Interview de M. Yves Jégo, secrétaire d'Etat chargé de l'outre-mer, à I-télévision le 22 avril 2009, sur la condamnation de la violence durant les manifestations et sur le lancement des états généraux de l'outre-mer.

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Média : I-télévision

Texte intégral

M. Dumoret.- Y. Jégo, heureux aujourd'hui, en tout cas soulagé du dénouement de la situation en Guadeloupe, en Martinique. On vous avait reçu ici en pleine tempête ; là, vous semblez plus serein.
 
C'est vrai que quand on sort d'une période de tension, de crise, de difficultés, d'affrontements et qu'on rentre dans une autre période, celle de la concertation, du dialogue, de la construction de l'avenir, cela change un peu la nature des relations, mais...
 
Vous dites quoi, que vous l'avez échappé belle, c'est ça ?
 
Non, non ce n'est pas moi qui suis en cause, je dis, sans doute les Antilles l'ont échappé belle. On est passé à côté d'une situation très tendue qui aurait pu entraîner des drames. On rentre dans une phase qui est compliquée, parce qu'elle est innovante, celle de la construction d'un nouvel avenir. Celle de l'intelligence collective, celle du pari de travailler tous ensemble et d'apporter les idées nouvelles sur la table. C'est à la fois ambitieux, puis exaltant et puis aussi plein d'interrogations. Parce que, est-ce qu'on va réussir cet exercice d'ambition collective, de construction d'un nouveau modèle.
 
On va revenir sur les états généraux de l'Outre-mer qui sont lancés officiellement aujourd'hui à Paris, qui ont déjà commencé en Guadeloupe et Martinique. Mais avant, je voudrais que l'on revienne sur l'actualité et notamment sur ce qui s'est passé hier. Les salariés de Continental, très déçus, très remontés, sont allés jusqu'à saccager la sous-préfecture de Compiègne. Quelle est votre réaction en tant que membre du Gouvernement ?
 
C'est parfaitement inacceptable, ce n'est pas en s'en prenant à un sous-préfet, à un bâtiment de l'Etat que l'on règle les problèmes économiques, qui ne sont d'ailleurs pas des problèmes économiques, ni de Continental, ni de la France, mais des problèmes économiques mondiaux. Donc je crois que ceux qui veulent casser, ceux qui veulent détruire, même si on peut comprendre les souffrances, même si on comprend les difficultés, rien ne justifie la violence. Je dirais, on touche peut-être là les fruits de discours - je pense à ceux de Madame Royal - qui, il y a quelques semaines justifiaient le désordre injuste. En disant : mais quand on séquestre des patrons, après tout ce n'est pas si grave. Eh bien, voilà, quand des responsables politiques tiennent ce type de discours, on en aboutit à ce que les situations dérivent. Rien ne justifie que l'on s'en prenne aux impôts des Français, à l'argent des Français. Parce que tout ce qui a été cassé cette nuit à Compiègne, c'est les Français qui vont le payer, pour que l'Etat fonctionne. Et ce n'est pas l'Etat qui est en cause dans les difficultés économiques de l'entreprise, c'est une situation économique où au contraire, l'Etat est le premier partenaire des salariés. Et on devrait plutôt être solidaire, être coude à coude, que d'essayer de trouver des boucs émissaires et surtout de casser ce qui est payé avec l'impôt des Français.
 
Vous pourriez leur dire en face, aux salariés de Continental, ce que vous venez de dire, parce que la situation est extrêmement tendue et c'est vrai que l'Etat n'y est peut-être pas pour grand-chose. Mais justement, c'est l'impuissance de l'Etat, c'est le manque de solutions apportées qui rende finalement cette situation extrêmement tendue.
 
Mais vous savez il y a des millions de Français qui souffrent, qui ont des difficultés, qui ont des angoisses. Moi je suis maire, dans ma commune il y a beaucoup de gens qui sont au chômage, il y a beaucoup de gens qui vivent ces difficultés ; il y a beaucoup de chefs d'entreprise qui n'y arrivent pas. Est-ce que pour autant tous ces gens là vont casser ? Est-ce que pour autant, tous ces gens-là traduisent leurs difficultés en violences sous l'oeil des caméras ? Eh bien non !
 
