment en Somalie.
Les autorités françaises sont-elles en contact avec le bateau ?
On est en contact avec les familles de nos ressortissants. Nous restons très mobilisés, le centre de crise s'est mis en alerte, et puis nous essayons....
Cela veut dire qu'il y aura une opération, éventuellement, dans les heures qui viennent ?
Vous savez que, depuis quelques mois déjà, face aux actes de piraterie qui se multiplient, la France a pris l'initiative, aux Nations Unies, de faire adopter des résolutions, pour qu'on se saisisse de ce dossier, et au sein de l'Union européenne, des opérations, notamment Atalante, ont été mises en place, pour justement permettre les patrouilles, et c'est ce circuit-là qui se met en place, mais je ne peux pas en dire plus, parce que c'est une opération en cours...
Pour des raisons de sécurité, bien sûr.
Et donc nous devons rester prudents, même si nous sommes très mobilisés sur place.
Alors, autre actualité, cette nuit, à Dakar, S. Royal a demandé "pardon" pour les propos tenus par N. Sarkozy, au Sénégal, en 2007, il disait que l'homme africain n'était pas entré dans l'histoire, et elle a dit : "Ces propos n'engagent ni la France, ni les Français". Etes-vous d'accord avec elle ?
Je crois qu'il faut laisser l'Afrique et les Africains en dehors des jeux politiques de politique intérieure française. Il ne faut pas instrumentaliser les Africains, il faut les respecter pour ce qu'ils sont et je pense que les Africains méritent autre chose que d'être transformés en terrain de jeu de la politique intérieure française.
Mais sur le fond de ses propos, le fait de demander pardon au nom de la France, qu'en pensez-vous ?
Moi, je doute. Je doute de la sincérité de madame Royal. Vous savez très bien qu'elle est dans un face-à-face, depuis qu'elle a perdu l'élection présidentielle, avec N. Sarkozy et de toute façon, il y a eu des malentendus sur le fond, il y a eu des malentendus très tristes à l'époque ...
Mais, sur le fond, cette idée que l'homme africain n'était pas entré dans l'histoire ?
Il y a eu des malentendus, parce que telle n'était pas l'intention de N. Sarkozy de dire cela ; je crois le connaître assez bien pour savoir quelles sont ses intentions, étant avec lui d'ailleurs au moment du déplacement ; et ces malentendus-là sont aujourd'hui instrumentalisés par S. Royal, dans un jeu politicien qui n'est pas très positif, qui n'est pas très honorable. Et je pense que maintenant l'élection présidentielle est passée, il faut maintenant accepter que N. Sarkozy est le président de la République et dire qu'il ne représente pas la France, ce n'est pas quelque chose de normal.
Alors, on va parler de vous, maintenant, vous êtes au top dans les sondages, comme on dit, 59 % d'opinions favorables encore hier, au baromètre IPSOS, ça fait trois mois qu'il vous place en tête des personnalités préférées des Français. Qu'est-ce que cela vous fait ?
Ecoutez, ça fait plaisir, même si cela m'ajoute de de la responsabilité. Donc, j'ai le sentiment d'avoir des devoirs supplémentaires, en quelque sorte.
Est-ce que ce n'est pas un peu un cadeau empoisonné pour vous, parce que cette popularité est due en partie au fait que vous avez su parfois vous opposer au président de la République, dans sa relation avec lui, ce n'est pas un peu compliqué ?
Oh, mais vous savez, je n'étais peut-être pas en tête, mais bien placée, bien avant toutes les péripéties que vous commentez et au fond, personne n'y avait prêté grande intention et pourtant, à l'époque, il n'y avait pas cela. Donc, je crois fondamentalement que les Français apprécient les droits de l'Homme, les valeurs, pour lesquelles, moi, je me bats au quotidien, sous l'impulsion du président de la République, d'ailleurs.
Ils ont apprécié notamment vos prises de position ; on se souvient de la Chine au moment des Jeux Olympiques, vous aviez parlé des droits de l'Homme en Chine. Comment vous avez réagi au "rabibochage" de la France et de la Chine au G20, à Londres, la semaine dernière ?
C'est-à-dire qu'il y a eu des malentendus, là encore, c'est-à-dire que la France ne demandait absolument pas l'indépendance du Tibet, elle ne l'a jamais fait, c'est une position qui date du Général de Gaulle. La France reçoit le Dalaï-Lama, ce qui est tout à fait normal, elle reçoit qui elle veut, mais cela ne veut pas dire que la France soutenait l'indépendance du Tibet.
Donc, c'est bien que la France et la Chine se rabibochent comme ça ?
Eh bien oui, c'est très bien, parce que de toute façon nous avons des relations politiques, économiques, qui sont symbolisées par l'existence d'un partenariat stratégique très important. Nous avons toujours dit notre respect au peuple chinois, nous n'avons jamais réclamé l'indépendance du Tibet, mais nous avons toujours dit qu'en tant que peuple indépendant, nous étions en droit de recevoir qui nous souhaitions et en particulier le Dalaï-Lama, qui est un homme de paix, un homme de non violence et un Prix Nobel de la paix, reconnu ainsi par la communauté internationale.
Je vous ai quand même bien entendu. Vous parlez de partenariat économique, maintenant d'enjeu stratégique. Cela veut dire que vous vous êtes mise à ce que l'on appelle la realpolitik, l'économie avant les droits de l'Homme ?
Vous n'avez pas compris. Non, non, vous n'avez pas compris. Le partenariat stratégique, c'est un document technique qui scelle les relations entre deux pays. Cela existe depuis des années.
Est-ce que vous avez mis de l'eau dans votre vin, comme on dit ? Est-ce que vous considérez aujourd'hui que peut-être on ne peut pas tout dire au nom des droits de l'Homme ?
Mais, qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Ce que je viens de vous dire, c'est ce que je répète depuis des mois, pourquoi le lire autrement ? Il faut être attentif à ce que l'on dit. Moi, j'ai toujours dit ça. On reçoit le Dalaï-Lama quand on veut, on a un partenariat stratégique dans lequel nous établissons des relations bilatérales classiques. Point. C'est un discours que nous tenons depuis le début. Je ne sais pas pourquoi le fait de le tenir aujourd'hui est perçu différemment, mais c'est le même discours que nous faisons.
On se souvient de votre ministre de tutelle, B. Kouchner, qui avait regretté finalement, la création de secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme, votre secrétariat d'Etat. Vous en avez reparlé avec lui, au calme, un peu, depuis ?
Non, c'est passé maintenant, c'est derrière nous.
C'est passé ! C'était quand même gros, parce que c'est votre poste !
Moi, vous savez, ce n'est pas mon poste, précisément. Un ministère n'appartient à personne. Donc, l'essentiel pour moi c'est que le combat des droits de l'Homme soit respecté et qu'il soit mené. Parce que les Français ne comprendraient pas, parce que les peuples entiers ne comprendraient pas... Et moi, j'ai la même conviction, la même constance dans ce combat-là. Rien ne me l'enlèvera et ministre ou pas ministre, politique ou pas politique, j'avais ces convictions avant...
Vous préférez partir plutôt que de renier vos convictions, c'est ce que vous dites ?
Ah, mais j'avais ces convictions avant, je les aurai pendant, je les aurai après et j'espère que vous aussi, et l'ensemble des Français ont ces convictions et en tant que peuple et pays des droits de l'Homme, c'est notre responsabilité historique que de porter ce combat et moi, je continue à le porter avec la même conviction, la même constance et le même enthousiasme.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 7 avril 2009