C'est le cri du désespoir, Y. Jégo !
 
Mais j'entends ce cri et le Gouvernement entend ce cri et les efforts qui sont faits en permanence et ce qu'a dit L. Chatel sur l'idée que l'Etat allait encore essayer de nommer un médiateur, allait essayer de trouver des solutions. Evidemment l'Etat doit accompagner, évidemment l'Etat doit comprendre, évidemment il faut aller à l'écoute de ces salariés. Mais il faut aussi leur dire, avec courage, que la difficulté du temps, la difficulté de l'économie du monde ne justifie pas la violence. Parce que la violence, la casse et la destruction, ce n'est pas une société dans laquelle on peut vivre correctement. Et celui qui casse aujourd'hui le matériel public peut voir demain, d'autres, en colère contre lui, aller casser sa propre entreprise et on est dans une spirale qui n'est pas acceptable. Donc je crois qu'il faut que chacun reprenne ses esprits. Que les organisations syndicales appellent à ce que chacun retrouve son calme. Qu'il y ait des expressions d'angoisse, qu'il y ait des expressions de colère, qu'il y ait des manifestations, tout ça est légitime dans une démocratie. Et tout ça interpelle en particulier les élus et les gouvernants que nous sommes. Mais la violence n'est pas acceptable, parce qu'on ne peut pas vivre, on ne peut pas donner à nos enfants le modèle d'une société de violence, où on détruit ce qui appartient à la collectivité, ce qui est encore plus insupportable.
 
Est-ce que vous partagez l'avis de D. de Villepin qui disait qu'il y avait en France un risque révolutionnaire ? Quand on a vu, hier soir, ces salariés s'en prendre à des symboles justement de l'Etat, on y est presque non ?
 
Moi j'admire beaucoup ceux qui savent tout à l'avance, qui prédisent l'avenir et dont souvent, quelques mois après on s'aperçoit qu'ils n'ont pas eu raison. Il y a une situation économique qui est extrêmement difficile, il y a beaucoup d'angoisses et de difficultés. Il y a un pays qui somme toute, le bonheur est souvent comparatif, mais résiste plutôt mieux que les autres pays qui nous entourent à cette crise. Et il y a des perspectives, le Premier ministre l'a encore dit ce matin, j'espère à terme assez rapide, que l'activité économique reprenne. Tous ceux qui tiennent des discours soit pour justifier la violence la plus extrême, soit pour attiser la violence, soit pour espérer la violence, quelquefois même pour des raisons politiques, ne rendent pas un service à notre pays. Parce que ce n'est pas dans la violence que l'on construit une société, mais c'est dans le dialogue démocratique, c'est dans le respect des lois de la République et c'est ce qu'attendent les Français. Les Français qui souffrent et qui sont nombreux n'acceptent pas que certains dérivent, ils veulent une société aussi où l'ordre républicain règne et où l'ordre juste dont parlait Madame Royal règne. Moi je suis désolé qu'une partie de la classe politique soit aujourd'hui pour le désordre juste. Eh bien ce n'est pas comme ça que l'on rendra service à notre pays, parce que de la violence, il ne naît jamais rien de bon et Monsieur de Villepin qui est historien devrait savoir que des révolutions, il y est toujours poussé beaucoup de violences et de crimes et de sang et jamais de choses positives.
 
On va revenir à votre actualité, ce sont évidemment ces états généraux de l'Outre-mer qui démarrent aujourd'hui, très officiellement en France. C'est plutôt mal parti ces états généraux, E. Domota boycotte cette réunion, une réunion sans les principaux syndicats, c'est une réunion qui peut vraiment servir à quelque chose ?
 
D'abord ce n'est pas une réunion, c'est les états généraux, c'est une centaine de réunions dans des semaines et des semaines. C'est l'idée d'aller chercher les bonnes idées partout où elles sont. Alors il y a effectivement quelques syndicalistes qui disent : on ne veut pas venir !
 
Quelques absents de marque quand même.
 
Ils ne veulent pas venir, moi je le regrette, mais c'est leur liberté, c'est leur responsabilité. On constate d'ailleurs qu'il est plus facile de détruire, qu'il est plus facile de dénoncer que de proposer. Que quand on dit : voilà ce qui ne va pas, c'est assez simple. Que quand il faut dire, voilà ce qu'il faudrait faire pour que cela aille mieux, c'est beaucoup plus compliqué ! Et que certains jouent la politique de la chaise vide. Moi je ne juge pas, je le regrette. Je souhaite quoi à travers ces états généraux, quel est le souhait du Gouvernement ? C'est que chacun puisse s'exprimer, on va mettre en place un site Internet qui va ouvrir aujourd'hui, on va organiser des centaines de réunions. On attend des contributions, des idées, des projets pour un nouveau modèle pour l'Outre-mer. Eh bien c'est un exercice nouveau, cela ne s'est jamais fait. C'est l'exercice sans tabou de la liberté d'expression, on verra d'ici quelques semaines ce que cela donne. Et puis de toute façon, le Gouvernement tirera un certain nombre de conclusions de ce qui sera remonté du terrain et nous prendrons des décisions sur cette base là. Voilà, c'est un exercice nouveau, la liberté fait peur souvent, je le constate. Certains préfèrent rester chez eux, comme les leaders syndicaux, mais on voit aussi des centaines de personnes. Je lisais ce matin un sondage où 80 % des chefs d'entreprise des Antilles disent : nous on va participer, parce qu'on pense que cela peut nous apporter des choses nouvelles. Eh bien tant mieux, si la société se mobilise. On fera le point, si vous le voulez bien, non pas a priori en disant cela ne marche pas, avant que cela n'ait commencé, mais on fera le point en milieu d'opération ou en cas d'opération pour montrer à mon sens ce qui va se passer, c'est que cela va fonctionner.
 
Bon, on fera le point, nous, après le rappel des titres, à tout de suite sur iTélé.
[Pause]
 
Au moment où s'ouvrent très officiellement aujourd'hui les états généraux de l'Outre-mer, vous venez de nous dire qu'il y aura une synthèse, une synthèse qui serait établie au mois de mai, c'est ça, c'est ce qui est prévu, c'est un peu trop tôt ?
 
On va annoncer avec M. Alliot-Marie tout à l'heure le calendrier précis. L'idée c'est qu'il y ait plusieurs semaines de débats locaux, plusieurs semaines sur Internet pour que tous ceux qui nous regardent, y compris ceux qui ne sont pas ultramarins - ce sont les états généraux de l'Outremer, mais pas seulement des ultramarins - il faut aussi que nos compatriotes de métropole puissent s'exprimer très largement sur leur vision de l'avenir de l'Outre-mer.
 
Mais tout est joué, E. Domota dit que tout est déjà dit, tout est déjà fait. Qu'est-ce que l'on peut attendre finalement de ces états généraux qui ne soit pas déjà annoncé ? Donnez-nous, je ne sais pas, une petite pépite, en tout cas quelque chose qui pourrait montrer que le débat va servir à quelque chose. Et que peut-être il va y avoir des nouveautés ?
 
Par exemple, il y a un vrai débat qui s'ouvre : faut-il garder sur des territoires insulaires, somme tout restreints en terme de population et de taille, deux collectivités, est-ce qu'il faut avoir un Conseil général et un Conseil régional ? C'est un débat que porte la Commission Balladur sur l'ensemble du pays, mais qui Outre-mer a encore plus de prégnance, voilà un vrai sujet.
 
Un sujet en plus qui intervient alors qu'il va y avoir des élections régionales.
 
Mais voilà, voilà un vrai sujet qui est un sujet de gouvernance.
 
Et de politique !
 
Faut-il continuer à importer en Guadeloupe, 97 % de la volaille consommée ? Est-ce que l'on peut avoir une volonté qui s'exprime de faire de la production locale un axe fort du développement économique ? Faut-il que dans les Antilles, le tourisme devienne un nouveau moteur de l'économie ? Est-ce que la société antillaise accepte les touristes ? Est-ce que c'est un choix d'avenir ou le tourisme est vécu comme un envahissement ? Je le dis de façon évidemment caricaturale, voilà des vraies questions de société, voilà des vrais sujets sur lesquels le Gouvernement n'a pas toutes les solutions dans son tiroir.
 
C'était parti sur des richesses, on a bien vu que c'était là aussi l'un des nerfs de la guerre en tout cas du conflit qui était né en Guadeloupe et en Martinique. La répartition des richesses, c'est quelque chose que vous allez aborder aussi ?
 
Mais bien sûr !
 
Mais concrètement, comment est-ce que l'on fait ?
 
Eh bien concrètement, comment on crée un capitalisme local, comment on évite que ce soit une poignée de familles qui détiennent tous les leviers de l'économie pour créer dans dix ans ou quinze ans la nouvelle génération des chefs d'entreprises issus de chacun des territoires. Comment on aide les jeunes antillais à créer leur entreprise ? Comment on ouvre le marché de ces entreprises locales sur leur environnement. Comment on sort de la logique binaire qui fait que quand on est aux Antilles, on ne regarde qu'en métropole et qu'en métropole on voit les Antilles isolées, alors que les Antilles françaises sont au coeur de la Caraïbe. Que dans la Caraïbe, il y a 32 millions d'habitants, qu'il y a, naturellement un potentiel d'expansion économique vers la Caraïbe. Comment on aide les jeunes à prendre leur part dans ce développement local ? Comment on utilise mieux les atouts de l'Outre-mer ? Pointe-à-Pitre et Fort-de-France sont à deux heures et demi d'avion de Miami, à trois heures et demi d'avion de New York ; c'est dans la mondialisation une chance, comment on les utilise ? Voilà une vraie question, voilà des sujets qui sont autrement plus compliqués à débattre que de dire : cela ne va pas, il y a de la "profitation", oui, c'est vrai, il y a une forme de "profitation", je l'ai reconnu moi-même. Mais une fois qu'on a dit ça, une fois qu'on a dénoncé ce qui ne marchait pas, comment on change la société pour qu'elle marche mieux ? C'est ça le défi qui est devant nous, c'est ça que nous voulons faire émerger. Nous voulons faire émerger des idées, nous voulons faire émerger des projets, des propositions. Et à partir de là, le chef de l'Etat s'est engagé à prendre des décisions, puisqu'il y aura un Conseil interministériel d'Outre-mer qui prendra des décisions, même s'il faut avoir l'honnêteté de dire que ce n'est pas l'Etat qui décidera de tout. Changer par exemple l'organisation des collectivités locales, c'est d'abord une décision locale, avant d'être une décision de l'Etat. Eh bien nous voulons mettre sur la table tous les sujets, sans tabou, sans arrière-pensées, c'est une forme de liberté. C'est peut-être ça qui gêne un peu certains. Parce que vous savez, quand vous mettez ceux qui donnent des leçons en permanence devant leurs responsabilités, en disant : vous dénoncez ce qui ne va pas, eh bien maintenant dites-nous ce qu'il faut faire ?
 
Ça, on l'a bien compris Monsieur Jégo.
 
...C'est quelquefois plus compliqué. Moi je dis, chacun peut participer à cet exercice d'intelligence collective et puis Internet va permettre aux auditeurs d'iTélé, dès aujourd'hui, de déposer des contre-propositions, de donner des idées. On fera une synthèse de tout cela et on prendra un certain nombre de décisions pour faire quoi ? Tout simplement pour que l'Outre-mer française, elle soit l'Outre-mer du 21ème siècle et qu'elle ne soit plus l'Outre-mer - ce qui est trop le cas souvent dans un certain nombre de circonstances - qui est encore resté bloqué au 19ème siècle.
 
Vous vous reparlez avec le Président Sarkozy ?
 
Oui, bien sûr, on n'a jamais interrompu le dialogue avec le chef de l'Etat.
 
A un moment si, en plein conflit cela s'était un petit peu refroidi...
 
Ce n'est pas parce que cela a été écrit dans les journaux que c'était vrai et chaque fois que je parle au chef de l'Etat ou au Premier ministre, je ne fais pas une conférence de presse pour l'expliquer.
 
C'était écrit, parce que les journalistes essayaient de faire leur travail.
 
Je ne leur reproche pas !
 
Est-ce que vous pensez être du prochain Gouvernement, parce que, ce n'est évidemment pas un secret de polichinelle, il va y avoir un remaniement, est-ce que d'abord vous le souhaitez vous ? Evidemment c'est le Président Sarkozy qui le décide, on est bien d'accord là-dessus, mais est-ce que vous, vous avez envie de continuer votre travail, parce que c'est vrai que vous avez fait un sacré travail finalement - vous pourriez avoir le droit de vouloir le poursuivre.
 
M. Dumoret, est-ce que vous pensez que quand on voit les images de violence, les salariés qui souffrent, les difficultés que traverse notre pays, les entreprises qui ont du mal, les Français, ils ont quelque chose à faire du sort d'un ministre ?
 
Bon, d'accord, on n'en parle plus.
 
Mes soucis de carrière, je les garde pour moi, si j'en avais. En l'occurrence, je suis très heureux dans la fonction qui est la mienne et je crois qu'il faut être concentré pour apporter des réponses aux souffrances de ceux qui attendent beaucoup de nous, on le voit encore dans ces images de violence d'aujourd'hui - même si la violence n'est pas acceptable - et que le métier des gouvernants c'est d'agir pour améliorer la vie de nos concitoyens et sûrement pas de se « nombriliser ».
 
D'accord, d'accord, je l'aurai demandé quand même cette question. Bon on va parler justement de cette violence avec F. Fillon qui était l'invité de la Matinale de France Inter. Il revient bien évidemment sur les évènements d'hier soir, on en a déjà parlé, mais on va en reparler.
 
F. Fillon (document France inter) : « Dans le droit social français, ce délit doit faire l'objet d'une procédure et si le délit est prouvé, la direction de Molex sera condamnée. Il n'y a pas besoin de recourir à la violence pour obtenir le respect des droits »
 
Voilà, donc on a dit pas de violence. Vous condamnez ce qui s'est passé hier soir ?
 
Il faut être clair, il faut à la fois comprendre pourquoi les gens sont en inquiétude. Quand vous allez perdre votre entreprise, votre emploi, c'est absolument légitime d'être en inquiétude et d'exprimer cette inquiétude. Mais il y a des limites et les limites, c'est la violence, c'est la casse, c'est la destruction, c'est l'absence du respect des lois de la République. Et je crois qu'une société digne de ce nom, qu'un grand pays, c'est un pays qui sait rappeler qu'il y a des limites à ne pas franchir. C'est des gouvernants et des autorités politiques qui savent aussi comprendre, mais ne pas excuser l'inexcusable.
 
On ne va pas parler de la réforme des universités, mais F. Fillon a annoncé ce matin qu'il y aurait probablement un retard à l'allumage, notamment pour les diplômes et pour les concours. Est-ce que ça c'est une décision de sagesse de la part de F. Fillon ?
 
Eh bien je pense qu'effectivement il faut prendre en compte la situation et ne pas piéger les étudiants qui se retrouveraient si j'ose dire, victimes de ceux qui ont rendu impossible le déroulement normal des cours et le déroulement normal des examens. Je crois qu'il faut trouver des solutions et que V. Pécresse y travaille effectivement, pour que cela ne soit pas les étudiants qui soient les premières victimes. Là aussi violence inacceptable, on ne l'a pas assez dit, mais il y a eu dans les universités des violences intolérables. Des violences souvent qui ont des sous-entendus ou qui supportent un combat politique, il faut bien le comprendre. Qu'il y a aussi ceux qui, notamment à l'extrême gauche, s'emparent de cette violence pour faire de la politique.
 
Hier soir, ce n'était pas - excusez-moi de l'expression mais ce n'était pas - "des sauvageons" qui manifestaient, les salariés de Continental ce n'était pas des gens forcément très violents au départ.
 
C'était des sauvageons et je pense qu'on utilise la souffrance des gens pour attiser des feux qui consistent à utiliser des gens qui souffrent pour mener en arrière-garde pour ceux qui n'étaient pas là hier soir, pour ceux qui vont se présenter aux élections au titre de l'extrême gauche, qui font leur miel de cette violence. Eh bien il faut que la société, elle montre qu'elle est plus civilisée que cela, qu'elle écoute la souffrance, mais qu'elle n'accepte pas la violence.
 
Merci Y. Jégo, secrétaire d'Etat d'Outre-mer.
 
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 22 avril 2009